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EAN : 9782356540348
80 pages
Ypsilon éditeur (13/03/2014)
4.4/5   24 notes
Résumé :
Avec Arbre de Diane la poésie d’Alejandra Pizarnik atteint pour la première fois cette intensité qui la rend unique. Ses recueils précédents sont déjà traversés d’éclats qui annoncent celui-ci et les obsessions y sont les mêmes. Mais la tension et le pouvoir d’envoûtement du poème sont ici accentués par la découverte de la « miniature ».
Publié à Buenos Aires en 1962, quand Alejandra Pizarnik vivait à Paris, ce recueil marque un tournant dans son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'arbre de Diane, c'est cet arbre en argent obtenu en plongeant un fil torsadé de cuivre dans une solution de nitrate d'argent : une jolie structure de paillettes argentées qui renvoient la lumière dans le liquide bleu, … Par la magie de la chimie, un métal quelconque, le cuivre, donne naissance à un métal noble, l'argent, dont étaient fabriquées les flèches de Diane.

La poésie de Pizarnik, c'est exactement la même chose : de la combinaison de mots simples et usuels, banals j'ai même envie de dire, naissent des éclats de lumière, par une espèce de magie qu'on ne comprend pas, mais qui nous fascine et nous séduit… Peut-être parce qu'elle nous parle de la nostalgie d'un paradis perdu ? Ou peut-être ses poèmes font-ils l'écho à une douleur enfouie et oubliée ? Ou encore réussit-elle à travers ses formes courtes à faire entendre le silence et la profondeur qui sont au coeur de la poésie ?

« pour une minute de vie brève
unique aux yeux ouverts
pour une minute à voir
dans le cerveau de petites fleurs
dansant comme des mots dans la bouche d'un muet »

En cadeau dans cette édition (chez Ypsilon éditeur), la charmante préface d'Octavio Paz, un autre poète sud-américain dont il me tarde de découvrir l'oeuvre …
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La poésie d'Alejandra Pizarnik est d'une folle exigence, en quête d'un langage idéal et traversée par la préoccupation de la création.
Cette recherche d'écriture totale, langage dont elle interroge sans cesse le pouvoir, est animée de musique et de silence où couvent des thèmes récurrents : enfance perdue, emprise de la folie, mort, magie et refuge du langage poétique comme il peut également être mise en danger.

Dans ses poèmes d'une esthétique et d'une intensité inouïes dominent le style fragmentaire, la forme brève et une expression concentrée.
Une lecture qui est du temps pur, absolument pur.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Nouvelle tentative. Nouveau succès. J'adhère toujours aussi facilement à la poésie de Pizarnik. Arbre de Diane est présenté en quatrième de couverture comme un recueil majeur de l'auteur : « […] Alejandra Pizarnik atteint pour la première fois cette intensité qui la rend unique ». Je ne saurais pas comparer Arbre de Diane à Textes d'Ombre ou La dernière innocence. Chaque fois, je suis séduite et l'intensité me semble toujours à son comble. On rencontre à nouveau le vent. Mais surtout Arbre de Diane exprime le silence, cet espace suspendu à la lecture d'un poème réussi.
Je ne saurais m'étendre d'avantage si ce n'est en vous conseillant d'aller picorer quelques citations et d'aller lire le recueil dans son entier. Une dernière précision : j'admire toujours autant le travail d'Ypsilon…
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Version traduite par Jacques Ancet.
Préface par Octavio Paz.

Le recueil est composé de 4 parties pour des poèmes écrits entre 1956 et 1961 :
1) Arbre de Diane
2) de la dernière innocence (1956)
3) de Les aventures perdues (1958)
4) Autres poèmes (1959)

Une poésie brève qui utilise des mots puissants pour nous faire ressentir les émotions de l'auteure. Elle mêle poésie et prose, pour évoquer comme le note Jacques Ancet son "impossible plénitude" : tristesse, mort, vie, peur, vent, amour, silence, nuit, nostalgie.

Des airs de haïkus mélancoliques, l'Arbre de Diane d'Alejandra Pizarnik est une vraie expérience poétique pour les chimistes des mots.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
voyageuse au cœur d’oiseau noir
tienne est la solitude à minuit
tiennes les bêtes sages qui peuplent ton rêve
dans l’attente de la parole ancienne
tien l’amour et son bruit de vent brisé
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Sans toi,
le soleil tombe comme un mort abandonné

Sans toi
je me prends dans mes bras
et m’emmène vers la vie
mendier de la ferveur.
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silence
je m’unis au silence
je me suis unie au silence
et je me laisse faire,
je me laisse boire
je me laisse dire
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La petite voyageuse
Mourait en expliquant sa mort

De sages animaux nostalgiques
Visitaient la chaleur de son corps.
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elle dit qu’elle ne sait rien de la peur de la mort de l’amour
elle dit qu’elle a peur de la mort de l’amour
elle dit que l’amour c’est la mort c’est la peur
elle dit que la mort c’est la peur c’est l’amour
elle dit qu’elle ne sait pas
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Videos de Alejandra Pizarnik (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alejandra Pizarnik
INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik 2:30 - Santiago Kovadloff 3:26 - Daniel Freidemberg 4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/ Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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