Lors du dernier masse critique, j'ai parcouru la liste des ouvrages et je suis tombée sur celui-ci, annoncé comme un "revigorant manuel d'optimisme qui ouvre des chemins de métamorphose". Ok, qu'à cela ne tienne, comme je m'intéresse à tout ce qui est philosophie de vie, bouddhisme et autres yogas, je coche. Et j'ai reçu cet ouvrage quelques semaines plus tard dans ma boîte aux lettres.
Je ne connaissais pas l'auteur avant, mais son style d'écriture est particulier. L'ouvrage est partagé en 41 petits chapitres, qui sont chacun un "fragment de pensée" sur des thèmes plus ou moins généraux, inhérents à l'être humain : la critique sociale du temps chère à Hartmut Rosa, le concept de bonheur, la sagesse, la fin du monde, les religions, les peurs, la nature, le bouddhisme, l'esprit, la méditation... Autant de chapitres qui sont comme des billets de blogs mis les uns derrière les autres pour former ce livre.
Bien qu'étant une grande lectrice, plutôt bon public, j'ai peiné à terminer la lecture de ce livre. L'auteur passe son temps à citer d'autres auteurs/penseurs, qui parfois citent eux-mêmes d'autres personnes.. On nage dans l'intertextualité la plus totale, qui nous donne la nette impression que ces "fragments de pensée" ne sont finalement que des renvois à d'autres pensées. De plus, bien que voulant instaurer une certaine théorie du positivisme, l'auteur a tendance à nous noyer dans l'énumération des tracas du quotidien (avoir peur c'est mal, utiliser les écrans, c'est mal, l'extrémisme religieux c'est mal... ok j'exagère mais c'est comme ça que j'ai perçu la chose). Il se contente de poser ce qui ne va pas, et parallèlement de dire ce qu'il faudrait faire pour que ça aille mieux. Prendre le temps de respirer, méditer, faire du yoga, s'ouvrir aux autres..etc. Un tas d'idées fort intéressantes, lesquelles font parfois office de citations clés, mais pour une lectrice déjà un minimum informée sur le sujet que je suis : un tas de lieux communs inintéressants. Je pense avoir cherché dans cet ouvrage une nouvelle philosophie de vie, un "manuel d'optimisme" comme il était décrit sur la quatrième de couverture, mais je n'y ai trouvé que des leçons évidentes de comportement..et aucune clé pour savoir comment évoluer vers cet optimisme. Car finalement il ne suffit pas de dire "passons nous des écrans, respirons, cessons d'être de mauvaise humeur, sourions à autrui et il nous le rendra..etc.." nous savons souvent déjà toutes ces choses, mais nous ne possédons la plupart du temps pas les clés pour faire évoluer notre façon d'agir..
Dommage, car ce livre partait d'une très bonne intention.
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Lors du dernier masse critique, j'ai été ravie de recevoir ce livre que j'avais sélectionné parmi une dizaine d'autres et je remercie les éditions Albin Michel.
Je crois que c'est la deuxième partie du titre qui m'a intéressée "Fragments de sagesse dans un monde de fou". La quatrième de couverture nous vendait un "manuel revigorant d'optimisme qui ouvre des chemins de métamorphose". En fait je me rends compte que l'écriture de cet ouvrage est aussi peu claire que cette phrase.
J'ai lu quelques livres sur la pensée positive, le développement personnel, et autres thématiques de ce genre. Alors que je m'intéresse à ce sujet, je n'ai malheureusement pas été intéressée par ce livre. L'auteur nous parle du monde de façon très général, sans image concrète, sans trop comprendre où il veut nous emmener. Et je ne le saurai pas car j'ai malheureusement décroché avant d'en atteindre la moitié.
