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Le siècle de Louis XIV tome 0 sur 3

Jacqueline Hellegouarc'h (Éditeur scientifique)Sylvain Menant (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253086963
1213 pages
Le Livre de Poche (01/11/2005)
3.7/5   32 notes
Résumé :

Le siècle de Louis XV a vécu dans la nostalgie de celui de Louis XIV, et Voltaire n'est pas le seul à se livrer à une réflexion historique sur cette époque glorieuse. Mais son livre est une œuvre de philosophe : son ambition n'est pas de s'attarder au détail des événements, mais de dégager des traits permanents, de donner à comprendre l'esprit de lanation, de définir des lois génér... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
On peut diviser le livre en quatre parties :
1/ dans la grosse première moitié, il est uniquement question des faits militaires, de la Fronde à la guerre de succession d'Espagne.
2/ les moeurs de la cour et le caractère de Louis XIV.
3/ politique intérieure : économie, justice, sciences, arts.
4/ religion.

« le siècle de Louis XIV » a d'abord l'aspect d'une Histoire officielle, Voltaire donne l'impression d'avoir voulu écrire une sorte de panégyrique de Louis XIV, qu'il ne critique jamais directement ou alors tout en insinuation, au détour d'une phrase, en accumulant certains faits, mais il insiste surtout sur ses qualités et d'abord le rayonnement qu'il a donné à la France. C'est un ouvrage aux apparences policées qui recherche davantage la respectabilité que la franchise. Au moins quand il ne s'agit pas de religion.
Il est un peu moins louvoyant sur les principaux ministres que sur le roi. Mazarin était pour lui un voyou, la disgrâce de Fouquet un peu sévère, Louvois un sale type, Chamillart un incompétent. Rien à voir avec Colbert dont il est très admiratif. Colbert c'est le moment de gloire de Louis XIV, le rétablissement de l'économie, le développement de l'industrie et du commerce, le protecteur des arts et des sciences. Aucun reproche à lui faire, sauf peut-être sur sa politique agricole pas assez libérale.
Voltaire c'est quand même le spécimen parfait du bourgeois à la fin de l'ancien régime, il n'a qu'une seule idéologie, celle qu'on pourrait aujourd'hui définir comme un mélange de progrès, de croissance, de développement. Pas du tout opposé à la monarchie, il n'avait rien à redire sur le luxe déployé par Louis XIV, car c'était de l'argent injecté dans l'industrie. Il regrettait par contre ses guerres perpétuelles qui ont durablement grevé les finances et son autorité parfois excessive.
Voltaire, qui méprisait profondément les superstitions, était aussi un passionné de science, des sciences concrètes, expérimentales. Quand le savoir tombait dans les arguties de la métaphysique, il ne l'intéressait plus. Pour lui Descartes « ne fit guère que des romans de philosophie ». Autant dire que les querelles théologiques lui passaient complètement au-dessus de la tête, aussi bien du côté des partis protestants que catholiques, tout ça n'était que des échauffements inutiles. Et quand ces échauffements finissaient en véritables guerres on atteignait le summum de tout ce qu'il détestait.
Les gouffres financiers des guerres entre pays européens lui plaisaient déjà moyennement. de toutes celles de Louis XIV, seule la guerre de succession d'Espagne lui paraissait justifiée. Mais les guerres civiles (c'est ainsi qu'il qualifie la Fronde) lui étaient odieuses. Il y a quelque chose de bouffon et de pathétique dans la manière dont il décrit la Fronde, avec les belligérants qui changent de camp comme de chemise, les parlements qui font n'importe quoi, le peuple pas concerné, moqueur.
Mais la véritable tâche noire du siècle de Louis XIV est la révocation de l'édit de Nantes. Pour Voltaire la tolérance n'est pas une fin en soi, la fin c'est ne pas perdre inutilement de la productivité et ce qui le révolte dans la révocation de l'édit de Nantes c'est qu'elle a abouti à l'émigration de cinq cent mille protestants alors que la France avait besoin de bras et qu'elle a ruiné ainsi des pans entiers de l'industrie (textile et orfèvrerie). La tolérance c'est le moyen de ne pas échauffer les esprits, car il constate plusieurs fois que plus on persécute une religion plus les fidèles s'y attachent et deviennent fanatiques.
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Dans "Le siècle de Louis XIV", Voltaire se fait historiographe du roi, et plus généralement d'un siècle. Il promet en préambule de ne pas entrer dans le détail des guerres et de la politique, mais il détaille les guerres sur environ 400 pages et la politique tout au long de l'ouvrage. Il s'intéresse également à ce qu'il appelle des "anecdotes", s'apparentant souvent à des faits divers d'importance (les poisons, l'homme au masque de fer...), ainsi qu'aux finances, aux sciences, aux religions et enfin aux arts. Avec ce vaste ouvrage, paru en 1751, Louis XIV, décrié y compris après sa mort, retrouve une belle image et Voltaire fait l'objet d'un grand succès en librairie.

