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Tout Simenon tome 17 sur 27

Francis Lacassin (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782258032729
924 pages
Presses de la Cité (01/10/1991)
4.32/5   14 notes
Résumé :
Au début des années 1930, Simenon est aussi journaliste. Il parcourt la France, l'Europe, l'Afrique, fait en 1935 le tour du monde, et envoie des reportages à différents journaux.

Son appareil photo capte des regards, des visages, des situations, des atmosphères que l'on retrouvera dans plus d'un roman.

Chacune des couvertures de cette édition de Tout Simenon est réalisée à partir d'un de ses clichés.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La nouvelle Maigret chez les Flamands mérite une mention particulière dans ce volume de la collection Tout Simenon.
Elle présente des caractéristiques qui en font une enquête atypique de Maigret.
Maigret se déplace à la frontière franco-belge, plus précisément au village de Givet, à la demande d'un cousin de sa femme qui habite Nancy.
Malgré le télégramme de ses collègues nancéiens lui demandant de surseoir à sa visite, il se rend à Givert et y rencontre Anna Peeters, la fille d'épiciers-bistrotiers de Givert, des Flamands qui ont fait fortune et attisent les jalousies des frontaliers français.
Le village est au bord de la Meuse, en crue lorsque Maigret s'y rend.
Joseph, le frère d'Anna est accusé par la rumeur d'avoir assassiné Germaine Pieddboeuf, sa maîtresse, dont il a eu un enfant, alors qu'il doit épouser sa cousine Marguerite.
Les Piedboeuf refusent l'arrangement proposé par les Peeters pour permettre à Joseph d'épouser sa cousine.
Marguerite a été vue la dernière fois le 3 janvier, alors qu'elle entrait dans l'épicerie des Peeters. Personne ne l'en a vu ressortir.
Outre l'intérêt de l'enquête elle-même, dont le déroulement et le dénouement sont assez inattendus, le récit permet à Simenon de déployer des aspects peu connus de son talent.
Maigret s'y présente sous un jour nouveau.
Il déclame un poème d'Ibsen au grand étonnement d'Anna Peeters et se montre sensible au charme particulier de la jeune femme.
"Elle l'impressionnait, surtout maintenant qu'il voyait sa chambre. Elle l'impressionnait à la façon d'une statue énigmatique. Il se demandait si ses chairs sans séduction avaient déjà vibré, si elle était autre chose qu'une soeur dévouée, qu'une fille modèle, qu'une maîtresse de maison (...) si enfin, sous ces apparences, il y avait une femme !"
Maigret est entraîné dans un huis clos avec la famille Peeters, dont il joue et abuse.
"C'était un envoûtement que le rythme de vie de cette maison. le genièvre mettait une chaleur sourde sous le crâne de Maigret"
Ce dernier joue avec son collègue Machère, l'inspecteur en charge de l'enquête, la laissant patauger alors que lui a déjà identifié les acteurs du lent processus qui a conduit à la disparition de Germaine Piedboeuf.
Avec la famille de la disparue, il joue une partition différente, démontrant un flegme étonnant, relançant la conversation dans le Café de la Maire après avoir désarmé Gérard Piedboeuf qui le menaçait :
"Puis s'adressant à son voisin qui n'y comprit rien, il ajouta :
- Vous aviez annoncé atout carreau..."
Simenon nous livre une analyse précise de la société française en 1936, qui résonne avec notre actualité :
"C'est à croire que c'est un crime en France, d'être français !
Surtout si on est pauvre de surcroît..." lance Gérard Piedboeuf persuadé que Maigret est "à la disposition des riches."
On apprends au détour des lignes, que Maigret porte un chapeau melon, et se laisse volontiers aller à plaisanter pour moquer l'inspecteur Machère :
"Où est Gérard Piedboeuf ?
- Au cinéma Scala, avec une ouvrière de l'usine.
- Je parie qu'ils ont pris une loge !"
Maigret observateur et psychologue, lâche aussi :
en parlant de Joseph "(...) il avait cette séduction de certains poitrinaires : des trais fins, une peau transparente, des lèvres sensuelles et moqueuses tout ensemble."
en voyant le jeune servante du docteur van de Weert : "La servante qui ouvrait la porte aux clients était fraîche comme au sortir d'un bain chaud."
Une enquête de Maigret à lire absolument pour ses qualités littéraires, pour l'analyse du contexte sociologique de l'époque, et aussi pour la mécanique de l'énigme et sa résolution.
En rentrant à Paris, Maigret répond à sa femme lui demandant s'il a résolu l'affaire :
"Donne-moi mes pantoufles, veux-tu ?"
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le port des brumes.

Le chat dans la maison

Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s'agitait encore dans un frileux soleil d'arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s'étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d'un halo les lumières de la voie.
Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l'un de l'autre, qu'il avait devant lui.
Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé.
Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l'espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie.
Joris ! Julie !
Le commissaire Maigret, de la Police Judiciaire, avait l'habitude de voir ainsi des gens pénétrer en coup de vent dans sa vie, s'imposer à lui pendant des jours, des semaines ou des mois, puis sombrer à nouveau dans la foule anonyme.
Le bruit des bogies scandait ses réflexions, les mêmes au début de chaque enquête. Est-ce que celle-ci serait passionnante, banale, écœurante ou tragique ?
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Vidéo de Georges Simenon
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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