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Dominique Vittoz (Traducteur)
EAN : 9782246724315
504 pages
Grasset (14/03/2008)
3.72/5   532 notes
Résumé :
Les gens pensent beaucoup moins à nous qu’on ne le croit. « Je m’appelle Pietro Palladini, j’ai 43 ans et je suis veuf ». C’est ainsi que se présente le héros du nouveau roman de Sandro Veronesi. Un homme en apparence comblé. Il a une excellente position professionnelle, une femme qui l’aime, Lara, et une fille de dix ans. Mais un jour, au moment où son mari sauve la vie d’une inconnue qui se noie, Lara succombe à une crise cardiaque… La vie de Pietro bascule. Sa so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 532 notes
Chaos calme...

Difficile de parler de ce livre qui m'a bousculée, et je tangue encore en y pensant.



Le deuil sidérant, celui qui fait agir à l'encontre de ce que les autres attendent, voilà ce qui a touché Pietro. Il est bien plus touché que ce qu'il croit : il attend la vague du chagrin, la redoute, évite dans un premier temps, les sujets qui vont la faire déferler puis peu à peu, se risque, repense, prononce des noms, se remémore des lieux, des êtres croisés... Toujours rien, enfin façon de parler parce qu'entre temps, il décide de déserter le bureau, celui où se joue la fusion du siècle, déserter ce lieu d'angoisse, de questionnement, de rivalités comme le sont tous les lieux en mutation.
Et donc, il décide d'établir " sa base" devant l'école de sa fille. Il y passe ses journées, y travaille, reçoit dans sa voiture, au café ou sur un banc quand le temps est clément, observe - ce qu'il n'avait sûrement ni le temps, ni l'idée de faire auparavant - et voit arriver à tour de rôle, ses collègues et supérieurs qui viennent lui parler...de leurs propres soucis, de leurs propres atermoiements tout comme ses proches, qui en plus de s ‘épancher auprès de lui lui mènent la vie dure par leur colère soudaine.

Et Pietro qui vit déjà dans un équilibre fragile devient le réceptacle des malheurs d'autrui…
Et surtout, il s'interroge, analyse sa vie et les grandes questions qui en sont la trame, ses rapports aux autres, ce que les autres font de leur existence, à quel prix. Et finalement, il découvre là, une façon de retrouver éventuellement une place parmi ses semblables.
Et c'est encore plus vaste que cela...



C'est drôle souvent - j'ai pensé à certaines scènes de comédies à l'italienne, à l'univers de l'acteur Totò dans ce registre, où les paroles ne cessent que quand l'absurdité est évidente , c'est émouvant, tout autant, on regarde, comme Pietro, différemment ce qui fait une journée, une vie, une rencontre. C'est grivois, et même cru aussi, à certains moments, quand Pietro" pose les yeux" sur la gente féminine pour ne dire que cela. Et c'est bouleversant quand c'est le regard du père qui se pose sur cette petite fille qu'il essaye de protéger avant tout, une très belle évocation de cet amour.

J'ai beaucoup apprécié d'être constamment dans l'esprit de Pietro, d'entendre sa voix commenter et analyser ce qui se dit. J'ai aimé cette rencontre avec Mattéo, l'enfant handicapé, le seul finalement qui comme Pietro regarde le monde à travers le prisme des sensations...



