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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 82 sur 103
EAN : 9782253142393
156 pages
Le Livre de Poche (03/02/2002)
3.63/5   48 notes
Résumé :

L'affaire, au départ, semblait banale. Adrien Josset avait connu une belle réussite sociale. Il avait une jeune maîtresse. Il n'en fallait pas plus pour faire de lui, après l'assassinat de son épouse, le suspect numéro un... D'autres éléments, surgissant au fil de l'enquête, allaient non seulement accroître les soupçons, mais en outre le rendre odieux à l'opinion publique. Et aux jurés. Des ... >Voir plus
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Un Maigret qui sort de l'ordinaire car il évoque l'erreur judiciaire vraisemblable mais non prouvée. Tout commence dans la salle-à-manger des Pardon, autour du gâteau de riz que l'épouse du médecin, qui n'ignore pas l'intérêt du commissaire pour ce dessert, prépare une fois par mois. le temps a passé, Aline, la fille du couple, est désormais mariée à un vétérinaire et attend même un bébé pour lequel Mme Maigret tricote une brassière. Un coup de fil vient interrompre le paisible repas : la femme d'un tailleur polonais en phase terminale qui ne sait que faire, son époux refusant d'aller mourir à l'hôpital et les médicaments qu'il reçoit chez lui ne suffisant plus devant le cancer vainqueur. Je n'ajoute rien à la description : vous n'avez qu'à imaginer cette agonie de cinq jours dans un misérable deux-pièces où s'entassent sept personnes dont un mourant, une femme enceinte et cinq enfants : cela devrait suffire.

La vie d'un médecin de quartier n'est pas toujours simple. Pardon, bien embarrassé, autorise un demi-cachet de plus. Mais pas plus, vraiment. Pour le distraire de ses préoccupations et aussi de cette tristesse qui s'empare de son ami quand il voit la Mort l'emporter sur ses soins, et dans d'aussi sinistres conditions, Maigret entreprend de raconter, par petites phrases et en tirant sur son éternelle pipe, l'affaire Josset, qui le plongea, lui aussi, dans l'embarras et lui resta sur l'estomac parce que, au contraire de Pardon qui sait que ce n'est plus qu'une question d'heures pour le petit tailleur, lui n'était absolument pas certain de la culpabilité de celui que le juge Coméliau, fort de son dossier d'instruction, expédia cependant aux Assises, puis à l'échafaud.

C'est toujours le point de vue de Maigret que nous avons sur l'affaire, avec ses certitudes, ses étonnements aussi, puis ses doutes et enfin son écoeurement devant le jeu de l'avocat de la Défense dont l'offensive fera autant de tort à son client que les envolées du Procureur. Une histoire simple, comme toujours. Ici, pas de complot de famille dans le style des "Témoins Récalcitrants". Rien qu'un jeune pharmacien qui monte à Paris et trouve une place dans une pharmacie anglaise des Champs-Elysées. La clientèle est très aisée. Comme Josset, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'est pas trop laid de sa personne, il se lie de plus en plus intimement avec Christine, une jeune veuve à qui son défunt de mari a laissé une grosse, une très grosse fortune. Après des mois d'une liaison torturée car, si étrange que cela puisse être, ces deux êtres pourtant si différents ne sont pas seulement attirés par le sexe mais éprouvent aussi l'un envers l'autre un profond sentiment affectif, ils se marient. Josset quitte la pharmacie qui, bien que située sur les Champs, ne saurait désormais lui suffire et devient le directeur d'un laboratoire pharmaceutique - où, d'ailleurs, il se donne à fond. Et cela dure ainsi pendant un nombre respectable d'années. Après une passion sexuelle tumultueuse, les deux époux se sont éloignés l'un de l'autre mais, de coeur, ils sont restés bons camarades et échangent confidences sur leurs liaisons respectives et aussi conseils sur telle ou telle opération.

