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EAN : 978B01CUYOFPE
Audiolib (02/12/2015)
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3.85/5   1177 notes
Résumé :
« Je suis né deux fois, une fois à Lyon en 1960, une fois dans le Sahara en 1989. »
Une nuit peut changer une vie.
À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée à pied dans le Sahara en 1989. Parti athée, il en reviendra croyant, dix jours plus tard.
Loin de ses repères, il découvre une vie réduite à la simplicité, noue des liens avec les Touareg. Mais il va se perdre dans les immenses étendues du Hoggar pendant une trentaine ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (202) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 1177 notes
J'aime ce philosophe écrivain, j'ai lu et apprécié nombre de ses livres. Celui-ci n'est pas un roman, mais une confession intime qui nous fait voyager dans la magnificence du désert et le mystère de la vie.

Ma gorge a été asséchée par l'air saharien étouffant, mes pieds ont senti le sable brûlant à chacun de mes pas tandis que l'horizon m'offrait son immensité ; l'allure altière des chameaux m'a amusée, mais une nuit m'a glacé les sangs bien qu'elle fût de feu, tout en m'offrant sa voûte céleste pure et inspirante.

J'étais avec ce jeune philosophe de 28 ans, et Abayghur, touareg magnifique dans le corps et l'âme. J'ai vu à travers leurs yeux la beauté d'un monde inconnu, bien que petite, j'aie eu à escalader une dune à l'orée du désert marocain, concentrée sur les petits mollets durs des gamins qui filaient devant moi, alors que déjà la nausée m'avait rattrapée tant l'effort était inadapté à mes 8 ans.

Ce livre est un témoignage privé sur la révélation de la foi, et là encore je suis ravie de ne pas avoir lu de résumé ni de 4e, car ainsi, j'ai vécu sa Nuit de feu comme une réelle découverte, sachant juste que l'expérience était déterminante pour lui.

Chacun son chemin, un seul à la fois.

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Pour réaliser un documentaire, Eric-Emmanuel se rend en Algérie avec Gérard, dans le désert pour visiter l’ermitage de l’Assekrem créé par le père Charles de Foucauld et retracer ainsi le parcours de ce noceur qui, un jour, découvre la foi et devient prêtre. D'autres personnes vont les accompagner.

On comprend vite qu'aucun n'est là pour les mêmes raisons et qu'il va s'agir davantage d'un voyage initiatique que d'une simple marche dans le désert… une petite phrase tourne en boucle dans la tête d'Eric : « Quelque part mon vrai visage m'attend »

Eric-Emmanuel oscille entre ses certitudes, ses concepts de professeur de philosophie et ses peurs intérieures, profondément enfouies et qui vont le tarabuster durant les quinze jours au cours desquels il va vivre comme un nomade, marcher, dormir à la belle étoile : peur de la nuit, des autres, du scorpion caché dans l'ombre, la fatigue d'un corps peu habitué à ce genre d' effort...

Insomniaque depuis la mort de son grand-père adoré, il comprend soudain l'origine de sa lutte contre le sommeil : on lui avait dit alors que « son grand-père s'était endormi pour toujours ». Donc, dormir c'est forcément risquer de mourir. Peu à peu, dans l'adversité, les difficultés de la marche dans le désert, ses perceptions, son raisonnement, ses rapports à l'autre vont changer. Il apprend de sa rencontre avec le Touareg, ils se comprennent alors qu'ils ne parlent pas la même langue, le vrai langage est au-delà des mots ?

[
C'est très difficile de parler d'un livre comme celui-ci. Ce n'est pas un récit de voyage, c'est une quête initiatrice et chaque lecteur le vivra différemment selon son propre cheminement, ses propres croyances, certitudes ou doutes. Un livre qui fait réfléchir sur le sens profond de la vie, sur notre rapport à l'autre.

Je l'ai beaucoup aimé, mais j'ai eu beaucoup de mal à faire cette critique. J'espère simplement avoir été convaincante, sans trop me répéter et surtout donner envie de le lire.