Un livre comme une intranquillité...
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Le récit commence par la description d'un sauvetage.
Deux frères secourent chacun une femme de la noyade.
Pietro sauve la sienne et la description de ce sauvetage est à la fois terrible et grotesque. Il faut le lire pour le croire. C'est un drôle de mélange, intense, désespéré et extrêmement drôle.
A leur grand dépit cependant, personne ne remarque leurs sauvetages heroiques.
Au même moment, pendant que Pietro sauvait cette femme, celui-ci apprend que la sienne est décédée d'une rupture d'anevrisme devant sa petite fille de 9 ans.
Pietro décide alors sur un coup de tête de passer ses journées devant l'ecole de sa fille. Il attend que la douleur le terrasse mais curieusement, la douleur attendue ne vient pas. C'est plutôt la douleur des autres qui vient à lui. Celle de ses amis, collegues et famille qui se confient à lui et laissent tomber les masques.
Chaos calme, quel beau titre.
Une belle reflexion, émouvante.
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Pietro Paladini, directeur dans une grande entreprise de télécommunications, est devenu veuf (de manière étrange). Il amène sa fille à l'école. Devant cet immeuble, dans un quartier avec un joli petit parc, un café et sa voiture, il va désormais attendre chaque jour que sa fille sorte de l'école. Voisins, amis, famille et collègues viennent lui rendre visite pour lui présenter leurs condoléances, mais avec le temps, surtout pour parler de leurs propres soucis. Personne ne semble savoir comment il faut vivre. Pendant ce temps, une grande fusion se déroule dans l'entreprise de Pietro, et là aussi, personne ne sait vraiment ce qui se passe, tout est confus et incertain.


Style magnifique et humoristique
Ce qui frappe dès le premier chapitre, c'est un style magnifique, drôle, tourbillonnant. Ce tourbillon deviendra parfois plus sobre, calme, et ainsi le style du livre rend parfaitement hommage à son titre : c'est un chaos calme. Ce qui est également remarquable, c'est la structure de ce livre. À chaque chapitre et tout au long du livre, le lecteur ne remarque apparemment rien, mais la structure est extrêmement fluide et mène inévitablement à ce que l'auteur voulait. Nous avons donc une histoire racontée dans un beau style, avec une excellente composition, le tout avec beaucoup d'humour.


Histoire drôle
C'est ainsi que j'ai d'abord lu ce livre : une histoire purement narrative, sans aucune intention morale. Une description de personnes dans lesquelles nous pouvons reconnaître nos voisins, notre famille, nos collègues ou nous-mêmes, une description de comment personne ne sait comment il faut vivre, une lutte quotidienne comme une blague quotidienne, si on la regarde d'un point de vue théâtral comique.


Malentendu
Le livre est donc extrêmement agréable à lire, et pourtant quelque chose ne va pas. L'auteur lui-même en est surpris. Il en parle dans le journal flamand "De Morgen" du 13 mai 2015 : «
Après ‘Chaos calme', j'ai réalisé que les lecteurs et moi avions une perception totalement différente du personnage. Une enquête a révélé qu'ils adoraient Paladini. Ils le considéraient comme un saint ! Cela m'a étonné car je ne le trouvais pas particulièrement sympathique. (…) Pietro Paladini était un homme dangereux dans Chaos calme, mais le lecteur ne le savait pas. Il manipulait parce qu'il racontait l'histoire et qu'il était quelqu'un qui se faisait constamment des illusions. (…) Il fuit ses responsabilités et croit en ses propres mensonges. (…) »
Plus loin dans l'interview, Veronesi ajoute une touche d'humour :
« À mes yeux, Pietro Paladini représente l'Italien ‘moyen' et ce n'est pas un compliment. L'Italien moyen se considère comme une bonne personne et est perçu comme tel par son entourage, mais il n'est jamais loin de la criminalité ou de l'illégalité. (…) Mais il (Pietro Paladini) a une qualité que j'admire, il fait confiance aux gens et croit en la solidarité comme au temps de nos grands-parents. »

