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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au travers le portrait de sept femmes ,écrivains,poétesses décrites de façon magistrale,L.Salvayre nous fait revivre ces destins de femmes qui l'ont marquées et ont été ses inspiratrices.
Destin de femmes angoissées, torturées, tourmentées et dont la seule issue pour la plupart d'entre elles fut le suicide.
Au côté de l.Salvayre grâce à son style d'une sensibilité extrême ,nous ressentons ses émotions et c'est avec regret que j'ai tourné la dernière page,en me promettant toutefois,de me procurer certains ouvrages dont je ne connaissais pas l'auteur,c'est formidablement bien écrit et très enrichissant.je vous livre le nom de ces 7 femmes :

Emilie Brontë: Anglaise(1818--1848)
Djuna Barnes: Americaine(1892--1932)
Sylvie Plath :Américaine (1932--1963)
Colette: Française (1873--1954)
Marina Tsvetaeva :Russe(1892--1941)
Virginie Woolf : Anglaise(1882--1941)
Ingeborg Bachmann : Autrichienne(1926--1973).
Lecture que je recommande ⭐⭐⭐⭐⭐
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« Sept folles. Pour qui vivre ne suffit pas… Sept allumées… Sept insensées… Sept imprudentes pour qui écrire ne consiste pas à faire une petite promenade touristique du côté de la littérature et puis, hop, retour à la vraie vie, comme on l'appelle... » Lydie Salvayre, Prix Goncourt 2014 avec "Pas pleurer", avait écrit, un peu avant, à propos de ces femmes : Emily Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf et Ingeborg Bachmann, 7 femmes pour qui « écrire et vivre étaient une seule et même chose. » Même si elles « vécurent presque toutes un destin malheureux », leur parcours méritait bien d'être rappelé ou tout simplement sorti de l'oubli, avec talent, ce qui ne gâte rien.
Elle commence avec Emily Brontë (1818 – 1848), qui a écrit Les Hauts du Hurlevent, lu par l'auteure à l'âge de 15 ans, un livre qui horrifie les salons londoniens car traitant d'amour passionné. Emily Brontë a écrit cela à Haworth (Yorkshire), en 1846, depuis un village triste, même quand il fait beau… Son père était pasteur et sa mère est morte alors qu'elle avait 3 ans. Comme ses soeurs Charlotte (Jane Eyre) et Anne, elle écrit des poèmes mais « Emily, l'obstinée parvient toujours à ses fins » et son chef-d'oeuvre sera qualifié, un siècle plus tard, de « plus grand roman d'amour de tous les temps » par Georges Bataille.
Djuna Barnes (1892 – 1982) est beaucoup moins connue. Elle suit l'École des Beaux-Arts de New York, devient journaliste et dessinatrice de talent. « Belle comme la nuit, élégante et sombre, toujours enveloppée dans sa fameuse cape noire, elle séduisit les hommes en nombre. » Installée à Paris à partir de 1920, elle écrit "Le Bois de la nuit" mais sombre dans l'alcoolisme et la détresse. « Elle devint une emmurée », avant de mourir à 90 ans.
Sylvia Plath (1932 – 1963) est née près de Boston et reste célèbre pour ses poèmes toujours d'une ironie féroce : « La poésie est un jet de sang. » Son talent ne sera reconnu qu'après sa mort qu'elle se donne à Londres. le Prix Pulitzer lui est accordé à titre posthume, en 1982.
Le talent de Colette, prénommée Sidonie-Gabrielle (1875 – 1954) n'est pas discuté. L'auteure est fascinée par elle depuis son adolescence malgré les défauts qu'elle lui trouve : « Colette est ambigüe, retorse, merveilleusement complexe et femme de tous les paradoxes. » Elle ajoute qu'elle est « l'écrivain des éclosions. »
Poète russe, amie de Boris Pasternak, Marina Tsvetaeva (1892 – 1941) est inclassable, hors de toute caste, de toute profession, de tout rang. Considérée par les Bolcheviks comme la pire ennemi de la Révolution : « Puisque n'appartenant à aucun camp, elle devint la pestiférée de tous » avec « une liberté d'esprit que rien ni personne ne pouvait museler. »
Quand sa mère meurt, Virginia Woolf (1882 – 1941) ne montre aucune émotion. Elle a des difficultés à publier, elle qui travaille, lit, écrit sans relâche. Enfin, "Orlando" (le livre préféré de Lydie Salvayre), "Flush" et "Trois guinées" sont des jaillissements mais, trop dépendante des critiques, elle sombre vite dans la mélancolie : « L'oeuvre est toujours en défaut, toujours décevante au regard de la perfection de son projet. »
Enfin, Ingeborg Bachmann (1926 – 1973) est née à Klagenfurt, en Autriche et son père est membre du parti nazi. Elle écrit des poèmes, des nouvelles, des pièces radiophoniques et connaît le succès. Elle a compris très tôt « que la bête immonde était loin d'être morte, que le nazisme gangrenait encore la société viennoise. » Elle a vécu à Paris, Londres, Berlin, Francfort, Zurich, Naples et Rome où elle mourut.
