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EAN : 9782266339179
576 pages
Pocket (02/05/2024)
4.32/5   61 notes
Résumé :
Un roman événement révélant enfin la vérité sur le
grand mystère du monde des échecs. Ou comment une incroyable machination du KGB a mis fin, en pleine guerre froide, à la carrière du meilleur joueur de tous les temps : Bobby Fischer.

En 1972, en pleine guerre froide, un Américain de
29 ans devient champion du monde d’échecs en
battant le Russe Boris Spassky, sous les yeux médusés
de l’opinion mondiale. Bobby Fischer vient ... >Voir plus
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A l'instar des matriochkas cachant plusieurs poupées les unes à l'intérieur des autres, ce roman résume la carrière de Bobby Fisher jusqu'en 1975, dévoile l'équipe Enigma forgée par le KGB pour truquer le championnat du monde d'échecs en 1975, révèle le rôle joué par Olga Komarova dans cet imbroglio, puis son extraordinaire destin dont la confession manuscrite nous parvient aujourd'hui au terme d'une enquête achevée à Cannes en 2019.

Magnifique roman, c'est un livre exigeant présupposant une connaissance du stalinisme, de la littérature et de la philosophie qui dissuadera probablement des lecteurs de Gérard de Villiers et des lectrices de Mélissa da Costa. Par contre, connaitre les échecs n'est nullement indispensable.

BOBBY, TU SERAS ROI
La vie de Bobby Fischer est à celle seule un véritable roman : sa mère américaine, d'ascendance juive allemande, fuit le Reich en 1933, en compagnie de Gerhardt Fischer, qu'elle épouse à Moscou, Regina part en France en 1939, puis aux USA, sans son mari allemand et donc interdit de visa. Bobby nait en 1943 et Gerhardt Fischer est enregistré comme étant son père alors que le couple est séparé depuis 1939 !
Bobby à l'âge de 6 ans se plonge dans la lecture de livres commentant des parties d'échecs et révèle un extraordinaire talent dès le début des années 50 … Champion des USA à quatorze ans, il est champion du monde à l'été 1972 (face à Boris Spassky) et détrône les russes qui dominaient ce jeu depuis des décennies.

OLGA, TU SERAS REINE
En pleine guerre froide, l'URSS de Léonid Brejnev devait relever le défi et reconquérir le titre en 1975. Pour ce faire, tous les moyens sont déployés, et pendant que le jeune Soviétique Anatoli Karpov s'entraine, dans l'ombre, le KGB constitue une équipe dirigée par la géniale et gracieuse Olga Komarova … qui va s'intéresser à la face obscure de l'américain, qui n'a jamais été scolarisé, est embrigadé dans une secte évangélique et s'éloigne de son entraineur qui était devenu un père de substitution.

LE ROI, LA REINE ET LES EMPIRES
La folie, qui peut résulter d'une passion, s'achève en sacrifice, jusqu'à ce que Bobby parvienne « à la part des anges vaporeuse et silencieuse et qu'il en boive jusqu'à l'ivresse, jusqu'à la déraison. »
Le roi se sacrifie pour la reine ; Anatoli Karpov gagne par forfait le titre mondial 1975.

LE MANUSCRIT
Bobby Fischer s'enfonce alors dans une déchéance nourrie de paranoïa, d'antisémitisme, qui le conduira d'exil en exil, via la case prison, vers l'Islande où la mort l'attend le 17 janvier 2008, à 64 ans.

Olga, devenue une oligarque a fui son pays et décidé de publier ses mémoires. Poutine peut il tolérer que la tricherie Enigma soit rendue publique ? Peut il accepter que l'adolescence d'Olga au Goulag soit révélée ? En en 2017-2018, Olga est elle toujours en vie ? Dans quelles mains est son manuscrit ? A moins qu'il s'agisse d'une clé USB ?

