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EAN : 9782373050790
206 pages
Aux forges de Vulcain (13/03/2020)
3.69/5   26 notes
Résumé :
Dans le cimetière du Père Lachaise, au petit matin, trois meurtres. Non : deux. Car une des victimes se relève, prend son chat sous le bras et s'enfuit. Quand il apprend ces meurtres dans le journal, Nathanaël Tamanoir, un privé anarchiste et volontiers querelleur, se dit qu'il faut qu'il fouine. Il va fouiner, mais à sa manière. En créant le maximum de chaos possible.
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TAMANOIR, sous-titré "Farce policière", est de l'aveu même de l'auteur une récréation littéraire, un roman écrit entre deux périodes de rédaction d'une oeuvre plus ambitieuse : "Souviens-toi des monstres".

Jean-Luc A. D'asciano a voulu écrire un roman de la série le Poulpe avec un côté fantastique.
Comme cette série n'existe plus, il a créé un personnage comparable : le tamanoir.

Je n'ai lu aucun des romans de la série le Poulpe, je ne peux donc faire de comparaison.

En revanche, j'ai parfois trouvé des similitudes entre ce roman et les San Antonio de Frédéric Dard, et lecture ancienne dont je garde un vague souvenir :" Luj Inferman et la Cloducque" de Pierre Siniac, cela à cause de la présence de clochards dans les deux romans.

A l'arrivée, une lecture loin d'être inoubliable, mais distrayante.

Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique, merci aux éditions "Aux forges de Vulcain" et à Babelio.
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C'est le genre de roman foutraque qu'on encense dans la @novabookbox. Normal, c'est presque de la bande dessinée réduite en prose. Il est clair que Jean-Luc A. d'Asciano ne s'est jamais remis des trouvailles et des dialogues d'un Michel Audiard ou d'un Frédéric Dard. Il n'aspire qu'à s'en rapprocher. Il y parvient parfois (ex : pages 84, 92, 116, 119). Mais un bouquet de bons mots ne suffit pas à faire un feu d'artifice. le roman démarre pourtant sur de bonnes bases avec un héros atypique bien campé (le tamanoir), des personnages secondaires au caractère trempé dans le truculent et une intrigue prometteuse sur fond d'arnaque au RSA. Et que dire du décor ? le cimetière du père Lachaise, si propice au mystère et au mystique, est le cadre idéal pour des embrouilles d'envergure. Mais sans crier gare, l'auteur nous embarque dans une histoire abracadabrante, où le fantastique confisque au réel sa part de poésie. J'ai pensé un instant qu'on retrouverait la magie du roman d'Anatole France, La révolte des anges, dans une version plus noire et plus contemporaine, dans une langue libre et déliée qui n'aurait pas nui. Mais non, l'auteur va jusqu'au bout de son délire potache, à la sauce Marvel. Il se fait plaisir l'animal : il le révèle d'ailleurs dans ses remerciements (de grâce, arrêtez de nous dire pourquoi vous écrivez !), avouant que son roman est né d'un pari entre potes. Sans moi.
Bilan : 🔪
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Malicieux, délicieux comme un bonbon fondant en bouche, « Tamanoir » est rusé comme un renard. Ce roman est avant tout un chef-d'oeuvre d'écriture. Prenez le temps de le lire ! D'admirer le ciselé, les regards de Jean-Luc A. d'Asciano dans un filigrane beau à couper le souffle. Et plus que tout, cette quasi troisième lecture qui rend hommage à l'intelligence des coeurs. « Tamanoir » est un palais d'honneur, digne d'un génie évident. Les genres littéraires s'emboîtent. Tout est si clair qu'on est d'emblée en transmutation dans une histoire qui file à 100 à l'heure. « Des escargots cheminent entre les flaques d'ombres, évêques d'un monde invisible adorant un dieu à l'image difforme, sans doute carnivore et versatile » « Car ceci est un cimetière aux chapelles convoquant tantôt un gothique théâtre tantôt une architecture égyptienne rêvant à l'immortalité des Pharaons-maccabées, ou, encore une géométrie apaisante - sphère, triangle, forme abstraite signifiant quelques gisants francs-maçons. » N'est- t-elle pas belle cette histoire qui s'annonce, avant de pénétrer subrepticement dans ce fonds trouble sans crainte aucune ? Ici, nous sommes bien dans un policier des plus noirs, serré comme un café fort, avec des touches de glauque. Mais qu'importe ! Même pas mal, même pas peur ! On aime d'emblée le protagoniste (presque) principal, Nathanaël Tamanoir. Cet homme est quelque peu marginal, nihiliste et anarchiste. C'est une personne intègre sur qui on peut compter. Il penche du côté des exclus, des exilés, des estropiés de la vie. Pour cela, on l'adore de suite. de plus il s'instaure des rituels chaque jour. Visite le même café « La tentation de Saint-Antoine », lecture d'un canard en main. Et là, les amis, on approuve les sous-entendus d'un auteur qui s'amuse autant que nous. Surnommé Tamanoir (symbole quand tu nous tiens !) il va lire un fait divers, deux meurtres et la disparition d'un SDF mythique. Les faits se sont déroulés au cimetière du Père Lachaise. Et là tout s'emballe, devient frénétique. L'ambiance change de ton, vire ses couleurs arc-en-ciel en gris foncé. A contrario on aime autant cette glaise littéraire. le mystique est révélé. le machiavélique est apprivoisé et ronronne dans les lignes. Nous avons affaire aussi à un chat ! Pas n'importe lequel. Ce dernier est une métaphore. Un emblème puissant du diable, de cet étrange qui pourrait faire frissonner. Même pas ! Quant à notre SDF qui a disparu il est la dualité vêtue. L'autre versant de l'histoire révèle les diktats et l'envers du décor du corpus des SDF avec ses organisations parallèles, les mafieux qui détournent des fonds. La sociologie de ces êtres est dévoilée par Jean-Luc A. d'Asciano. On ressent une grande humanité de l'auteur pour ces êtres abandonnés à leur sort et bien plus encore. Malgré le sombre, ce roman noir est loyal. Profondément altruiste. Il faut chercher loin sous l'écorce. La beauté s'élève. « le père, c'était un saint. Manouches, tziganes, bohémiens, il y a plein de genres de Roms, des sédentarisés peinards, des sédentarisés en bidonvilles, et d'autres encore du voyage, genre des SDF de tradition…. Quand on s'installe au Louvre, nous, c'est pas une baraque à frites qu'on monte. C'est un cercle géant, ça vaut bien une pyramide non ? » « Tamanoir » donne les clefs. Il faut avant tout ne pas craindre cet humour noir qui frise le caustique. Les rires aiguës d'outre-tombe. Un SDF étrange, mystique qui lit les lois d'un diable parabolique et plus encore. D'un seul éveil au risque du réel « Tamanoir » se gorge de cette invisibilité. Et là, tout tremble sous la maturité d'un langage beau jusqu'au summum. « Des camps d'installent dans l'est de Paris. Des migrants. Des mineurs. Une humanité complète, avec ses anges, ses démons, et son entre-deux commun à toute l'humanité. Que faire ? « Tamanoir » est un fleuve gorgé de vie, de sa criante mise à nue. Ce roman noir, digne d'un film en version 3D est unique en son genre. Ecoutez les grincements des portes, descendez dans les escaliers de pierres, dans ce glacé sombre. Ce grand livre est un sacré pas de côté. Une aventure satirique, ésotérique, caustique, attentionnée aussi à la cause des plus faibles de ce monde. C'est une chance de lecture tant son originalité est un cahier du jour. On voudrait après le point final boire un café à « La tentation de Saint-Antoine » avec Nathanaël. Et il dira sans doute…Publié par les majeures Editions Aux forges de Vulcain.
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Si l'on en croit la postface, « Tamanoir » est né de la volonté de l'auteur d'écrire un « Poulpe » mâtiné de fantastique. de ce simple point de vue le pari est plutôt réussi.
Exception faite du titre en forme de jeu de mot, Jean-Luc A. d'Asciano a parfaitement respecté le cadre narratif et les règles institués par Jean-Bernard Pouy, il y a près de trente ans. Son héros est une copie sinon physique du moins intellectuelle, du célèbre détective libertaire et ses comparses rappellent les personnages qui gravitent autour de ce dernier. le récit commence également par les mêmes figures imposées avec la scène du troquet, la lecture du journal et la découverte du fait divers qui va mettre notre privé sur la piste d'une affaire criminelle que la police ne semble pas pressée de résoudre.
Ici, il s'agit du meurtre de deux bénévoles d'une association d'aide aux sans-abris abattus froidement dans le cimetière du Père-Lachaise. Une enquête qui va fort logiquement nous immerger dans le milieu interlope des laissés pour compte de la société, celui des clochards, des roms et des punks à chiens. de soupes populaires en terrains vagues, notre Tamanoir se démène pour retrouver la trace d'Ishmaël, témoin du double crime et, peut-être, véritable cible des tueurs.
Et c'est précisément lorsqu'il met la main sur le bonhomme que le fantastique fait son irruption dans le récit. Il le fait franchement, trop peut-être, au point de prendre l'ascendant sur le côté polar. Pour ma part, j'aurais préféré qu'il soit cantonné à la révélation finale ou qu'il n'apparaisse que par petites touches et non de façon aussi frontale. de plus, je ne trouve pas qu'il apporte une grosse valeur ajoutée à une intrigue qui se suffisait à elle-même. Une intrigue très bien ficelée qui, sur fonds d'arnaque au RSA, nous montre que ce sont encore et toujours les plus faibles qui font les frais du capitalisme sauvage. On appréciera d'ailleurs à ce sujet, le monologue glaçant du grand méchant de l'histoire dont les idées sont sans doute partagées par bien des PDG de multinationales.
L'enquête est menée tambour battant et sans le moindre temps mort. J'aurais aimé que l'auteur ménage quelques pauses dans son récit afin de permettre au lecteur de mieux s'imprégner de l'ambiance générale et faire davantage connaissance avec les lieux et les personnages. D'autant qu'il est également bien chargé par ailleurs. JLAD a de la culture. Les références littéraires (Lovecraft, Herman Melville) et cinématographiques (Autant-Lara…) sont nombreuses. Il écrit bien aussi. D'une écriture enlevée, vive, spirituelle… presque trop. Ca frise parfois l'exercice de style et là encore, le rythme trépidant et l'absence de pause empêchent d'apprécier toutes ses trouvailles à leur juste valeur.
Je termine donc ce livre en ayant le sentiment d'avoir passé un agréable moment mais avec aussi une impression paradoxale de trop plein (de bons mots, de personnages, d'action) et de survol (les caractères, le cheminement de l'intrigue). Ceci étant, si Jean-Luc A. d'Asciano remet le couvert, je suis partant !

