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EAN : 9782070518173
Gallimard (06/12/1997)
3.86/5   69 notes
Résumé :
Où est la célèbre relique de Saint-Nicolas, disparue depuis la révolution? Patiemment, Blaise Kappel, le Sacristain, scrute le ciel, explore les souterrains du château, fouille les ruines de l'abbaye. Rien, toujours rien. Mais quel est ce mystère qui trouble la paisible bourgade de Mortefont On a dérobé les diamants de la châsse de Saint-Nicolas et assassiné le père Noël...

Source : Folio
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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« Un frêle parfum de temps passé, qui rendait l'âme mélancolique et attendrie à la fois, s'exhalait des coffres que nul n'avait ouverts depuis tant et tant d'années... »
S'il ne décrivait pas l'atmosphère à l'ouverture de vieilles malles oubliées, chez le baron de la Faille, Pierre Véry aurait qualifié ainsi celle de « L'assassinat du Père Noël » : « un frêle parfum de temps passé » que pour ma part, il m'est toujours agréable de retrouver …

Il y a d'abord l'abbé Fuchs.
Il est inquiet l'abbé…
N'a t'il pas reçu une lettre anonyme de mise en garde : on pourrait s'en prendre à la châsse de Saint Nicolas et voler les diamants qui l'ornent ?
Et cette étrange agression qu'a subie le prêtre ?
Et cet individu sans papiers d'identité retrouvé étranglé vêtu de la houppelande du Père Noël ?
Qui est cet étrange marquis de Santa-Claus qui vient fouiner un peu partout, à la recherche, entre autres, du Bras d'Or, une relique disparue depuis la Révolution ?

« Nous ne sommes pas dans un conte de fées, sacrebleu ! Des diamants disparaissent, un individu sans papiers d'identité est retrouvé étranglé : ce n'est pas précisément féerique ! »
Non. Nous ne sommes pas dans un conte de fées, malgré la présence de Cendrillon.Nous sommes réellement dans un roman policier où l'on retrouvera Prosper Lepicq si on le cherche un peu. Un roman policier qui sent l'encre dans les encriers et la craie sur le tableau noir. Une ambiance « qui rend l'âme mélancolique et attendrie à la fois ». Une vraie réussite pour cet auteur quelque peu oublié, si ce n'est pour les adaptations au cinéma de « Les disparus de Saint-Agil » ou « Goupil mains rouges » ; comme ce fut le cas pour moi pendant trop longtemps.

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Quand on participe aux challenges Babelio, on se retrouve parfois face à certains items qui nous rebutent au premier abord. L'item qui prévoyait une lecture avec Noël pour thème principal me faisait déjà entrevoir un roman guimauve rempli de bons sentiments, et je ne suis pas adepte du genre. En parcourant les rayons d'une de mes médiathèques locales, je fus donc enchanté de voir apparaître ce titre de Pierre Véry, auteur de polars et scénariste particulièrement prolifique dans les années 30 et dont quelques uns furent adaptés à l'écran, avec notamment le très connu Disparus de Saint-Agil, avec Erich von Stroheim et Michel Simon notamment dans l'adaptation.

Ce qui caractérise apparemment cet auteur est le mélange des genres pas toujours voisins, comme le polar et le merveilleux, la peur et l'aventure. C'est le cas ici pour l'irruption du merveilleux dans le polar avec les personnages de ce village spécialisé dans l'artisanat ludique qui porte des surnoms de personnages de contes... et voit ces mêmes personnages influer sur leur destin. Même l'enquêteur principal, l'avocat Lepicq, héros récurrent de l'auteur, a ses caractéristiques personnelles, usant et abusant des identités factices et surtout intéressé par proposer ses services aux accusés qu'il aura contribué à faire arrêter.

Le tout constitue du coup un ensemble loufoque et baroque. La brièveté du roman (moins de 200 pages) permet de n'en retenir que le côté plaisant qui aurait pu lasser avec le temps. Les rebondissements parviennent à surprendre même si le contexte les poussent forcément vers le capilo-tractage ! le livre aura en tout cas le mérite de m'avoir fait connaitre cet auteur que ma génération semble avoir un peu oublié alors qu'il a sans doute dû être une des références de son domaine à son époque.
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Je ne voudrais pas insister lourdement, surtout à trois mois de l'évènement mais il faut quand même se méfier : on commence par vouloir interdire les crèches de Noël et comme les Français ne sont pas suffisamment lobotomisés pour ça, on finit par assassiner le Père Noël ... (Non, je ne voudrais pas insister mais bon, vous me connaissez : 1) je n'ai pas pu résister ; 2) deux précautions valent mieux qu'une ... )

