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Jean-Pierre Carasso (Autre)Henri Robillot (Autre)
EAN : 9782070378777
736 pages
Gallimard (13/10/1987)
4.05/5   61 notes
Résumé :
Nathan Zuckerman s'est attiré par ses écrits l'opprobre de sa famille, juive et traditionaliste. Tout jeune dans L'écrivain fantôme, il quête l'amour paternel d'E.I. Lonoff, un écrivain confirmé. Mais il est distrait de cette entreprise par la jeune Amy Bellette. Ni les fantasmes qu'elle déclenche, ni la célébrité n'auront raison de sa culpabilité : dans Zuckerman délivré, Nathan a quinze ans de plus et il a « réussi », mais il est toujours harcelé - par le demi-fou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'ÉCRIVAIN DES OMBRES
Nathan Zuckerman a 23 ans, issu d'une famille ni riche ni pauvre, il vit dans un studio, écrit, fait des petits boulots et vient de publier un premier livre qui a eu un certain succès. Il rend visite à celui qu'il admire le plus comme écrivain, Lonoff, qui vit retiré à la campagne avec sa femme Hope. L'homme a refusé tous les prix, il est célèbre mais souvent raillé pour ses écrits en Yiddish. Nathan se considère comme son fils spirituel, il vient chercher une sorte de caution morale en venant le voir. A son arrivée il est surpris de trouver une jeune femme dans le salon, Amy Bellette, une réfugiée que Lonoff a recueilli et qui l'aide à classer ses manuscrits. Nathan tombe aussitôt sous son charme. L'après-midi passe très vite et Nathan est invité à passer la nuit chez les Lonoff. A cette occasion il va découvrir que sous ses apparences bonhommes, son »mentor »est bien différent de ce qu'il projette.
Roth après cette introduction va développer 3 thèmes, la relation de Lonoff avec Hope sa femme et Amy, qu'il intitule Maestro, une deuxième partie nommée Nathan Dedalus qui développe la relation problématique de Nathan avec sa famille après la parution d'une nouvelle dans un journal et enfin Marié à Tolstoï dans lequel Roth voit en Amy une Anne Frank dont il tombe amoureux.
Roth nous propose un roman qui reprend plusieurs de ses thèmes favoris, celui qui le hante régulièrement étant la distance qu'il a pris avec la communauté juive qu'il s'est toujours refusé à défendre inconditionnellement au prétexte de la Shoah. On sent combien ce problème est douloureux pour lui, GOODBYE Colombus a été écrit 20 ans plus tôt et semble toujours omniprésent. L'autre sujet bien sûr, les femmes, toujours les femmes et Amy Belette est bien belle. Sûrement pas le meilleur de Roth mais pour les amateurs comme moi, ne le manquez pas il est surprenant passant du rire aux larmes.
ZUCKERMAN DÉLIVRÉ
Deuxième apparition en 1982 du double de Roth qu'on retrouvera régulièrement au fil des livres. Il vient de publier un roman à grand succès, Carnonsky un peu dans le genre de Portnoy, scandaleux et provocateur. Il se met à dos une partie de sa famille qui se reconnaît dans certains personnages peu honorables, il doit gérer un maître chanteur qui semble tout connaître de lui et, pour couronner l'ensemble il doit traiter son divorce avec sa quatrième épouse. Son père est mourant, ne lui parle pas et il comprend que sa famille le tient pour responsable de cet état de fait et lui fait grief de tout ce qui disfonctionne.
Heureusement Roth possède une grande dose d'humour pour égayer ce sinistre tableau et la lecture de ce roman est un vrai plaisir. Heures et malheurs de la célébrité version Philip Roth. Superbe.
LA LEÇON D'ANATOMIE
