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EAN : 9782260019916
196 pages
Julliard (05/01/2012)
3.44/5   49 notes
Résumé :
Quoi de commun entre un kidnappeur apprivoisé par sa victime, un garçon ne lâchant jamais la main d'un frère imaginaire, une mère sans scrupules volant son fiancé à sa propre fille, un frère follement amoureux de sa soeur handicapée, un poète en herbe mort d'avoir plongé d'une falaise à marée basse ? Tous ces personnages anonymes, paumés, décalés, silencieux, peuplant un univers en apparence banal à crever, ont une histoire extraordinaire à raconter. Mais seul un dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je découvre Annie Saumont avec son vingtième recueil de nouvelles publié... Mieux vaut tard que jamais. Et la lecture de ce recueil me donne envie d'explorer un peu plus l'oeuvre de cet auteur couronné notamment il y a quelques années du Goncourt de la nouvelle comme l'indique la brève notice récapitulative figurant en amont des 18 nouvelles qui composent ce volume. Des textes très courts, 3 ou 4 pages en moyenne, parfois une seule. Un univers contemporain, très particulier, rempli d'êtres sur le fil ou sur le point de basculer. Une écriture acérée, précise où quelques mots suffisent pour illustrer toute la cruauté d'un monde si dangereux et hostile pour les pauvres hères qui le composent.

Le dernier texte du recueil, "Mort d'un poisson rouge" est terrifiant de justesse, avec son entrée en matière de conte de fée "Calme journée. Pas un souffle de vent. Mélanie et Antoine sont au jardin. Ce pourrait être la première phrase du premier conte d'un premier livre de lecture.", qui contribue à laisser le lecteur pantois, six pages plus loin, lors de la chute. Terrible.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Annie Saumont, née en 1927, est une femme de lettres, traductrice et auteure de nombreuses nouvelles. Après des études de lettres modernes (maitrise d'anglais et d'espagnol) elle s'oriente vers la littérature. Spécialisée dans la littérature anglo-saxonne après être devenue la traductrice attitrée de John Fowles, elle est l'auteur d'une nouvelle traduction de L'Attrape-Coeurs de J. D. Salinger. Elle a aussi traduit des romans de V.S. Naipaul, Nadine Gordimer, Patricia Highsmith... Annie Saumont s'est consacrée ensuite à l'écriture de nouvelles, près d'une trentaine de volumes à ce jour, qui lui ont valu une grande notoriété et de nombreux prix.
Le Tapis du salon, paru en 2012, est un recueil de dix-huit nouvelles dont toutes ont en commun, des issues tragiques ou pour le moins sombres. Des histoires qui débutent presque banalement, dans des univers familiers où évoluent des personnages qui pourraient être nos voisins ou nos proches, sauf que leurs parcours seront toujours frappés par la cruauté du destin voire par la mort.
La quatrième de couverture nous avertit qu'Annie Saumont « unanimement saluée par la critique, est étudiée dans les universités américaines et traduite dans le monde entier. » Nous sommes donc en présence d'un cador et je ne me permettrai pas de mettre en doute son statut. Néanmoins, j'ai le droit de dire que je n'ai pas été totalement convaincu par l'ouvrage.
Dans la colonne des points positifs, j'ai apprécié les ambiances étranges et inquiétantes de ces nouvelles, certaines poussant le trouble jusqu'à la limite du malaise, ou ces nouvelles réellement émouvantes comme Je le tiens par la main. Les chutes sont elles aussi très souvent réussies, parvenant en une phrase plus que courte, à peine quelques mots parfois, à expliciter tout ce que l'on vient de lire précédemment, La dent par exemple. Très fort.
Ce que je n'ai pas aimé chez Annie Saumont, c'est son style d'écriture. La manière dont le texte est destructuré, la ponctuation jetée au ruisseau avec des phrases sans point final, des dialogues sans guillemets ou tirets pour les isoler du texte. Comprenez-moi, Annie Saumont n'est pas une extrémiste dynamitant les phrases et la syntaxe, on a vu pire ailleurs, hélas. Mais moi, ce n'est pas mon truc. Ca heurte mon rythme de lecture ; j'aime, quand je lis, être conduit en douceur, je ne parle pas du contenu, mais de la forme écrite. J'aime les mélodies, je déteste le free jazz, Annie Saumont n'est pas avant-gardiste mais elle tend vers, et c'est déjà trop pour moi.
