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Jean-Christophe tome 4 sur 10
EAN : 978B00175V0MY
(30/11/-1)
3.83/5   12 notes
Résumé :
Jean-Christophe Krafft est un musicien allemand. Ce héros qui incarne un espoir d'une humanité réconciliée, notamment en montrant la complémentarité de la France et de l'Allemagne, est aussi un héros romantique comme le Werther de Goethe et l'image de Beethoven y apparaît en filigrane.

La vie du héros se transforme ainsi en quête d’une sagesse : il doit passer par une série d’épreuves, les « cercles de l’Enfer », maîtriser ses passions, avant de domin... >Voir plus
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Que lire après Jean-Christophe, tome 4 : La RévolteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Jean-Christophe est maintenant un adulte. Il est libre, « libre des autres et de soi ! » Finies les passions amoureuses, il décide de se dédier corps et âme à la musique. Mais là aussi, il trouve la déception. « Ce qui l'exaspérait surtout dans ces oeuvres, c'était leur mensonge. » Pas seulement ses contemporains, musiciens, chefs d'orchestre, chanteurs d'opéra, même critiques artistiques, mécènes et simples amateurs, mais aussi ces compositeurs célèbres, morts depuis longtemps. Il voue une haine à Johannes Brahms. le dégoût devient si fort… En même temps, il est pris d'une fureur de vivre. Ce bouillonnement intérieur ne peut que mener à la révolte. Encore une fois, l'auteur Romain Rolland a su choisir un titre simple mais efficace, qui traduit exactement l'état d'esprit de son protagoniste.

Je tiens aussi à souligner son immense talent, l'érudition de l'auteur. À la fin de l'ouvrage se trouve une chronologie de la vie de Romain Rolland, j'y ai découvert qu'il a suivi des cours sur l'Histoire de l'Art ainsi que fait un doctorat dont la thèse principale était les origines de l'opéra. Donc, quand il parle de musique, il sait. Non seulement il sait, mais il arrive à le vulgariser. Ce roman est rempli de références musicales, allant des programmes d'orchestre aux salles de concert et aux opéras connus, en passant par les types de musique. Et j'en passe ! le roman est également truffé de citations de compositeurs et de philosophes, ainsi que latines. Ceci dit, s'il a toujours le mot juste, jamais on ne sent de lourdeur.

Pour revenir à Jean-Christophe, il est dégouté par le monde qui l'entoure et, conséquemment, se croit meilleur. Quelle déception que de constater qu'il est incompris et que ses oeuvres (de débuttant) ne rencontrent pas le succès escompté. On le traite d'imptertinent jeune homme. « Il est très beau de nier le monde. Mais le monde ne se laisse pas si facilement nier par une forfanterie de jeune homme. » Alors, Jean-Christophe se lance dans la critique, écrit pour une revue grâce à l'appui des Mannheim mais cette expérience lui laisse un goût amer. Il s'enlise dans le dénigrement des autres jusqu'à l'inévitable brouille. C'est une amourette avec une actrice française qui le convainc qu'il rencontrera peut-être plus de succès à l'étranger.

Mais il hésite, il ne peut abandonner sa mère. Malheureusement, c'est comme si le destin l'y poussait. Toutes ses relations disparaissent les unes après les autres. On se détourne de lui et les seules nouvelles connaissances qu'il fait et qui semblent prometteuses (dont sa complicité avec le vieux Peter Schulz), puis un événement dramatique l'oblige à s'en aller. Destination Paris. Peut-être y vivra-t-il plus de succès. À la fin du roman, je ne pus m'empêcher de faire le lien avec une autre arrivée célèbre, celle d'Eugène de Rastignac qui, devant Paris, qui s'écria : « À nous deux maintenant ! »
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Un quatrième tome qui s'intellectualise... un peu trop à mon goût. Derrière l'écrivain se dévoile ici le musicologue, le biographe mélomane, d'où des développements assez longs sur la musique et les polémiques qu'elle engendre au sein des cercles bourgeois de la petite ville rhénane où se déroule l'action. Je considère d'ailleurs que Romain Rolland est, dans sa façon de narrer, un alter ego convainquant de Stefan Zweig qui le considérait d'ailleurs comme l'un des plus grands hommes de lettres de son temps et qui lui a consacré une biographie.

Revenons à Christophe. Notre jeune héros va désormais sur ces vingt ans, cela fait donc près de quinze ans qu'il travaille et grenouille sous la protection du grand-duc du coin dans le milieu musical. Après une adolescence pleine de toutes les émotions exacerbées qui la caractérisent, le voici en passe de devenir un homme et ce sont désormais ses opinions qu'il aiguise. Opinions frondeuses voire belliqueuses qui ne sont pas du goût de tout le monde... S'ensuivent des luttes publiques et privées qui auront de sérieuses répercussions sur sa destinée.

