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Sept femmes pour une ode à l'écriture, tandis que celle-ci constitue une arme de survie pour ces hors du temps, hors norme, hors champ. de Colette à Virginia Woolf, en passant par Sylvia Plath ou Emily Bronte, elles ont toutes marqué leur temps par une célébrité pas forcément rémunératrice car plus liée à leur mode de vie dérangeant qu'à une notoriété artistique, laquelle adviendra le plus souvent en posthume. Leur destin a souvent été tragique, la folie leur a donné du génie, mais les aura aussi conduit au suicide. Elles sont de plus nées trop tôt dans un monde où les femmes avaient plus de mal à s'imposer sur certains domaines exclusivement masculins (il y a encore du travail à faire, mais le chantier progresse!).
Elles auront cependant laissé une trace indélébile au Panthéon des poètes.

Les portraits de ces héroïnes sont évoqués avec beaucoup de simplicité avec une écriture sèche mais compassionelle, des phrases courtes, qui contrastent avec les citations des oeuvres, qui sont autant d'invitations à explorer leur production.

C'est un très bel hommage rendu à ces femmes pas toutes connues en dehors du monde des spécialistes de la poésie, et l'occasion de découvrir certaines d'entre elles.

Merci aux blogueuses de Roman sur Canapé pour m'avoir permis de gagner ce livre

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Des femmes incroyablement en avance sur leur époque, des combattantes pour qui l'unique salut tient en un mot : écrire. Des femmes que la société a rejetées et jugées pour leurs écrits, pour ce que le pouvoir de leurs mots, brandis à la face du monde, infligeait à leurs préjugés. Des furies du mot qui n'ont jamais su renier qui elles étaient, quitte à en payer le prix fort et qui ont cru au salut ultime que leur apportait l'écriture. Toutes ces femmes, ces 7 femmes à qui Lydie Salvayre rend hommage dans cet essai, ont inspiré l'auteur et forgé la personne et l'écrivain qu'elle est devenue, l'ont accompagnée depuis son adolescence lorsqu'elle les lisait avidement, blottie dans le lit de son pensionnat de jeunes filles où elle vivait recluse. Avant d'écrire Pas pleurer (qui lui vaudra le prix Goncourt), Lydie Salvayre a vécu une période de vache maigre, l'épreuve cruelle et tant redoutée du syndrome de la page blanche. Cette période ô combien difficile l'a amenée, par touches successives, à relire l'oeuvre de ces 7 femmes qui ont bercé sa vie de jeune fille puis de femme et l'ont tant inspirée, une sorte de retour au source qui lui semblait nécessaire, voire vital. D'Emily Bronté, cette jeune femme renfermée vouée aux pires calomnies pour Les Hauts du hurlevent, dorénavant classique de la littérature anglaise, en passant par la facétieuse et libre Colette ou encore Sylvia Plath, la poétesse torturée qui vécut si mal d'être l'ombre de son célèbre mari, Ted Hughes et finit par ouvrir le gaz, ces femmes ont marqué de leur empreinte le monde littéraire d'aujourd'hui, figures incontournables qui furent pourtant incomprises et calomniées par leurs contemporains.

Un long travail de recherche : biographies, journaux intimes, correspondances, ont permis à Lydie Salvayre de brosser ces émouvants portraits de femmes. J'ai découvert des auteurs dont je ne soupçonnais pas l'existence : Marina Tsevetaeva ou encore Ingeborg Bachmann par exemple, dont j'ai envie de lire la prose. Cette démarche est d'autant plus touchante que Lydie Salvayre explique comme chacune d'entre elles s'est greffée à sa vie.
Il est rare que je lise des essais mais 7 femmes mérite amplement le détour. Fluide, alternant de courts chapitres (évitant ainsi toute lassitude) porté par l'enthousiasme et la profonde affection que leur porte l'auteur, dont on sent l'implication émotive derrière chaque portrait, cet essai rend un humble hommage, sans pathos (et j'ai apprécié cela) à des écrivains d'exception, des avant-gardistes qui continuent de nous inspirer encore aujourd'hui, des femmes libres tout simplement.
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Dans cet essai, Lydie Salvayre nous dresse, avec sa sensibilité toute particulière, sept portraits d'écrivaines qui sont autant de femmes emblématiques, mystérieuses qu'envoûtantes : Emily Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf et Ingeborg Bachmann.