Or, au matin où Simenon fait débuter le récit de Maigret, Mme Josset a été retrouvée morte sur son lit, assassinée à l'arme blanche. Tout désigne le mari, y compris et surtout l'invraisemblable histoire d'un retour chez lui pendant la nuit, retour durant lequel il se serait endormi dans le salon et n'aurait vu ni entendu personne dans la maison. Circonstance aggravante mais inéluctable, Josset avait une maîtresse, une petite secrétaire, pas très "fute-fute" comme on dit, mais qu'il idéalisait parce que, quelque part, elle devait lui rappeler ses vingt ans et à laquelle, ce qui est encore plus grave, si possible, il avait promis le mariage la veille même, lui assurant qu'il divorcerait. Ce concours de circonstances (qui a malheureusement filtré dans la presse grâce aux soins d'une concierge malintentionnée) et la sauvagerie du meurtre, Maigret l'explique, font que, dès le départ, le public a pris position pour la victime et contre son mari, alors même que celui-ci n'était pas encore officiellement coupable. Josset était sorti de rien, ou de pas grand chose, Josset avait réussi, Josset avait une maîtresse à qui il avait promis de l'épouser tout en la faisant avorter un peu plus tôt du bébé qu'elle portait : Josset, assurément, ETAIT coupable. Rejeté autant par le monde où il était né que par celui dans lequel il était entré par son riche mariage mais qui ne l'avait jamais vraiment accepté, il DEVAIT être coupable.

Peut-être, malgré ses dénégations, malgré le soin qu'il apporte à justifier les moindres étapes de son parcours atypique, peut-être l'était-il d'ailleurs. le problème, c'est que, une fois son dossier parti à l'instruction, Maigret ne pouvait plus intervenir. Alors que, à sa façon de limier têtu, il examinait d'autres pistes. Comme celle des amants de Christine, nombreux et pêchés un peu dans tous les milieux, d'étranges poissons qu'elle nommait - et que ses amis préféraient aussi appeler - ses "protégés." Des hommes un peu comme Josset dans le temps mais qu'elle n'avait pas aimés comme elle avait aimé celui-là, malgré tout. Des hommes qu'elle pouvait dominer, humilier, écraser sans aucun remords affectif ou émotionnel.

Christine aimait aussi, certains de ses propres amis l'admettront non sans une certaine gêne, "s'encanailler." Elle aurait ainsi rencontré une petite gouape plutôt douée au lit, dont Maigret n'apprendra jamais que le surnom, très "chic", de "Popaul" et qui, d'après ce que lui en confiera, bien des années après l'exécution de Josset, un petit malfrat coincé dans une affaire dont il souhaitait se tirer en proposant des "renseignements", se serait vanté, dans le port latino-américain où il l'a jadis rencontré, d'avoir égorgé Christine Josset, laquelle l'avait humilié dans sa fierté de mâle et de caïd. Par acquit de conscience, Maigret se renseigne mais la police vénézuélienne (il me semble bien que Vénézuéla est en cause quelque part dans ce roman ) se montre plutôt paresseuse et sibylline. de toutes façons, Adrien Josset est mort et ne ressuscitera pas ...

A Pardon comme au lecteur, Maigret ne déclare jamais qu'il est sûr et certain de l'erreur judiciaire. Non, pour lui, c'est encore pire : il ne sait pas et il ne saura jamais. Et un homme, peut-être innocent mais aussi peut-être coupable, est mort sans qu'il puisse, du fait des pressions de l'opinion publique (et du Parquet en la personne du juge Coméliau) accomplir son travail aussi correctement qu'il l'eût souhaité.

