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EAN : 9782351782613
560 pages
Gallmeister (03/06/2021)
3.75/5   54 notes
Résumé :
Tout réussit à Darren Taskin, malfrat prudent et calculateur qui sait éviter les écueils du métier. Même s’il n’hésite pas à recourir à des méthodes douteuses, le beau Task se voit plutôt comme un entrepreneur qui gère méticuleusement son business. Ses activités de jeu et de prostitution sont habilement dissimulées dans des immeubles résidentiels, loin du regard de la police. Rien ni personne ne semble pouvoir l’empêcher d’atteindre son but : mettre de côté un énorm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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L'esthète des règlements de compte.

S.Craig.Zahler, un blaze sur mesure pour figurer sur des génériques de séries B, est une sommité dans la représentation de la violence et un portraitiste de l'instinct de survie. Chez cet auteur, l'homme descend plus du Tricératops que du singe.
Nourri par le cinéma de Sam Peckinpah et de Tarantino, ce romancier qui est aussi réalisateur, scénariste, compositeur et batteur, collectionne les dialogues décalés et des scènes très chorégraphiées. le bonhomme n'est pas avare d'hémoglobine mais il la consomme avec une paille.
Darren Taskin, son truand de héros, est un souteneur protégé par une organisation plus ou moins mafieuse. Plus que moins. Très organisé, beau parleur, prêt à élaborer les plans les plus alambiqués pour recruter de nouvelles filles, il a laissé la morale au vestiaire et la probité aux toilettes. Pour lui, il y a deux catégories de personne : les gens à priori honnêtes sont « Nord » et ceux qui sont en marge de la société sont « Sud ». Ses faveurs voisinent l'Antarctique.
Prudent à l'extrême, le proxénète ne manque pas de style et il évite de se salir les mains. C'est ce talent d'architecte de la magouille qui le rapproche du Dédale du titre et de celui de la mythologie Grecque. On l'oublie souvent mais Dédale a conçu le labyrinthe qui enferme le Minotaure.
Ses affaires vont se compliquer quand il recrute Erin pour jouer les hôtesses dans un de ses clubs, car la créature irrésistible va lui chauffer les sens. Erin sonne comme Ariane mais elle va rompre le fil et Taskin (Thésée) va devoir improviser. le mélange Boulot dodo, associé à des gugusses un peu soupe au lait et la rancune tenace d'un chasseur de dettes amateur de catch, vont dérégler la mécanique. Extorsion de fonds et distorsion d'os au programme.
Le héros de Zahler partage plus que des gènes avec le Parker de Westlake (quand il écrivait sous le pseudonyme de Richard Stark) et avec certains personnages d'Elmore Leonard. de belles références et Taskin ne fait pas pâle figure dans cette distribution de crapules. Même avec des gènes, il peut donc y avoir du plaisir.
J'ai beaucoup apprécié le rythme du roman, ses personnages qui traversent toujours hors des clous, qui vivent la nuit pour échapper au conformisme du jour.
Seul le dénouement m'a un peu refroidi… certes moins que certains protagonistes, mais si dézinguer une partie non négligeable du casting permet de faire des économies sur la masse salariale, le massacre va heurter les âmes sensibles. Adeptes de la pensée positive, gourous du développement personnel qui aiment enlacer des arbres et déguster du tofu, les livres de S.Craig.Zahler sont à éviter si vous ne voulez pas parasiter vos prochaines séances de méditation par des idées noires.
Cet auteur a la plume insolente. Il est allergique à la bien-pensance et aux gardiens de la morale. Cette irrévérence s'était déjà bien exprimée dans ses oeuvres précédentes.
Sur une trame finalement assez classique, l'auteur arrive à surprendre son lecteur par son inventivité, par des scènes qui squattent la mémoire pour un bon moment et un humour qui flirte avec un cynisme assumé. Une bonne cure de lecture qui n'est pas garantie sans oxydants.
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Excellent ce faux dédale qui conduit en ligne droite la plupart des protagonistes vers une fin mortelle alors que plusieurs se croyaient invulnérables, protégés soit par le consortium qui tient et tire leurs ficelles de pantins, soit par leur propre savoir-faire qui se télescope à des séries d'événements qu'eux-mêmes mettent en place sans le vouloir tout en assumant les risques pris.

Ce sont tous de sacrés héros, certains du mal, d'autres d'un bien douteux qu'ils voudraient quelquefois pratiquer mais qui se trouve toujours contrarié par leurs contraintes personnelles ou collectives.

Le héros malheureux, c'est Task, qui jongle sur le fil en laissant échapper quelques balles qui tomberont dans l'escarcelle d'autres méchants lesquels les lui renverront sous forme oblongue au creux des reins ou de l'omoplate.
Il est très attachant Task, même si c'est un voyou haut de gamme, c'est un penseur, un analyste de situations, un homme qui sait que certaines de ses erreurs lui coûteront le prix le plus fort.