Note : 8,3/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Je pourrais commencer cette critique comme la 4em page de couverture : je suis né deux fois, une fois à Valenciennes et une fois à Compostelle... Sorti de mon petit nuage, heureusement, je n'ai pas dû attendre 30 heures pour me sustenter de pouce-pieds tant les poulperaies abondent en Galice...
Moralité : Si de mon Nirvana, fallait en faire tout un plat, Eric-Emmanuel, lui en en fait toute une cuisine...Schmitt.
Blague mise à part, c'est un Témoignage tout particulier auquel, moi, Ninocérosse, j'adhère volontiers !
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A l'occasion de la rentrée littéraire, Eric-Emmanuel Schmitt publie un court opus: "La nuit de feu".

On remarque d'emblée la superbe couverture offerte par les éditions Albin Michel: couleurs sublimes, visuel invitant à l'évasion et au voyage, cela donne vraiment très envie de se jeter dans ce très court récit, certes romancé, autobiographique.

"Le véritable voyage consiste toujours en la confrontation d'un imaginaire à une réalité; il se situe entre ces deux mondes. Si le voyageur n'espère rien, il ne verra que ce que voient les yeux; en revanche s'il a déjà modelé les lieux en songe, il verra davantage que ce qui se présente, il percevra même le passé et le futur au-delà de l'instant; éprouverait-il une déception, elle s'avèrerait plus riche, plus fructueuse qu'un simple procès-verbal."

16 chapitres, 1 épilogue pour à peine 183 pages... vous l'aurez compris "La nuit de feu" se lit très vite. D'autant plus vite d'ailleurs que les chapitres sont courts et très intéressants.

A 28 ans, le narrateur, Eric-Emmanuel Schmitt, fait une randonnée dans le désert du grand sud algérien. Il nous narre toute l'épopée de l'arrivée à Tamanrasset jusqu'à ce qu'il se perde dans l'immensité du Hoggar. Au cours de cette nuit glaciale sans eau ni vivres, vêtu très légèrement, il connaitra la révélation. le lendemain, il retrouvera ses acolytes et son guide touareg Abayghur. Sa vie sera changée à tout jamais.

"Éblouissant. Fulgurant. Je sens tout. D'un coup, j'appréhende la totalité. Les termes fuient. Peu importe! Une voix de mon esprit me souffle que je formulerai plus tard. Pour l'heure il faut s'abandonner. Et recevoir... J'embrasse... J'embrase... Flamme. Je suis flamme. Lumière croissante. Insoutenable. de même que je ne pense plus en phrases, je ne perçois plus avec les yeux, les oreilles, la peau. Incendié, je m'approche d'une présence. Plus j'avance, moins je doute. Plus j'avance, moins je questionne. Plus j'avance, plus l'évidence s'impose. "Tout a un sens". Félicité... Je circule au sein d'un lieu sans pourquoi. La flamme que je suis va rencontrer le brasier... Je risque d'y disparaitre... Serait-ce la dernière étape? Feu! Soleil ardent Je brule, je fusionne, je perds mes limites, j'entre dans le foyer. Feu..."

L'écriture de Eric-Emmanuel Schmitt nous envoute et nous transporte. On nage dans un océan de sérénité. On est bien... Avec lui, on s'interroge, on doute, on prend peur et on angoisse, puis on retrouve la joie, la paix, le calme... Ce n'est pas un récit de tout repos pour l'esprit mais on est bien à la lecture de chaque page. Il y a d'ailleurs plusieurs niveaux de lecture. La citation que j'ai isolée en première partie de la chronique à propos du voyage convient parfaitement ici. Vous pouvez rester insensible aux phrases, comme vous pouvez entrer dans le débat philosophique proposé par Eric-Emmanuel Schmitt.

Un raisonnement explicite chaque question. Pas de jugement, beaucoup de tolérance tout au long du récit. Chaque personnage secondaire est différent mais apporte un plus au message de Eric-Emmanuel Schmitt.

