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Inspecteur Wexford tome 5 sur 25
EAN : 9782702433607
189 pages
Le Masque (02/02/2006)
3.33/5   18 notes
Résumé :
Ni les débordements d'une passion torride ni la vulgarité de l'amour popote... Non, les Nightingale ont les rapports courtois qui seyent aux époux bien élevés. Jamais un mot plus haut que l'autre. Et pas de marmots. Ajoutez à cela l'aisance matérielle : bonnes œuvres pour Madame, bonne situation pour Monsieur...

Bref, les Nightingale sont à l'image du bonheur. Certes il y a toujours, même dans une mécanique bien huilée, quelques ratés. Cependant, un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
A Guilty Thing Surprised
Traduction : Marie-Louise Navarro

ISBN : 9782702491003

Je vous l'ai déjà radoté je ne sais combien de fois depuis environ deux mois : les livres arrivent chez moi par charretées entières. Ou, plus précisément, ils réintègrent le bercail - qui a un peu changé car, du temps de leur départ, il se trouvait à Noisy-le-Grand, en région parisienne, alors que, désormais, il se situe à Brest, dans le Finistère - mais, un peu dépaysés peut-être au début (- "Tiens, tu as vu, les étagères que MDV avait achetées un an avant la naissance de sa fille aînée tiennent toujours ! Incroyable - Elles doivent bien avoir trente ans, maintenant ? ... - Oh ! Pas loin ! ... - Toujours autant de désordre et de bohème, ici ! Ca ne change pas ! Et cette poussière ! Ah ! On respire enfin ! - Et on est toujours si bien accueillis ! - Ah ! ca fait du bien de se retrouver chez soi ! - Eh ! bien, moi, mesdames, j'ai déjà vécu à Brest avec MDV ! ... - Non ? Mais vous êtres une véritable antiquité, mon cher ! ... - Pensez-vous qu'elle nous trouvera une place à tous ? ... C'est que nous amenons avec nous pas mal de petits nouveaux ... - MDV trouve toujours ! En tous cas pour nous, les livres ... Et patati, et patata ...") Bref, ça bruisse de partout, c'est rangé n'importe comment (quand vous dépassez un certain nombre de livres, de toutes façons, à moins de posséder une vénérable bibliothèque dans le plus vaste des châteaux, c'est impossible d'obtenir un minimum d'ordre - à peine trois ou quatre livres se rangent-ils sagement par ordre alphabétique avant de retourner à leur joyeuse anarchie), ça prend ses aises et ça se pousse sournoisement de la tranche pour que je relise celui-ci avant celui-là.

Je suis donc tombée sur Rendell et "Et Tout Ca En Famille", l'une des première aventures de l'Inspecteur Wexford. Ma chère mère avait détesté : vous comprendrez donc que ce livre m'est doublement - qu'écris-je ! triplement, quadruplement - cher !

Avec l'inspecteur Wexford, il est rare que l'action se situe à Londres ou dans une grande ville. Non, Wexford et son collaborateur, l'ineffable inspecteur Mike Burden, c'est du local, du rural pur sang. du rural assez cossu, tout vert, que Wexford vénère parce qu'il allège probablement beaucoup du stress de son métier, et pourtant, Dieu sait s'il s'en commet, de belles, à Kingsmarkham ! Ainsi, le roman "Et Tout Ca En Famille !" met en scène une famille de riches citadins embanlieusés, Quentin Nightingale et sa femme, l'éblouissante, l'incomparable Elizabeth, au parler doux et à la distinction si incroyable qu'elle semble forcée. Dans un coin de leur superbe propriété - Nightingale est très, très riche - ce couple modèle a mis à disposition du frère d'Elizabeth, Denys Villiers, grognon, ronchon, peu aimable, professeur au collège du coin pour des raisons alimentaires mais en réalité membre de l'Aristocratie hautaine des Biographes (particulièrement des lakistes), un adorable pavillon où il a emménagé plus ou moins en traînant les pieds et pour ainsi dire sans remercier, avec à son bras son épouse Georgina, laquelle ne paie pas de mine, a une tendance certaine à s'habiller comme l'as de pique et à se mettre régulièrement en froid avec sa belle-soeur mais qui, nul ne se risquerait à le nier, adore à la folie son beau et romantique époux.

