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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 95 sur 103
EAN : 9782253142164
188 pages
Le Livre de Poche (01/01/1998)
3.86/5   93 notes
Résumé :
Une femme, Hélène Lange, a été étranglée à Vichy. Bien qu'elle y ait vécu neuf ans, personne ne sait rien d'elle. Ni d'où proviennent les coquettes sommes d'argent qu'elle recevait à intervalles réguliers. Séjournant là pour une cure thermale en compagnie de son épouse, Maigret s'intéresse entre deux promenades à l'enquête de son confrère et ami Lecœur. Ce dernier n'aura pas grand mal à arrêter l'assassin. Les petits secrets des sœurs Lange, en revanche, lui donnero... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Un repas chez leurs amis les Pardon, des aigreurs d'estomac, quelques vertiges, de la fatigue et voilà le commissaire convié dans le cabinet de son ami, docteur, pour un bilan. 53 ans passés, boire sans en faire le compte, fumer plus que de raison, on ne peut plus occulter les bobos et les alertes liés à l'âge. Les dernières vacances sont bien loin et il faudra combiner le repos à un régime. le traitement sera une cure à Vichy !

Loin des verres de blanc sec, de calvados, de fines à l'eau et des bières pression, une enquête à l'eau de source se profile. le chapeau melon et le manteau ont laissé place à un chapeau de paille (dont il a un peu honte alors qu'il serait à la mode aujourd'hui !) et une veste légère. Ce sera en observateur, à la demande du commissaire Lecoeur, que nous assisterons à cette investigation provinciale.
Tout commence paisiblement, les Maigret se sont établi une routine. Après les croissants frais du matin et le café siroté en lisant les nouvelles locales, ils arpentent nonchalamment les rues et les parcs de Vichy suivant un itinéraire jalonné de prises de verres d'eau de différentes sources bues à petites gorgées. L'ambiance de la ville thermale nous arrive en douceur, sous les platanes d'un parc où des chaises de fer peintes en jaune font des rondes autour d'un kiosque. Un orchestre y joue, certains soirs, alors que les mots de Simenon nous jouent leur propre petite musique sur le modèle suivant « Les curistes, les troncs clairs des platanes, les taches de soleil étaient à leur place ainsi que les milliers de chaises jaunes. » On découvre donc les rues de Vichy, son jardin d'enfants, ses parties de boules tout en observant les passants. Mme Maigret s'inquiète un peu de l'ennui que pourrait ressentir son mari mais non, il suit docilement son régime et se distrait des rencontres quotidiennes de personnes dont ils essaient tous deux de deviner qui ils sont. Une certaine dame solitaire, au maintien fier, au regard relativement dur, vêtue invariablement de couleur lilas, attire particulièrement leur attention.
Quelle n'est pas la surprise de Maigret, un beau matin, en lisant dans le journal de Clermont-Ferrand que cette dame a été étranglée dans la nuit.
Il va faire de brèves incursions dans l'enquête en ayant toujours à l'esprit de prendre le temps de respecter la routine thermale et de rejoindre rapidement son épouse qui est chaque fois surprise de le voir arriver si tôt.

