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EAN : 9782365693400
288 pages
Editions Les Escales (30/08/2018)
3.17/5   55 notes
Résumé :
Le jour où son père, pêcheur de longue date, se noie, Ismaëlle se retrouve seule.
Seule, vertigineusement, avec pour legs un métier d’homme et une chair de jeune fille.
Mais très vite, sur le lac franco-suisse, d’autres corps se mettent à flotter. Des morts nus, anonymes, par dizaines, par centaines, venus d’on ne sait où — remontés des profondeurs de la fosse.
C’est en ces circonstances qu’Ismaëlle croisera Ezéchiel, fils d’un « Ogre » africai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,17

sur 55 notes
Fais de moi la colère Vincent Villeminot Les Escales Août 2018 #FaisDeMoiLaColère #NetGalleyFrance

COUP DE COEUR pour un coup de gueule, pour un cri de rage et de colère, pour une splendide histoire d'amour .
Coup de coeur pour un somptueux roman .
Un roman qui commence, j'oserais dire, tranquillement sur les bords du lac Léman. Ismaëlle, tout juste 17 ans, se retrouve seule, son père sorti sur le lac pour pêcher n'est pas revenu . Sa mère est morte en lui donnant le jour. Seule, elle se doit de continuer à vivre . Son chemin va croiser celui de Jezéquiel, l'homme à la peau sombre, venu hanter le palais de son père l'Ogre ..Arrivera t'elle à l'apprivoiser? Arrivera t'il à ne pas la détruire?
Vincent Villeminot nous entraîne à la poursuite de Mammon, divinité emblématique de tous ceux que l'or attire et fascine. Son écriture poétique et onirique nous conduit peu à peu à prendre conscience de la puissance de Mammon , à comprendre comment elle a réussi à gangrener tout un chacun . Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas surprise à lire et relire à haute voix cela veut tout dire. Alors bien sur certains trouveront cette lecture hermétique, mais si ils laissent leur mémoire remonter dans le temps , parfois pas si loin d'ailleurs, parcourir le continent africain mais pas que celui-ci , les propos de Villeminot prendront alors toute leur force.
Un splendide roman que je ne peux que conseiller à toutes celles et ceux qui aiment la littérature .
Un immense merci aux éditions Les Escales pour ce partage.
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**,*

Ismaëlle est une jeune fille qui se retrouve orpheline à 16 ans. Son père, pêcheur sur le lac Leman vient de se noyer et sa mère est morte en la mettant au monde. Livrée à elle même, Ismaëlle quitte l'école et reprend le métier de son père. Quand les cadavres commencent à faire surface sur le lac, elle fait la rencontre d'Ezechiel, l'Ogre ougandais... Débute alors une danse initiatique entre ses deux jeunes blessés et solitaires...

Avec une écriture poétique et douce, malgré la violence des situations, Vincent Villemot signe ici un roman plus qu'étrange... Sortant de ma zone de confort, les 68 premières fois m'ont emmenées sur un terrain glissant, entre rêve et métaphore qui ne m'a pas déplu mais qui m'a tout de même semblé compliqué !!!!

Un grand merci également à NetGalley et aus éditions Les Escales pour leur confiance...
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J'ai repoussé le moment de donner mon avis sur ce roman, mais je crois que le plus simple est justement de faire simple. Tout d'abord, sachez que je l'ai choisi uniquement pour son titre : je lui trouve une puissance évocatrice assez forte et j'attendais, forcément, un roman à la hauteur d'un si beau titre. Comme quoi, cela ne tient à rien… A vrai dire, le résumé sur la quatrième de couverture ne m'attirait pas plus que cela, mais la curiosité est loin d'être un vilain défaut. Ce qui est sûr, c'est que ce roman n'était pas pour moi, ou que je n'étais pas la bonne lectrice pour lui, il faut voir dans quel sens on prend les choses. Je n'ai apprécié ni l'histoire, ni le style. Je n'ai d'ailleurs aucune honte à dire que je n'ai pas compris. Pas compris l'intégralité du propos, et pas compris non plus la finalité de ce propos. Je ne suis pas contre un peu de mystère, je ne refuse pas les récits qui ne se donnent pas facilement et demandent un effort de lecture, mais quand aucun plaisir ne s'ajoute à cette lecture, cela ne peut pas me convenir.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Roman osé ! La transmission racontée en envolées lyriques presques hallucinées, poétiques, métaphoriques qui rendent ce roman sui generis.