Elles étaient entières et passionnées : "Sept folles. Pour qui vivre ne suffit pas". Toutes ont voué leur existence à l'écriture à une époque où "la littérature ne peut être l'affaire d'une femme et ne saurait l'être". Avec comme prix à payer une terrible souffrance. Elles étaient intelligentes, en avance sur le temps par leurs écrits ou par leurs moeurs. Elles aimaient la vie mais presque toutes ont connu un destin malheureux : Emily Bronté morte de la tuberculose à 30 ans, Sylvia Plath suicidée au gaz, Virginia Woolf les poches alourdies de pierre, noyée dans une rivière… Lydie Salvayre ne se contente pas d'une simple biographie. Elle commente leurs vies avec un regard décalé. Elle explique comment elle a découvert ces femmes et quel rôle elles ont joué dans sa vie. L'auteure s'appuie à chaque fois sur une oeuvre : La Naissance du jour pour Colette ou encore le Bois de la nuit pour Djuna Barnes. Si Marina Tsvetaeva est " la plus extrême", Emily Bronté est la première qui, cloîtrée dans son cher Haworth, a su révéler que le mal existe en chacun de nous. Cette jeune fille innocente a su peindre comme nulle autre la noirceur qui s'empare de l'âme lorsqu'elle souffre. Colette, à la fin de sa vie et dans une oeuvre tardive, invite à "s'affranchir des passions". Ingeborg Bachmann appelle le mariage "un assassinat organisé". Djuna Barnes poursuit sa maîtresse ivre à travers les rues de Paris. On est très loin des histoires d'amour à l'eau de rose. Mais il serait trop réducteur de cantonner ces femmes à la passion amoureuse. Elles étaient des rebelles dans le vrai sens du terme. Marina Tsvetaeva a fui le régime soviétique et Ingeborg Bachmann a renié son père nazi. Emily Brontë a préféré vivre isolée plutôt que se mêler à ses semblables. Elles ont refusé toute concession au monde. C'est dans l'écriture qu'elles ont choisi de se réaliser : "Tout, l'écriture exceptée, n'est rien", dit Marina Tsvetaïeva.

En sept superbes petits textes, Lydie Salvayre nous parle de ces sept femmes avec affection et enthousiasme. On l'y aperçoit empathique, ironique souvent et même crue parfois, jalouse aussi, un peu, forcément – "je donnerais ma vie pour que me vienne un rythme aussi beau" –, mais surtout passionnée. Elle nous donne l'envie de lire ou de relire les oeuvres de ces grandes dames de la littérature et même, de nous plonger dans leurs histoires personnelles. Un bel exercice d'admiration.
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Mme Salvayre, de sa plume aérienne, avec concision et passion, et une fougue verbale déjà découverte dans Hymne, dépeint quelques femmes de lettres admirables, exceptionnelles dans leur parcours de vie littéraire et personnelle, connaissant bien des galères pour se faire connaître, usant pour certaines de "ruses" passagères dans une époque où les écrivaines n'ont guère droit de cité, et espoir de renommée, n'acceptant aucune compromission pour vivre (ou plutôt survivre), de leur passion, la plus touchante, à mes yeux étant Marina Tsvetaïeva, corps et âme en errance, entre la Russie qu'elle fuit, et la France qui la nie.

Pour ceux que les longues ( et parfois fastidieuses) biographies rebutent ou ennuient, penchez vous donc sur celles-ci. Il y a de fortes chances qu'elles vous ravissent !
Soyons honnêtes , j'ai quand même en partie "zappé" l'une d'entre elles !
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7 femmes au destin ordinaire ou extraordinaire. 7 femmes prises dans l'Histoire ou dans leur histoire. 7 femmes connues ou inconnues. 7 femmes qui ont lutté pour ce qu'elles aimaient. 7 femmes qui se sont battues pour écrire, et l'ont parfois payé.

7 femmes à qui Lydie Salvayre a voulu rendre hommage sans cacher leurs faiblesses et leurs noirceurs, les replaçant dans leur contexte et leur parcours. D'Emily Brontë la privilégiée à Djuna Barnes qui vécut une enfance difficile.

Toutes ont contredit l'assertion de Robert Southey, poète romantique chiche en idées : "La littérature ne peut être l'affaire d'une femme et ne saurait l'être."

Toutes ont souffert. Beaucoup d'entre elles ont choisi de mettre fin à leurs souffrances, mais leur oeuvre nous est quand même parvenue, intacte, avec ses défauts et ses perfections. le bois de la nuit, Mrs Dalloway, Les Hauts de Hurlevent, La Cloche de détresse. Que nous connaissions ou pas ces écrits, les parcours que retrace Lydie Salvayre, faisant oeuvre de biographe, de critique et de lectrice passionnée, ne peuvent nous laisser indifférents.

