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Alain Bouldouyre (Illustrateur)
EAN : 9782259205979
544 pages
Plon (29/01/2009)
4.12/5   20 notes
Résumé :

" J'ai appris à devenir curieux - c'est-à-dire, en fait, amoureux du judaïsme, de son histoire, de sa façon de penser, de ce qu'il dit du monde, de ce qu'il permet aussi de penser, de comprendre, d'imaginer, J'aime aussi la façon dont il accueille toutes les critiques et dont il doute sans cesse de lui-même.

J'aime la façon dont il me fait réfléchir, comme beaucoup d'autres grandes cosmogonies, aux grands invariants du monde ; j'aime enco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai toujours été fascinée par le judaïsme, sa résilience malgré les épreuves, sa joie de vivre, son universalité. Ce n'est pourtant pas l'éducation de mes parents qui m'y a aidée : endoctrinés par les effroyables inepties véhiculées entre les deux guerres, alors qu'ils n'avaient aucune raison particulière d'en vouloir à qui que ce soit de cette Communauté, ils ne rataient pas une occasion de souligner tel patronyme, telle coutume...bref, jusqu'au jour où je les ai forcés à visionner le beau film "Les guichets du Louvre" et ce, relativement tard dans leur vie. Paix à leur âme, si belle par ailleurs.

Bluffée aussi par l'auteur : il suffit de regarder à la fin de l'ouvrage, la rubrique "Du même auteur" : quarante trois livres publiés depuis 1973 ! Major de l'Ecole Polytechnique en 1963, deuxième de l'ENA en 1970, il traverse les quarante dernières années d'une infatigable énergie (on dit de lui qu'il ne dort que quelques heures par nuit, quelle productivité !) , et surtout de sa vision prospective. Ce grand intellectuel a aussi son côté obscur : une certaine difficulté à déboucher sur l'action comme en témoigne sa gestion naîve de la BERD....cela ne le rend que plus humain !

Pour ma part, je n'avais lu de lui jusqu'ici que deux livres : la biographie de Sigmund Warburg "Un homme d'influence", qui ouvre des horizons absolument lumineux sur les différences essentielles entre les systèmes bancaires français et allemand puis américain, et "Les Juifs, le monde et l'argent" (2002), plein de bonté. Je me garderai donc de m'ériger en spécialiste d'une oeuvre aussi prolifique et protéïforme ! Mais en refermant ce dictionnaire amoureux, cursif (seulement 500 pages !), me voici encore plus admirative du judaïsme qu'avant, d'une foi et d'une culture, d'une attitude de vie résolument axée sur l'intelligence et la valeur absolue de la vie humaine.
J'ai lu ce dictionnaire de A à Z, comme un souffle. J'y ai appris la signification de quantité de symboles et ai engrangé une foule d'histoires que ma culture catholique (au demeurant quasi nulle il est vrai) aurait dû me faire connaitre - il s'agit pour nous aussi d'Histoire Sainte - et de réflexions philosophiques essentielles, expliquées de façon simple et agréable à lire.

Deux citations parmi tant d'autres : dans l'introduction, à propos de la "mission" reçue par les juifs :""distingués" à un certain moment de l'Histoire pour être Son intermédiaire auprès de tous les hommes, ils ne prétendent pas être "élus", comme le veut le discours chrétien et ses dérivés antijudaïques. Ils sont choisis pour être placés au service des hommes, comme le sont, en d'autres religions, certaines communautés monachiques."

Et, à l'entrée "Temps" : "C'est parce que le temps est, pour eux, un terrain d'action honorable, que savoir y répartir au mieux les richesses n'est nullement une activité immorale : et en particulier, faire commerce du meilleur usage des choses dans le temps est une activité licite."