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Si l'on réduisait la population du monde à un village de cent personnes, voici comment elles se répartiraient : le village planétaire serait composé de 57 Asiatiques, 21 Européens, 14 Américains (du Nord, du Centre et du Sud) et 8 Africains. Il y aurait 52 femmes et 48 hommes; 30 Blancs et 70 non-Blancs ; 33 chrétiens, 21 musulmans, 13 hindouistes, 6 bouddhistes, 13 pratiquants de religions diverses (dont 0.2% de juifs) et 14 laïcs pur crin ; 89 hétérosexuels et 11 homosexuels ; 6 personnes possèderaient 59% de la richesse totale ; 80 vivraient dans des maisons insalubres ; 70 seraient analphabètes ; 50 souffriraient de malnutrition, une serait en train de mourir, une serait en train de naître, une possèderait un ordinateur et une (oui, une seulement) aurait un diplôme universitaire.
Mon maître zen Taisen Deshimaru disait :" pendant la méditation le grand égo, ce moi qui recherche la sérénité, le comportement juste, l'équilibre, regarde le petit égo, ce moi agité, futile, anxieux, mesquin, perturbé..." Et cette prise de distance, ce lâcher-prise, est absolument salutaire, car nous devenons spectateurs conscients de notre univers mental et non plus acteurs inconscients. Cela apaise la pollution psychique qui nous encombre sans cesse et nous remet dans la plénitude de l'instant présent. Cela nous permet de discerner en nous les énergies positives et négatives en laissant apparaître ce meilleur qui nous habite, ce qui débouche sur un accroissement naturel de la bienveillance pour tout ce qui existe, et donc nos frères et sœurs humains et toute la nature.
La philosophie de la non-violence se base sur la décision de principe de refuser toute pensée, toute institution, toute action qui porteraient atteinte à la vie ou à la dignité d'autrui ; il y a donc de quoi faire, et pas moins aujourd'hui qu'hier ! On pourrait aussi la définir par cette règle d'or, que l'on trouve dans toutes les sagesses du monde : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'ils te fassent », dont la version positive : « Fais aux autres le bien que tu voudrais qu'ils te fassent » implique certes une intrusion dans le jardin d'autrui, mais ne saurait être découragée dans un monde où la solidarité manque continuellement. Gandhi considérait la non-violence comme une lutte contre l'injustice, mais sans visée de vengeance, avec au contraire une volonté de réconciliation et de reconnaissance mutuelles. Ces principes, qui ont l'air si simples, sont pourtant toujours mis à mal dès qu'un antagonisme survient — songeons au moindre de nos différends. Dans tous les conflits qui divisent le monde, des plus petits(en famille, au travail, entre amis) aux plus grands, le seul vrai problème n'est pas la notion de conflit il est normal de ne pas être d'accord sur tout —, mais bien plutôt l'absence, souvent totale, de respect et d'écoute de l'autre. En cela il y a dans nos psychologies comme une sorte de vice de forme, qui fait que l'être humain et le groupe dont il fait partie se croient investis d'une vérité unique, forcément supérieure à celle des gens d'en face. C'est préhistorique et cela n'a pas l'air de s'arranger.
Une équipe de chirurgiens pensent réussir à soigner certaines lésions du cerveau en réalisant des transplantations de tissu nerveux intestinal dans le cortex cérébral. C'est ainsi que les cellules nerveuses de notre appareil digestif pourraient remplacer des neurones défectueux de l'encéphale. Cette découverte vient étayer la thèse de l'importance cruciale de cette zone que les Japonais appellent "hara" et considèrent comme le centre vital et de gravité de l'être.
Au-delà des noms et des formes, il semble qu’une loi immense et inaccessible existe. Il nous appartient de faire de nos rencontres une vie qui honore cette loi (Yvan Amar)
Parlant de la situation dramatique de notre environnement, avec cet humour ravageur qui le caractérisait et son bon rire, il suggérait que chacun de nous reçoive à la naissance cette injonction sacramentelle répétée tout au long de la vie : « Tu es prié de quitter cet endroit plus beau que tu ne l’as trouvé en arrivant. » En ces temps où l’’on parle d’une écologie devenue vitale et d’une éthique à retrouver, voilà un impératif catégorique qui pourrait nous servir de devise.
Sagesses bouddhistes 27 10 2019