Ah ! oui, n'oublions pas la fille au pair, une Hollandaise qui vit à cent à l'heure la révolution sexuelle de ces années heureuses, Katje (ce qui, prononcé à l'anglaise, donne à peu près "catcher" ), Mrs Cantrip, l'impeccable et digne gouvernante dont pas un seul cheveu ne dépasse du chignon, ce grossier hurlurberlu de Sean Lovell que Mrs Nightingale, toujours si bonne, a le tort d'encourager à s'imaginer un bel avenir de chanteur "pop" et puis, silhouette puissamment dessinée qu'on verrait admirablement interprétée par Christopher Fry dans ses meilleurs jours (et ceci bien que le personnage ne soit pas homosexuel), James Marriott, l'un des collègues De Villiers et l'une des gloires locales en raison de son entregent, de son bonne humeur et de sa disposition à offrir des fêtes gratinées à qui aime bien s'amuser - attention ! gratinées mais de bon ton, si les deux peuvent se conjuguer.

Comment se fait-il donc que, au milieu de toute ce petit monde tournant plus ou moins rond, soient obligés de s'imposer un Wexford suspicieux et un Burden toujours plus raide qu'un passe-lacet ? Eh ! bien, c'est que la belle, l'incomparable, la généreuse, l'inégalable, la merveilleuse Mrs Nightingale a été assassinée dans la forêt où elle avait sans doute donné rendez-vous à quelqu'un. Parce que, rechercher un foulard ou une boucle d'oreille, en pleine forêt, torche ou pas, vers les 23 h, ça paraît un peu tiré par les cheveux ... Certes, on est anglais, on est bien élevé et on sait ce que l'on doit à la gentry ... Mais enfin, faudrait tout de même pas pousser Grand-mère et les forces de Police, dont Wexford et Burden, dans les orties !

L'enquête commence. Avec ce choix délibéré de l'auteur pour la mise en valeur des détails psychologiques des uns comme des autres, morts et vivants, détails menus, voire infimes, qui finiront par rétablir le tableau final dans toute sa vérité. Si sanglante - si choquante qu'elle soit ...

Si l'on peut trouver, au vu de ses ouvrages futurs, que Rendell tâtonne ici encore un peu, ou alors se montre, malgré l'ambiguïté de la situation que je vous laisse le plaisir de découvrir , un peu trop "sage", "Et tout ça en famille ..." contient l'essentiel de ce qui fait la marque de cette grande "reine du crime", aujourd'hui disparue : l'ironie cruelle, parfois digne d'un implacable rouleau-compresseur, le désir d'aller toujours voir ce qu'il peut se cacher "derrière" tel ou tel caractère et comment, justement, cela peut jouer sur un meurtre alors que, en bonne logique, rien n'aurait dû se passer comme ça, un art serein et quasi machiavélique de décrire des victimes qui n'ont peut-être récolté que ce qu'elles méritaient ... Toute la subtilité de l'Age d'Or des Ruth Rendell - laquelle avait tout de même pas mal baissé en ces dernières années - prend ici forme, avec son rictus aigu et pervers, son amour de la provocation et ce mépris larvé pour la morale - oui, la fin doit être morale mais dans le fond ...

... Est-ce si nécessaire ? ...

Et puis, c'est si banal ... :o)
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Dans l'épisode précédent des aventures de l'inspecteur Wexford, les héros étaient un électricien et son ami chauffeur routier. Là, nous voila au manoir.
Elisabeth est la dame du manoir. Elle est extrêmement jeune et extrêmement jolie. Et elle fait énormément d'efforts pour paraître encore plus jeune et encore plus jolie. Soins de beauté et activités caritatives partagent son temps.
Son mari, Quentin travaille à Londres. le soir, il aime bien bavarder avec son beau frère. le frère d'Elisabeth est enseignant (c'est le professeur de latin du fils de l'inspecteur Burden) mais c'est surtout un spécialiste de Wordsworth. du reste, il vient d'en publier une biographie. Pour qu'il puisse travailler dans de bonnes conditions, on lui a installé un bureau dans les communs du manoir. "Quentin se prend vraiment pour un mécène", commente une mauvaise langue locale, toujours au courant de tout et que Wexford écoute de temps en temps.
Mais voila qu'on retrouve Elisabeth morte. Elle a été assassinée dans une forêt qui prolonge le parc . Elle avait du donner rendez vous à son assassin. Mais qui ? Pourquoi ?
Elisabeth menait une vie publique, elle était aimée de tous. "Elle n'était pas bégueule", dit le jeune aide-jardinier qui "ne sait pas se tenir à sa place", d'après la gouvernante. Alors, pourquoi ?
L'enquête semble démontrer qu'elle avait besoin d'argent. "Mais, dit le mari, éploré (et qui a un alibi. si elle m'avait demandé de l'argent, je lui en aurait donné !" (Que la vie est donc simple, pour certains d'entre nous !)
Un manoir, une famille, les domestiques et tous ceux qui gravitent autour dans une petite ville de province, cela ne fait pas grand monde mais cela suffit pour que la recherche du motif d'un crime et de son coupable occupe un moment la police locale !
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Ah la famille! Eternel sujet de livre et de suspense, on y lave son linge sale dit-on mais on y cree de superbes romans noir comme celui ci petit bijou de machiavélisme et de violence amoureuse.Ruth Rendell nous offre ici un excellent suspense dans une famille somme toute assez banale mais l'histoire elle ne l'est pas:un superbe livre a tiroirs a decouvrir !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] ... - "Il manque une torche électrique dans la remise," dit Wexford d'une voix calme. "Une grosse torche cylindrique. L'avez-vous vue récemment ?

