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EAN : 9782070139217
832 pages
Gallimard (02/10/2014)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Les 318 lettres adressées par Emile Zola (1840-1902) à son épouse Alexandrine Zola (1839-1925) constituent le dernier et le plus grand ensemble de manuscrits encore inédit de Zola. Leur divulgation intégrale représente un événement éditorial d'une grande importance. Alexandrine Zola est une figure dont le rôle et l'importance dans la carrière de Zola ne sont plus à démontrer. Conservées par l'arrière-petite-fille de l'écrivain, Brigitte Emile-Zola, ces lettres ne de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cette volumineuse correspondance nous fait entrer dans l'intimité du couple, réuni dans une complicité, une confiance et une tendresse réciproque. Au-delà de son rôle d'intendante au sein des deux domiciles (Paris et Médan), Alexandrine ne cessera jamais de veiller au bon déroulement de la carrière littéraire de son mari ; elle le secondera en permanence, y compris lors de ses voyages annuels en Italie, assumant les fonctions de secrétaire et d'associé, afin de soulager son époux des formalités assommantes qu'il exécrait.
Bien au-delà de cet échange de courrier, on découvre un véritable journal intime du romancier qui rendait compte quotidiennement à son épouse de tous les évènements de sa vie, des plus anodins aux plus graves, avec une rigoureuse précision.
De 1876 jusqu'en 1901, chaque période de sa vie laisse deviner l'état d'esprit d'Emile Zola : passionné et combatif lorsqu'éclate l'affaire Dreyfus, puis inquiet et découragé lors de son exil en Angleterre et enfin soulagé mais fatigué à son retour à Paris.
Ses relations avec sa femme évolueront également au cours de cette longue période. Ainsi, si le malaise et les dissensions que la présence de Jeanne Rozerot provoque au sein du couple sont perceptibles, notamment au début de leur correspondance, la délicatesse de l'écrivain et sa prévenance envers Alexandrine permettront d'estomper cette gêne jusqu'à la faire totalement disparaître.

C'est finalement sous les traits d'un homme simple et vrai que nous apparaît ce talentueux romancier au grand coeur dans son incessante quête de justice, de vérité et de paix.
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318 Lettres écrites durant les absences d'Alexandrine. Celle-ci effectue un voyage en Italie chaque automne. Il y a aussi l'exil d'un peu plus d'un an en Angleterre à cause de sa condamnation suite à son implication dans l'Affaire Dreyfus.
On est surpris par la connaissance aigüe des horaires des trains et les aléas de la poste. Une poste qui fonctionne même le dimanche! Calculs savants pour qu'une lettre arrive en même temps que son destinataire dans une ville donnée. Les truffes envoyées depuis l'Italie, les problèmes de chaudière à Médan...Il la tient au courant de tout, de ses repas, comment vont les chiens, comment travaillent les domestiques, les nettoyages de tentures, factures...
Les embarras de Paris lors de la venue du Tsar.
Bref on entre dans l'intimité de Zola mieux que ne l'aurait fait un biographe.
Et puis il y a l'Affaire et l'indignation qui monte.
Et puis il y a Jeanne et les enfants.
Mais là c'est une autre histoire...
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critiques presse (3)
LaPresse
01 décembre 2014
318 longues lettres à sa femme Alexandrine où s'exposent les angoisses de la création littéraire, celles du procès qu'on lui fait dans l'affaire Dreyfus, celles d'un couple fragilisé par l'arrivée dans leur vie de Jeanne Rozerot qui donnera à l'écrivain une descendance, aujourd'hui responsable de cet ultime inédit autobiographique.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
17 novembre 2014
Le dernier pan inédit de sa correspondance, publié aujourd'hui, ses lettres à son épouse Alexandrine, mêle de manière parfois déroutante considérations domestiques et méditations sur l'Histoire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
29 octobre 2014
Inédites, plus de 300 lettres à son épouse racontent l'intimité et l'engagement de Zola. Passionnant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais, avant de m’effacer pour laisser place à la lecture de ce trésor biographique et historique, je souhaiterais livrer quelques modestes remarques, tirées d’une lecture singulière et solitaire, une lecture de quarante années. Celle que mon grand- père Dad m’a invitée à entreprendre. Elle n’est ni universitaire, ni littéraire ; elle est celle d’une famille confrontée à sa propre histoire et ses fantômes ; elle est une invitation à une lecture entrelacée mais historiquement improbable, celle de la double correspondance intime de Zola.