Mais disons d'abord quelques mots sur chacune :

Emily Brontë : "une femme très jeune et qui a l'audace de questionner l'énigme du Mal."

Djuna Barnes : "elle y mit de sa vie ce qu'il fallait. [..] Elle y mit enfin son sens de l'élégance, son ironie, sa brutalité et ses lancinantes désillusions."

Sylvia Plath, dominée par son mari le poète Ted Hughes : "Vivre et créer sont pour elle, décidément, des entreprises colossales. Comment trouver un équilibre entre les enfants, les sonnets, l'amour et les casseroles sales ?"

Colette : "elle déclare à qui veut l'entendre qu'elle n'a pas la vocation, qu'elle n'est pas faite pour écrire, mais alors pas du tout, qu'elle n'aime pas ça, qu'écrire exige une patience dont elle est dépourvue." Et pourtant …

Marina Tsvetaeva : "Seul ce dont personne n'a besoin a besoin de poésie." Ce cri qui donne le frisson fut celui d'une écorchée vive qui affirma, avec une intransigeance folle, que là où il y avait la poésie il y avait le monde."

Virginia Woolf : "Il est dans ma nature de n'être jamais assurée de rien; ni de ce que je dis, ni de ce que disent les autres, et de toujours suivre aveuglément, instinctivement, avec l'impression de franchir d'un bond un précipice, l'appel de … l'appel de …"

Ingeborg Bachmann : "elle ne recule devant rien dans ses pensées [...]. Elle est à cent pour cent dans ses poèmes".

Lydie Salvayre, en nous transmettant son admiration profonde pour ces femmes, nous offre une belle introduction à leurs vies et par là même, à leurs oeuvres. Car en sortant de la biographie conventionnelle, qui s'en tiendrait aux faits, elle nous allèche d'autant plus : par sauts et gambades, par bonds dans le temps, elle illustre ce qui a fait d'elles des écrivains et parle de lectrice à lectrice / lecteur.

Alors certes j'ai pu parfois lui reprocher la légèreté de sa langue (Sylvia Plath est "cool" ou "au top"), néanmoins l'effet voulu est là : j'ai découvert des femmes que je ne connaissais pas, j'ai entrevu un instant la richesse de la littérature féminine du XIXe et XXe siècle, aussi bien romanesque que poétique. J'ai approfondi ma connaissance de certaines que je croyais connaître, et dont il me reste tout à attendre.

Bref je suis sortie plus riche de cette lecture, que je ne peux que conseiller à tout amateur ou amatrice de littérature … messieurs, prenez-en de la graine et dites-moi si vous seriez capable de mener une vie de mère, d'épouse, de femme et d'écrivain en même temps, au coeur des tumultes de l'Histoire ?
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Livre d'une femme dédié à 7 autres femmes.
Parmi elles des grands noms de la littérature, que l'on connait que l'on a lu et puis d'autres nettement moins présents dans les bibliothèques et sur les blogs.
Je vous livre la liste :
Deux anglaises sur lesquelles je vais passer vite car on sait tout ou presque d'elles : Emily Brontë et Virginia Woolf. Sylvia Plath que j'ai eu le plaisir de croiser comme La femme du braconnier, Colette l'incontournable et puis des femmes nettement plus discrètes, dont la notoriété est parfois à éclipse ou dont l'oeuvre est d'un accès plus abrupte : Marina Tsvetaeva, Ingeborg Bachmann, Djuna Barnes.

Lydie Salvayre a choisi de prendre le contre-pied de Proust et de nous dévoiler pour chacune ce qui les a fait vivre, ce qui les a enflammé, ce qui les a délivré ou plongé dans l'angoisse.
Sept allumées de littérature et de poésie qui traversent leur siècle en brandissant haut leur talent, en menant parfois des combats perdus d'avance sans jamais faiblir.
L'auteur avoue s'être penchée sur ces destins de femmes alors qu'elle même était en souffrance « Je traversais une période sombre. le goût d'écrire m'avait quitté.»
Elle a choisi uniquement des écrivains qui avaient compté pour elle et qui « ont en commun d'avoir choisi de vivre comme elles l'entendaient, avec une force, un courage extraordinaires, si l'on considère qu'à l'époque où elles écrivaient ».
Ce sont 7 leçons que nous donne Lydie Salvayre avec ces femmes pour qui écrire était plus important que la réputation, que l'amour parfois, que la vie même.
J'ai aimé ces portraits même si certains d'entre eux étaient déjà des figures connues, j'ai aimé retrouvé pour chacune le combat mené, la rage d'écrire.
Les portraits sont un peu inégaux mais tous sont intéressants.
Celui qui à mon sens est le plus réussi est celui de Marina Tsvetaeva, Marina l'intrépide, Marina la rebelle; la correspondante enfiévrée de Rilke et de Pasternak dont Lydie Salvayre fait un portrait éblouissant.