Il y a d'abord Donald, le guide surfeur américain. le cliché à l'état pur! le guide improbable, la représentation de notre monde matérialiste et mercantile...

Marc et Martine sont eux très terre à terre. Il ne pense qu'à eux et leur "sauvegarde". Ils ne profitent pas de la randonnée en tant que telle.

Ségolène, la catho du groupe, parait sûre de sa foi. Elle impose plus ses points de vue qu'autre chose. Elle s'opposera souvent au narrateur et leurs débats seront souvent forts. Il en va de même pour les scientifiques qui eux essayent de tout expliquer par la science.

"Ségolène insista: - L'ordre et l'intelligence du cosmos ne fournissent-ils pas un gage de Dieu?
- C'est une démonstration classique en philosophie. Voltaire disait: "L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger". A l'évidence, si je rencontre une montre sur ce sentier, je m'expliquerai sa réalité par le travail d'un artisan; je ne raconterai pas que le hasard l'a produite. de même, derrière la vie, ses lois, la complexité croissante, j'aurai tendance, par analogie, à supposer un grand artisan à l'oeuvre. Et, puisque l'homme s'avère pensant, moral, spirituel, il me semblera cohérent d'imaginer à son origine un Dieu pensant, moral, spirituel, au lieu d'un fracas de molécules ou d'un agrégat aléatoire de cellules.
- Ah tu es d'accord...
- Non pas une seconde! D'abord une analogie ne constitue pas une preuve.Ensuite, il peut y avoir de l'ordre sans intention [...]"

Et que dire de Abayghur, le touareg: on ne peut qu'aimer ce personnage et s'y attacher. Il a une vie bien différente de notre vie occidentalisée et contemporaine. C'est assurément une personne à laquelle je ferai confiance les yeux fermés.

"Il posa sa main sur mon épaule, me fixa de ses iris clairs et, quoique aujourd'hui je ne puisse déterminer s'il le dit ou si je l'entendis sans qu'il le prononçât, il me donna son ultime conseil de Saharien
- N'oublie pas l'inoubliable."

Quant à Eric-Emmanuel, il passe par tous les états du début de la randonnée, en passant par la nuit d'angoisse jusqu'à la nuit de feu. Il ose même écrire qu'il est né une seconde fois après cela. C'est terriblement fort et évocateur des sentiments qu'il a ressentis. Grâce à son style (soit des phrases longues, riches, très visuelles; soit un mot, bref, augmentant l'effet pesant de la situation) et son écriture très accessible, j'ai également ressenti beaucoup d'émotions au fur et à mesure que j'avançais dans le récit.

En conclusion, vous l'aurez compris, il y a plein de choses à dire sur ce livre en fonction de l'angle sous lequel on l'aborde. J'aurais pu faire un billet sur la partie philosophique... J'ai préféré évoquer le récit et la sérénité, la douceur, la belle poésie de l'écriture narrant ce fascinant voyage d'Eric-Emmanuel Schmitt. Je ne peux omettre de parler de l'épilogue, si belle conclusion à ce beau périple, si bel appel à la tolérance.

Je referme la dernière page paisible et apaisé... Lisez ce petit opus. Je ne peux que vous le conseiller. Je vous offre les dernières lignes:
"Une nuit sur terre m'a mis en joie pour l'existence entière.
Une nuit sur terre m'a fait pressentir l'éternité.
Tout commence."

4,5/5






Lien : http://alombredunoyer.com/20..
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Bouleversant. Sincère. Superbe.

Un magnifique récit pétri de sagesse et d'humilité.

De son écriture limpide , poétique simple et belle , E.E. Schmitt parvient à emmener le lecteur au plus près possible de l'état de béatitude et d'émerveillement que fut le sien lors de cette aventure dans le désert .

Le cheminement se fait à ses côtés de façon naturelle et évidente .
L'auteur nous offre ici un récit vivant, parfois truculent et souvent profond.
On le doit en partie à une mise en scène juste et brève des membres du groupe de voyageurs et de leurs différences .
Des joutes verbales de haut vol !

