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EAN : 9782203399105
84 pages
Casterman (22/09/2006)
3.65/5   65 notes
Résumé :
Peut-on imaginer plus ignoble individu que Valentin Esbirol ? Profitant lâchement de la grève de la police et du brouillard, Esbirol a commis six meurtres dans la capitale du 1er au 6 février 1959.
Six victimes, étranglées dans des circonstances étranges où l'hypnose semble tenir une place déterminante. L'assassin, surnommé "l'étrangleur de minuit" par la presse, oblige le jeune Alphonse - 12 ans ! - à assister à ses crimes ! Ce livre se propose de conter par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Paris, février 1959. La capitale est noyée dans un épais brouillard. Les policiers ont déserté ses rues. Ils sont en grève illimitée après l'assassinat de neuf d'entre eux le mois précédent. Un sinistre individu profite de ce concours de circonstances pour commettre une série de meurtres... Six victimes sont étranglées après avoir été – semble-t-il – hypnotisées. La presse surnomme le tueur : « l'étrangleur de minuit ».

« le secret de l'étrangleur » est une adaptation du roman « Monsieur Cauchemar »de Pierre Siniac par Jacques Tardi. le dessinateur apporte son style personnel et immédiatement identifiable. Il parvient à rendre le Paris des années 50 et l'ambiance polar. Son graphisme offre une atmosphère sombre à souhait. Tardi a su exploiter toute l'ingéniosité de Pierre Siniac. Cela se traduit par l'ajout de plusieurs fins alternatives, ce qui donne un nouveau souffle à une intrigue qui apparaissait trop évidente.

Les articles placés en tête d'ouvrage permettent de replacer le contexte de l'année 1959 (conflit en Algérie, bidonvilles de la région parisienne, Assistance publique et peine de mort). Mais ils gâchent en partie le plaisir du lecteur en se montrant trop bavards sur l'intrigue de la bd.

Je ne suis pas un adepte du « neuvième art » mais le travail de Tardi m'a semblé pertinent et je compte découvrir ses adaptations d'autres auteurs comme Léo Malet, Manchette ou Céline.
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Tardi fait partie de ces auteurs BD que l'on sait qu'on va lire un jour. On en entend tellement parler en bien, on loue tellement son talent et son originalité qu'on sait que la rencontre se fera.

La rencontre s'est faite pour moi avec une sorte d'OVNI bdesque, le secret de l'étrangleur. Plusieurs pages en ouverture où une partie de l'histoire est déjà racontée par l'intermédiaire d'articles de presse factices, une histoire de meurtres racontée du point de vue du meurtrier et une fin comme je n'en avais jamais vue, qui se démultiplie pour mieux plaire ou perdre le lecteur.

Dans les premiers temps, on est forcément choqués par le rôle donné au petit voisin de 12 ans, totalement impliqué dans l'histoire et pas du tout protégé. Tardi et Siniac nous provoquent par cette histoire très violente où la confrontation avec le crime est directe. L'histoire se situe dans les années 50, le petit garçon n'est confronté à la violence que par les romans policiers et l'aventure est l'occasion pour lui de concrétiser ces histoires dans le réel. Mais cela nous pousse à réfléchir sur les enfants d'aujourd'hui qui n'ont aucunement besoin de rencontrer un étrangleur dans leur quartier pour découvrir la violence en live.

Le parti pris graphique du noir et blanc, le rendu du brouillard permettent de bien rendre l'ambiance oppressante de l'aventure criminelle. Les personnages ont des tronches bien caractéristiques, on se croirait dans un film d'Audiard (impression peut-être renforcée par le choix du noir et blanc).

Une première rencontre réussie donc avec Tardi, qui me poussera quand je croiserais son nom sur un album à me dire "Vite, découvrons une autre facette" et plus "Il faudrait vraiment que je vois ce que ça donne ce Tardi".
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Une pépite oubliée dans ma bibliothèque, lue me semble-t-il pour la première fois, ou alors, si je l'ai déjà lue, qui ne me laissa pas de souvenir.

Dans le style classique de Tardi, toujours en noir et blanc, un extraordinaire croqueur de trognes à la cigarette vissée au bec, au berêt sur le crâne et aux pardessus à chevrons, les femmes qui sont toutes dotées de belles poitrines, brunes à la frange dense .

Ce qui me ravit encore une fois dans celui-ci, ce sont les descriptions minutieuses des rues du Paris de la fin des années cinquante. D'autant plus que le premier des meurtres perpétrés par l'étrangleur de minuit est commis quasiment au pied de mon immeuble. On suit en effet la victilme et son bourreau de la rue de la Gaité, à la rue Vavin au coin de la rue d'Assas, puis le long de la grille du jardin du Luxembourg, jusqu'à la rue Saint Jacques.

Et puis tout ce petit peuple des métiers désormais disparus à jamais - ou presque : le patron de rade, le télégraphiste, le boucher et son commis, le marchand de journaux ....Autant dire un monde qui appartient plus au XIXème qu'au XXème siècle.

Sinon, ce bouquin est plein de rebondissements, tellement que les auteurs proposent plusieurs fins, toutes aussi invraisemblables les unes que les autres. C'est un polar qui se moque du genre polar, et une époque où j'avais l'âge du gamin épouvantable qui en est le héros ...