Bien que ce ne soit pas son affaire, Maigret se focalise sur la victime, à son habitude, en oubliant presque que c'est l'assassin qui doit être démasqué et non celle-ci. Mais comme il le pense souvent, les victimes donne parfois une raison à leur assassin. Il s'emploie donc à établir le portrait psychologique de la victime, découvrir sa vérité, pas à pas, regardant ses lectures, observant son intérieur, enquêtant sur son passé.
On trouve ici ce qui fait le style de Simenon, des descriptions de la nature humaine et de tous ses travers, cherchant à expliquer plutôt qu'à juger, laissant ce rôle aux magistrats.
Même si ce n'est qu'un roman, le dénouement met mal à l'aise car il est monstrueux et on ne peut s'empêcher de songer que c'est tout à fait possible qu'un être humain se comporte de la sorte.
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Vichy.
Mais qu'est-ce que Maigret fiche à Vichy. Une enquête sûrement… Ah, ben, non ! Il prend les eaux. le commissaire est là en cure avec son épouse. C'est qu'il devient vieux le pépère, et la bonne cuisine française bien saucée et copieusement arrosée, cela finit par fatiguer l'organisme. Monsieur Maigret boit de l'eau plusieurs fois par jour ! Il se promène avec Madame et respecte un rituel quasi religieux, s'en tenant tous les jours aux mêmes occupations, aux mêmes heures, aux mêmes endroits. C'est ainsi qu'il repère une femme qui a la particularité d'être habillée couleur lilas et qui suit, elle aussi ses rituels, tous les jours aux mêmes heures. Quel intérêt ? Quelles horribles vacances ! Heureusement, Maigret ne va pas tarder à bénéficier d'une salutaire distraction… Salutaire, mais pas pour tout le monde ! Une femme, Hélène Lange, la femme en lilas vient de mourir. Mort naturelle ? A moins de considérer l'étranglement comme une mort naturelle, cela ressemble davantage à un meurtre…
Ce qui est étonnant, c'est que, bien que vivant là depuis des années, les gens ne savent que peu de choses sur cette dame Hélène Lange. Lecoeur, confrère et ami de Maigret n'hésite pas à lui demander son aide, ce que notre commissaire accepte bien volontiers vu que les verres d'eau ont leur charme, mais leurs limites aussi.

Critique :

Des années, des décennies que je n'avais pas lu un Maigret ! Cela fait du bien de se replonger dans les enquêtes tranquilles et pépères alors que depuis quelques années il y a surenchère de morts plus gores les unes que les autres. Bon, d'accord, il y a tout de même une femme qui s'est faite estourbir, mais presque gentiment. Une strangulation de rien du tout… C'est agréable (pas pour la victime) pour le lecteur de polars de voir une énigme se résoudre simplement sans même déranger les experts, qu'ils viennent de Miami ou de Paris. Après une grosse brique, un polar de moins de 200 pages, cela repose les neurones. Il faudra que j'y pense plus souvent.
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Le docteur Pardon a prescrit une cure à Vichy à un Maigret rattrapé par les excès des 30 dernières années.
C'est un coup dur pour le commissaire divisionnaire du Quai des Orfèvres qui, la cinquantaine bien passée, a le corps qui commence en effet à ne plus supporter la bière, le vin et les plats en sauce quotidiens sans oublier la prunelle d'Alsace avant d'aller se coucher.

Ce sera alors l'eau de Vichy pendant 3 semaines avec promenades matin et après-midi. D'abord perçu comme une punition, Maigret s'accommode de ce régime avec rigueur et fatalisme, mais toujours la pipe au bec.

Seul un meurtre pourrait gâcher les bonnes résolutions. Car l'action engendrée par l'enquête le ramenait généralement au bistro. Craquera-t-il?

Je retrouve sa méthode d'imprégnation. La vie de la victime est étudiée car elle porte le germe assassin.

Simenon signe ici l'un de ses meilleurs récits. Assez détaillée pour que l'on se sente avec Maigret parmi les curistes à Vichy mais suffisamment concise pour goûter l'effet du retournement de l'enquête.

Une histoire qui balance entre la quiétude des lieux et des existences pathétiques et sordides. du grand art!
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Maigret est en vacances. Ou plus exactement en cure thermale. A Vichy. Trop de bières montées au bureau du Quai des Orfèvres, trop de repas à la diététique incertaine, au cours d'enquêtes jusqu'au bout de la nuit.

"... ne vous inquiétez pas, juste une petite remise en forme. Trois semaines et il n'y paraîtra rien.."

Madame accompagne Monsieur. Maigret s'inquiète pour sa santé, n'en laisse fièrement rien paraître. Madame n'est pas dupe, elle connait son commissaire, sait ce qui le ronge. L'homme, la cinquantaine, se sent brutalement vieillir. Il se soumet, avec le fatalisme d'un 3ème age prématuré, au rituel de la cure, en suit le protocole à la lettre en homme qui ne se sent plus décisionnel de lui-même. Lui qui ne savait jamais comment allait se dérouler ses journées de commissaire, s'adonne en couple à de longues marches quotidiennes qui suivent inlassablement les mêmes itinéraires.

