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EAN : 9782757857656
552 pages
Points (11/02/2016)
3.6/5   35 notes
Résumé :
Le Clan du Sorgho rouge nous plonge dans l'Empire rural des années 30, où communistes et nationalistes du Kuomintang se vouent une lutte sans merci tout en combattant en ordre dispersé l'envahisseur japonais. A Gaomi, au pays de Mo Yan, le narrateur nous conte l'histoire de son grand-père, chef des brigands du lieu, de sa grand-mère, propriétaire d'une grande distillerie d'alcool de sorgho, tous deux héros de la résistance - tant aux envahisseurs qu'aux recruteurs -... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le clan du sorgho rouge va être un livre qui compte pour moi, un livre comme on en rencontre un de temps en temps et dont on ne sort pas indemne.
Ce roman, qui est le premier long texte de Mo Yan, est d'une beauté à couper le souffle.
Il s'agît de l'histoire des grand parents et parents de Mo Yan, de 1922 à 1941 . Mo Yan disait dans un autre roman que le peuple chinois est celui qui le plus souffert au XXème siècle. Sur la période du roman, c'est l'anarchie la plus complète en Chine. La république ne s'impose pas, les seigneurs font régner la terreur sur des cantons qu'ils veulent avilir, les armées du Guomindang et des communistes se livrent un duel à la vie à la mort, les Japonais vont annexer cette région de Chine à partir de 1937 et des armées de collaborateurs chinois vont les aider. Survivre dans ce contexte tient du miracle et force est de constater que tout le monde n'y arrive pas.
Mais Mo Yan est un grand, très grand écrivain, et son style apaise étonnamment les cruautés qu'il nous décrit. L'amour qu'il porte à son village et à ses paysages donne à ce récit une connotation poétique indéniable. C'est toute la force de cet auteur qui arrive rendre beau un crapaud au fond d'un puits.
Ce livre a une petite histoire .
Aujourd'hui, Mo Yan est l'ambassadeur, comme Gong Li, du Soft Power Chinois, cette volonté de l'empire du milieu de montrer patte blanche, que sa force n'est pas que dans la copie des brevets ou dans une croissance économique. Mo Yan , qui est membre du parti communiste , est une icone de la Chine , icone malheureusement non reconnu à sa juste valeur en occident . A Gaomi , son canton ,son prix Nobel a poussé les responsables locaux à vouloir créer un part d'attraction dont les thèmes seraient les titres des romans de Mo Yan !
Mais au milieu des années 80, à la sortie de ce livre qui ne fait pas l'apologie du régime, ce sont les paysans, ceux qui sont vénérés ici, qui ont permis au livre d'être publié, alors que Mo Yan (qui signifie « celui qui ne parle pas ») avait une notoriété très restreinte.
Mo Yan leur a rendu hommage, ici et ailleurs. Il a magnifié son village, les hommes et femmes qui le constituent, les paysages. Il a montré leur courage, la dureté de leur existence, leur solidarité. Il les a passés à la postérité à travers ce chef d'oeuvre, par ailleurs adapté au cinéma (premier film de Gong Li).
Si jamais une personne était intéressé par cet auteur, on va bien finir par en trouver une , peut être vaut il mieux essayer un récit plus court , comme le maitre a de plus en plus d'humour, Chiens blanc et balançoires, le chantier….

Ps : Attention : Le clan du sorgho, aussi édité, correspond à la première partie de ce livre . Le clan du sorgho rouge est le texte intégral.
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En Chine, pendant l'occupation du pays par le Japon, l'histoire de la famille de l'auteur.

Ne lisez pas la quatrième de couverture, elle est complètement à côté de la plaque et induit complètement en erreur sur le contenu de l'histoire.

La première chose à savoir avant de se lancer dans cette lecture, c'est qu'elle demande énormément d'investissement en temps et en concentration. Soyons claire: c'est passionnant et palpitant. Mais la narration est hachée, assez décousue. On passe d'une époque à une autre, puis à une autre sans crier gare et sans souci de chronologie. D'autre part, l'auteur désigne le plus souvent ses personnages sous les noms de « ma grand-mère », « mon grand-père », « mon père », ce qui accentue la confusion qu'on peut parfois ressentir.

D'autre part, le récit est souvent très cru s'agissant de la violence qui en est la toile de fond. Nous sommes confrontés à des descriptions particulièrement précises de sévices innommables, de scènes de combat, de chasse, de viols, à des corps en décomposition, des rivières de sang, etc. Si vous êtes sensibles à ce genre de choses, ce livre n'est pas fait pour vous! Mais ce n'est pas gratuit: ces portions du récit sont un témoignage fidèle de la guerre et ses horreurs. Selon moi ils sont donc nécessaires, non pas à la compréhension du récit, car l'auteur aurait pu édulcorer son texte pour nous donner une vision romantique des évènements qu'il raconte (telle que la présente le résumé de l'éditeur, pour tout dire), mais pour nous obliger à avoir une idée juste de la réalité de la guerre, telle qu'elle sévit encore à de nombreux endroits du monde.

En parallèle à ces scènes très crues et très choquantes, Mo Yan sait également faire preuve de délicatesse et de poésie lorsqu'il nous décrit les paysages, qu'il s'agisse de la campagne chinoise ou de la végétation, des animaux. On a l'impression d'y être, d'être griffé-e par le sorgho dans les champs, d'être caressé-e par les pétales portés par le vent du printemps ou de frissonner dans la neige. La nature tient une grande place dans le roman et pas seulement pour préciser le contexte dans lequel se déroule l'histoire. le contraste n'en est que plus frappant lorsqu'il nous confronte à la destruction et à la mort.