C'est à Paris et à Cannes, que les hommes de l'ombre vont s'affronter … sans répondre à toutes les questions et notamment sans que l'on sache qui est Livie Hoemmel anagramme du « vieil homme » ?
Ce roman évoque des thèmes chers à Vladimir Volkoff (disparu en 2005), à Andrei Makine (coutumier des pseudonymes)…
A la dernière page l'auteur remercie Marc Monnery, auteur avec Gérald Poitevineau, de «  le Pont Mirabeau : l'objectif visé ou le 'résultat escompté' » ; est ce un indice ?
A moins que ce soit une « fake news » commise par des laquais de l'impérialisme américain pour salir la Russie engagée dans son « opération spéciale » ?

L'alchimiste signe une oeuvre difficile, qui se termine par 5 chapitres numérotés successivement 5,4 ,3, 2,1 et (last but not the least) par « le zéro absolu » où les arcanes de « l'investigation littéraire » interpellent le lecteur.

Un chef d'oeuvre que je relirai attentivement en espérant découvrir ce « vieil homme ».
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Discrétion ou ruse marketing, de l'auteur de ce roman l'on ne sait rien, sinon ce que le récit prétend laisser croire. Lui et le narrateur ne seraient qu'un, et sous le pseudo, anagramme de « le vieil homme », se cacherait à la fois le fils d'un espion du KGB installé à New York et l'ami de toujours du champion d'échecs américain Bobby Fischer. Célèbre pour avoir mis fin en 1972, en pleine guerre froide, à l'hégémonie soviétique qui perdurait sur le titre depuis 1948, ce génie inégalé d'un jeu alors devenu affrontement politique avait à nouveau stupéfié le monde trois ans plus tard, quand, sans explication, il s'était déclaré forfait lors de la remise en jeu de son titre. L'explication, détonante si l'on en croit les supposées révélations de cet ouvrage, le narrateur était bien placé pour la connaître. C'est incognito qu'il se décide à la révéler dans ces pages, déplaçant le mystère vers... sa propre identité cette fois. A moins que l'indice de sa maîtrise, autant de la langue que des références littéraires françaises, ne suffise à faire pencher le lecteur perspicace vers l'hypothèse de la mystification romanesque…


Empilant donc les manipulations en un échafaudage à plusieurs étages incluant le lecteur lui-même, l'auteur s'empare de faits historiques propres à frapper les imaginations, entre un joueur iconique qui « était aux échecs ce que Mozart est à la musique » – champion des Etats-Unis à quatorze ans, grand maître à quinze ans, champion du monde à vingt-neuf ans à l'issue de ce qu'on appela le « match du siècle » –, son retrait inexpliqué alors qu'il passait pour imbattable, et le déplacement de la guerre froide à l'intérieur d'un plateau de soixante-quatre cases, pour y adjoindre la construction d'une intrigue encore plus hallucinante.


Tout part de cette affirmation des dirigeants soviétiques au lendemain de leur défaite politiquement trop symbolique contre Bobby Fischer : "Dans trois ans, au prochain championnat du monde, notre fier représentant écrasera l'Américain !" Encore leur faut-il en trouver le moyen, puisqu'en vérité aucun Russe ne se sent en mesure de le battre. Parce qu'il figerait définitivement Bobby en vainqueur mythique, le poison – tant craint par le champion qui, dans la vie réelle, ne quitta plus une petite valise emplie d'antidotes – est écarté. Et le KGB se met activement à la recherche du génie capable de trouver la solution. Il va se matérialiser sous les traits d'une femme, surdouée à tendance Asperger, qui, puisque la cible ne vit que pour les échecs, va elle aussi s'immiscer à l'intérieur des soixante-quatre cases, pour une partie convoquant – excusez du peu – Dieu lui-même. Mais peut-être devrait-on également évoquer le Diable, tellement cette histoire est une prouesse d'ingéniosité machiavélique…


Si l'on peinera sans doute à trouver ce texte tout à fait brillant, tant rebondissements et twists, qui plus est un peu trop scolairement surchargés de références littéraires et philosophiques semblant parfois au récit comme autant d'artificielles décorations en stuc, finissent par former une accumulation presque aussi épuisante qu'abracadabrantesque, l'on restera néanmoins estomaqué par la virtuosité inventive de ce roman, bien décidé à embrouiller son lecteur en mimant ingénieusement toutes les apparences de la véracité. En somme, un monument de manipulation…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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C'est avec de forts sentiments mitigés que je viens de terminer la lecture de cet ouvrage tant apprécié sur notre site de lecteurs : douze 5 étoiles et six 4 étoiles des 18 billets introduits à ce jour, un score tout à fait exceptionnel.