Avec quatre-vingts années d'avance, Pierre Véry lance, dans ce roman, l'idée non pas d'interdire les crèches de Noël (idée qu'il aurait jugée parfaitement idiote, ce qu'elle est, d'ailleurs) mais d'assassiner le Père Noël. C'est l'un de ses romans les plus jouissifs, les plus poétiques et les mieux réussis. Tout y est blanc - "la neige étend son blanc manteau ..." comme l'a si souvent chanté Tino Rossi - sauf l'assassin, bien sûr, lequel souffre d'un coeur plus noir qu'un monceau de charbon de dernière qualité. Un assassin à complice d'ailleurs - et ça, c'est toujours très mauvais parce que, souvent, l'un des complices est plus idiot que l'autre . A l'épilogue, quand les meurtriers se font pincer, ça fait désordre ...

Le climat de "L'Assassinat du Père Noël" - et notre ami Prosper Lepicq, sous l'identité du marquis de Santa-Claus, le remarque d'ailleurs à un certain moment - est un climat de conte pour enfants. D'ailleurs, ceux-ci y sont rois dès les premières pages où l'on assiste au traditionnel défilé du Père Fouettard et de Saint-Nicolas, avec l'inénarrable chanson, qui parle de saloir et de porc , choeurs oh ! combien célèbres et qu'on devrait enseigner dans les écoles ... Tout de suite, le lecteur est plongé dans l'ambiance, largué sans parachute (pourquoi faire ? ) et, comme toujours avec Véry, n'éprouve aucune honte à recouvrer son âme d'enfant avec le folklore qui l'accompagnait.

Dans le petit village tout blanc dont je vous parle, il n'y a, bien sûr, qu'un seul Père Noêl pour assurer la "tournée" annuelle, le photographe Gaspard Cornusse qui a, il est vrai, le défaut d'avoir une "bonne descente." Cela fait des années que, tel le facteur mais beaucoup moins souvent, il effectue ses livraisons et quand des enfants aperçoivent, tout glacés, les pauvres petits, on les comprend, la houppelande du Père Noël et un corps ensanglanté dessous, les adultes, prévenus, ne vont pas chercher plus loin : on a tué Cornusse.

Mais voilà que le Dr Ricomet, après examen, constate que le cadavre, bien loin d'être celui du photographe, révèle un parfait inconnu. En tous cas, comme ça, au premier regard, sous les nuages bas, dans le soir qui gèle : l'homme est chauve et entièrement rasé. Un peu corpulent mais tout à fait inconnu.

Stupeur absolue des adultes au milieu des sanglots des petits, dont certains refuseront leurs jouets puisque "on a tué le Père Noël."

C'est vrai, des choses comme ça, comme interdire les crèches de Noël, ça ne se fait pas !

Evidemment, tout n'est pas si simple que je vous le décris et Véry s'amuse à compliquer une situation qui, au départ, aurait pu trouver sa solution bien plus vite. Tout d'abord, il y a la châsse, le "Bras d'Or du Roi René", reliquaire qui abriterait l'un des doigts du bon Roi René d'Anjou, reliquaire d'autant plus impressionnant qu'il est orné de diamants et d'émeraudes véritables. On le sort à chaque Noël, avant la Messe. Mais, en ce Noël tragique, une fois son appareil et ses spots installés, Cornusse, qui vient à chaque fois photographier la merveille, est sans appel : il n'y a plus ni diamants, ni émeraudes, rien que des cabochons. le malheureux abbé Fuchs manque y passer ... Mais comment ? Mais qui ? Mais pourquoi ? ...

Fort heureusement, cette année-là justement, Fuchs avait pris la précaution, après en avoir prévenu l'évêché, de faire appel à M° Prosper Lepicq, avocat à Paris, une pointure qui ne déteste pas jouer au détective privé. Là aussi, Véry va s'amuser en nous donnant, pour le prix d'un, deux Prosper Lepicq - sous l'identité du marquis de Santa-Claus - se relayant au village car le premier est tout simplement le secrétaire du second, du vrai Lepicq.

En filigrane, un fond de romance tout à fait charmante entre une petite Cendrillon (moins les maltraitances) et le baron de la Faille.