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cf : dans le portrait de l'auteure, Ingeborg Bachmann, cette magnifique phrase de Lydie Salvayre :

"Thomas bernhard, qui me conduit vers elle( car un auteur aimé vous amène vers ses livres aimés, lesquels vous amènent vers d'autres livres aimés, et aussi infiniment jusqu'à la fin des jours, formant ce livre immense, inépuisable, toujours inachevé, qui est en nous comme un coeur vivant, immatériel mais vivant)
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Je me suis laissée prendre par des sept destinées de femmes écrivaines, poétesses pour leur plus grand malheur, Cinq d'entre elles sont mortes jeunes et tragiquement. le talent n'était pas en adéquation avec leur sexe et leur époque.
" Car il fallait qu'elles fussent folles ces femmes pour affirmer leur volonté présomptueuse d'écrire dans un milieu littéraire essentiellement gouverné par les hommes. Car il fallait qu'elles fussent folles pour s'écarter aussi résolument, dans leurs romans ou leurs poèmes, de la voie commune, pour creuser d'aussi dangereuses corniches, pour impatienter leur temps ou le devancer comme elles firent, et endurer en conséquence les blâmes, les réprobations, les excommunications, ou pire, l'ignorance d'une société que, sans le vouloir ou le voulant, elles dérangeaient."
Lydie Salavayre met son grain de sel, son émotion, ses souvenir au gré de ces portraits.
Son écriture est somptueuse, donne envie de découvrir les femmes dont elle parle avec tant d"empathie, découvrir celles que je ne connaissais pas comme Ingeborg Bachmann, Marina Tsvetaeva ou Djuna Barnes.

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Sept femmes, véritable coup de coeur, une oeuvre passionnante et passionnée.
Lydie Salvayre, que je découvre avec ce livre, nous présente à travers une écriture délicate, sept femmes fortes, de conviction. Sept Oeuvres différentes et pourtant liées, sept sources d'inspiration que j'ai englouties avec ardeur.
J'ai choisi ce livre parce que je voulais découvrir Lydie Salvayre ainsi que ces sept femmes qui m'étaient inconnues. Alors bien sûr j'en connaissais quelques unes de nom, Virginia Woolf, Emily Brontë ou Colette, mais leurs vies ainsi que leurs écrits m'étaient étrangers. Je me prends de passion ces derniers temps pour la vie de personnages culturels (notamment d'écrivains) et j'avais le sentiment que cet ouvrage était une parfaite introduction à la vie de ces dames. Ce livre m'a apporté satisfaction par son apport d'anecdotes extrêmement intéressantes et la force de son écrit.
J'ai également choisi ce livre pour sa couverture. Je la trouve magnifique, très représentative du contenu. Je n'arrêtais pas pendant ma lecture d'y retourner, lire ces sept noms remplis de promesses, rêver et me replonger dans le fond. Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann, Djuna Barnes. Voilà les esprits que vous rencontrerez si vous ouvrez ce livre.
J'ai été emportée dans un autre monde, à chaque découverte d'auteurs. Dans un autre monde, un autre siècle, d'autres moeurs. Je me suis envolée à Haworth avec Emily Brontë, en Russie avec Tsvetaeva. J'ai découvert le monde et surtout la souffrance.
Ce qui lie ces femmes, c'est un destin tragique, une vie qui finit inéluctablement dans le malheur. J'ai lu ce livre lentement pour intégrer toutes les informations les concernant. J'ai fait des pauses dans ma lecture pour ne pas absorber tous les tourments profonds que dégagent ces pages, notamment le supplice de Marina Tsvetaeva qui m'a bouleversée. Sa détresse m'a touchée en plein coeur.
Il y a des topos qui rapprochent toutes ces femmes et leur génie. La mort est omniprésente, elle a sa patte acérée posée dans le coeur de toutes ces femmes. Quasiment toutes ces vies se terminent en suicide, leurs esprits géniaux incompatibles avec le siècle vécu. (La question de la notoriété posthume se pose largement dans l'oeuvre). L'homosexualité est également un thème récurrent. Presque toutes ces femmes ont eu à un moment de leur vie une amante, une muse pour les guider dans le bonheur.
