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EAN : 9782266073257
252 pages
Pocket (16/03/1998)
3.81/5   71 notes
Résumé :
A l'heure du bilan, c'est l'enfance, toujours, qui donne la clef d'une existence. Où chercher le secret de ce mauvais garçon devenu un écrivain comblé ? Chez les paysans qui l'élèvent dans une ferme du Loiret ? Dans la rue, sa "forêt vierge", à l'âge des grandes espérances et des petits trafics, des 400 coups et de la Résistance ? Dans un mitard de Fresnes où il touche le fond, avant de retrouver l'héritier de Villon, Carco et Simonin qui dormait en lui ?
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Qui va se souvenir d'elle sinon moi...le seul, le dernier avec mon petit stylo feutre. Les êtres s'effacent, on a beau conserver leurs os dans des caisses d'ébènes, graver leur nom dans la pierre, ça ne dure que la vie des suivants...des quelques survivants... le souvenir se garde au coeur, dans un petit coin... le visage, l'image ne durera que ce que va durer votre existence...un passage, une passade de je ne sais quel dieu féroce. »
Je viens de relire la prose de Boudard, Alphonse Boudard... un chef d'oeuvre à en pleurer tellement que c'est beau. Il y a dans son roman des pages qui sont parmi les plus belles qu'on peut lire sur l'enfance peut-être les plus belles avec Pagnol aussi... Je me demande pourtant ce qu'il représente aujourd'hui et qui se souvient qu'il a existé ? Qui à fait mieux depuis ou aussi bien ou seulement essayé ? La provoc seule désormais nourrit les écrivassiers modernes. Dans la courses à la gloire; à l'argent, c'est à celui qui écrira les plus grandes putasseries avec ou sans style tout le monde s'en fout. du style Boudard en était bouffi, lui qui refusait d'enfiler le costard de croque mort de l'académie. Tout comme Blondin d'ailleurs mais pas tout à fait pour les mêmes raisons. Boudard pensait à haute voie que son pédigrée de voyou l'en empêchait mais à voie basse c'est de plus pouvoir se servir du sabre qui le désespérait rapport à la vieillesse qui lui rongeait les articulations, Blondin quant à lui savait bien qu'entre son chez lui et le quai Conti y avait bien trop de bistrot qui lui barrait la route, trop de tentation éthylique pour qu'il espère un jour y arriver à l'heure et sobre. Des lucides, des honnêtes qui se planquaient derrière une plume gouailleuse. Méfie toi de la surface des choses écrivait Daumal. Sur un glacier elle dissimule les crevasses, dans la vie elle cache parfois des failles, et des profondeurs insoupçonnées là ou d'autre ne voit qu'un horizon morne et répétitif.
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" Mourir d'enfance" comme le titre d'une chanson.
En lisant ce livre on écoute et revoit André Pousse, Lino Ventura , Jean Gabin, Michel Constantin : les truands du cinéma d'après guerre.
Autobiographie émouvante,profonde,révoltée, quasi introspective d'un petit garçon qui ne s'est jamais remis de l'absence de sa mère.
Mère et fils ne parviendront jamais à se parler vraiment.

« Maman est morte. Comme cette petite phrase est dure ! Tout autour de moi est glacé. On m'a refusé un baiser à mon fils. On me refusera plein d'autres choses encore ! Peut-on être plus seul ? C'est un dimanche de prison comme tous les dimanches de prison. Pourtant il restera gravé dans ma mémoire jusque moi aussi je m'en aille. (…) Maman, nous sommes de la même race, tendres et malvenus… » lit-on dans un des cahiers resté inédits que remplissait A Boudard.