Troisième volet de Zuckerman enchaîné. Ce pauvre Zuckerman n'est que douleur, les ostéopathes lui ont expliqué que tout venait de sa façon de se tenir en écrivant à l'école, tout tordu. Il porte un col orthopédique mais sans grand effet, il est obligé de s'étendre par terre sur un tapis de jeu en regardant le procès du Watergate à la télévision où il compatit avec Nixon qui semble souffrir autant que lui. Privé de sa mère il a désormais quatre femmmes qui veillent sur en remplacement dont sa secrétaire qui, quand il n'arrive plus à lui dicter un texte, le rejoint sur le tapis pour une partie de sexe qui, par contre, ne le fait pas souffrir! Les trois autres femmes le rejoignent aussi, régulièrement pour la même activité et quand elles partent , le laissent abandonné sur le dos à la merci de n'importe qui. Atteint d'une maladie fantôme, Zuckerman perd ses cheveux, consulte à la Clinique Trichologique d'Anton. On lui dit que la perte de cheveux vient sûrement d'une contrariété, c'est la cause la plus fréquente, ce à quoi il répond que oui, c'est la chute de ses cheveux qui le contrarie. Tout va mal et son psy se demande s'il ne reste pas malade pour garder son harem!! Il se sent puni, obsédé par les dégâts causés par le succès de Carnovski qui a fait voler en éclat ses relations avec ses parents et son frère. Éreinté par le critique Milton Appel, il décide de se reconvertir dans la médecine et veut s'inscrire en fac, mais ce n'est pas si simple.
L'épilogue de cette histoire se situe à Prague sous le titre L'Orgie de Prague.
Zuckerman rencontre Eva et Sisovsky, la figure du père chez Roth, et ce dernier lui demande d'aller à Prague récupère des écrits sur son ex femme n'a pas voulu lui rendre. Il lui donne comme conseil de ne pas coucher avec elle avant de les avoir en main, mais Olga est une tornade…
Ainsi se clôt ce Zuckerman Enchaîné, englué dans ses problèmes liés à ses succès littéraires et à ses relations avec les femmes en général. Heureusement l'humour de Roth fait tout passer, et son humour est dans ce final dévastateur, qui s'il ne règle pas ses ennuis permet de les mettre à distance. Bien pratiques ces doubles de papier dont Roth aime se servir, il semble se libérer, se lâcher autrement que dans ses grands romans( très sérieux).
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Zuckerman trilogie
Le livre réunit en un seul volume trois romans : L'écrivain fantôme, Zuckerman délivré, la Leçon d'anatomie, et en épilogue une longue nouvelle L'orgie de Prague. Je n'ai lu ce livre qu'après avoir lu d'autres romans de l'auteur. Une fois qu'on est familier de ses obsessions il est peut-être plus abordable, mais se lancer dans la lecture de ce gros pavé avec l'intention de lire une biographie imaginaire de l'auteur, c'est aller droit dans le mur. Pour découvrir Philip Roth, je recommande plutôt de lire "Ma vie d'homme" en premier, et de revenir ensuite à cette première trilogie de la saga Zuckerman. Ce regroupement en un seul volume est peut-être artificiel, chaque partie pouvant être abordée séparément. le personnage de Zuckerman apparaît dans neuf romans, Philip Roth ayant décidé d'en finir avec lui dans Exit le fantôme, cet alter ego littéraire lui permet d'aborder de nombreux thèmes de société, la politique, le sexe de manière plutôt décomplexée, il aborde aussi la maladie et la mort. Mais c'est avant tout une réflexion très intéressante sur sa grande passion, l'écriture, et un jeu de miroir littéraire sur le devenir d'un écrivain, un
écrivain juif, dans la société américaine des seventies à aujourd'hui.
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Les trois romans mettent en scène Nathan Zuckerman, un écrivain en quête de sa voix et de son identité artistique. L'écriture, la rédaction, et la place de l'écrivain dans la société sont des thèmes récurrents.

