Dans "
Le siècle de Louis XIV",
Voltaire se fait historiographe du roi, et plus généralement d'un siècle. Il promet en préambule de ne pas entrer dans le détail des guerres et de la politique, mais il détaille les guerres sur environ 400 pages et la politique tout au long de l'ouvrage. Il s'intéresse également à ce qu'il appelle des "anecdotes", s'apparentant souvent à des faits divers d'importance (les poisons, l'homme au masque de fer...), ainsi qu'aux finances, aux sciences, aux religions et enfin aux arts. Avec ce vaste ouvrage, paru en 1751, Louis XIV, décrié y compris après sa mort, retrouve une belle image et
Voltaire fait l'objet d'un grand succès en librairie.
J'ai été très déçue par cet essai. Les guerres et campagnes sont très détaillées, la vie des grands comme des "petits" de cette époque est survolée et les chapitres sur les arts sont désarçonnants: le livre se termine sur des listes à la
Prévert d'écrivains ainsi que de quelques peintres et musiciens ayant marqué ce siècle, comme dans un dictionnaire. Les chapitres relatifs aux anecdotes sont intéressants, mais les historiens ont découvert ultérieurement beaucoup d'aspects méconnus
De Voltaire, ce qui finalement m'a déçue parce que j'ai peu appris. Par exemple, l'Affaire des Poisons ne fait pas du tout référence à la Montespan. Un exemple d'imprécision historique: le mariage de Louis XIV avec Mme de Maintenon a lieu, d'après les connaissances
De Voltaire, en 1686 au lieu de 1683. Mais cette approche de l'Histoire "à chaud", ou presque, est enrichissante en tant que telle. Dans l'ensemble, ce livre ne m'a pas paru extrêmement cohérent en termes de plume et j'ai eu l'impression que certains passages avaient été bâclés, comme les chapitres sur les arts alors que ce sont ceux que j'attendais avec le plus d'impatience.