Bon, tout cela est bel et bon, me direz-vous mais le cadavre ? Qui est-ce ? Et surtout, pourquoi l'a-t-on tué ?

Il se trouve que, si je vous révélais son identité, je déflorerais l'intrigue et de cela, il n'en est pas question. Seul indice : j'ai cité le nom véritable du malheureux cadavre dans cette petite fiche. Voilà tout ce que vous aurez. Pour le reste, il vous faudra lire ce roman un peu lunaire mais attachant, où l'on retrouve parfois, agacé, le style émaillé de mélo de Véry, mais dont l'intrigue, cousue au petit point, se déroule dans une cohérence et une vraisemblance parfaites. Et puis, il y a, comme je l'ai déjà dit pour "Clavier Universel", cette atmosphère spéciale, que la fête de Noël fait ici culminer : neige, gel, nuages bas, chants de Noël, Père Fouettard, Saint Nicolas, un personnage qui porte son nom mais se dit noble et portugais, un véritable conte de fées entre l'aristocrate du coin et la petite servante, un Père Noël qui se dédouble, l'un restant mort non sur le carreau mais sur la neige, tandis que l'autre, Cornusse, qui a sacrifié un peu plus qu'il convient ce soir-là à la Dive bouteille, se rappelle des choses qu'il ne devrait pas se rappeler tandis qu'il en oublie d'autres qui se sont passées ce soir-là.

Jamais peut-être, sauf dans "Le Pays Sans Etoiles" - lequel n'est pas un policier - Véry n'a atteint à de tels sommets. Parmi les auteurs qui prennent le policier comme trame, il est un des plus atypiques - et des meilleurs, toutes ethnies confondues. Avec lui, on est à mille lieux de Chesterton et de Conan Doyle mais on ne s'en plaint pas. Humour et poésie traînent toujours à sa suite, avec, parfois, des percées authentiques dans le fantastique pur qui ravissent l'initié. Il ne plaira donc pas à tout le monde - cela, je crois aussi l'avoir déjà écrit quelque part - mais il faut au moins pénétrer une fois dans son univers ou, à tout le moins, frapper à la porte de celui-ci. Vous verrez presque aussitôt s'il vous convient ou non.

Pierre Véry : un OVNI du roman policier mondial - et il est français. Il faut tout de même le signaler. ;o)
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Est-ce vraiment un roman policier ? Pas vraiment. Disons que l'intrigue sert de fil rouge à une évocation poétique d'un monde disparu, celui de la province française d'avant le modernisme et l'exode rural. Un conte de Noël rafraichissant avec prince charmant, jeune amoureuse et détective vibrionnant. Pour tout dire même le coupable y est sympathique.
Et l'adaptation cinématographique ayant pris quelques libertés avec le roman, avoir vu le film ne dispense pas de la lecture du livre.
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C'est un roman policier empreint de poésie que nous offre Pierre Véry. Comme dans "Le pays sans étoiles", dans "Goupi-Mains-Rouges" et sa suite "Goupi-Mains-Rouges à Paris", comme dans "Les disparus de St Agil" les personnages volent la vedette à l'intrigue.
Ils sont si bien enracinés dans une ambiance et un décor qu'on dirait uniquement peints pour eux, qu'ils deviennent partie principale du roman et que la part policière est repoussée, dans un sourire, au deuxième plan du livre.
Et pourtant on se prend, au fil des pages, à vouloir mener l'enquête...
L'abbé Fuchs de la paroisse de Mortefont est agressé, le soir de la Saint-Nicolas, par un mystérieux inconnu qui disparaît, ensuite, comme par miracle.
L'abbé est inquiet car il a reçu, quelques mois auparavant, une lettre anonyme le prévenant du vol probable du trésor de la paroisse, un reliquaire enchâssé de deux superbes diamants.
Il décide, alors, d'alerter l'évêché qui l'envoie, afin d'éviter les questions trop curieuses de la police et l'intervention trop républicaine du conseil municipal, jusqu'à Paris, rue de Valois, prendre conseil auprès de maître Prosper Lepicq, un avocat impécunieux mais malgré tout de bon conseil.
Quelques temps plus tard, il arrive à Mortefont, un aristocrate étrange qui se présente sous le nom de "Marquis de Santa Claus" et qui entame deux enquêtes en parallèle, la première pour retrouver l'agresseur de l'abbé et la seconde pour mettre la main sur le "bras du roi René", un reliquaire mythique et précieux disparu sous la révolution et recherché depuis par quelques originaux dont le plus récent est le sacristain Blaise Kappel.
Un souterrain est découvert, les diamants de l'abbé s'avèrent être des faux et le soir de Noël un inconnu, étranger à la région, déguisé en père-noël, est retrouvé étranglé dans la neige à l'entrée de ce fameux passage secret dont tous les enfants du village connaissent l'existence...
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... A la mairie, où tout le monde s'engouffra, une surprise intense s'empara des assistants lorsque le docteur eut ôté au Père Noël son bonnet, sa perruque et sa barbe postiches. Sous le déguisement et la houppelande que Cornusse avait portés tout l'après-midi et toute la soirée, on ne découvrit pas le mort que l'on attendait. Ce n'était pas le photographe qui avait été assassiné !

