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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je découvre Leïla Slimani avec ce texte dédié à Salman Rushdie. Et si jusqu'à présent son oeuvre ne m'attirait pas plus que cela, je dois dire que Leïla m'a donné envie de découvrir Slimani.

Pour "Le parfum des fleurs la nuit", elle a accepté de vivre une situation qui me ferait rêver : passer une nuit enfermée dans un musée. C'est d'ailleurs le principe de cette collection "Ma nuit au musée". Et pas n'importe quel musée : La Douane de mer à Venise.

Au fil de ses pérégrinations dans les différentes salles, l'auteure raconte son rapport à l'écriture (lié à l'enfermement), certains souvenirs d'enfance, ses peurs, l'instabilité liée à sa double culture, son rapport à l'art... Elle avoue par exemple ne rien entendre à l'art contemporain, ce qui ne manque pas de piquant considérant le lieu où elle se trouve !

Elle m'a donné le sentiment d'une honnêteté absolue. Seule, la nuit, les faux-semblants n'ont plus lieu d'être et Leïla Slimani expose sa pensée à nu. J'ai trouvé son cheminement très intéressant. Ses réflexions sur la littérature et la religion notamment sont riches et nuancées.
291 citations publiées sur Babelio pour un livre de 128 pages, c'est significatif !

Une première rencontre enthousiasmante !
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Ce ne sont pas les oeuvres du musée qui l'ont attirée mais le fait d'être enfermée toute une nuit dans le silence.
Le titre poétique ne rend compte que d'un petit moment où "le galant de nuit" réveille par son parfum, des souvenirs d'enfance à Rabat. C'est plutôt une introspection à laquelle se livre cette autrice que j'aime beaucoup pour ses livres et ses engagements par rapport aux femmes et la sexualité notamment dans son pays d'origine.
Elle aime se couper de tout pour écrire.
Je mets en citations ce que j'ai considéré comme des moments forts.
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Voilà qui me réconcilie définitivement avec cette auteure dont la "Chanson douce", m'avait un peu heurtée.
Dans ce parfum des fleurs, on retrouve toute la qualité d' écriture des bons auteurs. Grand bien lui a pris d'accepter un pari d'écriture dans des conditions bien étranges !
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Leïla Slimani est enfermée la nuit dans le musée vénitien de la Punta della Dogana . Elle nous livre ce qu'est pour elle l'écriture ,la place de la littérature dans nos vies ,dans le monde ,dans le temps ,dans LA mémoire . Elle, si belle et talentueuse, raconte ses peurs ,sa timidité ,ses complexes . Elle décrit l'écrivain comme un travailleur acharné, à la vie où la discipline, l'assiduité, les renoncements sont de rigueur . C'est aussi le livre de sa vie ,de son père ,du Maroc , de la liberté des femmes et de tout être humain .
Un petit livre très beau fait pour ceux qui auraient envie d'écrire.......
PS : Très drôle son avis sur l'art conceptuel !
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Se perdre la nuit dans un musée, qui n'en a jamais rêvé...Vivre cette intimité auprès des plus grandes oeuvres contemporaines à la Pointe de la Douane à Venise.
Leila Slimani nous conte cette expérience un peu folle de passer une nuit blanche au sein de ce musée. Elle avoue avec franchise ne pas maîtriser les codes du monde de l'art, de ne pas réussir à se construire cet esprit critique devant un tableau, une oeuvre.
Leila Slimani nous livre ses doutes, ses inquiétudes, ses fragilités.

Ce dialogue solitaire avec les oeuvres est l'occasion pour cette autrice de parler à coeur ouvert de son travail d'écriture. Ce qui est essentiel dans la littérature, ce sont les silences, ce qu'on ne dit pas. Ce silence permet de mettre à distance ses émotions, ces moments de vie pour ensuite mieux les analyser. Pour atteindre cet état, l'isolement à l'égard des tourbillons de la vie est parfois incompris mais nécessaire. Sans cela, Leila Slimani ne peut pas écrire. Cet enfermement lui permet de sublimer le monde, de créer un autre temps, un autre espace.

Dans ce livre, Leila Slimani aborde aussi avec force la question de la place des femmes dans nos sociétés, ces femmes longtemps absentes de l'espace public et cantonnées au sein des intérieurs clos.
Elle livre aussi quelques pages de son histoire personnelle: l'incarcération de son père suite à un scandale politico-foncier. Par l'écriture, l'autrice tente de sauver son père parti trop tôt. Elle essaie de réparer ses blessures de l'âme et de faire revivre ce passé qui n'est plus.