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Annie Saumont est une auteure que je découvre. J'ai choisi ce livre car c'est un recueil de nouvelles, un genre littéraire que j'affectionne. On passe d'une nouvelle à l'autre comme bon nous semble sans déranger l'intégrité de l'oeuvre. La nouvelle est un exercice difficile car il exige de la rigueur, une concision de la pensée, une maitrise parfaite du vocabulaire, de la syntaxe, du rythme. Faire un point en quelques pages relève d'une certaine virtuosité, c'est le cas ici.

Dix-huit petites tranches de vie taillées au scalpel, Annie Saumont s'érigeant ici en grande faucheuse, mettant fin une bonne fois pour toutes aux tourments de ces paumés déboussolés par le tour que prend leur existence chaotique. Elle sabre, décapite, incise à vif. Pas de niaiseries dans ces pages, juste l'enfer d'une vie à priori banale qu'un vilain grain de sable fait dérailler . Cause et conséquence en résumé. Un côté » no future »si chère à la génération punk. Des histoires brèves, pleines de silence, de désespoir, de désenchantement, d'une noirceur étonnante pour saisir cet instant fugace où tout bascule dans le néant, la folie, l'enfermement, l'inavouable. Une écriture minimaliste pour raconter ces défavorisés, ces marginaux cabossés par la vie, incapables de se rebiffer car trop affaiblis ou démunis face à l'emballement des évènements qui les poussent vers l'inéluctable. Comment peuvent-ils faire face à l'abandon, la lâcheté, la trahison, la solitude, l'ostracisme, la cruauté, la honte, eux qui n'ont rien? Pas même l'absurde espoir d'un temps meilleur ou l'énergie d'y penser. La vie pue drôlement pour ces dix-huit créatures déglinguées. Il vous reste en bouche un arrière goût d'écoeurement, un inconfort malsain et bizarrement on ressent une joie perverse à lire la prose d'Annie Saumont.

Les amoureux de Raymond Carver, Jim Thompson, Hubert Selby Jr., Max Aub, cette auteure aux nombreux prix, reconnue par ses pairs comme étant LA nouvelliste française, étudiée à l'école donc classée dans les classiques, traductrice de J.D Salinger, V.S Naipul entre autres, est pour vous. Que puis-je vous dire d'autres pour vous donner envie de la découvrir? Son style? Résolument rock and roll! Langue orale, sms, se moque de l'écriture bienséante, de la ponctuation, du récit linéaire, une pingrerie de mots pour décrire avec précision ces univers morbides. Ce que je retiens de ce recueil? Eh bien, si j'avais chaussé leurs grolles, je serais tombée comme eux, aux même moments. Une grande leçon de tolérance, d'ouverture d'esprit et de prudence. Cet avis n'engage que moi… Mais si au détour de vos pérégrinations elle vient à votre rencontre, offrez-vous le plaisir de la découvrir. Un hymne à la « white trash beautiful » pour citer Everlast.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Un kidnappeur se laisse attendrir par une petite fille rousse fascinée par un scarabée. Un garde-côte devient poète et oublie les horaires des marées. Dans une école de banlieue, les élèves mènent la vie dure au remplaçant, mais l'un d'eux voudrait bien réciter un poème.
Dans toutes ses nouvelles, ou presque, Annie Saumont met en scène un drame, une de ces petites horreurs de la vie, « les failles d'une humanité en dérive », comme le dit la quatrième de couverture. Par trois fois, le tapis du salon revient, et par trois fois, il joue un rôle affreux. Ses taches de couleur deviennent taches de sang.
L'écriture est très particulière. Annie Saumont est une spécialiste de l'implicite. Mais au bout de quelques nouvelles, je me suis détachée, le style m'a paru virer au procédé et je ne suis pas sûre d'avoir tout compris.
Donc, je n'ai pas du tout aimé, même si cette vieille dame de quatre-vingt-cinq ans est étonnamment moderne et si, je le reconnais, c'est une virtuose de l'écriture.
Je fais tache parmi la montagne d'éloges que j'ai lues à propos de ce recueil, mais ceci n'est que mon modeste avis.