Un tome qui m'a un peu plus ennuyée bien que la plume de l'auteur soit toujours aussi classique et facile à suivre. Ce rusé Romain Rolland a toutefois su ranimer la flamme dans le dernier quart du livre, en y intégrant une dose d'action suffisante pour me donner envie de poursuivre l'aventure.


Challenge NOBEL
Challenge ATOUT PRIX 2017
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Challenge PAVES 2017
Challenge ABC 2017 - 2018
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Ayant décidé de reprendre la lecture de Jean Christophe que j'avais interrompue au début du tome 5 et de son arrivée à Paris, j'ai relu mes différentes notes. Car j'ai une mémoire de poisson rouge. Je me souviens rarement des histoires, des personnages. L'avantage est que la relecture n'est pas un problème. L'inconvénient... est bien est que pour reprendre un livre en cours, c'est plus compliqué.

Bref, pour reprendre Jean Christophe, je reprends mes notes. Ecrites sous forme d'abécédaire pour les trois premiers tomes, elles sont très efficaces pour me remettre en mémoire ce roman. Un peu comme des petits cailloux je me souviens de ce roman, de cette atmosphère.

Malheureusement aucune note rédigée sur le tome 4... Me voilà bien. Afin de m'y remettre, j'ai réécouté les derniers chapitres. Ils m'ont remis l'histoire en tête.

Christophe est donc musicien. Mais un musicien incompris par ses contemporains allemands, à de rares exceptions.

Il veut partir à Paris mais sa mère ne veut pas. Puis finalement son sale caractère aidant, il va être obliger de partir, de fuir.

Le style Rolland est un style épuré. Ecrit au début du 20ème siècle, cela sent bon la campagne. Dans ce tome, tout se passe en Allemagne, en Rhénanie.

Je vais maintenant pouvoir basculer dans le tome 5.



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Après l'adolescence de Jean-Christophe nous le retrouvons ici jeune adulte (il a à peine vingt ans à la fin de ce tome). Son caractère ne s'est pas amélioré, j'ai trouvé Jean-Christophe particulièrement fatigant, irritant, bref, insupportable. Et du coup la lecture de ce tome aussi ! Heureusement que les considérations musicales sont intéressantes et permettent de comprendre la culture allemande du tout début du Xxème siècle. Dommage que cela soit si long, la faute à Jean-Christophe qui, trop entier, répète jusqu'à plus soif les mêmes erreurs jusqu'à soudainement ne plus avoir d'autre choix que de partir. La troisième partie de ce tome comporte de très belles pages, en particulier lors de la rencontre avec Schulz, à propos de sa mère qu'il hésite à quitter, ou encore lors des événements qui vont précipiter son départ. Ce tome se termine par quelques pages curieuses intitulées Dialogue de l'auteur avec son ombre (c'est à dire bien sûr, avec Jean-Christophe!) qui ont achevé de me réconcilier avec le personnage au point d'envisager de continuer l'aventure (ce dont je n'étais vraiment plus du tout sûre à la fin de la deuxième partie).
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Jean-Christophe est maintenant arrivé au quatrième temps de sa vie, celui dans lequel il est pleinement ancré dans sa qualité d'artiste et où il entend bien affirmer la singularité de son talent. Sûr de lui comme on peut l'être à vingt ans, il désespère de la médiocrité qui l'entoure, et plus il compose des oeuvres à ses yeux nouvelles et supérieures, plus il s'élève dans de violentes diatribes contre les faiseurs de mauvaise musique et contre la docilité bestiale des petits bourgeois de sa ville. Lesquels lui feront chèrement payer le prix de son outrecuidance, faisant prendre conscience au jeune homme de son insondable solitude d'artiste incompris.

Mais cette révolte signe aussi le temps venu de partir. Une rixe opportune règlera pour lui le dilemme qui le ronge entre abandonner sa vieille mère et quitter ce monde trop étroit pour lui : Christophe part pour la France...