Ezéchiel arrive peu de temps après qu'Ismaëlle ait repris l'activité de pêche de son père. Lui, fils de tous les méfaits de la dictature, elle fille d'un pêcheur et d'une femme de lettres. le lac pour ciment, chacun sa rive. La pêche va les unir dans leur quête de la Bête, du corps du père de la jeune fille disparu dans le lac.

Les thèmes abordés sont puissants : génocides, corruption, critique du capitalisme. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit notamment à l'arrivée d'Ezéchiel dans son palais pillé...

L'auteur propose un roman très particulier, analyse du comportement de l'homme : ses monstres cachés : le "greed" besoin de possession, envie, convoitise, pouvoir... désir, rejet, peur, attirance. La Bête qu'est venue combattre Ezéchiel n'est-elle pas constituée des oripeaux de cette humanité-là ? Pourtant, sur le chemin, joies et larmes pourront "gonfler les ventres". On y retrouve des échos lointains à Moby Dick.

Ce roman évoque une quête d'un monde meilleur. L'enfance bousculée, le passage à l'âge adulte. Vincent Villeminot a travaillé la symbolique, la musique du texte, son dépouillement parfois, pour faire vibrer son lecteur.

Ce roman captive par sa singularité, son style, à lire à voix haute pour en saisir le sens, la musicalité, la sensualité parfois. Une histoire déroutante, un roman exigeant ! Aucune étiquette possible, tant l'histoire flotte entre rêve et réalité.

Mon premier Objet Littéraire Non Classable depuis longtemps, pour l'apprécier pleinement, il faut sans doute lacher prise, mon côté cartésien n'a pas trouvé le chemin pour ce rendez-vous dans les eaux troublées du Léman.


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Comme une mélopée africaine, une incantation pour que meure la Bête... deux voix se parlent, murmurent, tremblent ensemble ou expliquent. Celle d'Ismaëlle, jeune fille qui porte la vie en elle mais aussi la mort, la mort de sa propre mère, à l'heure de sa naissance, comme si elle avait tué celle qui l'engendra. Et la mort de son père, le Pêcheur, parti sur les eaux du Lac Léman et qui n'en est pas revenu.

Lui répond la voix d'Ézéchiel, le fils de l'Ogre, qui vit de l'autre côté du lac, en Suisse, et qu'elle va rejoindre dans la barque du père, chaque soir. Ezéchiel, jeune héros noir, impressionnant de force physique et de solidité mentale mais abîmé lui aussi par une histoire familiale insoutenable. Il est le fils de l'Ogre, synthèse des dictateurs africains. L'image se dessine d'un tyran au chapeau en peau de léopard, sur les bords du lac Victoria, ou dans la ville de Goma. Mobutu, République démocratique du Congo, Kabila et Bokassa en RCA et les autres dictateurs africains font aussi partie de la lourde ascendance symbolique d'Ézéchiel.

Comme s'il portait en lui le poids de toutes les horreurs faites aux hommes, des mots d'allemand viennent se glisser parmi les lignes avec les marques du nazisme. L'horreur n'a ni patrie ni couleur de peau.

Il y a danger à lire ce livre, danger de fascination devant la force des images évoquées qui vous feront rager si, comme moi, vous ne savez tenir ni un crayon ni un pinceau, tant est fort le désir de porter sur le papier la magie des images. Danger de vous métamorphoser subitement en slameur, en rappeur, tant est fort le désir, après avoir lu à voix haute, d'y mettre le phrasé d'un Grand Corps malade - pour ne citer que lui. Alors que, septuagénaire et ex-prof de lettres vous vous pensiez aux antipodes de cette technique, définitivement marquée par l'alexandrin.