... et le lecteur de sourire de ce Maigret nouveau: fataliste, refermé sur lui-même, silencieux, bougon, courbé sur ses craintes, filant du mauvais coton; de cette Mme Maigret comme une ombre dans son sillage. Notre héros devient personnage de comédie, offusqué de ce chapeau de paille qui remplace son melon habituel, travaillé par la nécessité de résister à une bière fraîche tentatrice, résigné à l'eau thermale chaude qui stagne au fond de son verre de curiste.

Maigret s'ennuie de ce Vichy qui chaque jour montre les mêmes visages aux mêmes heures et aux mêmes endroits, s'invente un jeu pour s'égayer, celui de "profiler" certains curistes à distance. Maigret occupe son temps en s'accrochant ainsi à sa raison d'être, le policier reprend le dessus. Une femme en lilas devient sa cible privilégiée. Elle est entre deux ages, toujours seule, chaque soir sur la même chaise jaune face au kiosque à musique. Elle l'intrigue. Il ne parvient pas à la cerner. C'est rapidement, pour lui, un mystère qui vire à l'obsession.

Le problème prend une toute autre tournure quand la dame est retrouvée étranglée chez elle. Maigret se fera l'ombre silencieuse et attentive, parfois amusée et ironique face aux méthodes d'un de ses anciens subordonnés, désormais en charge de l'affaire. Maigret suit l'enquête en dilettante, coincé entre ses soins thermaux auxquels il ne veut pas se soustraire et sa passion d'une vie: comprendre les autres pour les démasquer ou les aider..
La personnalité de la victime ne va pas tarder a leur apporter du fil à retordre.

La suite appartient au roman...

Avec "Maigret à Vichy", Simenon a du changer ses habitudes d'écriture, sa mécanique d'auteur à l'oeuvre de la série. La méthode romanesque employée n'est pas celle d'ordinaire. Il y a du soleil dans les mots, y a du sourire dans les actes jusqu'à ce que l'épilogue recadre tout dans le drame . L'auteur livre ainsi un roman atypique dans sa production consacrée au Commissaire.

La raison de ce changement est simple, Simenon doit s'adapter à Vichy, à ce que la ville représente.

On connaissait sa récurrence d'utilisation d'un background hivernal, froid et pluvieux pour dramatiser les situations humaines disséquées. Avec "Maigret à Vichy", l'été se devait d'être là, bien à coeur. Cette saison est le temps béni des cures et des vacances associées. Il lui a fallu composer avec la chaleur, qu'il rendra bien entendu lourde et suffocante; le soleil, qu'il montrera omniprésent et brûlant. C'est pleine lumière, sous les ombrages des allées, près de l'Allier où rit la jeunesse en ski nautique, dans la chambre fraîche de l'hôtel derrière les persiennes fermées que se noue et se dénoue le drame en cours. Un orage du feu de Dieu ponctuera l'épilogue, le fracas du tonnerre en point d'orgue du drame qui couve. le calme reviendra dans la chaleur étouffante des habitations qui n'ont su profiter de la fraîcheur de l'orage. Maigret tournera la page du drame sur un espoir: la foudre ne doit pas frapper deux fois au même endroit.

L'été est là, loin du froid et de la pluie de maints autres épisodes.
Vichy montre ses riches atours, ses luxueux hôtels et sa population saisonnière aisée, ses permanents aux aguets de la manne financière que la ville offre. La description de la cité thermale est délicieuse de justesse sociale, le lecteur se sent au coeur d'un oasis privilégié que Maigret n'affronte pas car il a besoin de ses services.
Maigret se soumet aux rituels de cure, presque british d'attitude dans son respect des horaires et des convenances.
On se croirait dans un Agatha Christie. Maigret se fait Poirot d'une intrigue classique de déduction, près des curistes riches ostensiblement bien habillés et réservés.
Il n'y a pas d'antagonisme franc entre deux mondes sociaux opposés si ce n'est une opposition nette et tranchée entre l'aspect presque rieur des 9/10ème du roman et l'épouvante ressentie à l'épilogue. Maigret ne s'implique pas comme à l'ordinaire. Et quand le drame trouvera son épilogue, il abandonnera son habit de détective belge fier de ses déductions académiques pour reprendre celui d'un Maigret en prise directe avec un monde dur et sans pitié.

