Haute comme trois pommes, brune, les yeux noisette virant au vert, j'ai une vérue sur le nez et des poils aux genoux. le ménage étant l'un de mes sports favoris, je suis impitoyable avec le moindre grain de poussière. Fan de Fado et de football, je suis fervente catholique et je prie, quelques fois, la Vierge de Fatima (aaah ! Sainte Marie !.... qu'il le marque ce foutu penalti, notre Cristiano !). J'adore la morue et les « pastéis de nata », bref, j'ai tout de la portugaise typique….Je suis née au Portugal, j'aime mon pays, j'en suis fière…
Cependant, je ne serais sûrement pas la même si je n'avais pas grandi en France. Lieu commun, me direz-vous. Avec La Palice, on a fait bien mieux que moi…Mais, c'est la « vérité vraie ». Vous savez où se situe la France, pour moi ? Dans mon coeur. Bien au fond, bien au chaud. J'en ai gardé des images (aaaah, le cinéma français…), des sons (aaaaah, la chanson française..) des odeurs (de doux parfums, pour mon nez à verrue), des paysages (trop peu) et d'excellents souvenirs. Un de ces jours, je vous en raconterai (même si ça ne vous intéresse pas).
Avec ses « Principes mortels » Jacques Saussey m'a envoutée. Son écriture simple et vivante, ses tournures de langage, ses descriptions comme je n'en lisais pas depuis quelque temps, m'ont replongée dans cette France que je n'ai pas eu le temps de parcourir autant que je l'aurais souhaité, mais que j'ai la sensation de connaître comme si je m'y étais promenée, au fil des livres lus. Il m'a prise par la main et m'a emmenée dans la Creuse. Je l'y ai suivi et j'ai adoré la région, que j'ai sentie omniprésente. J'aime « m'immerger » dans les lieux que je lis comme si j'y étais… surtout si je n'y ai jamais mis les pieds ! Si pour certains le chant des oiseaux, le bruit d'un ruisseau, un relief accidenté, la caresse du vent importent peu dans un roman de ce genre, pour moi, c'est primordial de lire « avec tous les sens » : la vue, l'ouïe, l'odorat s'éveillent à la lecture, comme si c'était « en vrai ». Ainsi, l'auteur écrit ici un roman noir, une histoire prenante, pleine de secrets et de non-dit « à la française », dans « une ambiance de terroir », sans pour autant en faire un pavé et sans les « effets spéciaux » américains ou anglais (que j'apprécie, bien sûr, mais pas autant). S'il m'était possible d'en faire un film, je verrais très bien les regrettés Victor Lanoux, Annie Girardot et Yves Montand dans les rôles principaux. Pour les jeunes, j'y mettrais Pierre Niney et Louane Emera. Qu'en dites-vous? J'imagine très bien mes idoles d'il y a plus de trente ans donnant le ton aux jeunesses d'aujourd'hui que je ne connais (malheureusement) pas assez.
C'est une longue confession, d'un homme fatigué de vivre qui parle comme s'il crevait un abcès. Racontée à deux temps, avec une construction classique mais efficace, un « effeuillage » subtil des indices et même une grosse frayeur, sans descriptions sanglantes. L'auteur m'a emmenée où il le souhaitait et j'ai beaucoup aimé la promenade. J'ai repensé à Maupassant, à Pagnol…À « La petite Roque », à « Jean de Florette » plus les accents de la modernité qui s'imposaient.
Merci beaucoup à Netgallay et aux Éditions Bragelonne de m'avoir fait ce cadeau.
P.S. : au fait, je vous ai fait marcher…je n'ai pas de verrue sur le nez !
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Une histoire dans la Creuse, qui ne l'est pas.
Hu, hu, hu.
Tiens, un fou rire...
Quatre années se sont écoulées depuis le décès de Paul, son cousin.
De retour chez tonton (pas Mitterrand) et tatie (pas le magasin), Franck espère échapper au chaos familial tout en bachotant son rattrapage.
Accueil réservé, ambiance pesante.
Hey, y aurait pas comme une douce fragrance d'été inoubliable ?
Et il le fut...
Typique du bouquin d'ambiance qui ferait passer la Toussaint pour la fête à Neu-Neu, Principes Mortels vous drape de son noir manteau en vous plombant le moral tout de go et l'assumant gaillardement tout du long.
