Desdemona vient d'avoir dix-huit ans. Alors que le glissement vers le monde des adultes s'opère en elle, sa mère fait une fugue. Voilà quatre mois déjà qu'elle est partie pour une durée non déterminée, sûrement en Asie. Coup de tête ou plan mûrement réfléchi ? Sa famille en a aucune idée.
Du premier novembre au deux janvier, la jeune fille écrit une sorte de lettre, une lettre à l'absente. Elle s'adresse à cette femme qui les a laissés un matin, Antoine son père, Jules son petit frère de six ans et elle. Elle met en mots son incompréhension, son étonnement, sa tristesse, sa rancoeur. Mais, elle parle aussi de son quotidien, de ses amis, du lycée, de ses amours, de son groupe de rock, elle évoque ce qui la touche, ce qui la blesse, ce qui l'amuse aussi car Mona (personne ne l'appelle Desdemona!) est une jeune fille plutôt à l'aise dans ses baskets. Elle semble prendre les choses telles qu'elles arrivent et tente de faire face.
Et heureusement qu'elle est « solide » Mona ; on ne peut pas en dire autant de son père qui se laisse littéralement sombrer dans la nostalgie en replongeant dans les seventies... Il passe ses nuits à écouter des diques de cette époque (peut-être celle où il a rencontré sa femme). Photographe de métier, le voilà qui prend en photo des grains de beauté sur différentes parties du corps...
Pour Jules, ne plus voir sa maman est évidemment très difficile à accepter et à comprendre mais son père et Mona inventent une histoire d'éléphanteau d'Asie et le petit se met à rêver. Sa mère reviendra bientôt avec l'animal, il faut donc « préparer le terrain » pour que ce dernier se sente comme chez lui.
Tout au long du roman, le regard de Mona est juste, lucide, amusé et tellement pertinent. Cette situation abracadabrantesque place naturellement Mona au centre de la famille. Quant à la fin, elle tombe comme un couperet, âpre. Une chanson lui vient alors, elle l'écrit, elle la crie : That's no way to say goodbye...
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