Mais, si interrogation et méditation m'ont semblé constituer le corps de l'ouvrage , le portrait du guide touareg me restera en mémoire longtemps.
E.E. Schmitt, bouleversé par cette rencontre parvient à exprimer l'intensité de son ressenti pour cet homme.
En le magnifiant sans doute mais, on sent bien la force du lien établi et la brièveté imposée par l'instant .
Il nous convie aussi à savourer ce moment d'exception, magique ,rare et donc beau car il sacralise l'universel ,il abolit les barrières et c'est bon d'y croire au moins le temps de la lecture.
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critiques presse (3)
Chatelaine
06 janvier 2016
C’est une œuvre lumineuse qui saura rejoindre tous les êtres humains, croyants ou non.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LaPresse
18 novembre 2015
La nuit de feu fait immédiatement penser aux contes philosophiques de Paulo Coelho.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
19 octobre 2015
L'écriture envoûtante et pleine de poésie rend le récit touchant.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (402) Voir plus Ajouter une citation
Face au questionnement sur l'existence de Dieu,se presentent trois types d'individus honnetes;le croyant qui dit:"je ne sais pas mais je crois que oui";l'athee qui dit:"je ne sais pas mais je crois que non";l'indifferent qui dit:"je ne sais pas et je m'en moque".
L'escroquerie commence chez celui qui clame:"je sais!",qu'il affirme:"je sais que Dieu existe" ou"je sais que Dieu n'existe pas";il outrepasse les pouvoirs de la raison,il vire a l'integrisme;integrisme religieux ou integrisme athee,prenant le chemin funeste du fanatisme et de ses horizons de mort.Les certitudes ne creent que des cadavres
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Partir, ce n’est pas chercher, c’est tout quitter, proches, voisins, habitudes, désirs, opinions, soi-même. Partir n’a d’autre but que de se livrer à l’inconnu, à l’imprévu, à l’infinité des possibles, voire même à l’impossible. Partir consiste à perdre ses repères, la maîtrise, l’illusion de savoir et à creuser en soi une disposition hospitalière qui permet à l’exceptionnel de surgir. Le véritable voyageur reste sans bagage et sans but.
page 102
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Je méditais sur les années que j'avais consacré à la philosophie. Sous l'influence de Heidegger, elles avaient privilégié l'angoisse, cet ébranlement radical, l'essence même de la conscience selon les penseurs modernes, cette angoisse m'avait poignardé le premier soir au désert.
Or l'angoisse, si elle m'avait retiré du monde, ne m'avait pas mis en face de Die. Au contraire, elle m'avait condamné à davantage de solitude et d'arrogance, me propulsant comme seul pensant au milieu d'un univers qui ne pensait pas.
A l'inverse de l'angoisse, la joie m'avait intégré au monde et mis face à Dieu. La joie me conduisait à l'humilité. Grâce à elle, je ne me sentais plus isolé, étranger, mais fécondé, uni. La force qui tenait le Tout grouillait également en moi, j'incarnais l'un de ses maillons provisoires.
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Or mes études, en me formant, m'avaient aussi déformé. J'avais appris. Beaucoup appris. Rien qu'appris. On avait fortifié ma mémoire, mes connaissances, ma capacité d'analyse et de synthèse ; avaient été laissées en friche la fantaisie, la verve, l'imagination, l'invention spontanée.
Depuis un an, j'étouffais.
Bien que j'eusse tenacement travaillé pour remporter les concours, décrocher les diplômes, je me sentais l'otage de ces réussites. Si elles m'apaisaient, elles m'éloignaient de moi.
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oui, les contemporains font agoniser l'homme. En lui attribuant le mérite de l'intelligence, ils le flattent mais le condamnent à une solitude radicale. L'homme devient l'exception: il pense dans un espace qui ne pense pas, s'émeut dans un décor apathique, piste le juste et l'injuste dans un chaos amoral. Il se fait enfermer à l’extérieur! Sans évasion possible! Cette poussière d'étoile que serait l'homme se révèle une erreur douloureuse. P 95
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