Cette histoire est également un récit d'aventures, les personnages semblent avoir vécu plusieurs vies tant leur quotidien a été riche en évènements et en changements.

Du même auteur, j'avais lu La Joie, qui m'avait beaucoup décontenancée au premier abord, mais qui s'était finalement révélé une très bonne lecture. le style de Mo Yan, auteur autodidacte qui s'est instruit seul, est très particulier. C'est très vivant, souvent poétique là où on ne l'attendait pas. Il s'attarde sur les sensations, les ambiances, les sentiments des personnages. S'agissant d'une traduction d'un texte chinois, j'imagine qu'un lecteur français ne peut totalement appréhender ce que cherche à exprimer le récit original, mais tel quel c'est déjà une très bonne découverte. J'espère avoir l'occasion de lire d'autres livres de Mo Yan dans un avenir proche.

Une lecture assez difficile d'accès à première vue, mais passionnante et très prenante. A déconseiller malgré tout aux personnes sensibles.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Gaomi ville district de la province de Shandong N-E de la Chine; En 1939, les japonais ont envahis cette partie de la Chine , leur règle est celle des 3 tout tout tuer, tout piller tout détruire; Dans cette province bientôt 3 clans vont résister aux "chiens" les petits paysans vite relayés par les brigands, les troupes du Guomintang et celles du parti communiste en pleine ascension .En hommage à son Grand-père, à sa Grand-mère, à son père Mo Yan retrace dans ce roman les différents évènements sanglants qui ont laissé des milliers de morts dans les champs de sorgho rouge .
Un roman foisonnant mais un peu pénible à lire ! une suite discontinue de sauts du coq à l'âne comme si le narrateur égrainait des souvenirs et laissait aller son écriture à leurs rythmes . de très beaux passages descriptifs en alternance avec des scènes d'une rare violence est-ce là de la littérature digne d'un prix Nobel ?
je ne souhaite en aucun cas prendre position sur un choix sans aucun doute très politique du jury de Stockholm mais ce sera ma seule et unique lecture de Mo Yan ,je n'ai pas du tout envie de récidiver !
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Mo Yan nous livre sous prétexte du souvenir de ses parents et grands-parents, un récit de ce que fut la vie dans les provinces reculées de la Chine des années 1920 à 1940.
Cette Chine qui vivait encore comme elle avait vécu au cours du millénaire précédent, mais qui fut dès les années 30 plongée dans l'horreur de ces bandes qui sans foi ni loi ont pillé et massacré de pauvres paysans qui devaient faire face non seulement à l'envahisseur qu'était l'armée impériale japonaise mais aussi aux bandes armées chinoises communistes et nationalistes qui s'entretuaient pour obtenir la suprématie politique.
Mo Yan nous raconte l'histoire de ce « petit peuple » qui a tant subi et tant souffert.
Un livre qui ne nous cache rien des horreurs vécues par ces hommes, femmes et enfants qui ont vécu le pire.
Livre dont la lecture est parfois difficile tant la cruauté y est présente, mais qui nous montre que comme le sorgho repousse année après année, toujours la vie reprend ses droits
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Premier livre lu de cet auteur, je découvre Mo Yan avec le clan du sorgho rouge, un petit pavé conseillé par ma librairie Acte Sud à Arles, pour commencer avec ce Prix Nobel de Littérature 2012. C'est pas rien.

Pour être franc, les 100 premières pages sont passés dans un flou certain. C'était le temps nécessaire pour comprendre la mécanique de ce roman et pour me familiariser avec les personnages principaux.

Le style est plutôt fluide mais les changements temporels des chapitres donnent un rythme particulier qui nécessite un peu plus de concentration que d'habitude. Ce n'est pas dénué d'intérêt, bien au contraire, mais il m'a fallu un certain temps pour l'apprécier. Il m'a fallu une centaine de pages pour que la manière qu'à le narrateur de faire appel à ses personnages me soit plus claire et comprendre à quel moment de leur vie ils étaient.

Le clan du sorgho rouge, c'est un histoire familiale, une fresque immense qui pourtant ne se déroule que sur peu de temps. Une fresque historique de la résistance chinoise résistant à l'envahisseur japonais qui se juxtapose au drame familial!

Le narrateur dépeint avec omniscience les actions des personnages principaux, père et grand-père du narrateur, ce qui donne à ce récit une teinte d'histoire vécue. Lyrique et passionné, le clan du sorgho rouge est un roman rural dont la puissance vient de la brutalité des faits confronté à la poésie de l'auteur, Mo Yan.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-clan..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Comment le sorgho du nord-est de Gaomi devenait-il cet alcool au parfum capiteux, à l’arrière-goût suave et mielleux, qui enivrait sans faire mal à la tête ? Ma mère me l’a expliqué. Mais ainsi qu’elle ne cessait de le dire, c’était notre secret…
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Il m’arrive de me dire que le déclin de l’espèce humaine est dû à l’amélioration de notre niveau de vie et à un surplus de confort. D’un autre côté, richesse et bien-être ont toujours été le but de l’humanité, sa motivation ultime. D’où cette épouvantable contradiction : elle mettrait toute son énergie à éradiquer certaines de ses plus belles qualités.
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Videos de Mo Yan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mo Yan
Présentation de l'album "La Bourrasque" de MO Yan, prix Nobel de littérature, illustré par ZHU Chengliang. Publié aux éditions HongFei, septembre 2022. Après une belle journée au champ, un enfant et son grand-père résistent ensemble à l'adversité.
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