Cela ne m'étonne pas que les lecteurs aient pardonné à Pietro Paladini bon nombre de ses défauts, ou qu'ils aient entièrement adhéré à toutes les illusions qu'il se fait.
Tout d'abord, cet homme a perdu sa femme et doit désormais s'occuper seul de sa fille. le choc doit encore venir, ou il est en cours, mais d'une manière étrange. Dans de telles circonstances, un lecteur/une lectrice est très indulgent envers la personne qui traverse une situation émotionnellement difficile.
De plus, Pietro Paladini est peut-être le narrateur, et il se trouve donc dans une position privilégiée pour manipuler le lecteur. Mais prenez par exemple les passages où un ami lui raconte, paniqué, que sa femme utilise des jurons aux moments les plus inappropriés. En lisant cela, j'ai tout de suite pensé au syndrome de Gilles de la Tourette et à la coprolalie (utilisation involontaire de jurons), mais Pietro Paladini ne semble pas connaitre ce syndrome et pense que son ami est paranoïaque. Est-il surprenant que de nombreux lecteurs ne connaissent peut-être pas non plus ce syndrome ? La coprolalie est-elle si connue des lecteurs que Sandro Veronesi puisse supposer que nous allons percevoir l'ignorance de Pietro Paladini ? Bien sûr, Pietro laisse facilement tomber son ami, le déclarant rapidement paranoïaque. Mais son argumentation n'est pas mauvaise.

C'est toujours ainsi. Paladini peut avoir raison, mais aussi tort. Dans certaines situations, il est manifestement macho. Mais dans ces situations, il est toujours confronté à des femmes à moitié (ou complètement) hystériques. Avec des femmes ordinaires, il se comporte normalement.

Et Paladini conserve cet immense avantage d'être dans une situation émotionnellement très vulnérable. Il peut donc naturellement compter sur beaucoup de sympathie de la part du lecteur.

Peut-être est-ce pour cela que Veronesi a manqué la cible sur ce point. Peut-être est-ce pour cela que le lecteur accepte de Paladini ce qu'il n'aurait pas toléré d'un personnage moins vulnérable. Si Veronesi voulait vraiment que nous percevions le narrateur comme un manipulateur du lecteur (et d'abord de lui-même), alors il aurait peut-être dû placer ce narrateur dans une situation moins vulnérable.


Peu importe !
Que l'on considère Paladini comme un héros ou comme quelqu'un de peu fiable, ou que l'on n'ait aucune opinion sur cet homme (comme c'était mon cas), peu importe. le style du livre reste tout aussi tourbillonnant, les situations drôles sont là pour vous détendre agréablement. En tant que lecteur, vous pouvez penser ce que vous voulez du personnage principal, cela n'affecte en rien le plaisir de lecture. Pour tout le monde, ce livre est tout aussi agréable et beau à lire.
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Voici un livre magnifique, étonnant, atypique sur le sens de la vie ou plutôt la renaissance à la vie.
C'est intelligent et fin, très bien écrit et parfaitement construit.
Sandro Veronesi est un excellent observateur du quotidien, il a le sens des dialogues, des situations, de l'humour également.
Une histoire de deuil, de reconstruction, de doute, des choses du quotidien.

Ce livre a été adapté au cinéma par Antonello Grimaldi (avec Nanni Moretti dans le rôle principal).

«Chaos calme » à été récompensé par le Prix Strega 2006, l'équivalent italien du Goncourt. Également Prix Femina Étranger 2008 et Prix Méditerranée Étranger 2008.
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J'ai bien du mal à comprendre le prix Fémina attribué à Chaos Calme de Sandro Veronese. Car « m'enfin », c'est bien Pietro Paladini qui est le personnage central de ce livre, et non les jeunes femmes, son épouse Lara, sa soeur Marta, ou la somptueuse Eleonora Simoncini.

Cette dernière est bien l'une des deux jeunes femmes sauvée par Pietro alors qu'elle se noyait sous l'oeil benêt de son mari; de cette entrée en scène et du décès accidentel au même instant de Lara, Pietro en concevra une blessure, qui m'a semblé se dissiper bien vite.

Malgré le deuil qui frappe Pietro et sa fille Claudia, l'auteur nous offre, avec la somptueuse Eleonora Simoncini, 18 pages de fièvre torride, totalement explicite, d'une intensité à faire se dresser sur la tête, la tonsure d'un cardinal napolitain.

