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EAN : 9782846267946
476 pages
Au Diable Vauvert (03/04/2014)
3.44/5   57 notes
Résumé :
Crime, c'est l'histoire de Ray Lennox, inspecteur qui s'est réfugié à Miami pour échapper aux conséquences d'une dépression nerveuse causée par le stress et l'abus de cocaïne, et par une affaire difficile d'infanticides sexuels.

Seulement, Trudi, sa fiancée, ne s'intéresse qu'à l'organisation de leur mariage, et bientôt Lennox erre seul, à la dérive, en Floride. À l'occasion d'une prise de coke il rentre en contact avec une victime de prédation sexue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Crime est le septième roman de Irvine Welsh, et la suite de Une Ordure paru en 1998. le roman commence par quelque page qui donne le thème, la pédophilie, puis enchaîne sur un Jour 1, à 32000 pieds au-dessus de l'Atlantique entre l'Ecosse et la Floride.

On passera à partir de là 6 jours avec Ray Lennox, inspecteur à la brigade des Graves Crimes de la police d'Edimbourg qui, parti pour se reposer après un enquête brutale, et accessoirement préparer son mariage avec sa fiancée Trudi, va se trouver mêler de son plein gré à une affaire de réseau pédophile étendu sur plusieurs états. Ces 6 jours vont permettre à Lennox de revoir un vieil ami de la brigade marié à une américaine, rencontrer Robyn et sa fille Tianna, qu'il devra donc sauver d'un réseau pédophile qui la poursuit depuis l'Alabama, et contrecarrer les plans des « têtes de réseau », dont Lance Dearing, flic corrompu de Miami. A partir de cette unité de temps, les 6 jours, on suit les pensées de Lennox à propos de sa famille, de son métier de flic qui en voit des vertes et des pas mûres question dégueulasserie humaine, de son prochain mariage avec Trudi, de son enfance marquée d'un traumatisme dont il n'est toujours pas revenu, de ses diverses addictions, hectolitres d'alcool et quintaux de coke, de son avis général sur les liens qu'il entretient avec son père, sa mère, son frère et sa soeur, oh oh, il a donc un marteau.

Ces jours servent également à faire le parallèle avec une autre affaire de pédophilie qui s'est déroulée en Ecosse, celle-là même qui l'a amenée à des vacances forcées, à savoir l'enlèvement, le viol et le meurtre de Britney Hamil.

Crime c'est un peu guérir le mal par la mal : se remettre d'une affaire de pédophilie par une autre affaire de pédophilie, conjurer le mariage par l'adultère, soigner ses dépendances par le prise anarchique et outrancière de produits, se battre contre la perversion humaine tout en doutant de ne pas être soi-même le plus grand des pervers, en fin de compte.

Il y a un côté plaisant à la lecture du roman dans un premier temps, avec un personnage central bourré de défauts et jusqu'au-boutiste, une espèce de mouton noir râleur et incompris dans sa vie personnelle et professionnelle. le décalage entre le décor de rêve qu'offrent les vacances de Lennox et son état d'esprit resté coincé sur l'affaire Britney Hamil marche à plein pendant quelques chapitres. Cependant la construction alternée entre chapitres américains et flashback sur l'affaire écossaise, où Lennox ne cesse de dresser le portrait démoniaque du meurtrier de Britney, auquel vient s'ajouter sa propre histoire d'enfance, s'essouffle lentement mais sûrement et finit par lasser. On se tourne donc vers les personnages pour palier le manque d'intérêt croissant pour l'histoire, qui s'achemine vers un condensé des pires épisodes de la subtile série Esprits criminels. Là encore, c'est une déception : des personnages initialement esquissés, qui annonçaient une bonne couleur et créaient une certaine attente, ne subsistent plus que de pâles caricatures et faire-valoir, délaissés sur le bas-côté de la route dès lors que Lennox emprunte le highway 49 en compagnie de Tianna. On est presque étonné de les retrouver à la fin tant on s'en fout. On ne se sait où situer Trudi, qui en début de roman dégoûte Lennox par son matérialisme, son travail, son apparence physique, ses centres d'intérêt futiles que sont le shopping et la salle de gym, mais qui devient par la grâce des flashback une sorte de sainte qui l'a sorti de ses mauvais penchants, et qui se métamorphose donc une femme épousable et baisable. On pense également que le antihéros Lennox va faire face à des méchants de grande envergure, notamment le personnage de Lance Dearing, c'est du moins ce que l'on ne cesse de nous répéter, mais là aussi tout tombe à plat tant ces adversaires sont encore plus pieds nickelés que Lennox. La plupart des autres personnages ne sont là que pour faire silhouettes et couleur locale.