- "Qu'est-ce que c'est que ce type ?"

L'homme était inconnu. On ne l'avait jamais rencontré à Mortefont. Le visage était rond. L'absence de barbe et de moustache et les cheveux passés à la tondeuse contribuaient à le faire paraître plus rond encore.

- "Il a une bobine d'Allemand," dit Kopf.

- C'était sûrement un touriste, quelqu'un de bien," observa Hagen. "Il n'y a qu'à voir ce costume !"

Le vêtement était riche en effet.

Chandail de pure laine très serrée, knickerbockers en drap anglais, chaussures montantes de cuir souple.

On trouva dans le portefeuille deux billets de cent francs, des feuillets couverts de chiffres mais aucun papier d'identité. En outre, un canif, une montre, un mouchoir, de la menue monnaie.

A l'annulaire de la main gauche, l'homme portait une alliance en or.

Il fut très difficile d'obtenir la communication avec Nancy. L'orage perturbait les transmissions. Enfin, après une longue heure d'attente et des interruptions exaspérantes, le maire eut au bout du fil un personnage dont il lui fut impossible de savoir s'il était un juge d'instruction, un commissaire de police, un inspecteur de la brigade mobile ou un capitaine de gendarmerie. La voix et les répliques étaient celles d'un homme mal réveillé.

- "Un crime, vous dites ?

- Un crime, oui. Un homme étranglé.

- Qu'est-ce qu'il est, cet homme ? Il occupe une situation importante dans votre contrée ?

- Il n'est pas du pays. On ne le connaît pas. On n'a trouvé sur lui aucun papier d'identité.

- Ah ! C'est ennuyeux ! Dites, Monsieur le maire, vous êtes bien certain qu'il s'agit d'un crime ?

- Il n'y a aucun doute là-dessus.

- C'est très ennuyeux. Le docteur est compétent ?" ... [...]
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"Monsieur le Curé,
Vous n'ignorez pas que le trésor de l'église de Saint-Nicolas-du Port, à quarante kilomètres de votre paroisse, a été dérobé il y a quelques années.
Bien que je ne puisse livrer la source de mes informations, je suis en mesure de vous avertir qu'une bande de cambrioleurs se prépare à piller les églises de notre région. Je ne puis révéler mon identité : ma vie serait en danger".
- Je ne connais pas cette écriture, observa le sacristain, mais elle est de la main d'un homme.
L'enveloppe portait le cachet de la poste de Nancy...
(extrait de l'édition de poche parue en 1966)
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Au presbytère, tandis que Kappel préparait l’infusion, l’abbé Fuchs alla fouiller dans un secrétaire et ramena un feuillet.
— Je veux vous faire une confidence, Kappel. Jusqu’ici, j’avais préféré garder la chose secrète, parce qu’il est contraire à mon ministère de jeter l’inquiétude dans les esprits. Mais, le mois dernier, j’ai reçu une lettre anonyme qui m’a beaucoup tourmenté.
Kappel coinça entre ses cuisses de coq le soufflet asthmatique qu’il manœuvrait depuis quelques minutes, ôta ses lunettes, en essuya soigneusement les verres et lut :
Monsieur le Curé,
Vous n’ignorez pas que le trésor de l’église de Saint-Nicolas-du-Port, à quarante kilomètres de votre paroisse, a été dérobé il y a quelques années. Bien que je ne puisse livrer la source de mes informations, je suis en mesure de vous avertir qu’une bande de cambrioleurs se prépare à piller les églises de notre région. Je ne puis révéler mon identité : ma vie serait en danger.
— Je ne connais pas cette écriture, observa le sacristain, mais elle est de la main d’un homme.
L’enveloppe portait le cachet de la poste de Nancy.
— J’ai cru d’abord à l’œuvre d’un mauvais plaisant, dit le curé, plus calme. Mais cette agression prouve que le danger est réel. Ce qui me trouble le plus, c’est la façon diabolique dont l’individu masqué a pu s’enfuir.
— Le mieux serait peut-être d’informer le maire ?
— Pour qu’il avise le Conseil municipal ? Et même, s’il n’en parle pas au conseil, il le dira à sa femme, et, après, le pays sera en révolution ! Non, Kappel. Pas de scandale…
— Bon, dit Kappel. Dans ces conditions, je veillerai.
— Vous êtes un brave homme, Kappel, mais nous ne sommes ni l’un ni l’autre capables d’exercer une surveillance !
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[...] ... Il apostropha les deux gamins :