Avec, en guise d'introduction, une série de reproductions d'articles d'ambiance (guerre d'Algérie, bidonvilles de Nanterre, grêve de la police ...) qui nous rappelle que chez nous, tout n'est qu'éternel recommencement.
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Y a pas d'heure pour les ordures !


En 81 pages en noir et blanc, qui avaient été prépubliées sous forme de cinq petits journaux datés de 1959 et imprimés sur du vrai papier journal avec des rubriques annexes, en l'occurrence à chaque fois un article d'actualité de l'époque concernant l'affaire de Pierre Lebedel, un papier se rapportant à un sujet social brûlant d'alors de Dominique Grange (l'épouse de Tardi, une chanteuse engagée et militante) et une critique de films sortis à ce moment-là signée de Michel Boujut (l'un des pères de l'émission de télévision ‘Cinéma, cinémas', mort en 2011) -ces articles figurent en introduction à l'histoire elle-même au début de cet album sur 12 pages supplémentaires-, Jacques Tardi adapte en 2006 Pierre Siniac (1928-2002, un de ces originaux de la littérature policière française, un maître de l'absurde, dont Tardi raffole, auteur notamment de ‘Aime le maudit', Femmes blafardes' et ‘Monsieur Cauchemar' dont cette BD est l'adaptation -le roman avait d'ailleurs déjà été une fois adapté sous cette forme par le Belge André Benn en 1987 sous son titre original-) et nous fait cadeau d'un de ces romans graphiques dont il a le secret : surprenant, pas forcément très crédible, mais prenant quand même, ne serait-ce qu'à cause de l'ambiance qu'arrive à créer le dernier des Communards, surtout quand il dessine Paris et ses quartiers, de nuit et dans le brouillard, sous l'influence de Gustave le Rouge.


L'histoire justement : en Février 59, la police fait grève pour revendiquer l'allocation d'une prime de risque après l'assassinat de six de leurs collègues ; et pendant ce temps-là un mystérieux étrangleur tue ; le petit Alphonse, fils d'assassin adopté par le flic qui a arrêté son père autrefois, se voit proposer par un ami bouquiniste, auquel il a l'habitude de voler les romans policiers qu'il ne peut s'acheter, d'accompagner celui-ci dans les rues de Paris la nuit afin d'y voir des victimes soumises se laisser étrangler sans piper mot par l'étouffant criminel…


Si vous avez du mal à dormir la nuit, arpentez donc notre belle capitale aux côtés de ce duo d'enfer, qui a tout dans la pipe et rien dans le cigare, sous les réverbères blafards et sur les pavés luisants d'un Paris revu et corrigé par le Fritz Lang de ‘M le Maudit', à la recherche du petit frisson qui vous mènera au petit matin gris !
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Février 1959. le brouillard hivernal règne sur Paname et les forces de l'ordre, en grève pour protester contre la mort de plusieurs des leurs, ont déserté les pavés luisants et poisseux de la capitale. L'occasion rêvée pour commettre 6 crimes parfaits où l'hypnose pourrait tenir une place déterminante.

Gueules burinées, appendice nasal écrasé tel celui d'un boxeur, visage fermé et absence de sourire, mâchoire carrée et rouflaquettes.

Écharpes ou cravates confèrent à chacun des protagonistes, malfrats ou policiers, une élégance vestimentaire décalée dans une sorte d'aristocratie des bas instincts. L'absence de lèvres est consubstantielle aux personnages. Borsalino, béret basque ou casquette gavroche sont vissés sur les têtes. Corpulence et mains épaisses sont partagées par des personnages de français moyens dans le Paris des années d'après-guerre.

Beaucoup de ces personnages partagent une même passion pour la cigarette aux commissures des lèvres.

Alphonse Foncinet, 12 ans, jeune rejeton adipeux en duffle-coat, tête ronde comme un ballon et petits yeux lubriques, forme le pendant physique de l'ignoble Valentin Esbirol, libraire spécialisé en romans noirs d'occasion, tel un écho au duo Laurel et Hardi.

La bd semble être le prolongement des films de Marcel Carné ou de Claude Autant-Lara dont Gabin ou Ventura auraient la vedette. La gouaille parisienne trouve un terrain où s'exprimer.

Le dessin alterne l'utilisation intensive des zones hachurées, d'aplats de noirs. Les détails de la vie parisienne sont discrètement mais très fidèlement soulignés : voitures, tenues vestimentaires, publicités, transports en commun.

Des bulles en forme de volutes nuageuses enserrent un texte abondant.
Une lecture jouissive à l'esthétisme irréprochable.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Douze ans et déjà une telle passion pour le meurtre ! Quelle précocité ! Il finira flic, assassin... ou auteur de romans policiers !
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Quand on l'aura rejoint: pas un mot, pas un geste, pas un cri ! Un seul bonhomme, cette nuit a le droit de crier: celui qui va mourir. Une fois le silence revenu, tu me laisseras tranquillement en finir avec lui !
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Ca devait arriver un jour ou l'autre... Je m'en doutais... Je le tuerai la nuit prochaine ! Faut que je descende le rideau maintenant. A demain, Alphonse !
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Vidéo de Jacques Tardi
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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