Ce roman est une pépite sur la création littéraire. Leila Slimani nous livre sans retenue ses convictions et engagements, et nous explique ce qui la pousse sans cesse à écrire.
Une réflexion profonde et puissante sur le sens de l'écriture!

Bref, j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman! Lisez-le et offrez-le à tous les amoureux de littérature!
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Une écriture magnifique qui se déroule sans heurts et nous entoure de ses mots envoûtants comme le parfum du « mesk el arabi ». On peut dire que j'ai adoré. Y compris quelques allusions à Meknès, une ville où j'ai vécu des années heureuses au moment de la décolonisation et de la reprise en main du pays par ses habitants. Il est vrai que j'étais adolescente et quoiqu'on ait été assez parqués dans deux immeubles à la sortie de la ville, route de Fès, j'allais quand même à l'école en vélo mais le reste du temps, j'étais dans ma chambre à étudier. Pas question de sortir seule dans le centre ville – mes parents m'ont toujours accompagnée chez des amies françaises bien sûr car si mes camarades de classe étaient aussi marocaines et juives dans le Lycée Paul Valéry en dehors de l'école, je n'avais pas tissé de liens d'amitié avec. Dommage sans doute mais je me suis rattrapée en France où venue faire des études supérieures, j'ai fréquenté des étudiants de tous les pays et retrouvé quelques marocaines avec qui j'avais étudié à Meknès. La France est un petit pays dirons-nous.
Lire Leïla Slimani, c'est me replonger dans cette ambiance mais de l'autre côté du miroir si l'on peut dire. En fait, sa mélancolie est la mienne. Si elle est apatride, je le suis aussi. Et j'aime voir si bien décrites mes propres émotions, mes sensations de rejet quand je suis arrivée en France en ayant passé toute mon enfance et mon adolescence ailleurs.
J'aimerais lire le livre de la sociologue marocaine Fatima Mernissi : Rêves de femmes qu'elle consacre à son enfance, dans un harem de la médina de Fès. Leïla Slimani l'a cité mais ne s'est pas appesanti. L'écrivain turc Ahmet Altan m'intéresse aussi. Lui qui écrivait dans une lettre envoyée au journal le Monde en septembre 2017 quelques jours avant son procès : « Je ne suis pas en prison. Je suis écrivain ». Dommage qu'il y ait tant d'atteinte à la liberté de la presse et de l'écriture dans de nombreux pays.
Sinon Leïla Slimani a cité Virginia Woolf et je trouve aussi qu'elle a vraiment « compris à quel point la condition des femmes les contraignait à vivre dans une tension constante entre le dedans et le dehors ». J'ai essayé de lire tous ses ouvrages et celui que je relis le plus fréquemment, c'est Une chambre à soi.
En tout cas, ce petit exercice littéraire auquel cette auteure s'est pliée avec grâce est un pur moment de bonheur. Je recommande cette lecture à qui veut de la légèreté, de la beauté, et aussi un peu d'élévation d'esprit car elle a convoqué beaucoup de bons écrivains pendant sa splendide nuit au Musée de Venise.
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Sollicitée par son éditrice, Leïla Slimani a accepté de passer une nuit solitaire dans le musée de la Punta Della Dogana, consacré à l'art contemporain.

«Être seule dans un lieu dont je ne pourrai pas sortir, où personne ne pourrait entrer. Sans doute est-ce un fantasme de romancier. Nous faisons tous des rêves de cloître où nous serions à la fois les captifs et les geôliers.»

Elle qui connaît la solitude, le silence, dans l'acte d'écrire notamment, se confronte à un autre isolement et s'interroge sur son rapport à l'art, à ces lieux de culture élitistes dont elle n'a pas forcément «saisi tous les codes».

Pourtant elle finit par être gagnée par l'atmosphère des lieux, à se laisser envahir par les émotions, les rêveries, les souvenirs. Cette déambulation nocturne devient l'occasion d'une promenade introspective, d'où vont surgir des réflexions sur la vie, la littérature, l'écriture.