Je pensais que le passé de Lara serait exploré, autant pour faire vivre auprès de la très jeune orpheline quelques images fortes de la vie de sa maman, que pour la câliner et la rassurer, "oui c'était un accident nous n'y sommes pour rien." 
Ce sujet est brièvement traité , le papa l'esquivant, par respect pour Lara, ou pour s'abstenir de découvrir une fâcheuse double vie. Lara n'était pas heureuse ? Piétro lira ce seul mail, p155 " Je te bénis Lara , d'avoir été à mes côtés" signé Gianni!
D'un clic le courrier de Lara n'existe plus. Fin de la 1ère partie.

N'ayant pas trouvé d'autres motifs, pour saluer le prix Fémina, je me suis mis, en perspective sur l'autre versant de ce roman l'immobilité de Pietro, son deuil, sa recherche d'une reconstruction pour rester tous les jours en contact avec sa fille, bref, devenir un vrai père

Sa voiture garée au bas de l'école va être adoptée par les passants, la police, la famille et surtout l'entreprise en pleine fusion. Ce point de rencontre va être une curiosité, puis s'installer dans un rôle de confessionnal et enfin atteindre l'antichambre du pouvoir.

C'est Marta qui ouvre le bal des palabres qui se tiendront sur le divan de la voiture de Pietro. Marta viendra titiller le beau frère, l'ancien amant, le confident de toujours, Pietro ne dira jamais si la Reconquista sera possible, le coeur de Pietro est bien un coeur d'artichaut, qui a sans aucun doute des facilités à roucouler.


La venue de Jean Claude puis du chef du Personnel, signent la savoureuse farandole des dirigeants. Ils seront tous intrigués par l'attitude de leur poulain. Plus Pietro repousse les offres plus celles ci deviennent alléchantes particulièrement aptes à offrir à Claudia un avenir sympathique et sécurisé. Son renoncement souligne l'envie qu'il a enfin de vivre la vrai vie.

Le confessionnal sera le lieu d'une rencontre décisive entre Steiner et Pietro Paladini, mais curieusement le motif ne sera pas centré sur la fusion en cours mais sur la Shoah ?

C'est l'une des subtilités du livre, susciter en permanence les contre-pieds, et déstabiliser le lecteur. J'ai adoré cette partie du roman ou les acteurs s'observent se jaugent, un festival de manoeuvres, un poker subtil dont notre héros sortiras grandi. J'ai regretté des longueurs, qui ralentissent, la lecture sans améliorer le suspens.

La fiction me semble t-il abandonne trop tôt Lara à son paradis, petit fantôme qui apparaît de temps en temps et assez curieusement à la dernière ligne du livre : « et maintenant vous voulez bien me passer Lara », m'a semblé un peu court pour rendre à Lara une épaisseur romanesque.