Ceci dans une langue pleine de truculence de l'argot des voyous mais également de références littéraires.:
Petite musique de nostalgie qui m'a rappelé un autre dinosaure ,qui lui aussi ,résistant et dont les relations avec sa mère a été l'occasion d'un livre :Lucien Bodard.
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Dans le Paris populaire des années trente où il arrive après avoir été placé en nourrice dans une ferme du Gâtinais, le petit Alphonse se transforme en garçon des rues. C'est sa grand-mère qui l'élève. Sa mère passe d'homme en homme dans leur petit appartement. Grand prix du roman de l'Académie française 1995. Qui est cette qui, brusquement, fait irruption dans la ferme du Loiret où le petit Alphonse est élevé par de modestes paysans ? Quelle est cette femme charmante et vive, mais presque toujours absente du domicile parisien où l'adolescent habite avec sa grand-mère, et qui n'apparaît que furtivement au bras d' toujours nouveaux ? Imprévisible, à la fois proche et lointaine, elle ne fera pourtant jamais défaut à Alphonse; mais jamais, non plus, la mère et le fils ne parviendront à se parler vraiment. Avec son regard acide, son invention verbale, sa mélancolie aussi, Alphonse Boudard évoque le monde disparu de sa jeunesse. Au fil du récit, il laisse s'exprimer une émotion de plus en plus forte.
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Choisi par hasard sur l'étale d'une librairie
Pas regretté !
Les âmes pures trouveront l'argot parisien un peu vulgaire
J'y vois plus une création littéraire dans la veine truculente de Rabelais ...
Quant au récit, c'est un viel homme qui se retourne sur son enfance
Son enfance pas très drôle ...
Mais ce récit est transfiguré par l'écriture
A conseiller, assurement !

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J'ai découvert Alphonse Boudard écrivain avec ce livre : une langue puisant dans l'argot des louchébems autant que dans les Belles Lettres, une vision nette et tranchante de ses motivations comme celle de ses semblables, un humour décapant et beaucoup d'émotions.
Ce ancien malfrat d'après-guerre est resté un petit garçon qui ne s'est jamais remis de l'absence de sa mère.
Les dernières phrases du roman sont bouleversantes... mais je vous laisse les découvrir vous-même.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Qui est cette "jolie dame parfumée de la ville" qui brusquement fait irruption dans la ferme du Loiret où le petit Alphonse est élevé par demodeste paysans ? Quelle est cette femme chatmante et vive, presque toujours absente du domicile parisien où l'adolescent habite avec sa grand'mère, et qui n'apparaît que furtivement au bras d'"oncle" toujours nouveau ? Imprévisible, à la fois proche et lointaine, elle ne fera pourtant jamais défaut à Alphonse, mais jamais, non plus la mère et le fils ne parviendront à se parler vraiment
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Qui va se souvenir d'elle sinon moi...le seul le dernier avec mon petit stylo- feutre. Les êtres s'effacent, on a beau conserver leurs os dans des caisses d'ébène, graver leur nom dans la pierre, ça ne dure que la vie des suivants...des quelques survivants...
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De nos jours la moitié des mères sont célibataires. On n'y attache plus grande importance. Pour bien me suivre il faut se replonger plus d'un demi-siècle en arrière. Un enfant sans père, sans nom c'était celui par qui le scandale arrive.
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Tout d'abord,je me suis mis à raconter,raconter,je n’arrêtais plus..... Je fonçais et puis je me suis pris à la musique des mots et mon récit peu à peu s'est inclus dans cette musique.
Alors,à quoi bon les idées? On plonge dans la nostalgie non pas comme dans une drogue qui vous aiderait à supporter le présent mais pour vous aider à tenir le thème... C'est une cuisine peu ordinaire.
Difficile de démêler tout ça,mais sans une certaine façon de tenir sa plume,de la tenir comme un archet à quoi bon faire revivre ces années,ses fantômes familiers... sitôt évoqués ils ne sont déjà plus que cendres. Sortir ses souvenirs sans l'élan poétiques... ça consiste à les empaler... les momifier... l'horreur!
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J'ai lu ce livre un peu entre les lignes car il est un peu lourd à digérer. Avec en plus un franc parlé et des longues. Mais dans l'ensemble, c'est pas mal.
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Videos de Alphonse Boudard (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alphonse Boudard
21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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