Lecture philosophique et naturaliste
Henry Thoreau est un philosophe que je projetais de découvrir, et c'est dans une librairie de Conques, ville étape du pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle que je suis tombée sur ce titre.
Je dois dire que ça n'a pas été une révélation, ni dans le fond ni dans la forme. Je n'ai pas trouvé la structure très définie, beaucoup de répétitions rendent la lecture un peu lourde à mon goût, ce qui est dommage pour un texte de 64 pages.
Le texte en lui-même n'apporte pas grand chose. Il compile les réflexions de l'auteur qui n'ont rien d'avant-gardiste pour l'époque, et qui sont assez "hypocrites" quand on découvre en intro que l'auteur partait le matin et rentrait chez lui le soir, alors qu'il défend que la véritable marche consiste à tout abandonner: foyer, travail, famille... Il n'a en vérité pas expérimenté ce dont il parle. Or l'auteur en parle comme une transmission d'expériences, et non comme une réflexion aboutie.
Bref vous l'aurez compris je suis déçue.
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Un classique dans le domaine de la littérature! Un petit livre qui se dévore et que l'on emporte partout en chemin ainsi qu'en voyage! Je recommande!
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L'auteur du légendaire Walden ou la Vie dans les bois, Henry David Thoreau est le chantre de la vie sauvage. À partir de 1851, il donna régulièrement une conférence intitulée Marcher qui servira d'introduction et de manifeste à toute son œuvre et sera publiée un mois après sa mort en 1862.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Nos expéditions ne sont rien d’autre que des randonnées qui, chaque soir, nous ramènent à nouveau devant le même vieux coin de cheminée d’où nous sommes partis. La moitié de la promenade consiste à revenir sur nos pas. Nous devrions sans doute entreprendre jusqu’à la plus courte des marches dans un immortel esprit d’aventure, avec l’idée de ne revenir jamais, et préparés à ce qu’on renvoie nos cœurs embaumés, uniquement comme reliques, dans nos royaumes éplorés. Si vous êtes prêts à quitter père et mère, frère et sœur, femme, enfant et amis pour ne plus jamais les revoir, si vous avez effacé vos dettes, rédigé votre testament et réglé toutes vos affaires, si enfin vous êtes un homme libre, alors vous êtes prêt pour marcher.
De nos jours, presque toutes les prétendues améliorations dues à l'homme, telles que la construction de maisons, l'abattage de forêts et de tout les grands arbres ne font que déformer le paysage, le domestiquer chaque jour d'avantage et rabaisser sa valeur. Où est le peuple qui commencerais par bruler les clôtures et ne toucherait pas aux forêts ? J'ai vu des clôtures à moitiés consumées, leurs montants perdus au milieu de la prairie, et un individu avare, attaché aux bien de ce monde, qui veillait aux limite de sa propriété, assisté d'un arpenteur, alors que le paradis s'était installé autour de lui; il ne voyait pas les anges qui s'affairaient, occupé qu'il était à chercher l'emplacements d'un vieux poteau au beau milieu d'un royaume céleste.
J'ai regardé de nouveau et je l'ai vu debout au milieu de la boue d'un marécage infernal, entouré de démons; il avait à coup sûr retrouvé les limites de son domaine: trois petites pierres au milieu desquelles était planté un pieu; en regardant de plus près, je me suis aperçu que le Prince des Ténèbres était son arpenteur.
Quand je me souviens parfois que les artisans et les commerçants restent dans leur boutique, non seulement toute la matinée, mais aussi tout l'après-midi, assis, la plupart d'entre eux, les jambes croisées - comme si les jambes étaient faites pour servir à s'asseoir, et non pour se tenir debout ou marcher -, je pense qu'ils ont bien du mérite de ne pas s'être suicidés depuis longtemps.
Comment se fait-il qu'il soit si difficile parfois de décider du but de la promenade ? Je crois qu il y a dans la nature un magnétisme subtile qui, à condition que nous nous laissions inconsciemment mener par lui, nous conduira sur la bonne voie. L'orientation que nous donnons à notre marche n'est pas sans importance. Il y a une direction qui est bonne. Mais, par inattention pu stupidité, nous sommes enclins à prendre la mauvaise. Nous aimerions bien faire la promenade que nous n avons jamais faite dans le monde réel, et qui est parfaitement symbolique de la route que nous aimons suivre dans le monde intérieur idéal. Nous trouvons parfois difficile de choisir le sens dans lequel nous voulons parfois aller, parce que nous n avons pas encore une idée bien nette
L'ignorance d'un homme n'est pas seulement utile, mais elle est belle, alors que son savoir est souvent pire qu'inutile, en plus d'être laid. A qui vaut-il mieux avoir affaire: à celui qui ne connaît rien sur son sujet, et - fait extrêmement rare - sait qu'il ne sait rien, ou à celui qui sait quelque chose, mais pense qu'il sait tout?
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