On quitte donc la Floride avec une bonne idée de la topographie du réseau routier des Everglades et de Miami, mais avec la sensation désagréable d'avoir lu un pur produit éditorial, avec ce qu'il faut de scènes improbables de castagne aussitôt lues, aussitôt pansées, de héros policier en marge mais pas trop, qui n'a de valeur qu'en regard du manque d'épaisseur des autres personnages , saupoudré du triptyque indissociable du roman vendeur post-beatnik : sexe, drogue et rock'n'roll. Sauf que le rock'n'roll s'est transformé en Christophe Maé.

Reste quelques petits passages réjouissants comme la mort du chien Braveheart, c'est toujours ça de pris. Comme dirait Lennox, Aye !, mais en bon vieux françois.
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Trash et rock'n'roll, auteur du roman culte Trainspotting, c'est avec une longue liste de qualificatifs parfois outranciers décrivant les romans d'Irvine Welsh que j'ai lu son dernier opus traduit en français, intitulé Crime, abordant ainsi pour la première fois l'oeuvre de ce fameux auteur écossaisà la réputation sulfureuse. J'avais tout de même eu un aperçu de l'univers de Welsh au travers du regard du réalisateur Danny Boyle qui avait adapté son roman Trainspotting donnant encore d'avantage de visibilité à un auteur qui n'en demandait peut-être pas tant. Car c'est peut-être bien là que se situe le problème de Welsh qui semble être constamment ramené à son premier succès.

Une alternance omniprésente entre le présent et le passé s'installe à mesure que l'on suit l'inspecteur Lennox durant son périple à travers l'état de Floride en compagnie de la jeune Tianna. On découvre ainsi l'enquête douloureuse que Ray Lennox a mené à Edimbourg pour traquer un sadique tueur d'enfants, mais également la tragique raison qui pousse ce policier brisé à traquer les pervers et à tenter protéger cette fillette qui le désarçonne par sa confondante naïveté et cette perte d'innocence irrémédiable. Même s'il est lumineux, le personnage de la jeune Tianna n'en demeure pas moins quelque peu caricaturale, manquant de profondeur et souffrant de trop nombreux clichés entre la jeune écervelée et la fille mature tandis que l'inspecteur déchu en quête de rédemption est un classique du genre qu'Irvine Welsh s'approprie sans y apporter quoique ce soit de bien nouveau. On appréciera tout de même le passage où le personnage principal s'enlise dans une bacchanale nocturne déjantée qui l'amènera à rencontrer cette fillette vulnérable. Si Welsh évoque dans ses interviews l'envie de faire un « anti-Lolita », ses personnages manquent d'une certaine envergure et semblent parfois coincés dans une espèce de conformisme que l'auteur ne parvient pas à contourner, même si parfois quelques scènes burlesques, bien trop rares, font une espèce de clin d'oeil à l'oeuvre de Nabokov.