Parfait.
https://laconvergenceparalleles.blogspot.com/2019/09/blog-post.html
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Mon premier Maigret, mieux vaut tard que jamais. Choisi au petit bonheur la chance. Enfin pas tout à fait. Vichy, parce que j'aimerais pouvoir aimer cette ville, son charmant décor d'opérette, mais que je ne peux m'empêcher d'y chercher les traces de son passé sous le signe de la collaboration. Maigret va-t-il exhumer des affaires sombres de l'Occupation ?

Pour le décor et le cérémonial des verres d'eau, Simenon fait très bien le job. le commissaire Maigret, en cure sur ordonnance de son médecin, et son épouse, se coulent dans le rituel des déambulations scandées par les arrêts à la source, au kiosque à musique, sur les berges de l'Allier. Et c'est en tant que curiste que le commissaire va s'intéresser au meurtre d'une habitante de Vichy.

Maigret et sa femme se promènent beaucoup, dans Vichy, tous les jours, deux ou trois fois par jour. Avec les précisions données sur leurs parcours, on peut suivre sur le plan de la ville, leurs marches et les lieux de leurs arrêts. Il n'y a que leur hôtel (de la Bérézina, pourquoi ce nom ?) que Simenon a inventé. Ce sont ses habitudes de curiste, prises en quelques jours, et l'observation qu'il fait de la ville, de ses pensionnaires temporaires et de ses résidents habituels, qui vont permettre au commissaire de mettre, quasiment au sens propre, ses pas dans ceux du meurtrier.

En revanche, dans ce livre écrit en 1967, pas un mot, pas une évocation, pas une seule allusion aux résidents qui occupaient la ville, ses hôtels, son casino, 25 ans plus tôt. Les Vichyssois, excédés qu'on leur rappelle ce passé sombre à tout bout de champ, ont dû vouer une grande reconnaissance à Simenon pour avoir réussi à parler de leur ville sans prononcer une fois le nom de Pétain…
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
J’oubliais un détail qui vous amusera peut-être. Je m’étais étonné de trouver des livres annotés au crayon. Des phrases ou des mots étaient soulignés. Parfois il n’y avait qu’une croix en marge. Je me suis demandé quel client avait cette manie et j’ai fini par découvrir que c’était elle…
— Vous lui en avez parlé ?
— Il le fallait bien… Mon commis ne pouvait passer son temps à gommer ces marques…
— Quelle a été sa réaction ?
— L’air pincé, elle a dit :
» — Je vous demande bien pardon… Lorsque je lis, j’oublie que les livres ne sont pas à moi…
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Il était assis une fois de plus dans le fauteuil vert, près de la fenêtre ouverte. Le temps était le même qu'à leur arrivée, un soleil généreux et chaud, avec pourtant, le matin, de l'air frais dans les rues que parcouraient les arroseuses municipales, de la fraîcheur aussi, pendant la journée, sous les arbres qu'on retrouvait partout, que ce soit au parc, le long de l'Allier ou des nombreuses avenues.
Il avait mangé ses trois croissants. La tasse de café était encore à moitié pleine. Sa femme, à côté, faisait couler l'eau d'un bain et il entendait au-dessus les pas de pensionnaires qui venaient de se lever.
Ce n'était pas sans ironie qu'il s'enfonçait ainsi dans ses nouvelles habitudes. Où qu'il soit, il se créait machinalement une routine à laquelle il obéissait comme si elle lui était imposée.
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[...] ... - "Je suppose que c'est bien de votre soeur qu'il s'agit ?"

Elle fit oui de la tête, sans émotion.

- "Vous ne préférez pas vous asseoir ?

- Merci. Je peux fumer ?"