L'enfermement ravive les blessures, elle évoque le souvenir du père, l'injustice, l'absence, ce besoin d'écrire pour réparer, pour se venger, pour se souvenir, même attachée «à ses peines, à ses cauchemars», même si les écrivains sont «des vampires sans foi ni loi». Elle revient sur ses origines, son identité «plurielle et partielle», entre l'Orient et l'Occident, sur la société marocaine où les femmes vivent cloitrées. Ses souvenirs d'enfance, d'adolescence avec ses échappées nocturnes sont réveillés par le parfum du jasmin de nuit qui embaume le musée.

Et toujours, tout au long du récit, reviennent les réflexions sur la création littéraire, le sens de l'écriture.

Loin des fictions que l'on connait d'elle, Leïla Slimani nous entraîne dans un magnifique récit intimiste, jalonné d'une multitude de références artistiques et littéraires inspirantes, où résonnent la voix d'Ahmet Altan et celle de Marilyn. de sa belle écriture, surgissent des mots comme des confidences qui expriment sa force et sa fragilité à la fois. Une nuit sans sommeil pour un voyage intérieur empreint de délicatesse et de mélancolie. Une nuit au musée audacieuse faite de digressions intelligentes et sensibles.

Une lecture très émouvante, qu'on laisse à regret, qui laisse dans son sillage le parfum entêtant et sucré du galant de nuit, cet arbuste dont les petites fleurs n'exhalent leur fragrance qu'à la nuit tombée. N'hésitez pas à vous laisser enfermer à la Punta Della Dogana pour une nuit vénitienne merveilleuse.