J'ai été très déçue par cet essai. Les guerres et campagnes sont très détaillées, la vie des grands comme des "petits" de cette époque est survolée et les chapitres sur les arts sont désarçonnants: le livre se termine sur des listes à la Prévert d'écrivains ainsi que de quelques peintres et musiciens ayant marqué ce siècle, comme dans un dictionnaire. Les chapitres relatifs aux anecdotes sont intéressants, mais les historiens ont découvert ultérieurement beaucoup d'aspects méconnus De Voltaire, ce qui finalement m'a déçue parce que j'ai peu appris. Par exemple, l'Affaire des Poisons ne fait pas du tout référence à la Montespan. Un exemple d'imprécision historique: le mariage de Louis XIV avec Mme de Maintenon a lieu, d'après les connaissances De Voltaire, en 1686 au lieu de 1683. Mais cette approche de l'Histoire "à chaud", ou presque, est enrichissante en tant que telle. Dans l'ensemble, ce livre ne m'a pas paru extrêmement cohérent en termes de plume et j'ai eu l'impression que certains passages avaient été bâclés, comme les chapitres sur les arts alors que ce sont ceux que j'attendais avec le plus d'impatience.
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Une oeuvre à la fois très ancienne, et très contemporaine. Beaucoup de réflexions proposées par Voltaire continues à être valable de nos jours, telle que la reflexion sur le rôle du chef d'un Etat, que représente-t-il, comment doit-il gouverner son pays?
Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, Voltaire ne travaille pas tant à proposer le récit des grands évènements historiques de ce siècle que de proposer une peinture des moeurs des Français à cette époque, ce qu'il parvient à faire non sans un certain talent.
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un livre devenu trsè inégal: la partie sur les guerres ne peut guère intéresser que les spécialistes mais les fresques sur les évolutions culturelles et économiques, la création d'une France centralisée et organisée dont nous sommes les hértiers est fascinante.
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Le duc de Vivonne, leur frère, maréchal de France, était aussi un des hommes de la cour qui avaient le plus de goût et de lecture. C'était lui à qui le roi disait un jour : "Mais à quoi sert de lire ?" Le duc de Vivonne, qui avait de l'embonpoint et de belles couleurs, répondit : "La lecture fait à l'esprit ce que vos perdrix font à mes joues."
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La cour, depuis le retour triomphant de Mazarin, s'occupait de jeu, de ballets, de la comédie, qui, à peine née en France, n'était pas encore un art, et de la tragédie, qui était devenue un art sublime entre les mains de Pierre Corneille.
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Les anecdotes sont un champ resserré où l'on glane après la vaste moisson de l'histoire ; ce sont de petits détails longtemps cachés, et de là vient le nom d' "anecdotes" ; ils intéressent le public quand ils concernent des personnages illustres.
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Quoiqu’on lui ait reproché des petitesses, des duretés dans son zèle contre le jansénisme, trop de hauteur avec les étrangers dans ses succès, de la faiblesse pour plusieurs femmes, de trop grandes sévérités dans des choses personnelles, des guerres légèrement entreprises, l’embrasement du Palatinat, les persécutions contre les réformés : cependant ses grandes qualités et ses actions, mises enfin dans la balance, l’ont emporté sur ses fautes. Le temps, qui mûrit les opinions des hommes, a mis le sceau à sa réputation; et malgré tout ce qu’on a écrit contre lui, on ne prononcera point son nom sans respect, et sans concevoir à ce nom l’idée d’un siècle éternellement mémorable.
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[...] aussi fier que Louis XIV, mais de cette fierté triste et mélancolique qui rebute plus qu'elle n'impose. Si les beaux-arts fleurirent en France par le soin de son roi, ils furent négligés en Angleterre, où l'on ne connut plus qu'une politique dure et inquiète, conforme au génie du prince.
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