Mais le rythme s'impose, la phrase se scande, les images se répondent, les rimes intérieures sont évidentes. Il ne manquerait plus que, dans un prochain roman, Vincent Villemot me convertisse au langage SMS (riez, Rabanne-Anne et les autres!!!).

Et puis, il y a le fond. Cette dénonciation de la Puissance de la finance (en anglais :Mammon, le nom de la Bête qui se tapit sous l'onde glauque), de la cupidité jamais assouvie (Greed, en anglais), cause de tous ces cadavres qui remontent de la vase jaune du fond du lac Léman, rejetés des coffres secrets, rejets de tout ce qui fait l'humanité et qui vient créer le doute chez l'athlète africain : suis-je un Homme, un Ogre, moi l'enfant des monstres ? Question que se pose Ézéchiel, le Héros noir, envoûté par la si pure et si passionnée Ismaëlle.

Il y a là une profondeur de réflexion, servie par une capacité extraordinaire à dire, à suggérer, à émouvoir.

Un livre dont ne sort pas indemne, qu'on a juste envie de cacher pour le ressortir plus tard et, encore et encore, succomber à son charme.

Michel, de l'association des 68 1ères fois, m'avait écrit qu'il s'attendait à ce que ce livre me plaise et me secoue, comme ce fut le cas pour lui. Bien vu Michel ! Et merci de ta si jolie carte.

Merci aussi aux 68 1ères fois et aux éditions Les Escales pour cette découverte.
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critiques presse (1)
Actualitte
31 août 2018
Qui sommes-nous ? Pouvons-nous le savoir ? Nous appartenons-nous, nous qui « plongeons comme un jouet dans la baignoire de Dieu » (p.217) ? Questions éternelles dans un récit d'une singularité flamboyante. Une lecture lente, à recommencer encore et encore, une écriture allégorique aux interprétations inépuisables.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Le soir où les gendarmes me restituèrent sa barque, j'y montai.
Je n'avais plus de parents. Pas d'attaches. Une amarre, seulement. Un anneau au port. Un bateau, une barque, un banc de nage.
Le labeur nous assigne à un lieu, une condition, une chaîne.
J'y demeurai assise pendant une heure. Le port se taisait. Finalement je me penchai par-dessus la lisse et recueillis dans ma paume un peu d'eau d'avril, encore froide, plein de la fonte des neiges.
On dit que les noyés parfois s'endorment, yeux ouverts, sans éprouver d'effroi dans un calme de cire.
Mon père avait-il eu le temps, lui aussi, de transir ?
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Je n’avais plus de parents. Pas d’attaches. Une amarre, seulement. Un anneau au port. Un bateau, une barque, un banc de nage.
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Je n'avais pas pleuré mon père. Pas une fois. J'ignorais qu'il suffisait de parler, tant dans mon ventre, j'étais pleine de larmes. (p108)
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J'ai vu les ramassages, les rafles. Les tris de vie et meurtres__ quel pouvoir de Dieu se sont donné les hommes, pour s'arroger ce droit ?
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Cette dimension physique de l'absence _silence des parquets, pièces désertées, bras des fauteuils vides _ qui est l'absence même.
Une chaise face à soi, au souper.
Un seul verre sur la table, au couvert. On finit par manger à même les plats.
p 26
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Vidéo de Vincent Villeminot
Dans le cadre du cycle Visiteurs du soir, le Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BnF propose des rencontres avec des professionnels du livre et de l'enfance. Cette séance accueille l'auteur de littérature jeunesse Vincent Villeminot.Rencontre animée par Jean-Marie Compte, ancien directeur du département Littérature et art à la BnF, et enregistrée le 15 décembre 2022 à la BnF I François-Mitterrand.
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