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Je reviens vers cet auteur, une réminiscence soudaine, le livre sur son étale dans ce classement alphabétique de cette enseigne grand public, le parfum des fleurs la nuit respire le printemps, ce titre est une invitation au voyage florale des sens, la flagrance des essences enivre mon inconscient pour m'imaginer dans ce jardin et m'y perdre, en aparté du titre, Ma nuit au musée, en bas , sous la photo de l'auteur d'un bordereau habillant ce roman broché, le noire teinte ce roman broché, de la taille proche de celui de poche, je lis le début de la quatrième de couverture, pour survoler la trame, ayant déjà lu deux de ces romans, Dans le Jardin de l'Ogre et Chanson douce puis un recueil d'articles regroupés dans un livre sous le titre, le diable est dans les détails, je me laisse guidé par cet instinct, je connais ce style, je me laisse porté par ce que je n'ai pas oublié de ces moments de lectures fort agréable et de ces intrigues dérangeantes, animant mon plaisir.
Le double titre, le parfum des fleurs la nuit en première de couverture, comme le principal de ce roman, et plus bas en filigrane, Ma nuit au musée, comme une parenthèse, je ne l'avais pas vu ,de prime abord, comme si, il répondait secondairement à l'émotion majeur de cette prose, étant le support de ces effluves venant jaillir dans la chair et les mots de Leïla Slimani, pour laisser revivre ces choses qu'elle n'a pas oublié. Je viens de finir Comme un chant d'espérance de Jean d'Ormesson, un livre sur le rien, comme le voulait Flaubert, Leïla Slimani écrit aussi sur le rien, celui qui nous anime, ce rien et le tout de notre quotidien et de ses incertitudes, le cheminement de notre vie et de ses humeurs, son roman débute par une errance de notre auteur sur sa vie littéraire, son habitat pour écrire et un certain vague à l'âme, les mots vivent l'instant présent que nous laisse entrevoir l'écriture qui chante le coeur de notre auteur, comme si le rien qui l'entoure était une musique lancinante vibrant son enveloppe se transposant dans la plume vivante de sa chair , celle de la littérature, héritage lointain de son enfance et plus précisément de son père. Doucement Leïla Slimani nous fait voyager vers une destination qui explique le sous-titre, celui du projet d'une nouvelle collection que lui propose son éditrice, dormir une nuit dans un musée, la Punta della Dogana, un monument mythique, une ancienne douane transformée en musée d'art contemporain, cet enfermement sera l'occasion de cette échappée belle pour, Ma nuit au musée, et surtout de sentir vivre notre auteure dans ces élucubrations, qu'elle avoue, sachant que la vie continue.
A la différence de ces deux autres romans que j'ai lu précédemment, deux trames où l'une est une femme prisonnière de ses pulsions sexuelles dévorantes, l'autre une femme perdue dans sa névrose, deux histoires sorties de l'imaginaire de cette écrivaine, le parfum des fleurs la nuit entrouvre une partie son intime, dévoilant cette énergie pour écrire, sa stimulation, cette origine invisible vous inspirant, puis comme je l'ai écrit en introduction, le passé se réveille, s'introduit dans sa mémoire pour noircir les pages blanches de cette aventure solitaire de l'écriture. A travers ses lectures Leïla Slimani oeuvre le cheminement personnel de sa voix au fil des aveux des autres auteurs, citant Léon Tolstoï, disant de son héroïne Anna Karénine qu'elle était partie, lors des pages blanches pendant l'écriture de son roman culte du même nom, attendant qu'elle revienne, l'obsession de cette phrase lui hante l'âme, ces personnages aussi la fuit, c'est la difficulté d'un écrivain de trouver son environnement pour l'inspiration et le calme pour écrire, le non semble être ce moyen pour notre auteure, l'isolement, fuyant « la condition humaine » de sa vie réelle, n'oubliant pas, Chanson douce dans son écriture, elle n'a jamais été aussi heureuse. Elle a cette phrase, «Écrire c'est découvrir la liberté de s'inventer soi-même et d'inventer le monde. », c'est cette libération qu'elle va découvre dans le fruit de son travail d'écrire, ce pouvoir absolu de faire selon ces désirs , de ne plus avoir d'entrave, de dictat familiale, ce souffle nouveau va la guider vers cette île de tous les possibles, inventer ,créer, comme son personnage d'Adèle, ce fruit défendu, son héroïne, face à une oeuvre du musée, le Rideau de Felix González-Torres, mort du sida en 1996, lui rappelle sa perception du monde à travers un rideau de sang, que personne ne voit, ce corps la possède, elle est maitre de sa personne, elle aime cette souffrance pour se sentir vivante, elle existe dans masochiste sexuel, Leïla Slimani évoque Kundera, « la monotonie de la vie corporelle », celle qu'elle éprouve, ce qui est au coeur de son oeuvre, notre auteure exprime naturellement ce qui contamine sa chair, qu'elle maitrise dans ces écrits à travers ces personnages, c'est surement un mal humain chez beaucoup, ou juste une réalité humaine que l'on tente d'effacer par faute de compréhension et de valeur puritaine sociétale, entre la religion monothéiste et ces valeurs propres à chaque pays, selon des traditions et des us, c'est la puissance de masse face à la légèreté de chacun.
Cette nuit solitaire dans ce musée, à courir pieds nus les allées et salles, de ces oeuvres contemporaines, la laissant de marbre la plupart du temps, d'ayant pas les codes des musées occidentaux, ni de cet nouveau abstrait, cette banalité d'objets exposée , une simplicité qui pour ma part reste inerte à mon regard, n'étant pas du tout initié comme Leïla Slimani, cet art murmure seulement à un petit groupe élitiste, ce club fermé, cette minorité de puriste s'exaltant devant une banane accrochée à un tableau, pour y être mangée, ce n'est pas le cas dans l'exposition que visite notre auteure, elle va découvrir sa madeleine de Proust, ce parfum va la propulser dans son passé lointain, à jamais emprisonné par ce galant, « mesk el arabi », et l'écho des mots de son père tinte en elle, comme le refrain d'une chanson qui vous ensorcelle, « Vous sentez ? C'est le galant de nuit ! », fenêtre ouverte, les parfums viennent tout le temps émerveiller son père, cette odeur comme le dit sa fille dans ce roman, « entêtant et sucré », l'émeut, perlant son regard de larmes, c'est l'odeur de son pays, de son enfance, qui lui semble englouti et disparu. Son père, celui avec sa mort la libéra de cette prison inconsciente familiale, lui donnant cette force pour écrire, surtout la liberté de pouvoir le faire comme beaucoup de plaisirs, sans l'obstacle paternel, elle remercie à sa manière la mort de ce père qui lui a peut parler, de ce dialogue presque absent entre ces deux êtres de même sang, ce lien indéfectible, gravé à jamais dans leur chair et cette mémoire du temps, je comprends Leïla Slimani, ce regard réaliste sur la mort de son père, lui ouvrant les portes de sa plénitude, ce souffle d'oxygène la propulsant dans la vie qu'elle mène, ce musée en devient une prison, comme celle connu par cet homme, une erreur judiciaire le tuant, cet enfermement qu'il n'a pas choisi, sa fille la voulu, cet antagoniste survit encore entre sa fille et son père, c'est la continuité du temps, la poursuite de leur relation continue à être la même, sera-t-elle, un roman, une voix nouvelle dans l'oeuvre d'une fille aimant son père, n'oubliant pas une photo de lui peignant, une autre avec un roman , Paul Auster, qu'elle lira sans le finir, le perdant lors de ces multiples voyages, ne cherchant pas connaitre la fin de lien qui l'unit à jamais avec son paternel, je suis presque admiratif par ce lien, je ne le connais pas, et sans en être jaloux, je le comprends, sans l'avoir connu et exprimé, étant hermétique à cette sensibilité des liens géniteurs, et de mes aïeux, c'est une autre histoire !
Je dévore ce livre avec gourmandise, je l'ai lu rapidement , puis je l'ai relu lentement, je l'ai digéré comme si c'était un festin, avec lenteur et plaisir, pour m'en imprégner, c'est un livre sur le lien entre nous et ce qui nous entoure, comme ceux qui visite un musée, certain reste devant des oeuvres, inertes, d'autres sont bavards, ces oeuvres sont vivantes que sous le regard de ces passants, comme le dit Marcel, c'est le regardeur qui fait l'oeuvre d'art, je ne suis pas de cet avis, l'oeuvre est vivante en soi, sans personne , il n'aura rien, juste la banalité d'un oeuvre qui se plait d'elle-même. Je suis assez prolixe, c'est un livre assez court, cette nuit au musée à pour notre plus grand plaisir, cette tiédeur intime que nous offre Leïla Slimani, cette femme happée par la nuit, de son prénom signifiant la nuit dans la langue arabe, elle aime la nuit, elle est attirée par la nuit, son prénom étant un simple hasard ou une destinée, celle de la vie, celle de ce roman.
C'est la quatrième fois que j'éprouve ce plaisir de lire, et de faire cette ébauche prosaïque d'une critique sur un livre de Leïla Slimani, j'aime l'émotion et l'écriture de cette femme de lettre, merci pour ces instants rares de liberté !
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En panne d'inspiration pour poursuivre son roman, Leïla Slimani accepte sur un coup de tête la proposition de l'éditrice de cette collection « Ma nuit au musée ». Elle nous conte son étonnante expérience de confinement le temps d'une nuit blanche dans le musée d'art contemporain de Punta della Dogana à Venise.