Les romans explorent les conflits entre l'identité personnelle et l'identité publique. Zuckerman se retrouve souvent en conflit avec les attentes et les jugements des autres concernant son travail et sa personnalité.

La sexualité et les désirs sexuels sont des thèmes fréquents dans la trilogie. Roth aborde la manière dont la sexualité peut être à la fois un moteur de créativité et un domaine de conflit personnel.

Les frontières entre la fiction et la réalité sont floues dans la trilogie, car Zuckerman est un personnage qui partage des similitudes avec l'auteur Philip Roth. Cette tension entre la création artistique et la vie réelle est un thème récurrent.

La trilogie se déroule dans le contexte de l'Amérique des années 1970, et elle aborde des questions sociales et politiques de l'époque, notamment la censure, la critique culturelle, et la réaction à la libération sexuelle.

Les romans explorent les conséquences de la notoriété littéraire, les attaques de la presse, les critiques et les conséquences personnelles pour l'écrivain célèbre.

La trilogie de Zuckerman constitue une réflexion profonde sur l'écriture, l'identité, la sexualité, et la société américaine à une époque de changements culturels et politiques majeurs. Chacun des romans apporte une contribution unique à ces thèmes et à l'exploration du personnage de Nathan Zuckerman.
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Autobiographique à fond, sans tabou ni concession, mais écrit dans un style enthousiaste et d'autant plus prenant que ponctué d'épisodes totalement hilarants, ce livre constitue un pavé important de la littérature contemporaine : il est profond, il détaille sans détour les vicissitudes de l'âme humaine tout autant que les travers d'une communauté, de certains groupes sociaux, et d'un pays (les Etats Unis) aujourd'hui. A la lecture de ce livre, difficile de ne pas voir en P.Roth un Proust des temps modernes, un Proust sans tabous, un Proust à l'écriture encore plus délurée et acerbe... Un Proust qui se moque de l'emprise du politiquement correct avec des dizaines d'années d'avance... Et un Proust aussi drôle qu'un David Lodge
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
(…) Une fois son tour venu de dire adieu à son père il n’était pas revenu sur le pain mandel de grand-mère, le pain mandel de grand-mère était merveilleux, certes, mais Essie avait complètement épuisé le sujet et, tout au contraire, Zuckerman entreprit de lui exposer la théorie du big bang comme il venait de la comprendre la veille. Il voulait s’efforcer de lui expliquer comment la matière s’était consumée et dilatée : peut-être le reste de la famille saisirait-il également son intention. Ce n’était pas simplement un père qui mourait ou un fils, ou un cousin, ou un mari : c’était la création entière, quel que fût le réconfort qu’il était possible d’en tirer.

("Zuckerman délivré", p. 327)
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Zuckerman dormit seul chez sa mère. Il ne prit pas la peine de changer les draps du lit mais, entre ceux qui l’avaient recouverte deux nuits seulement auparavant, il enfouit son visage dans l’oreiller de sa mère.
"Maman, où es-tu ?"
Il savait où elle était, chez l’entrepreneur des pompes funèbres, vêtue de sa robe de crêpe gris ; néanmoins, il ne pouvait cesser de poser la question. Sa mère si petite, un mètre cinquante-cinq, avait disparu dans l’énormité de la mort.

("La leçon d’anatomie", p. 405)
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« Vous avez peur de me baiser. Pourquoi cela ? Pourquoi écrivez-vous ce livre sur la baise qui vous rend si célèbre si vous avez peur de baiser quelqu’un ? Vous détestez baiser tout le monde ou seulement moi ?
– Tout le monde.
– Il est gentil avec toi, Olga, dit Bolotka. C’est un galant homme, alors il ne te dit pas la vérité parce que tu es un cas tellement désespéré.
– Pourquoi suis-je un cas tellement désespéré ?
– Parce que en Amérique les filles ne lui parlent pas comme ça.
– Et que disent-elles en Amérique ? Apprenez-moi à être une Américaine.
– Pour commencer, vous ne poseriez pas la main sur ma bite.
– Ah bon. D’accord. Et maintenant quoi d’autre ?
– Nous parlerions. Nous essayerons d’abord de faire un peu connaissance.
– Pourquoi ? Je ne comprends pas cela. Parler de quoi ? Des Indiens ?
– Oui, nous parlerions longuement des Indiens.
– Et seulement après, je poserais la main sur votre bite.
– C’est bien ça.
– Et après vous me baisez.
– C’est effectivement ainsi que nous nous y prendrions, oui.
– Quel drôle de pays.
– Il faut de tout pour faire un monde. »

("L’orgie de Prague", p. 664)
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Là où la culture littéraire est tenue en otage, l’art de la narration s’épanouit oralement. À Prague, les histoires ne sont pas simplement des histoires ; c’est ce qu’ils ont à la place de la vie. Ici, ils sont devenus leurs histoires puisqu’on ne leur a pas permis d’être quoi que ce soit d’autre. Raconter des histoires, c’est la forme qu’a prise leur résistance à l’oppression contre tous les pouvoirs.

("L’orgie de Prague", p. 694)
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Bolotka propose à Olga une explication réconfortante du fait qu’elle n’est plus sur mes genoux.
« C’est un fils des classes moyennes. Fiche-lui la paix.
– Mais nous vivons dans une société sans classes, dit-elle. C’est le socialisme. À quoi bon le socialisme si quand j’en ai envie personne ne veut me baiser ? Toutes les grandes figures internationales viennent à Prague pour voir notre oppression mais aucune d’entre elles n’a jamais voulu me baiser. Comment ça se fait ? Sartre est venu et il a refusé de me baiser. Simone de Beauvoir est venue avec lui et elle a refusé de me baiser. Heinrich Böll, Carlos Fuentes, Graham Greene – et aucun d’entre eux n’a voulu me baiser. Et maintenant vous, et c’est la même chose. Vous croyez qu’en signant une pétition vous sauverez la Tchécoslovaquie, mais je dis moi que ce qui sauverait la Tchécoslovaquie ce serait de baiser Olga. »

("L’orgie de Prague", p. 669-670)
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