Rancoeur, non-dits, subtile vengeance ourdie, le festin est royal, la digestion délicate.
La plume acide de Saussey distille savamment son mortel poison, poussant le lecteur à moult conjectures forcément saugrenues, déductions s'appuyant régulièrement sur celles, nombreuses, de notre Sherlock de passage, j'ai nommé Francky Holmes.
Le seul truc qui m'a durablement titillé ici, c'est la maturité affichée par ce gamin de 19 piges.
Son laïus, un problème, une solution.
Véritable couteau-suisse de la débrouille, Francky dépannage assure H24.
Nonobstant ce léger désagrément, l'auteur délivre une copie magistrale. Véritable petit bijou de noirceur familiale dans son écrin de trahison au grand air, Principes Mortels revisite la citation de Jules Renard affirmant que la campagne se prête à toutes les divagations du rêve. Encore un qui n'a pas lu Jacques Saussey...
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*****
Pauvre Franck... A 18 ans, il doit passer 6 semaines au milieu de la Creuse, dans la ferme isolée de son oncle et sa tante pour réviser son bac et passer la session de septembre. Mais le plus dur n'est pas là... Cette maison était aussi celle de son cousin, Paul, décédé 4 ans plus tôt dans un accident. Paul et lui était très proches, comme des frères, et la douleur et l'incompréhension de ce drame le hante encore. Mais il ne sait pas qu'il va découvrir que cette tragédie n'est que la partie émergée de l'iceberg...
Ce livre est une agréable surprise : de l'auteur je ne connaissais rien et du polar noir je ne suis pas lectrice habituelle... Et j'ai dévoré ce roman de Jacques Saussey en 2 jours !!! Il est fort bien écrit, les personnages sont travaillés et attachants et l'intrigue est menée avec rythme et intelligence. Un drame familial au milieu des forêts, des bêtes et des petits villages silencieux... Ne cherchez plus votre prochaine lecture, partez pour cette exaltante aventure !!!
Merci à NetGalley et aux éditions Bragelonne pour leur confiance...
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Dans un récit d’une rare noirceur, Jacques Saussey offre une fine analyse de l’âme humaine, un huis clos étouffant où les découvertes sordides se multiplient jusqu’au dénouement… près de 30 ans plus tard.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
Y a-t-il un bon âge pour mourir ?
On a tendance à penser qu'on part toujours trop tôt. En fait, il n'y a pas de vérité. On part quand le cercle se rompt, quand les fils qui nous relient au vivant se nécrosent et pourrissent, nous abandonnent à la pesanteur d'un corps vidé de son essence.
C'est tout.
Albert pointe [les photos de famille sur] le mur, du bout rougeoyant de sa cigarette.
- La vie des gens est parfois compliquée.
Je lui jette un regard aigu, comme s'il m'avait piqué avec une aiguille.
- Ce que je veux dire, corrige-t-il, c'est qu'on n’a parfois pas toutes les cartes en main pour juger. Même si l’on souffre.
Je détourne les yeux et les repose sur la photo. Il n'y a pas de cartes qui tiennent. Mon père est coupable. C'est lui qui boit. C'est lui qui frappe. C'est lui qui blesse. Il mérite ce qui lui arrive. C'est tout.
(p. 48)
Je ne savais pas si nous pourrions lui rendre visite à la prison, mais j'avais la certitude que ma mère ferait tout son possible, essaierait de jouer de toute son influence pour parler à sa sœur. Elle aussi la croirait innocente. C'était naturel de refuser d'instinct la culpabilité d'un membre de sa famille. De crier à l'erreur judiciaire, quitte à réfuter l'évidence. On n'accepte jamais facilement la chute de l'un des siens.
À peine le portail ouvert, elle se jette dans mes bras et éclate en sanglots. Mon petit... J'ai dix-neuf ans et j'ai encore droit à des "mon petit". Je suppose que toutes les mères du monde ont du mal à couper le cordon...
C'est curieux comme, quand on a manifestement la preuve que tout va au plus mal, on peut garder quand même au plus profond de soi un déni de la plus cinglante évidence.
À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, Jacques Saussey vous présente son ouvrage "Ce qu'il faut de haine" aux éditions Fleuve.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2924983/jacques-saussey-ce-qu-il-faut-de-haine
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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