Elle regardait la fumée qui s'échappait de la pipe de Maigret avec l'air de dire : "Si celui-là peut tirer sur sa bouffarde, j'ai bien le droit de griller une cigarette ..."

- "Je vous en prie ... Je suppose que ce crime vous surprend autant que nous ?

- Bien sûr que je ne m'y attendais pas ...

- Vous ne connaissiez pas d'ennemis à votre soeur ?

- Pourquoi Hélène aurait-elle eu des ennemis ?

- Quand l'avez-vous vue pour la dernière fois ?

- Il y a six ou sept ans, je ne sais pas au juste ... Je me rappelle que c'était en hiver et qu'il y avait une tempête ... Elle ne m'avait pas prévenue de sa visite et j'ai été surprise en la voyant entrer tranquillement dans mon salon de coiffure ...

- Vous vous entendiez bien avec elle ?

- Comme on s'entend entre soeurs ... Je ne l'ai pas tellement connue, à cause de la différence d'âge ... Elle sortait de l'école alors que j'y entrais ... Puis elle suivait des cours à La Rochelle bien avant que je n'y devienne manucure ... Ensuite, elle a quitté la ville ...

- A quel âge ?

- Attendez ... Il y avait un an que j'étais en apprentissage ... J'avais donc seize ans ... Ajoutez sept ... Elle avait vingt-trois ans ...

- Vous lui écriviez ?

- Rarement ... Dans notre famille, ce n'est pas le genre ... (...) ... [...]
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[...] ... Quand il poussa une exclamation, Mme Maigret surgit de la salle de bains, en peignoir à fleurs bleues, sa brosse à dents à la main.

- "Qu'est-ce qu'il y a ?

- Regarde ..."

Sur la première page consacrée à Vichy, une photographie, celle de la dame en lilas. Elle devait être plus jeune de quelques années et elle avait fait l'effort pour le photographe, d'amener un mince sourire à ses lèvres.

- "Que lui est-il arrivé ?

- Elle a été assassinée ...

- La nuit dernière ?

- Si cela s'était passé la nuit dernière, le journal ne pourrait en parler ce matin ... La nuit d'avant ...

- Nous l'avons vue au kiosque ...

- Vers neuf heures, oui ... Elle est rentrée chez elle, à deux rues d'ici, rue du Bourbonnais ... Je ne me doutais pas que nous étions presque voisins ... Elle a eu le temps de retirer son châle, son chapeau, d'entrer dans le salon, à gauche du corridor ...

- Avec quoi l'a-t-on tuée ?

- Elle a été étranglée ... Hier matin, ses locataires se sont étonnés de ne pas entendre du bruit au rez-de-chaussée ...

- Ce n'est pas une curiste ?

- Elle habite Vichy toute l'année ... Elle est propriétaire de la maison dont elle loue, meublées, les chambres du premier étage ..."

Maigret restait assis et sa femme savait au prix de quel effort.

- "Tu crois que c'est un crime crapuleux ?

- Le meurtrier a tout fouillé mais semble n'avoir rien emporté ... On a retrouvé quelques bijoux et une certaine somme d'argent dans un tiroir qui a cependant été ouvert ...

- Elle n'a pas été ...

- Violée ? Non ..."

Il regarda la fenêtre en silence.

- "Sais-tu qui dirige l'enquête ?

- Evidemment non.

- Lecoeur, qui a été un de mes inspecteurs, et qui est à présent chef de la Police judiciaire, à Clermont-Ferrand ... Il est ici ... Il ne se doute pas que j'y suis aussi ...

- Tu comptes aller le voir ?"

Il ne répondit pas tout de suite. ... [...]
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Plutôt mourir jeune qu’entrer en « état de maladie » …
Il appelait « état de maladie » cette partie de l’existence pendant laquelle on écoute son cœur, on est attentif à son estomac, à son foie ou à ses reins, avec, à intervalles plus ou moins réguliers, l’exhibition de son corps nu au médecin.
Il n’avait plus envie de mourir jeune, mais il repoussait le moment d’entrer en maladie.
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"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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