Noir, amer et blasé, Simenon nous brosse ici le portrait d'une certaine société qu'il a lui-même fréquentée et qui, peut-être parce qu'elle se situe tout de même un demi-cran au-dessous de celle dépeinte dans "Maigret voyage", sans doute aussi parce qu'elle s'agite beaucoup moins entre avions de luxe et palaces cinq étoiles des capitales européennes, nous apparaît infiniment plus crédible et beaucoup moins "vide". Les spécimens que l'auteur belge a choisi d'examiner se tiennent relativement tranquilles sous la loupe du microscope. Déjà, le spécimen féminin est mort et reste figé plus ou moins pour le lecteur dans son sang et sur son lit. Quant au spécimen masculin, c'est le Hasard seul qui l'a mené à frayer au sein de cet univers et puis, Maigret le dit souvent, dans le fond, c'est un grand mou, un faible. Il bouge peu, il raconte, il hypnotise presque Maigret qui se demande sur quel drôle d'oiseau il est tombé, il contrarie aussi Coméliau qui, bien que l'estimant au début coupable sans une seule once de doute, finit par se poser quelques questions préoccupantes, et puis, à partir du moment où il n'a plus de rapports qu'avec le Parquet, il s'"objetise", semble-t-il, à nos yeux de lecteur étonnés et, ma foi, somme toute aussi hésitants que Maigret, aussi contrariés que Coméliau.

Nous non plus, nous ne connaîtrons jamais le fond de l'affaire Josset. Il ne nous reste, comme Maigret et Pardon, qu'à accepter notre frustration en nous prenant un petit armagnac de derrière les fagots - ou alors un bon chocolat chaud. Enfin, quelque chose qui nous fasse oublier que la vie est trop souvent décevante et que, quand elle l'est, elle daigne bien rarement nous préciser pourquoi elle l'est. ;o)
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Ecrit en 1959
Pharmacien de condition modeste et faible de caractère, Josset est arrivé, grâce à la fortune de son épouse, à occuper un poste directorial important. Depuis quelques années, l'amour passionné que se vouaient les deux époux n'est plus qu'une certaine complicité ; Josset a d'ailleurs une maîtresse : sa secrétaire, la jeune Annette Duché.
Le soir du crime, les deux amants ont été surpris par le père d'Annette, venu de Fontenay-le-Comte ; par lâcheté, Josset a promis au père d'épouser Annette. Troublé par cet engagement, il a traîné de bar en bar avant de rentrer chez lui où il a trouvé, dit-il, sa femme assassinée
Le récit de l'affaire est une « confidence » faite par Maigret à son ami, le docteur Pardon. Persuadé de l'innocence du condamné, le commissaire raconte son enquête avec amertume ; il met l'accent sur certains problèmes de conscience qu'il a pu rencontrer dans une profession où il est amené, sinon à juger vraiment, du moins à rechercher la vérité et à fournir aux jurés les éléments d'après lesquels ils se feront une opinion. L'affaire évoquée date de plusieurs années
Il est à noter qu'en réalité le roman de Simenon constitue une longue série de confidences qui partent presque toutes d'un savoir acquis tout au long de la carrière professionnelle du commissaire qui, par ailleurs, n'en est pas toujours satisfait

la littérature qui est concernée, et, plus précisément, le genre policier où Simenon excellait. Une Confidence de Maigret constitue l'exemple d'un jeu ironique que son auteur mène avec les lois du genre et ses contraintes normatives. L'invitation à la prise de conscience entraîne une prise de distance, même à ce niveau où il ne s'agit plus que des conventions du roman à énigme. Chez le Georges Simenon d'Une Confidence de Maigret, cette énigme est d'une autre nature et d'un autre ordre
Comme avis personnel un achevé polar de la littérature classique policière
Le duo Simenon Maigret prospère a' merveille .
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Confidence pour confidence !

Période bien amère pour Simenon que ce roman qui fait suite à Maigret et les témoins récalcitrants. Maigret, face à un monde qui change, confronté une fois de plus aux certitudes et aux aprioris d'une classe sociale, se pose des questions. Au cours de la longue et fascinante conversation (difficile de parler d'interrogatoire) qu'il a dans les premiers chapitres avec Adrien Josset, alors que l'épouse de celui-ci vient d'être assassinée, le commissaire est saisi par le doute : tout accuse Josset mais il n'arrive pas le sentir coupable. La suite du livre va revenir sur ses efforts pour cerner la personnalité et comprendre les motivations de l'humble pharmacien sans fortune devenu riche grâce à sa femme, considéré quand tout lui réussit, mais traité comme un parvenu dès qu'un événement dramatique surgit. Maigret peut bien douter mais, pour ceux qui se considèrent au-dessus de Josset, il est le coupable idéal.