Lire ce dictionnaire, c'est faire un pas dans la connaissance de soi et des autres. Les aimer aussi, car tout est Amour, pour les juifs comme pour les chrétiens. Merci Rabbi Attali !
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Le sujet est beau, mais dépasse largement l'auteur, qui ne sait guère que parler de lui-même et assez peu du judaïsme.
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L'auteur nous livre l'incroyable somme de toutes ses connaissances sur le judaïsme.
Passionnant, tout ce que l'on apprend.
Ce ouvrage aide à une meilleure compréhension de l'Ancien Testament.
Les explications sont claires, faciles à comprendre et à retenir.
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bien
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
De l'aveu même des commentateurs de la Bible, Eve n'est pas la première femme. Avant elle, explique le Zohar, une autre femme, créée par Dieu à partir de l'argile, comme Adam, se serait révoltée contre le Créateur : Lilith, inspirée des légendes mésopotamiennes et de l'épopée de Gilgamesh, dont le nom dérive de l'assyro-babylonien "lilitu" (démon femelle) ou (esprit du vent) ; elle renvoie aussi à "Leïla" (la nuit), archétype du fantasme masculin, de la libido, du monde souterrain. Elle est immortelle comme Adam et exige d'être traitée sur tous les plans comme son égale, en particulier dans leurs relations sexuelles, refusant de faire l'amour "sous" lui. Quand l'homme essaie de la soumettre et la viole, elle s'échappe, enceinte de lui. Adam la dénonce alors comme la "lie de la terre". En signe de défi, Lilith hurle celui des noms de Dieu qui s'écrit en soixante-douze lettres et qu'il est particulièrement interdit de prononcer. Dieu envoie alors trois anges à sa poursuite. Elle leur échappe et devient, avec sa fille Nahema (née avant Caïn), chef d'une tribu de démons. Pour rester libre, Lilith est prête à tout, y compris même à sacrifier quotidiennement cent de ses enfants. Selon ses commentaires, Lilith aurait resurgi tout au long de l'Histoire, libre et imprévisible, cause cachée d'évènements par ailleurs inexplicables...
[...] Bien d'autres évènements énigmatiques de la Bible trouveraient ainsi leur explication ; les femmes, refusant d'être réduites à leur rôle de mère, faisant peur aux hommes qui les désirent, auraient ainsi provoqué les malheurs de l'humanité...
[...] Lilith, partie, Adam ne peut rester seul ; il lui faut une compagne plus soumise : Eve, non plus faite d'argile, comme Lilith, mais tirée de la chair d'Adam pour s'assurer qu'elle lui sera soumise. Le nom d'Eve ("Havah") dérive, dit-on, de deux racines araméennes : "hiviah (serpent) et "havoh" (raconter)
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Ezéchiel est le premier prophète de l'exil ; le premier à dire dans une langue simple l'espoir possible ; le premier à dessiner le chemin du retour et de la liberté.
Il fait partie du premier groupe de Judéens exilés en -597 à Babylone par Nabuchodonosor avec l'aristocratie du royaume de Juda et le roi Joiakin. Cinq ans après son arrivée, à l'âge de trente ans, il a sa première vision, si fameuse, dans laquelle certains voient la description d'un char divin, d'autres celle d'un véhicule extraterrestre, d'autres encore celle d'un phénomène météorologique rare "le parhélie", d'autres enfin un pur délire poétique renvoyant au retour espéré des captifs en Israël :
< < Le ciel s'ouvrit et je fus témoin de visions divines. Je regardai : c'était un vent de tempête soufflant du nord, un gros nuage, un feu jaillissant avec une lueur autour, et, au centre, comme l'éclat du vermeil au milieu du feu. Au centre, je discernai quelque chose qui ressemblait à quatre animaux dont voici l'aspect : ils avaient une forme humaine ; ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes... Au-dessus de la voûte qui était sur leurs têtes, il y avait quelque chose qui avait l'aspect d'une pierre de saphir en forme de trône, dessus, tout en haut, un être ayant apparence humaine... Je vis quelque chose comme du feu et une lueur tout autour ; l'aspect de cette lueur, tout autour, était comme l'aspect de l'arc qui apparaît dans les nuages les jours de pluie. C'était quelque chose qui ressemblait à la gloire de Yahvé. > >
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Yetsirah (Sepher) : (Livre de la création), décrivant l'information comme une réalité capable d'influer sur la matière, et l'Univers comme un espace à plusieurs dimensions. Il explique que les lettres de l'alphabet hébreu structurent et organisent l'Univers, constituant un code permettant de décrypter le message secret de la Bible, la recette de fabrication de la Vie.
La légende qui court au temps du Talmud est que ce "Livre de la Création" est l’œuvre d'Abraham à qui son père, Tera, un potier, aurait enseigné les secrets de la combinaison des lettres pour en faire naître la Vie. Ce secret serait ensuite passé à Isaac, Jacob.... (...) d'autres prétendent que l'auteur de ce livre en serait le prophète Jérémie.
(...) Il existe aujourd'hui quatre versions... un de ces manuscrits serait, dit-on, conservé en secret au Vatican.
Ce livre, le premier sans doute de son espèce, et bien avant que la physique n'y pense, énonce une théorie révolutionnaire : l'Univers a plus que trois dimensions ; il en compte dix qu'il nomme "sephirot, correspondant aux dix chiffres du système décimal....
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Dès les premiers débats sur la Genèse, les rabbins se posent une question obsédante : si le temps n'est pas que cyclique, s'il s'écoule, a-t-il un début ? Commence-t-il avec la création de l'Univers ? Si oui, l'-avant le temps- qui n'est pas du temps, c'est quoi ? Et, si non, si le temps est aussi infini dans le passé, s'il est incréé, est-il l'égal de Dieu ? (...)
Aujourd'hui encore, cette question du commencement du temps reste une des énigmes scientifiques les mieux gardées : y a-t-il un temps avant le big-bang ? Question sans solution parce que mal posée.
En même temps que les philosophes grecs, le judaïsme pense que le temps est une des multiples dimensions de l'Univers, créé avec lui, consubstantiel à l'espace ; il est le lieu d'affrontement entre la dégradation naturelle et l'amélioration du monde par l'éthique. La physique moderne dit la même chose en parlant de lutte de l'information contre l'entropie.
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Baruch Spinoza, descendant de marranes, conçoit un Dieu abstrait, face à un homme devenu libre. Il ouvre ainsi la voie à tous ceux qui, parmi les juifs, cherchent ensuite à sortir par le haut des contradictions entre leur monde et celui des autres, entre la foi et la raison, ouvrant à la pensée des Lumières, et, au-delà, à toutes les formes de l’universel.
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