- "Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'assassinat ? Vous étiez saouls, mauvaise graine !

- Regardez son cou," dit Poudriollet.

Hagen s'accroupit.

- "C'est pourtant vrai ! Il a été étranglé, le pauvre vieux !"

La gorge portait des marques de doigts. Les meurtrissures étaient profondes. La pression avait dû être extrêmement violente.

Un attroupement s'était formé. La lueur des lanternes colorait la neige en jaune autour du corps.

- "Il faut courir chercher Ricomet," ordonna M. Noirgoutte. "Cornusse est mort, c'est évident. Mais tout de même ...

- Kopf vient de partir, Monsieur le maire.

- Bien. Le mieux est d'attendre. Du moment qu'il y a eu crime, n'est-ce pas ? ..."

"Du moment qu'il y a eu crime ..." La vision de l'appareil de la justice mis en branle, avec les conséquences que cela comporte : interrogatoires, perquisitions, etc ... plongeait chacun dans une sorte de paralysie.

Précisément, un homme qui arrivait en courant et dont on ne pouvait distinguer la sillhouette, cria :

- "Les empreintes ! Prenez garde aux empreintes !"

Le cercle s'élargit. Mais il était trop tard. Vingt personnes avaient piétiné la neige. On reconnut le marquis de Santa Claus. Il fit un geste de désolation.

- "Quel dommage ! Il devait y avoir ici des marques de pas lisibles comme des lettres majuscules ! Allez chercher, maintenant, c'est insensé !" ... [...]
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Mais Gaspard Cornusse, photographe d'art, créateur de cartes postales originales et providence des tourtereaux de Mortefont qui, sans lui, n'eussent su comment s'exprimer leurs feux, étaient encore autre chose que cela, et bien mieux. Ce gros homme sanguin, aux yeux de poulpe, énormes, saillants, bleuâtres et toujours pleins d'eau, était le Père Noël.
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Vidéo de Pierre Véry
Goupi-Mains rouges de Pierre Véry (1956 / France Culture). Émission d'André Delferrière. Adaptation du roman de Pierre Véry : Serge Douay. Production : Anita Soler-Delferrière. Réalisation : Ange Gilles. 1ère diffusion le 28 juillet 1956. Photographie : Pierre Véry en 1925. Adaptation radiophonique par La Compagnie Art et Travail du roman de Pierre Véry, qui raconte l'histoire d'une famille charentaise de paysans rusés, les Goupi. Le père Goupi fait revenir son fils de Paris, censé être devenu un homme important et y avoir acquis une bonne situation, avec l'intention de le marier à sa cousine. Mais la jalousie de “Tonkin”, un autre de ses cousins, face à ce nouveau venu de citadin, fera de la nuit de son arrivée une nuit d'agitation et de crimes inexpliqués qui sèmeront la panique et le doute au sein de la famille.
Avec :
Léopold Goupi “Mains rouges” : Constant Rémy “Tonkin” : Robert Murzeau Eugène Goupi “Monsieur” : Jacques Carré “Mes sous” : Albert Gercourt “L'Empereur” : Charles Camus “La Loi” : Julien Lacroix “Dicton” : Henry Prestat Jean des Goupi : Jacques Anquetil Eusèbe : Jacques Sarthou Minain : Jean-Charles Thibault L'instituteur : René Alié L'employé de la gare : Jean Loisel “Doux Jésus” : Anita Soler “Muguet” : Anne-Marie Rochand Marie des Goupi : Régine Serva “Cancan” : Yvonne Villeroy Juliette : Madeleine Lhote Madeleine : Emilienne Laffont
Source : France Culture
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