"La révolte" est un chapitre tempétueux et bouillonnant de la vie de Christophe, dont j'ai beaucoup aimé à la fois le propos éclairé et sarcastique sur l'approche tristement conventionnelle de la musique par la société allemande du début du siècle, les pages sombres sur les déboires de l'incontrôlable et torturé musicien, mais surtout les passages lumineux dans lesquels Christophe rencontre des êtres simples dont la pureté naturelle lui parle. le personnage du vieux Schulz, homme brave et mélomane dont la musique de Christophe vient illuminer les derniers instants de vie, est beau à pleurer.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
.. l’intérêt ayant changé, les principes avaient changé.
Quand on était battu, on disait que l’Allemagne avait l’humanité pour idéal. Maintenant qu’on battait les autres, on disait que l’Allemagne était l’idéal de l’humanité. Quand les autres patries étaient les plus puissantes, on disait, avec Lessing, que « l’amour de la patrie était une faiblesse héroïque, dont on se passait fort bien », et l’on s’appelait : un « citoyen du monde ». À présent qu’on l’emportait, on n’avait pas assez de mépris pour les utopies « à la française » : paix universelle, fraternité, progrès pacifique, droits de l’homme, égalité naturelle ; on disait que le peuple le plus fort avait contre les autres un droit absolu, et que les autres, étant plus faibles, étaient sans droit contre lui. Il était Dieu vivant et l’Idée incarnée, dont le progrès s’accomplit par la guerre, la violence, l’oppression. La Force était devenue sainte, maintenant qu’on l’avait avec soi. La Force était devenue tout idéalisme et toute intelligence.
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- Ayez le courage d'être vrais, continua-t-il. Ayez le courage d'être laids! Si vous aimez la mauvaise musique, dites-le carrément. Montrez-vous tels que vous êtes. Débarbouillez-vous l'âme du fard dégoûtant de toutes vos équivoques. Lavez-la à grande eau. Depuis combien de temps n'avez-vous pas vu votre mufle dans un miroir? Je m'en vais vous le montrer. Compositeurs, virtuoses, chefs d'orchestre, chanteurs, et toi, cher public, vous saurez une bonne fois qui vous êtes... Soyez tout ce que vous voudrez ; mais par tous les diables! soyez vrais! Soyez vrais, dussent en souffrir les artistes et l'art! Si l'art et la vérité ne peuvent vivre ensemble, que l'art crève! La vérité, c'est la vie. La mort, c'est le mensonge.
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- Moi d’abord, je voudrais que, tous les cinquante ans, on procédât à un nettoyage général de l’art et de la pensée, qu’on ne laissât rien subsister de tout ce qui était avant.
- C’est un peu radical, dit Christophe, souriant.
- Mais non, je vous assure. Cinquante ans, c’est déjà trop ; il faudrait dire : trente… Et encore !… Mesure d’hygiène. On ne garde pas dans sa maison la collection de ses grands-pères. On les envoie, quand ils sont morts, poliment pourrir ailleurs, et on met des pierres dessus, pour être bien sûrs qu’ils ne reviendront pas. Les âmes délicates mettent aussi des fleurs. Je veux bien, cela m’est égal. Tout ce que je demande, c’est qu’ils me laissent tranquille. Je les laisse bien tranquilles, moi ? Chacun de son côté : côté des vivants ; côté des morts.
- Il y a des morts qui sont plus vivants que les vivants.
- Mais non, mais non ! cela serait plus vrai, si vous disiez qu’il y a des vivants qui sont plus morts que les morts.
- Peut-être bien. En tout cas, il y a du vieux qui est encore jeune.
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- Voulez-vous vous charger de la critique musicale ?
Christophe était confus d’un tel honneur : il mourait d’envie d’accepter ; il craignait seulement de n’en être pas digne : il ne savait pas écrire.
- Laissez donc, dit Mannheim, je suis sûr que vous savez très bien. Et puis, du moment que vous serez critique, vous aurez tous les droits. Il n’y a pas à se gêner avec le public. Il est bête comme pas un. Ce n’est rien d’être un artiste : un artiste, c’est celui qu’on peut siffler. Mais un critique, c’est celui qui a le droit de dire : "Sifflez moi cet homme-là !" Toute la salle se décharge sur lui de l’ennui de penser. Pensez tout ce que vous voudrez. Ayez l’air au moins de penser quelque chose. Pourvu que vous donniez à ces oies leur pâtée, peu importe laquelle ! Elles avaleront tout.
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Plus un musicien allemand est naïf et de bonne foi, plus il montre les faiblesses de l'âme allemande, son fond incertain, son idéalisme un peu sournois, son incapacité à se voir soi-même, à oser se voir en face. Ce faux idéalisme était la plaie même des plus grands, - de Wagner.
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Vidéo de Romain Rolland
Philippe Baudorre vous présente l'ouvrage "L'esprit et le feu : correspondance (1917-1935)" aux éditions Classiques Garnier. Correspondances d'Henri Barbusse et Romain Rolland.
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Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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