J'ai rêvé en découvrant Venise à l'heure où les touristes désertent peu à peu les lieux. Elle en savoure la beauté, attablée en terrasse avant d'aller dormir seule dans ce musée d'art moderne. Durant la nuit, Leïla Slimani déambule seule au milieu des oeuvres, qui pourtant ne correspondent pas vraiment ses centres d'intérêt, et la magie de l'art opère : son esprit vagabonde, elle les comprend, elle fait des parallèles avec son travail. Cette longue nuit d'errance devient une plongée dans son univers familial, ses racines, l'histoire de son père victime de calomnies… On sent presque ces fleurs qui dégagent un parfum plus fort la nuit au Maroc ! La nuit s'étire et confinement oblige, l'esprit divague au gré du décor : c'est une vraie quête identitaire de la fillette, de l'écrivaine qui fait le point sur ses motivations. Un moment d'intimité, de confidences qui m'a rappelé la magie des nuits si propices à la réflexion, aux confidences…
Je remercie Netgalley et les éditions Stock pour ce très beau moment de lecture et toutes ces belles pensées sur la littérature et l'art !
#Leparfumdesfleurslanuit #NetGalleyFrance
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J'ai beaucoup, beaucoup aimé. Avant celui-ci, je n'avais lu qu'un livre de Leïla Slimani. Je ne la "connaissais" donc pas plus que ça. En revanche, j'avais lu plusieurs livres de cette collection "Ma nuit au musée". Souvent avec bonheur. D'autres... moins...
Et là... Il ne s'agit pas vraiment d'une réflexion sur l'art. Mais beaucoup plus sur l'enfermement, l'identité, l'Orient et l'Occident, sur l'injustice, sur son père... Et surtout sur l'écriture. C'est l'un des rares livres où j'ai eu envie - et où je me suis autorisée - à surligner, annoter les pages. Parce que les phrases me parlent ou me surprennent, parce qu'elle cite des écrivains que je suis aussi en train de lire.
J'ai presque envie de citer le livre entier ci-dessous!
Mais je me suis retenue... je ne choisirais qu'une phrase!
Mais la lecture du livre dans entier reste vivement recommandée!
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