Si le sujet et la construction font preuve d'une rare originalité, je trouve que le livre présente toutefois un certain nombre de faiblesses : trop de passages sont beaucoup trop longs et inutilement compliqués et freinent ainsi sérieusement la fluidité du récit. Citer Descartes et Kant est bien beau, mais ne contribue sûrement pas à rendre un récit captivant. D'ailleurs, il y a dans cet ouvrage un excès de citations. Pratiquement tous les auteurs classiques français y passent.

Je suis d'avis qu'ignorer le nom du véritable auteur(e) prive le lecteur de repères et franchement je ne vois pas l'avantage de procéder par un pseudo à base d'anagrammes, comme Livie Hoemmel pour 'Le vieil homme', sauf pour des raisons commerciales où à la rigueur la protection d'une célébrité politique ou autre.

Vu l'accueil enthousiaste sur Babelio, je pense pouvoir me permettre d'être un peu plus critique dans mon approche que d'habitude ici dans mes retours de lecture.

Si l'idée de situer le champion mondial d'échecs, Bobby Fischer (1943-2008) comme pion dans la guerre froide entre les États-Unis et l'Union Soviétique dans les années 1970, constitue un point de départ intéressant, la façon dont l'auteur présente cependant Léonid Brejnev et Iouri Andropov, le terrible chef du KGB, dans son récit, n'est guère convaincante pour ceux qui connaissent un peu l'histoire de l'URSS.

J'ai aussi des doutes que le sommet de la Russie communiste aurait fait appel à un mélange de Marilyn Monroe pour le physique et Marie Curie pour l'intelligence, comme Olga dans le livre, afin de battre Bobby Fischer au championnat mondial d'échecs de 1975. Je regrette mais cette Olga Komarova n'est pas très crédible.
En plus, ce nom est mal choisi, puisqu'une femme de lettres avec ce nom a réellement existé : Olga Forche, née Komarova en 1873 au Daghestan et morte à Saint-Pétersbourg en 1961, auteure entre autres de "La Nef des fous" et "Vêtus de pierre".

Pour les amateurs du jeu d'échecs, je m'imagine que le livre est riche en faits, anecdotes et curiosités du monde et de l'histoire liée à ce jeu ou art particulier.
Ce que j'apprécie personnellement, c'est l'hommage rendu à ce phénomène extraordinaire qu'a été Bobby Fischer.

Des rumeurs circulent comme quoi ce serait en fait Judit Polgár, championne hongroise d'échecs, qui serait à l'origine de l'ouvrage sous rubrique, ou y serait mêlée d'une façon ou d'une autre. Un autre phénomène et la seule joueuse à avoir battu le record de précocité de Fischer en obtenant en 1991, à l'âge de 15 ans et 5 mois, le titre de grand maître international et, en 1996, de devenir la première femme dans le top 10 du classement mondial. Née en 1976 à Budapest, elle est l'auteure de plusieurs livres, dont 3 "leçons d'échecs" disponibles en Français.

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Le nombre de Shannon, soit 10¹²°, correspond au nombre de parties d'échecs possibles. Il est 1 milliard de milliards de milliards de milliards de fois plus grand que le nombre d'atomes présent dans l'univers.
Si vous avez déjà le vertige arrimez-vous fermement, car avec ce livre vous allez pénétrer dans un univers parallèle. Un univers au sein duquel navigue une catégorie bien particulière d'humain : les joueurs d'échecs.

En publiant ce livre, Livie Hoemmel fait une entrée fracassante dans la littérature, car il s'agit de son premier roman. Il vient de réaliser un coup de maître. En notation échiquéenne son opus mérite un double point d'exclamation. C'est le symbole que l'on utilise aux échecs pour décrire un coup remarquable, voire génial.