Bien évidemment que les fans de la première heure d'Irvine Welsh pourront être déçu par le côté classique d'un récit qui aborde le thème délicat de la pédophilie. Mais c'est justement en délaissant tout cet aspect trash et rock'n'roll de ces précédents romans que l'auteur façonne avec une belle intelligence toute une série de pédophiles qui détonnent au milieu de ces sempiternelles clichés de prédateurs sexuels machiavéliques et démoniaques qui occupent bien trop souvent les pages de romans traitant le sujet de l'abus sexuel sur enfants. Car s'ils sont abjectes et quelque peu organisés, les prédateurs de Crime restent avant tout des pauvres types, voire même des paumés, conférant encore d'avantage de réalisme et donc d'inhumanité à leurs actes odieux. Ce sont donc principalement les personnages secondaires de Crime qui apportent une certaine originalité à un récit qui manque parfois un peu de souffle.
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L'inspecteur Ray Lennox de la police d'Edimbourg se définit comme un traqueur de monstres, les pédophiles dont il ne souhaite qu'une chose, celle de les voir tous condamnés et enfermés. Malheureusement pour lui, il a commis une négligence lors de sa dernière enquête et la petite victime est décédée. Hanté par cette mort dont il se sent responsable, il sombre dans la dépression, et sa fiancée décide de l'emmener en voyage à Miami pour se changer les idées. Un soir de dispute, il découche, écume les bars et se fait accoster par deux junkies dont l'une d'entre elles et la mère d'une fillette de 10 ans. Lennox la sauve in extrémis d'une agression sexuelle et décide alors d cela protéger coûte que coûte, même si le fait de disparaître avec une enfant fait de lui un suspect idéal…
Crime est un roman noir, un polar poisseux, un road-movie entre un flic à la dérive et une fillette malmenée. Si le thème de la pédophilie est obligatoirement très casse-gueule, l'auteur l'aborde ici sans complaisance mais sans voyeurisme non plus. On sait ce qu'il se passe mais il n'y a pas de description glauque. Au delà de l'enquête, c'est le chemin de rédemption de Lennox qui est interessant parce qu'autant puissant que bouleversant. L'histoire est entrecoupée de chapitres en flashback qui ramènent à l'enquête à Edimbourg, les certitudes de Lennox flic solitaire. Son engagement, cette traque, cette mise en danger dans une région inconnue de lui, trouveront une explication au final avec tout un pan de son passé. En définitive, un roman réussi qui m'a rappelé certains romans de James W. Hall.
Pour ceux dont le nom de Welsh ne serait pas inconnu, je signalerai qu'il est l'auteur entre autre de Trainspotting.
Je remercie infiniment les éditions Au Diable Vauvert pour leur confiance
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Le récit juxtapose l'intrigue présente (la chasse au pédophile par Ray Lennox, qui tente également de protéger la petite Tianna) et l'intrigue passée (celle des conséquences de la découverte du cadavre de Britney Hamil), cette dernière ayant la particularité d'être rédigée à la seconde personne du singulier. Ce choix narratif rend l'histoire particulièrement poussive : c'est long à démarrer, long à se mettre en place, mais la fin est d'une rapidité confondante. Si l'histoire sert un propos intéressant, il est dommage qu'elle soit si nonchalante, et le récit tellement haché. Embarquement pour la Floride raté en ce qui me concerne.
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"Crime" d'Irvine welsh .
Réédition d'un livre qu'il avait écrit en 2014 suite à son adaptation en série.
Fan de la première heure du monsieur, j'étais passé à côté de celui là à l'époque. Et ben il n'est jamais trop tard pour rec
Irvine nous balade entre Edinburgh et Miami et pour ceux qui le connaissent, le voyage s'annonce mouvementé.Sujet délicat puisqu'il s'agit d'une Chasse aux pedos mené par un flic torturé addict à l'alcool et aux substances illicites.
Le monsieur welsh n'y va pas avec le dos de la cuillère mais plutôt avec la pelle et dans la gueule de surcroît ! The Sccotish touch, cash, trash mais moins qu'à l'accoutumée, drôle ,rythmé, ,tendre aussi parfois. On s'attache vraiment à ce flic bordeline et la série TV à l'air vraiment prometteuses après visionnage des 2 premières épisodes.
Bref lisez Irvine Welsh
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critiques presse (1)
Culturebox
02 mai 2014
Bien écrit, rythmé, cru et violent, le récit d'Irvine Welsh ne prend pas de gants, comme d'habitude. Ames sensibles s'abstenir, ce "Crime" décoiffe !
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sans le feu sacré de cette croisade antipédos pour le guider, Lennox se serait révélé trop sensible pour supporter la sauvagerie à laquelle il était confronté dans l'unité des crimes graves. Ce n'était que par l'alcool et la coke qu'il parvenait à parler le même langage, à comprendre ses règles imbéciles au niveau émotionnel requis, même si les substances qui insufflaient en lui cet enthousiasme pour la culture de la violence réduisaient d'autant son efficacité lorsqu'il s'agissait de sa pratique. Les arts martiaux, le kick-boxing, cela n'aidait que lorsqu'il était en état de s'entraîner trois fois par semaine. Les poings gantés qui s'enfonçaient dans son visage devenaient alors de simples nuisances qu'il s'agissait d'anticiper, de bloquer, d'éviter, de contrer.
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Ray Lennox n'a jamais été policier : c'est un chasseur de monstres. Et à présent qu'il a flairé leur piste, il est prêt à aller jusqu'au bout.
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Lennox redémarre. Robyn peut attendre encore un peu.
Avant toute chose, il va les démasquer. Des picotements parcourent ses mains posées sur le volant, tandis qu'il se rappelle pourquoi il déteste les brutes de cour d'école, et pourquoi il fait ce qu'il fait.
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il se dit que le rêve américain ,par définition, n'appartient pas aux Américains; mais à tous ceux qui aspirent à devenir citoyens de ce pays, et que le jour où les Etats-Unis scelleront leurs frontières, ce qui paraît inévitable, ce rêve mourra.
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Vidéo de Irvine Welsh
Cette année, dans le cadre de la programmation cinéma de Quais du Polar, James Grady présentait "Les Trois jours du Condor" de Sydney Pollack au Com?dia, Irvine Welsh "Trainspotting", Jérôme Leroy "Vanishing Point", Richard Price "Assurance sur la mort" et Philippe Jaenada "Laura" à l'Institut Lumière, Bertrand Tavernier "Dans la brume électrique" au CNP Terreaux, David Lagercrantz "Millénium" au Pathé Bellecour, et bien d'autres ! Retrouvez toute la programmation ici : http://www.quaisdupolar.com/wp-content/uploads/2013/06/QDP16_PROGRAMME-BD.pdf Vidéo réalisée par les étudiants de Factory.
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