J'ai adoré me plonger dans les vies de ces grandes dames. Colette m'a marquée. le début du texte la concernant est un régal insolent que j'aimerais beaucoup vous citer ici. Je ne le ferai pas pour ne pas gâcher la surprise mais cela m'a particulièrement fait penser à l'esprit mordant d'une certaine Jane Austen. L'amour que voue Colette à la vie m'a troublée, sa force face au scandale de sa relation homosexuelle m'a émue… Néanmoins, celle que j'ai le plus appréciée est Virginia Woolf, certainement parce que Lydie Salvayre me semble-t-il, y a mis encore plus de passion. J'ai adoré la découvrir, je rêve désormais de la lire : Orlando, Les années, La fascination de l'étang, Nuit et jour et tant d'autres…
Parce qu'en plus d'être une véritable source d'informations captivantes, ce livre est un puits d'inspiration phénoménale. Après l'avoir lu, me voilà avec une liste de livres qu'il me tarde de lire !
• La Naissance du jour, Colette
• La vagabonde, Colette
Les hauts de Hurlevent, E. Brontë (surtout celui-ci !)
le bois de la nuit, Djuna Barnes
L'almanach des dames, Djuna Barnes
Ariel, Sylvia Plath
La cloche de détresse, Sylvia Plath
• Façons de mourir (Malina, Franza & Requiem pour Fanny Goldmann), d'Ingeborg Bachmann
…Entre autres !
En bref, j'ai été totalement séduite par l'écriture de Lydie Salvayre qui arrive avec justesse à lier sa propre vie à celles de ces sept écrivains qu'elle nous narre. C'est un livre passionnant qui m'a fait rêver, souffrir, voyager et que je conseille à tous les curieux, tous les amoureux de la lecture. On y trouve beaucoup d'informations mais surtout beaucoup d'émotion. Sept femmes est un profond coup de coeur.

Lien : http://www.casscrouton.fr/se..
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C'est bien écrit, ça donne envie de lire, c'est magistral. Comme dans toutes ses bio, Lydie Salvayre est excellente. Détrône mon préféré " le vif du vivant".
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Aujourd'hui, j'ai terminé de lire Sept femmes de Lydie Salvayre. Ce livre m'a véritablement enflammée et j'ai vibré tout au long avec ces femmes que j'admire. L'auteur arrive avec brio grâce à sept biographies condensées en un seul volume à nous évoquer sept femmes iconiques dont l'oeuvre nous a tant marqué. L'écriture de Lydie donne l'impression de vivre à côté d'elles, au sein de leur époque, de ressentir ce qu'elles ressentent. On imagine la lutte de Marina pour qui il ne s'agit plus d'écrire mais de vivreécrire, on découvre Haworth, village du bout de la terre, la vie austère et solitaire d'Emilie au presbytère. Emilie, pleine de dévotion, l'enfance d'Emilie, les histoires inventées avec ses frères et soeurs, l'espérance des soeurs pour leurs premières parutions, la difficulté de l'époque d'obtenir de la reconnaissance pour son travail quand on est une femme, l'injustice, la rébellion, son refus de quitter Haworth pour une vie qui ne lui ressemblerait pas. Émilie si austère et qui fût pourtant à l'origine des Hauts de hurlement et de son feu si submersif pour l'époque. On découvre Colette apaisée à la fin de sa vie, savourant le moment présent et la beauté des petites choses qui rendent la vie belle. On accompagne Djuna dans ses chasses nocturnes à la recherche de son amante Thelma, sa découverte d'un Paris d'antan habité par de jeunes artistes devenus iconiques depuis, on déguste des omelettes au café Flore avec elle. On redécouvre l'angoisse de Sylvia Plath face à la maternité, sa difficulté à concilier l'écriture et la femme au foyer, l'ombre de son mari Ted sur elle. Mais on redécouvre aussi Virginia et Ingeborg. Je ne saurais tout vous détailler de ce livre qui nous raconte le combat de femmes passionnées qui ont lutté pour leurs convictions, des femmes fortes et qui sont des modèles. En les lisant, on se sent moins seule, en écoutant leurs angoisses, leurs élans, leurs fragiles victoires d'autrefois et pourtant si actuelles, on se prend une claque. @monprecieuxlivre
Lien : http://monprecieuxlivre.wixs..
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