Dans l'univers, les trous noirs exercent des forces d'attraction extrêmes qui peuvent happer la matière et l'engloutir. Est-ce un tel phénomène qui est à l'origine de la disparition du célèbre champion du monde Bobby Fischer ? En 1972, en pleine guerre froide, celui qu'on a qualifié de meilleur joueur de tous les temps, doté d'un QI de 180, vient de remporter le Championnat du monde face à Boris Spassky. Ce joueur était le plus doué de cette génération couvée par le kremlin et formatée pour gagner la bataille idéologique contre les États-Unis. Mais après sa brillante victoire, vécue comme une humiliation insoutenable par l'Union soviétique, Bobby Fischer disparaît subitement des radars. Il se retire de toutes les compétitions. Il renonce à défendre son titre dans le match qui doit l'opposer à Karpov en 1975. À 29 ans Fischer tire un trait sur sa carrière internationale de joueur d'échecs sans donner d'explication. Il part en voyage autour du monde, se laisse pousser la barbe et les cheveux. À partir de ce moment, la légende commence.

Beaucoup d'hypothèses ont été émises. Selon certains, Bobby se sentait menacé par le KGB et craignait d'être empoisonné, pour d'autres son retrait était dû à une quête de spiritualité, il voulait rejoindre l'église universelle de Dieu. Mais d'autres encore ont pensé que Bobby Fischer avait peur de perdre, qu'il était aux portes de la folie, que les règles ne lui convenaient pas ou que la bourse de cinq millions de dollars n'était pas assez prestigieuse.

Depuis plus de 50 ans, des centaines d'enquêtes ont été menées. L'histoire de cet homme refait régulièrement surface dans les médias, comme celle du monstre du loch Ness, sauf que lui, Bobby Fischer, est bien réel et ce qui lui est arrivé dépasse toutes les fictions. C'est ce que nous révèle l'auteur de ce thriller que l'on pourrait tout aussi bien qualifier de roman-document, roman psychologique, d'aventure, d'amour, de roman policier ou de roman d'espionnage. C'est aussi un hommage à Bobby Fischer et une introduction au monde des échecs même s'il n'est pas nécessaire au lecteur de connaître les règles du jeu pour apprécier l'histoire. L'auteur s'appuie sur le témoignage d'un ami d'enfance de Bobby Fischer, un vieil homme qui vient se confesser au travers d'un manuscrit retrouvé miraculeusement par l'auteur et qui a échappé aux recherches des services secrets russes. Ce livre est un roman multiple, foisonnant, d'une incroyable richesse intellectuelle et émotionnelle. Il est aussi un prétexte pour aborder des thèmes philosophiques et littéraires et nous plonger dans le symbolisme du jeu d'échecs et la mythologie. Ce parcours qui va de Parménide à Shopenhauer, de la philosophie antique à la physique quantique est aussi un voyage littéraire jalonné par quelques citations extraites des oeuvres des plus illustres écrivains : Corneille, La Bruyère, Voltaire, Dostoïevski, Gogol, Dumas, Stendhal, Balzac et bien d'autres.

L'auteur parvient à nous restituer le mécanisme d'un complot fomenté dans le but de détruire l'ennemi public numéro un des Soviétiques : Bobby Fischer. de Brejnev à Poutine ce livre raconte le dispositif subtil mis en place par les agents du KGB et dénonce au passage un pouvoir fondé sur la propagande, le mensonge et la violation systématique des droits de l'homme. Pour détruire le roi des échecs, il fallait une femme de génie. Brejnev propulse Olga Komarova, une femme aux capacités intellectuelles hors norme, à la tête de la cellule Enigma chargée d'éliminer Bobby. Comment y parviendra-t-elle et quelles sont ses motivations réelles ? C'est l'un des nombreux secrets que vous révélera ce livre étonnant.