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Au travers le portrait de sept femmes ,écrivains,poétesses décrites de façon magistrale,L.Salvayre nous fait revivre ces destins de femmes qui l'ont marquées et ont été ses inspiratrices.
Destin de femmes angoissées, torturées, tourmentées et dont la seule issue pour la plupart d'entre elles fut le suicide.
Au côté de l.Salvayre grâce à son style d'une sensibilité extrême ,nous ressentons ses émotions et c'est avec regret que j'ai tourné la dernière page,en me promettant toutefois,de me procurer certains ouvrages dont je ne connaissais pas l'auteur,c'est formidablement bien écrit et très enrichissant.je vous livre le nom de ces 7 femmes :

Emilie Brontë: Anglaise(1818--1848)
Djuna Barnes: Americaine(1892--1932)
Sylvie Plath :Américaine (1932--1963)
Colette: Française (1873--1954)
Marina Tsvetaeva :Russe(1892--1941)
Virginie Woolf : Anglaise(1882--1941)
Ingeborg Bachmann : Autrichienne(1926--1973).
Lecture que je recommande ⭐⭐⭐⭐⭐
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« Sept folles. Pour qui vivre ne suffit pas… Sept allumées… Sept insensées… Sept imprudentes pour qui écrire ne consiste pas à faire une petite promenade touristique du côté de la littérature et puis, hop, retour à la vraie vie, comme on l'appelle... » Lydie Salvayre, Prix Goncourt 2014 avec "Pas pleurer", avait écrit, un peu avant, à propos de ces femmes : Emily Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf et Ingeborg Bachmann, 7 femmes pour qui « écrire et vivre étaient une seule et même chose. » Même si elles « vécurent presque toutes un destin malheureux », leur parcours méritait bien d'être rappelé ou tout simplement sorti de l'oubli, avec talent, ce qui ne gâte rien.
Elle commence avec Emily Brontë (1818 – 1848), qui a écrit Les Hauts du Hurlevent, lu par l'auteure à l'âge de 15 ans, un livre qui horrifie les salons londoniens car traitant d'amour passionné. Emily Brontë a écrit cela à Haworth (Yorkshire), en 1846, depuis un village triste, même quand il fait beau… Son père était pasteur et sa mère est morte alors qu'elle avait 3 ans. Comme ses soeurs Charlotte (Jane Eyre) et Anne, elle écrit des poèmes mais « Emily, l'obstinée parvient toujours à ses fins » et son chef-d'oeuvre sera qualifié, un siècle plus tard, de « plus grand roman d'amour de tous les temps » par Georges Bataille.
Djuna Barnes (1892 – 1982) est beaucoup moins connue. Elle suit l'École des Beaux-Arts de New York, devient journaliste et dessinatrice de talent. « Belle comme la nuit, élégante et sombre, toujours enveloppée dans sa fameuse cape noire, elle séduisit les hommes en nombre. » Installée à Paris à partir de 1920, elle écrit "Le Bois de la nuit" mais sombre dans l'alcoolisme et la détresse. « Elle devint une emmurée », avant de mourir à 90 ans.
Sylvia Plath (1932 – 1963) est née près de Boston et reste célèbre pour ses poèmes toujours d'une ironie féroce : « La poésie est un jet de sang. » Son talent ne sera reconnu qu'après sa mort qu'elle se donne à Londres. le Prix Pulitzer lui est accordé à titre posthume, en 1982.
Le talent de Colette, prénommée Sidonie-Gabrielle (1875 – 1954) n'est pas discuté. L'auteure est fascinée par elle depuis son adolescence malgré les défauts qu'elle lui trouve : « Colette est ambigüe, retorse, merveilleusement complexe et femme de tous les paradoxes. » Elle ajoute qu'elle est « l'écrivain des éclosions. »
Poète russe, amie de Boris Pasternak, Marina Tsvetaeva (1892 – 1941) est inclassable, hors de toute caste, de toute profession, de tout rang. Considérée par les Bolcheviks comme la pire ennemi de la Révolution : « Puisque n'appartenant à aucun camp, elle devint la pestiférée de tous » avec « une liberté d'esprit que rien ni personne ne pouvait museler. »
Quand sa mère meurt, Virginia Woolf (1882 – 1941) ne montre aucune émotion. Elle a des difficultés à publier, elle qui travaille, lit, écrit sans relâche. Enfin, "Orlando" (le livre préféré de Lydie Salvayre), "Flush" et "Trois guinées" sont des jaillissements mais, trop dépendante des critiques, elle sombre vite dans la mélancolie : « L'oeuvre est toujours en défaut, toujours décevante au regard de la perfection de son projet. »
Enfin, Ingeborg Bachmann (1926 – 1973) est née à Klagenfurt, en Autriche et son père est membre du parti nazi. Elle écrit des poèmes, des nouvelles, des pièces radiophoniques et connaît le succès. Elle a compris très tôt « que la bête immonde était loin d'être morte, que le nazisme gangrenait encore la société viennoise. » Elle a vécu à Paris, Londres, Berlin, Francfort, Zurich, Naples et Rome où elle mourut.
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On a souvent parlé de poètes maudits, de génies névrosés, qui excellaient dans leur art à défaut de réussir socialement. Mais il est bien plus souvent question d'hommes dans ces figures d'artiste écorché, que de femmes…. Qu'en est-il alors de celles qui appartiennent au sexe dit faible? de ces écrivaines torturées, brillantes et mésestimées ? de ces personnalités enflammées qui se sont consumées au gré de leur plume ? Qu'a-t-on dit de ces artistes entières, passionnées, pour lesquelles l'écriture représentait la vie et qui se sont lancées à corps perdu dans une quête d'absolu ?