- Elle était à sa place dimanche matin. Je suis allé chercher mes clubs de golf et je l'ai remarquée sur l'étagère.

- Elle n'y est plus. C'est avec cette torche qu'on a tué votre femme, Mr Nightingale."

Quentin s'appuya contre la bibliothèque et se prit la tête entre les mains.

- "Je n'en peux plus," dit-il. "J'ai vécu hier le jour le plus horrible de ma vie.

- Je le conçois. Malheureusement, je ne puis guère vous promettre que ça ira mieux demain."

Quentin ne parut pas l'avoir entendu.

- "Je deviens fou. Il faut être fou pour agir comme je l'ai fait. Je donnerai tout ce que je possède pour revenir à mardi soir et pouvoir tout recommencer.

- Est-ce une confession ?" demanda Wexford avec raideur. "Car dans ce cas ...

- Non, ce n'est pas ce que vous attendez !" cria Quentin. "C'est quelque chose de privé, quelque chose ..." (Il serra les poings et redressa la tête.) "Dites-moi où cette torche pourrait se trouver. Je pourrais peut-être ... montrez-moi, seulement.

- Très bien. Je vais vous le montrer. Ensuite nous aurons une petite conversation. Mais laissez-moi tout d'abord vous dire ceci : quand on est mêlé à un meurtre, il n'est plus question d'avoir de vie privée. Souvenez-vous-en." ... [...]

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[...] ... Wexford la détailla avec admiration. Elle possédait le type parfait de la Hollandaise classique posant en sabots et costume traditionnel sur fond de moulins à vent pour des cartes postales. Ses cheveux longs étaient d'un blond très clair, ses yeux brillants bleu intense et son teint aussi éblouissant qu'une tulipe ivoire des jardins de Keukenhof. Elle paraissait avoir une vingtaine d'années.

- "Depuis combien de temps vivez-vous ici avec Mr et Mrs Nightingale ?" demanda Wexford.

- Un an. Presque un an et demi.

- Dans ce cas, vous les connaissez bien. Vous êtres pratiquement de la famille.

- Il n'y a pas de famille," dit Katje en faisant la moue. "Seulement lui et elle. Et maintenant, elle est morte.

- Oui, bien sûr. C'est pourquoi je suis ici. Sans doute étiez-vous une amie pour Mrs Nightingale, presque une grande fille."

Katje replia ses jambes sous elle et tenta d'étouffer, en se couvrant la bouche, un petit rire nerveux.

- "Oh ! je ne dois pas rire quand tout le monde est triste. Mais c'est si drôle, ce que vous dites ! Une fille ! Mrs Nightingale n'aime pas entendre cela, je pense. Non, elle croit qu'elle est très très jeune et jolie, même si elle ne porte pas de mini-jupe et de jeans."

Burden la dévisagea avec une désapprobation qu'elle accueillit d'un regard effronté.

- "Néanmoins, vous étiez sa confidente," insista Wexford.

- Pardon ?"

Burden vint à son aide.

- "Vous parlait-elle de sa vie ?

- A moi ? Non, jamais. Au déjeuner, nous sommes assises, elle ici, moi là. "Comment est votre mère, Katje ? Va-t-il pleuvoir aujourd'hui ? Maintenant, je vais m'allonger." Mais parler ? Non, jamais.

- Vous deviez vous sentir bien seule.

- Moi ?" (Elle éclata de rire et hésita avant de faire une tentative du côté du conditionnel ) : "Peut-être si je resterais toute la journée à la maison avec lui et elle, je me sentirais seule. Mais j'ai des amis à Kingsmarkham. Pourquoi je m'embêterais ici avec de vieilles personnes ?

- Mais ils n'avaient que la quarantaine," fit Burden, subitement inquiet.

- "C'est ce que je dis," affirma calmement Katje, "je suis jeune, ils sont vieux. Mr Nightingale me fait rire mais c'est un homme vieux. Mais il est vieux, plus vieux que mon père à Gouda." ... [...]
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