La genèse des échanges épistolaires entre Alexandrine et Zola est intimement, essentiellement, liée à l’irruption de Jeanne et des enfants dans leur vie. La découverte par Alexandrine, en novembre 1891, de l’existence de la seconde famille de Zola bouleverse l’équilibre du couple, bouleversement amplifié par la révélation, en juillet  1892, d’un testament en faveur de Jeanne et des enfants pour la moitié de la fortune. Alexandrine se sent, à juste titre, doublement trompée. Suivent alors trois années douloureuses, durant lesquelles elle manœuvre pour préserver son couple et s’assurer le contrôle de la vie de son mari. Le testament doit rester lettre morte et un compromis doit être trouvé : Alexandrine s’engage officieusement à en respecter les volontés exprimées, et Jeanne à disparaître, nommément et officiellement. Rassurée quant à sa position, Alexandrine sort grandie de cette crise, elle gagne en indépendance, même si la souffrance et les angoisses restent vivaces, comme en témoignent, en creux, de nombreuses lettres de cette correspondance. Forte de cette expérience, elle décide, à l’automne 1895, de se rendre seule, pour plusieurs semaines, en Italie, pays qu’elle a appris à aimer lors du voyage entrepris aux côtés de Zola, l’année précédente, en vue de l’écriture de Rome.

Extrait de l'avant-propos signé Brigitte Emile Zola
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Médan, mercredi 16 septembre 1996
Je songe à nous deux , ma chère femme, depuis que je suis seul, et je pense que, dans notre malheur, nous n'avons pas passé une trop mauvaise année ; je veux dire que nous avons vécu presque heureusement, grâce à ton courage et à ta raison. Et je veux t'en remercier, puisque cette pensée me vient, car on se dit par lettre bien des choses qu'on ne se dit pas dans la conversation. J'ai eu si peur, un moment, que tout ne se brisât entre nous ! Heureusement, tu as été héroïque et sage. J'en suis profondément touché. De mon côté, je crois avoir fait tout ce que j'ai pu pour ne pas augmenter ta peine, en te montrant quelle tendresse j'ai gardée pour toi et de quel respect attentif je désire t'entourer. Maintenant, avec l'âge qui vient, je pense que nous pourrons ainsi finir à côté l'un de l'autre dignement et affectueusement. C'est encore quelque chose. Quand tout a croulé, il reste encore la bonté. Je sais bien que tu continues à souffrir et je ne crois pas que tu en guérisses jamais complètement. Mais si cela peut être une consolation, dis-toi que mon plus cher désir est que tu sois heureuse et que je ferai toujours tout en ce monde pour que tu le sois, autant que tu pourras l'être.
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Paris, lundi soir, 11 nov. 1895
Chère femme, je ne me souviens plus de ce que j'ai pu mettre dans cette fâcheuse lettre du 4, qui t'a désolée à ce point ; mais je puis te jurer que je ne l'ai écrite sous l'empire d'aucune tristesse. Le noir était certainement en toi. Depuis ton départ, je n'ai pas eu de crise nerveuse, je me porte bien. Je ne puis dire que je suis très gai, et je crains fort de ne plus jamais l'être, car le partage du cœur m'est aussi douloureux que l'abandon où tu as pu te croire ; mais je n'ai, en ce moment, aucun motif particulier de chagrin, tout va bien autour de moi, et j'attends ton retour pour que nous organisions le plus gentiment possible notre hiver, comme je te l'ai déjà dit. Ne t'inquiète donc pas, je ne cache absolument rien; et c'est ta lettre seule, la dernière que tu as écrite à Gênes, puis mise à la poste à Rome, qui m'a causé ce matin une véritable pleine. Cela n'est pas très raisonnable de te forger des chagrins, même au milieu des distractions que tu vas chercher en voyage. (…)
Encore une fois, chère femme, ne te fais pas de chagrin, car tu n'a réellement pas, en ce moment, de sujet de t'en faire. J'aurais tant voulu que tu n'emportasses pas tes préoccupations avec toi et que tu voulusses bien te laisser un peu vivre au jour le jour,, dans l'insouciance. Enfin, ta lettre de ce matin n'a sans doute été qu'une crise, et tu as dû ensuite retrouver ton aplomb.
Dis-toi que je te reste, et que je te resterai toujours quoi qu'il arrive. N'est-ce donc rien d'avoir une très vieille affection, très solide, et qui, si elle n'a pu se garder totale, demeure inébranlable dans sa volonté de défendre ce qui peut te rester de bonheur, contre les autres et même contre toi-même ?
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