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critiques presse (1)
LePoint
15 mai 2017
Un texte intelligent et plein de malice.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
"Ah ah ! Ca y est ! crie-t-il à travers la porte. Trente secondes de plus et ils n'étaient plus du tout "al dente" ! "
Par la porte arrive le bruit des opérations qu'il accomplit, si net et précis qu'il me semble voir la scène : les spaghettis qui tombent dans la passoire, la casserole posée dans l'évier, les spaghettis bien égouttés, transvasés dans la poêle avec la sauce et repassés sur le feu resté allumé. Et maintenant, il y a un fumet de sauce tomate qui arrive de la cuisine, me chatouille les narines et sort par la fenêtre, si intense et si délicieux qu'il me semble le voir lui aussi - sous forme d'épais nuage comme un dessin animé.
(...)
Il attaque ses spaghettis bille en tête, à croire que son temps est compté. Il ne les enroule pas : il les fourgue dans sa bouche comme si c'était du foin, et avec sa fourchette, il se contente de les accompagner au fur et à mesure qu'ils montent. Ca aussi, c'est romain, une saine façon de manger populaire - incarnée par Alberto Sordi aux prises avec des "macaronis" - qu'ici à Milan on prend pour une absence de bonnes manières.
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(...) je n'avais jamais eu l'occasion de me retrouver au milieu du déménagement d'un inconnu. Ca fait froid dans le dos. Malgré le soin avec lequel ils sont emballés, beaucoup d'objets sont reconnaissables à travers la cellophane ou sous le papier journal - queues de casserole, manches, pieds de lampe - et il y a quelque chose de suppliant dans leur façon de dépasser des cartons comme s'ils appelaient à l'aide pour s'échapper. La trace désolée des tableaux sur la tapisserie, les marques de coins de meuble inconnus dans le mur, la brutale suspension de la sollicitude domestique qui, des années durant, a dû rendre cette salle de séjour accueillante, contribuent à donner l'impression qu'on se trouve soudain "ailleurs", dans un espace imaginaire truffé de symboles à interpréter, comme dans les rêves ; (...)
Commenter  J’apprécie          286
Vois-tu, à l'université, j'ai fait des etudes de physique. Et je me suis souvenu avoir appris qu'un atome, en passant d'un état à l'autre émet une particule de lumière appelée photon. Et surtout je me suis rappelé la question qu'on m'a posée à l'examen sur ce sujet : d'où sort ce photon? Comment apparait-il? Où etait-il avant? Ce n'était pas dit dans notre cours : c'était une façon de voir si j'avais réfléchi. Et moi qui n'avait pas reflechi, j'ai dit une bêtise : j'ai dit que le photon se trouve déjà dans l'atome. Alors on n'a expliqué que non, le photon n'est pas du tout dans l'atome. Le photon apparait au moment même où a lieu la transition de l'électron, et il apparait précisément à cause de cette transition. Tu comprends? C'est une notion très simple : les sons que ma voix produit en ce moment ne se trouvaient pas en moi.
Voici comment j'ai reussi à me résigner à la malhonneteté de Jean-Claude sans devoir effacer trente ans de ma vie : les actions qu'il a commises ces deux dernières années n'étaient pas en lui. Comme les photons, elles sont apparues à un moment bien précis, pour des causes bien précises.
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Il est monté dans ma voiture, s'est assis à côté de moi et m'a regardé un moment en s'efforçant de sourire, mais sans rien dire. Son regard, déjà paranoïaque en temps normal, tout en clins d'oeil obliques et en battements de paupières, ressemblait à un vol d'oiseaux après une détonation, s'éparpillant dans toutes les directions avec une frénésie qui avait quelque chose de funeste : le regard d'une personne en grand danger.
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Non mais c’est écrit où qu’on ne sourit plus à un enfant de quatre ans? Ou alors vous ne lui souriez pas avant non plus, ça vaudrait mieux, non? Même quand il est dans son landau, nom de Dieu. Toi, la mère, tu te crèves la paillasse avec ton gosse, tu t’occupes de lui jour et nuit, tu te sacrifies, tu lui prodigues tous les soins, et tu ne demandes rien en échange, tu le fais, c’est tout. Puis tu sors, tu l’accompagnes chez le médecin, tu l’accompagnes à la crèche, tu retournes le chercher, tu l’emmènes avec toi au supermarché, et tous les gens que tu rencontres, tous, même ces connards de touristes, quand ils te rencontrent avec lui, ils te sourient. Ils sourient à l’enfant, à cause de l’enfant, mais ils te sourient aussi à toi, ils sourient à ce que vous êtes ensemble. [...] Ces sourires sont de l’énergie qu’on met à ta disposition, et tu t’habitues à en disposer, tu penses qu’en dépit de tout ce qui déconne dans ta vie, quand tu es avec lui, il y a de grands sourires pour toi.[...]

Mais soudain, d’un jour à l’autre, vous arrêtez : ça s’est passé avec Giovanni, quand il avait quatre ans et ça m’a sacrément secouée. J’allais dans les magasins, je me promenais dans la rue, je venais vous voir, et personne ne me souriait plus. Alors quoi, avais-je envie de vous demander, il est trop grand? A quatre ans?
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