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Très décevant.
J'avais découvert Annie Saumont dans les années 80, comme traductrice de Salinger et comme nouvelliste, et j'avais été séduite par sa sensibilité et son originalité dans ce second domaine.
Ses derniers recueils, et celui-ci en particulier, ne me semblent comporter aucun renouvellement ni des thèmes, ni de la structure, ni du style, et certaines nouvelles me semblent même obscures.
Bref ,j'ai regretté mon achat.
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critiques presse (4)
Lexpress
05 avril 2012
Dérapage contrôlé ou moment d'inattention, les histoires très courtes de son nouveau recueil saisissent l'instant: celui du dérèglement, du pas de côté, du vertige avant la chute.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
02 mars 2012
Il y a là tout l'art d'Annie Saumont : montrer comment, banalement, une vie peut basculer.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
02 février 2012
Sans héros ni bons sentiments, Annie Saumont publie un formidable recueil de nouvelles.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lhumanite
30 janvier 2012
Dans ce nouveau recueil 
de haute tenue, Annie Saumont confirme qu’elle est bien la grande dame de la nouvelle francophone.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je m’étais tapi dans un coin. Tapis, tant pis, tapissé, je n’ai pas pissé sur le tapis. Je n’ai pas tapissé le salon. Ni étalé un tapis sur le sol Sali du salon. J’ai reculé. En tapinois. Tant pis. Tapis. Je n’ai pas. Ou bien. J’ai.
Je m’assois toujours sur un billot de bois. 26 ans. 36. 46. J’en aurai 56 l’année prochaine. Encore entre ces murs, encore sur le ballot. A l’hôpital psychiatrique. […] Je marmonne sans me lasser au long des heures et des jours et aussi la nuit dans mes rêves que je n’ai pas tâché le tapis du salon. »
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On aimerait. S'entendre. Que les autres écoutent mais ils n'écouteront pas. Que le prof hoche la tête l'air satisfait. D'accord, être premier ici c'est le but, les notes y en a plus des masses. Le rapport du conseil de classe dit que la compétition encourage l'agressivité. Déjà que les agressifs ne manquent pas au collège, des qui pensent qu'à la bagarre. Donc la règle est que chacun doit faire de son mieux sans se comparer aux caïds ou aux nuls, sans attendre de récompense. Tout de même ce serait chouette si le prof, il disait, Bravo. Pour la diction. Qu'on n'a rien oublié, qu'on a bien mis le ton. Puisqu'on veut un jour être comédien.
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« La dent »
(début)
J’ai dix-sept ans. Je suis vendeuse saisonnière dans un magasin d’ustensiles de cuisine.
J’ai une mère plutôt bien pour son âge.
Mon petit ami est très beau, lui. On s’est rencontré à la plage. L’après-midi de mon jour de congé. Je m’ennuyais. Il s’ennuyait. On s’est promenés en bavardant. Il m’a dit qu’il était étudiant. Toutefois pas exactement. Déjà huit ans qu’il a son bac. Il termine sa médecine. Se spécialise dans la chirurgie dentaire. Interne en hôpital ça se nomme. Moi j’ai une dent de travers. Je tiens ma main devant ma bouche quand je parle pour la dissimuler. Il m’a dit « Je t’arrangerai ça. »
(fin)
Il a dit, tranquille, confortable, « ça sera vraiment sans problème de te surveiller les gencives. De vérifier que tout va bien. Je t’aurai sous la main. On se marie, ta mère et moi. »
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On se cause à soi-même. Comme si dans un monde difficile, on s’offrait quelque compagnie.
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C'est que Lena a coutume de bourdonner lorsqu'elle s'active , un flot de mots juste distincts qui accompagnent sa besogne. On se cause à soi-même. Comme si, dans un monde difficile, on s'offrait quelque compagnie.
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Qui incarne le mieux le mythe de la jeunesse qui refuse de grandir dans un monde hostile ? Un ado en cavale dans les rues de New York, une fugue à travers les bars et les boîtes de nuit et une question : « Où vont les canards de Central Park quand l'eau du lac gèle en hiver ? »…
« L'attrape-coeurs » , c'est un livre que pouvez lire et relire, surtout dans la traduction d'Annie Saumont en poche chez Robert Laffont.
+ Lire la suite
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