Cet ouvrage est une oeuvre polyphonique inspirée par le Mozart des échecs et qui se dévore comme un polar ou comme un essai sur les forces antagonistes qui gouvernent le monde. C'est aussi la réalisation de la promesse faite par un fils à son père de découvrir et de révéler au monde l'un des secrets les mieux gardés de l'histoire. Mais au terme de cette aventure, un doute subsiste sur l'identité de l'auteur du manuscrit révélant la vérité sur Bobby Fischer. J'avoue avoir mis mes neurones à l'épreuve pour démêler l'écheveau final malgré les révélations de l'auteur à la fin de l'ouvrage. Cet ultime dénouement d'une histoire complexe aux variantes exponentielles donne un aperçu des batailles qui se joue sur un échiquier. Après la lecture de ce livre le mystère qui planait autour de la vie de Robert James Fischer est-il résolu ? Oui, en grande partie, mais l'analyse post-mortem pourrait, nous révéler de nouveaux horizons comme la note finale d'un parfum qui perdure après la vaporisation. Peut-être qu'une suite est prévue ?

Pour ajouter à son mystère Bobby Fischer, est mort à soixante-quatre ans comme le nombre de cases sur un échiquier…

Ce livre ravira non seulement tous ceux qui pratiquent ce jeu millénaire, mais aussi tous les lecteurs qui apprécient les intrigues solidement documentées et comportant de multiples rebondissements.

— « Le sacrifice du roi », Livie Hoemmel, Plon (2023), 445 pages.
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« Les échecs sont un jeu par leur forme, un art par leur essence et une science par sa difficulté d'acquisition. Ils peuvent vous procurer autant de plaisir qu'un bon livre ou une belle musique, mais vous n'aurez une réelle joie que si vous arrivez à bien jouer ». (Tigran Petrossian)


« le sacrifice du roi » du pseudonyme Livie Hoemmel (Éditions Plon) est un roman et récit évènement qui révèle en définitive la vérité sur un grand mystère de l'univers des échecs durant la période de la guerre froide.


Plus particulièrement, les invraisemblables machinations et les complots des services secrets de l'Union Soviétique, le KGB, aux fins de mettre un terme à la carrière du meilleur joueur de tout temps, Bobby Fischer. Celui-ci est devenu champion du monde en battant, en 1972, sous le regard stupéfait du monde entier, le Russe Boris Spassky. C'est ainsi que Fischer met un terme à une suite ininterrompue de champions du monde soviétiques depuis 1945.


Dès lors, une promesse est faite par Léonid Brejnev : en 1975, lors du prochain championnat, un Russe sera de nouveau champion du monde ! Cependant, la question demeure : qui sera à même d'affronter Fischer et, à défaut, empêcher celui-ci de prendre part au championnat ?


Tout l'arsenal des services secrets, ses plus hauts dignitaires et une équipe ad 'hoc sont mobilisés à temps plein à cet effet.


En 1975, coup de tonnerre, « le Mozart des échecs » renonce à son titre. Il abandonne sans combattre. Pourquoi ? Eh bien, c'est là que réside toute l'intrigue de ce récit absolument génial qui navigue entre vérité historique et roman sans jamais se départir, même dans cette dernière hypothèse, de crédibilité et d'intelligence historiques. Après tout, le roman n'est-il pas la somme du souvenir et de l'imagination ?


« le sacrifice du roi » est un régal absolu. L'une des plus grandes victoires du récit est la capacité de l'auteur d'avoir su conjuguer vérité historique et roman. Aussi, la mise en scène de deux intelligences hors du commun, les deux héros du roman – Fischer et Olga – est une parfaite réussite. Vous l'avez compris, si Fischer a déclaré forfait, il a nonobstant dû livrer, une autre bataille, non moins difficile, avec cette insolite et redoutable adversaire …


Ne passez pas à côté de ce roman !


Bonne lecture.


Michel.