Autre héroïne, pulpeuse, intelligente, aux longues jambes blanches, Erin, prise malgré elle dans cette tourmente mortelle. Elle ne peut sortir du dédale, prise au piège de l'endettement, disposant de son seul corps pour tenter d'en sortir.

Le troisième est Chester, très grand méchant, capable d'infliger les pires supplices, très grande gueule mais finalement petit cerveau. le lecteur ne peut l'aimer, néanmoins il est au coeur des moments les plus chauds et gore de ce roman.

Les autres sont moins sous les feux de la rampe, comme Nowski, ami fidèle et dévoué de Task, le patron du consortium Strembicky, tout puissant, qui règle tous les problèmes, invulnérable en apparence.

Le roman est long mais les chapitres assez brefs, la structure de l'histoire se met en place sans longueurs inutiles, les dialogues sont savoureux, souvent hard et ajoutent à l'ambiance une tonalité appropriée. La pluie est omniprésente et son fracas ou son martèlement viennent perturber les faits et gestes des personnages.

Le rythme imprimé dans les différentes séquences installe un suspense qui n'est pas coupé par les fins de chapitres comme très souvent dans les polars américains. Les titres des chapitres ne manquent d'ailleurs pas d'humour et le vocabulaire de même, par exemple la destination suprême, à savoir l'Alaska, vers lequel mieux vaut que le voyage soit bref.

Cinq étoiles, c'est peut-être trop bien payé, mais je trouve que l'originalité de ce texte peut les mériter. A ne pas placer tout de même sur le plan des grands chefs d'oeuvres pour lesquels il faudrait de dix à vingt étoiles.
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Sur sa carte de visite, en dessous de ses prénom et nom, l'on peut y lire « Entrepreneur ». À la tête d'une entreprise florissante, Darren Tasking gère son business d'une main de maître. Son commerce : le jeu et la prostitution. Ce sont dans des appartements résidentiels, aménagés pour cela, que les clients, pour la plupart de riches hommes, se pressent autour des tables et profitent des charmes de la gent féminine. En recruteur peu scrupuleux, Task aime s'entourer de jolies femmes. Et pour cela, il n'hésite pas à utiliser des moyens douteux. Aussi, la belle, ferrée, n'hésitera pas à !!!! ses talents de souteneur. Bien entouré et protégé, notamment par son meilleur ami, Christopher Bronowski, alias Nowski, un culturiste, sa dernière belle-de-nuit recrutée, Erin Green, risque pourtant bien de lui apporter quelques soucis...

Impitoyable proxén... heu, entrepreneur, Darren Tasking est un homme élégant, plutôt charmant de prime abord. Mais aussi prudent, son restaurant chinois lui servant à blanchir l'argent de ses salles de jeu clandestines et de rencontres coquines. Et convaincant puisque la jeune Erin Green, jusque là danseuse dans un club, va, à cause des moyens peu orthodoxes de Darren, finir par travailler pour lui. Si S. Craig Zahler prend le temps, tout au long du premier tiers du roman, de présenter les protagonistes, les faire évoluer prudemment, les deux autres tiers font, quant à eux, montre d'une violence grandissante, d'un climat de tension et de suspicion, de règlements de compte à tout va, de cruauté parfois malsaine. La galerie de personnages, nommés le plus souvent par leurs fonctions, tel que le souteneur, le gérant, le culturiste, le bouseux ou encore la belle-de-nuit, comme engluée dans ce dédale, tentera, en vain, de se débattre et d'échapper à son sort. Si ce roman se montre moins violent et sanguinaire que les précédents, il n'en demeure pas moins d'une extrême noirceur. L'écriture, implacable et cinématographique, et les personnages profonds servent à merveille ce scénario habile et jouissif.
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Un rencard tant attendu : tu espères, tu te prépares, tu imagines déjà les shoots d'adrénaline et de bonheur à venir, tu as l'oeil qui scintille et les doigts qui frétillent, prêts à transmettre un max d'enthousiasme dans une chronique de feu. C'est l'effet S. Craig Zahler.

Et puis, ça ne se passe d'abord pas comme prévu : fini l'ambiance western des Chacals ou des Spectres, les chevauchées sanglantes, le combat contre le Mal, les déversements d'hémoglobine à faire passer Tarantino pour un enfant de choeur. Déstabilisation temporaire, perte de repères, début du doute.

Pauvre @jiemde, lecteur de peu de foi. Car sitôt la surprise passée, la sauce Zahler prend rapidement, comme d'hab' et les 550 pages de Dédale Mortel – traduit par Janique Jouin-de-Laurens – s'avalent d'une traite, avec une efficacité redoutable.

À Great Crown en Floride, Darren Tasking maquereau-raketteur-entrepreneur a peu à peu construit sa place au soleil, régnant sur plusieurs bordels, bars et tripots dont il relève les compteurs chaque fin de nuit en faisant la tournée. Un équilibre solide qui tient par la violence, le chantage et les intimidations, rarement effectuées lui-même mais sous-traitées à un réseau de seconds couteaux sans états d'âmes. Encore quelques années, et Darren pourra se retirer tranquille dans les Caraïbes.