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Chez Aux forges de vulcain, ils ont une ligne éditoriale très précise: ils croisent les genres, ils bougent les lignes, ils refusent la catégorisation.
Et pourtant, en lisant les premières pages de Tamanoir, je me suis retrouvé face à un polar français assez classique avec tous les codes du genre. Un meurtre, enfin deux, ou presque trois, un enquêteur à forte personnalité, Paris, ses troquets, etc... Alors oui instantanément je pense au Poulpe, notre Tamanoir a tout du antihéros libertaire, du redresseur de torts, du marginal revenu de tout mais pas de quelques principes bien ancrés, du justicier sans armes très concerné par le monde qui l'entoure.

Mais les codes étant fait pour être explosés, on sent bien en s'enfonçant dans le livre que tout le schéma traditionnel du policier est en train de partir en cacahuète. Notre gentil petit polar franchouillard se teinte soudainement de fantastique. Les stéréotypes du genre sont détournés, ça décale, ça hallucine. On y perd ses bons vieux repères mais on y gagne en plaisir et en profondeur. Terminée l'enquête planplan qui n'est en fait qu'une excuse pour parler de sujets plus profonds. le propos est sociétal, politique, tout en gardant la dérision «poulpienne » ou « tamanoiresque ». le terme de farce policière prend tout son sens.

Texte hybride dont je ne vous dirais sciemment rien de plus, Tamanoir est une grosse et bonne surprise dans mes lectures estivales. le seul hic c'est que j'ai maintenant très envie de lire « Souviens-toi des monstres » du même auteur.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il tourne les pages de son canard en rêvant d’une presse de plumes et d’enquêtes, de gauche et libertaire, de fond et popu. Un canard enchaîné au quotidien, et donc parlant du quotidien des gens et non plus exclusivement des stars de la télévision ou des poujadistes ambiants. Avec des leçons d’économie, des enquêtes de fond, des prises de position assumées et aucune connivence. Mais faute de canard on mange des perles: un ministre maurassien assure que les vrais Français aiment sa vraie politique. Les partis traditionnels explosent sans se remettre en cause. Un ministre italien fait des blagues salaces avec son ministre de la Justice accusé de collusion mafieuse. Le Tamanoir en quille sur deux ou trois papiers qui résument les conflits de-ci de-là, prend des nouvelles de l’ultralibéralisme antidémocratique chinois, constate que la perte des libertés gêne moins que celle des marchés, s’amuse de ne plus connaître les noms des starlettes et se félicite de n’avoir jamais connu celui des « stars de la réalité », et refuse de s’interroger sur quelle réalité peut bien engendrer des étoiles pareilles.
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" homme moderne, il lui semblait aussi important d'avoir des mobiles dé-brothérisés que des armes aux numéros de série limés"
...
"Les trucs que l'on voit dans toutes les associations à but crapulatif."
...
"Puis il s'enfuit tandis qu'un des serveurs s'évanouit, que la police pinpompone, que les pompiers pomponnent, et que son télèphon fait son. Plus ou moins dans cet ordre."
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En même temps, le rock est depuis longtemps une musique de quinquagénaires blancs, hétérosexuels et dominateurs. Le Tamanoir préfère le blues, le jazz, la Tarentelle où les chants mongols.
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