Dans son nouvel ouvrage, Lydie Salvayre réanime sept de ces femmes et pas des moindres : Emily Brontë, Marine Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann et Djuna Barnes. Elle dresse sept courtes biographies qui vont à l'essentiel et font le lien entre leur environnement et leur oeuvre. Frustration, désespoir, folie et solitude sont bien souvent au coeur de leur créativité. Sept destins souvent tragiques, souvent malheureux dans une société qui peine à accepter l'intelligence et le libre arbitre de la femme et qui ne voit en elle qu'une épouse, une mère et une maîtresse de maison… Sept écrivaines et poétesses qui ont côtoyé les plus grands (il est question de Proust, de Celan, de Fitzgerald, de Joyce, de Pasternak, d'Hemingway et j'en passe !) et tenté de sortir de leur condition souvent basse. Sept femmes dont la tragédie aura été de connaître le succès à titre posthume pour nombre d'entre elles et de se consumer pour une reconnaissance qui ne venait pas…

L'auteur a choisi des écrivaines qui la touchent particulièrement et avec lesquelles elle a un lien intime. de fait, le ton employé est des plus personnels et elle n'hésite pas à faire appel à ses propres souvenirs par rapport à la découverte d‘une oeuvre et à les insérer dans son texte. Grâce à ces différents portraits, Lydie Salvayre m'a donné l'envie de me plonger dans les romans et les poèmes de ces sept femmes, armée de cette nouvelle connaissance, sans doute sommaire, que j'ai de leur vie. Un livre vraiment intéressant qui éveille la curiosité du lecteur non initié. A découvrir !
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Dans "7 femmes" Lydie Salvayre fait le portrait de 7 femmes de lettres : Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann et Djuna Barnes. Cela faisait très longtemps que j'avais ce livre en tête, mais je n'avais jamais osé m'y mettre, ayant peur de l'écriture de Lydie Salvayre que j'imaginais difficile, peu accessible.
Pourtant, les destins de femmes écrivaines me passionnent et je connaissais déjà bien les vies de Emily Brontë et de Virginia Woolf. J'ai beaucoup appris sur les autres autrices mais aussi et surtout sur Lydie Salvayre elle-même, qui fait dans ces pages son propre portrait de lectrice et d'autrice par l'intermédiaire de ces femmes qu'elle admire immensément. Cette admiration et ce respect se ressentent évidemment à la lecture et cela ajoute à l'émotion que provoque ces destins de femmes de lettres, destins marqués par l'adversité, la souffrance, le manque de reconnaissance, la folie et la mort.
Une lecture intéressante, qui me donne envie de lire ces autrices dont je ne connais pas ou peu les textes. Néanmoins, je pense que c'est un livre qui gagnerait à ne pas être lu d'une traite. En lisant chaque portrait séparément, indépendamment, ça donnerait sans doute plus de force à chacun de ces destins exceptionnels.
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