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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens, tu venais d'avoir neuf ans. Un homme aux cheveux grisonnants était venu s'asseoir face à toi pour parier quelques dollars. Assez vite, tu lui avais demandé de te dévoiler ce qui était accroché au bout de son porte-clés. Il t’avait répondu : « Une patte de lapin, c'est mon porte bonheur. »

Au lieu d'enclencher la pendule pour démarrer le match, tu l’avais regardé fixement pendant de longues secondes. Finalement, avec un ton légèrement narquois, tu avais répliqué : « Si cela vous porte chance, le lapin ne pourrait pas en dire autant... » Ce domaine enchanté où la raison perd son contrôle, où les contraintes disparaissent et un univers fantastique apparaît, tu l'avais en toi, par droit de naissance, Bobby.

La première fois Je n'avais aperçu qu'une petite silhouette, à une trentaine de mètres, assise sur un énorme coussin bleu qui lui permettait d'atteindre la hauteur minimale pour regarder une partie. Une étrange émotion mnavait envahi.

L'étincelle qui jaillissait de la vitalité de ton inspiration, de ton esprit révolutionnaire a donné un sens à ma vie. Aujourd'hui je le sais.
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- Mais, au fait, dans quoi es-tu plongée ? Ça a l'air passionnant !

— Un roman très intéressant sur la manipulation psychologique, les passions et la vengeance : Les Liaisons dangereuses...

— Ma pauvre enfant, mais c'est dénué de toute moralité !

Une jeune fille de quinze ans dévoyée par un libertin, l’adultère, la revanche d'une manipulatrice, tout cela n'est pas de ton âge. C'est beaucoup trop sombre, et de surcroît il s'agit de littérature française ! Ce ne sont pas des lectures pour toi. Commence par nos classiques. Tolstoï, Tchekhov, Pouchkine, mais surtout Gorki, Maïakovski. Je vais demander au professeur de littérature de te faire une liste de recommandations.., Sache néanmoins que j'applaudis ta curiosité, j'incite non sans mal tous les pensionnaires à avoir la même. Cest fondamental pour s'élever dans la société d'aujourd'hui.

Sur le visage d'Olga se dessina un sourire narquois : « Il n’y a au monde que deux manières de s'élever, ou par sa propre industrie ou par l’imbécillité des autres. »
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— Depuis la nuit des temps, nous les femmes, nous avons dû apprendre à survivre, à faire preuve de perspicacité, voire d'ingéniosité pour échapper à la folie des hommes. Votre barbarie, bien loin de nous abattre, a fait de certaines d'entre nous, non pas des individus fragiles, mais des êtres redoutables. Olga en est la preuve vivante. Elle est le feu sous la glace... Moi, en tant que femme, je suis convaincue d'arriver à découvrir si elle t'a dit la vérité, ou si elle a simulé un orgasme pour te faire jouir à ton tour...

— Du haut de tes vingt-huit ans, tu caches bien ton jeu, ma chérie ! Mademoiselle est plus perspicace que tous les moyens que j'ai mis en œuvre. Plus efficace que le FSB...

— Oui, je suis une fille, une survivante qui a dû relever la tête et se battre encore et encore. Toi, tu n’es qu’un homme.
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Sur son voilier, au large des côtes du Panama, Alexandre parcourait les dernières nouvelles du monde sur sa tablette. Alexeï Navalny était en détention. Contraint de regarder la télévision d'Etat et des films de propagande huit heures par jour, on voulait le briser. C'était le programme de rééducation des prisonniers mis en place par Poutine, afin de perpétuer la tradition. Alexandre s'est exclamé :
— Le Purgatoire aux belles âmes égarées était plus élaboré. Mais l’idée typiquement russe qu'on peut modeler les esprits les plus récalcitrants reste d'actualité...
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Tout cela était calculé. Comme les Grecs avaient endormi la vigilance des Troyens en leur offrant un monumental cheval de bois, Olga avait choisi de mystifier les Américains en fabriquant ce personnage de cocotte matérialiste et frivole, qui ne s'attachait qu'à vider les comptes de son amant. Pour la petite histoire, des soldats grecs s'étaient cachés dans le cheval, en étaient sortis la nuit venue, et avaient mis à feu et à sang la ville de Troie, remportant la victoire par la ruse. Olga ferait de même : une fois les Américains convaincus de son caractère inoffensif, elle entrerait en action.
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