Mais un grain de poussière imprévu va venir enrayer la mécanique à fric, lorsque la belle Erin Green rejoint l'écurie des putes de Darren. Petite cause, grands effets, tout va alors partir en sucette : Darren découvre qu'il a un coeur et baisse la garde ! Les ambitions peuvent s'exprimer, les alliances et protections s'inverser et la violence se déchaîner. Et me voilà rassuré : on est bien chez Zahler !

Dédale mortel est donc un bon cru à l'intrigue solide mais surprend. Zahler y semble apaisé et lève – un peu - le pied sur le déjanté, pour travailler davantage ses personnages, leurs faiblesses et leurs doutes, donnant l'impression d'un livre entre deux où il tenterait d'investiguer un ton nouveau. À suivre donc pour confirmation dans le prochain.
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Envie de rouler en gamos aux côtés d'un garde du corps ultra-fit ?

Désir intense de gagner votre vie en monnayant les orifices de jeunes femmes perdues ?

Appétence pour les chaussures italiennes hors de prix et la manucure soignée ?

Besoin de pouvoir et cupidité aiguë ?

Tout ce qu'il vous faut c'est une envie de réussir et une absence de limites dans le pays de l'Oncle Sam!

Le parfait manuel du petit « entrepreneur » s'appelle Dédale mortel et édité chez l'incontournable maison Gallmeister. Suivez le détestable mais futé Task dans son parcours dopé

Après avoir été absolument conquis par l'infâme Les spectres de la terre brisée j'ai continuer à écumer l'Amérique du far West à dos de canassons, et aux cotés des ces vieilles canailles d'Une assemblée de chacals, Dédale mortel à attendu son heure pour s'imposer. Il aura fallu quelques freinages brutaux, des 4 fers, pour me pousser à protéger mes burettes d'un pommeau castrateur et ma vieille carne de pistoleros endiablés, ça a du sens, non ?

A choisir entre en siroter un Brandy XO sur un canapé PochtronéSofà velours ou m'envoyer cul-sec un distillat de crachoirs sur un fauteuil clubman totalement défoncé au cuir craquelé, je jette mon dévolu sur les salons luxueux pour me vautrer dans le stupre. Et puis tant que c'est en compagnie de ce vieux roublard de S. Craig Zhaler… on sait que ça va glisser.

Sacré bonhomme quand même, je trouve ça un peu rassurant qu'autant de créativité perverse et d'idées de machinations sadiques soient à l'oeuvre pour nous coucher des oeuvres si endiablées et goûtues sur le papier. J'aurais légèrement frémi si j'avais conscience qu'un tel esprit eu put louper le brevet des collèges, avait levé le doigt le plus long à la mégère du C.I.O du collège et choisi la voie qu'il donne à ses personnages. Fort heureusement, cet auteur qui m'est cher gagne ses vies honnêtement en exerçant tout un tas de métiers qui me fatiguent rien que d'y penser. Et puis il y a 5 600 km d'Océan Atlantique qui nous sépare, avec une eau je l'espère infestée de requins affamés de viande d'auteur, donc aujourd'hui je surveille avec attention deux choses chez S. Craig Zahler : Ses parutions en librairie et son envie de se mettre à la natation longue distance.
Pour l'instant il ne m'a jamais déçu, surtout qu'il ne change rien.

Zahler c'est un sens du rythme certain même si ce livre ci plus long que les autres, laisse un peu plus de temps au vieux diable d'installer des personnages moins radicaux que dans ses précédentes oeuvres, mais semble utiliser plus de place pour les travailler plus finement et encore terminer avec un final qui désarçonne.

La traduction ne manque pas de classe, quelques redondances de termes peuvent un peu agacer mais très vite le choix de la voix passive assorti à quelques métonymies subtilement dosées donne un cachet addictif à un bouquin déjà bien ensorcelant.

Qu'une seule envie me reste, me jeter sur son prochain écrit, vite la prochaine dose de sang de sexe de magouille et de scénario crépitant à souhait!
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Les phares d'un bus étincelèrent dans les yeux de la belle-de-nuit et transformèrent son mince T-shirt vert en une sorte de soutien-gorge en bas-relief. Au milieu de ces lignes se trouvaient les cercles dressés de ses aréoles.
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Chaque fois que quelqu'un dit "je m'en fous", en fait, il veut dire, "je ne m'en fous pas, mais je vais faire de mon mieux pour prétendre le contraire".
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Le gros bras rasé tourna à droite et la voiture s'engagea dans une petite rue où un clochard voûté vernissait un mur en brique du contenu de sa vessie.
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Chaque fois que quelqu'un dit "je m'en fous", en fait, il veut dire, "je ne m'en fous pas, mais je vais faire de mon mieux pour prétendre le contraire". Personne n'utilise le mot "s'en foutre" s'il est indifférent.
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Il n'y a pas grand-chose qui rende aussi faible que l'amour, mais putain, la culpabilité en fait partie.
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