Le récit de l'affaire est une « confidence » de Maigret à son ami, le docteur Pardon, plusieurs années après les faits : persuadé de l'innocence de Josset, il raconte son enquête avec amertume et revient sur un des « cas de conscience » qui l'a le plus perturbé au cours de sa carrière. Comment un policier qui recherche la vérité, qui doit fournir aux juges et aux jurés les éléments qui leur permettront de se faire une opinion, pourrait-il ne pas avoir de doutes, et même ne pas se forger « une intime conviction », celle qui, dans les premières oeuvres, avait conduit Maigret à prendre le risque de faire évader légalement un condamné à mort pour mieux confondre les véritables coupables (La tête d'un homme, 1931).

Et c'est dans l'analyse des milieux sociaux et les relations entre ceux qui les composent qu'il en trouve les raisons. Adrien Josset tout d'abord, qui, pour certains dont le juge Corneliau, figure typique du robin héréditaire (l'affaire qui est évoquée est ancienne, ce qui explique la présence de « l'ennemi intime » de Maigret, à la retraite lors du précédent roman) n'est qu'un parvenu, étranger à son monde et donc forcément coupable ! A l'opposé de l'échelle sociale, le père d'Annette, la maîtresse du pharmacien, est un petit fonctionnaire anonyme et docile, incapable de survivre à ce qu'il considère comme une honte et un déshonneur.

Et Maigret dans tout cela, qui ne vient pas du même milieu que celui du juge Corneliau et dont on sait les origines modestes ? Il a évolué socialement, a gravi les échelons, et le fils du régisseur du château de Saint-Fiacre est commissaire divisionnaire quand il raconte cette enquête à Pardon (il lui sera plus tard proposé de devenir directeur de la police). Mais ses différentes promotions n'ont en rien changé sa vision du monde. Maigret sait d'où il vient, n'en a aucune honte, et se sent toujours proche des humbles et des petites gens. Lui qui ne sera jamais un parvenu sait que Josset n'en est pas un. Ce n'est un être veule, fuyant, incapable de faire face à ses responsabilités personnelles (quitter sa femme) mais qui a gardé de ses années de vache maigre la nostalgie d'une vie simple (ses repas avec Annette dans l'appartement aux géraniums à la fenêtre) et qui, finalement, comme le père d'Annette, cherche une échappatoire honorable devant l'adversité.

On comprend donc que, face à un Corneliau pour qui Josset est un coupable idéal, par convenance de classe mais aussi par facilité, les relations soient tendues et même envenimées par la place de plus en plus importante que les juges d'instruction prennent dans les enquêtes. Les temps et les pratiques changent mais Maigret demeure, fidèle à ses origines, à ses convictions et à sa méthode. Solide, plébéien, bougon, il résiste.

Ecrit après Maigret et les témoins récalcitrants, Une confidence de Maigret reste dans cette tonalité très sombre que vient renforcer l'idée que rien n'est plus pareil. Maigret aux assises, qui leur fait suite, ne déparera pas, avec un Maigret de plus en plus las. Peut-être faut-il voir dans cette noirceur une conséquence des problèmes familiaux et de santé que connait l'auteur au moment de la rédaction, les symptômes d'une dépression fin 1959 et début 1960 qu'évoque Pierre Assouline dans sa biographie de Simenon.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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Une narration originale, puisque Maigret cette fois-ci se penche sur une souvenir d'une affaire douloureuse, pour tenter de consoler son ami Pardon lui-même aux prises avec le doute professionnel...
Une affaire de crime passionnel dans laquelle le mari a été accusé, jugé, condamné, sans que Maigret n'ait jamais aucune certitude, mais sans pour autant qu'il arrive à l'innocenter...
Assez triste donc comme épisode, on reste, comme le commissaire, sur sa faim...
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Derrière sa bonhomie, il y a chez Maigret une sorte d'humilité et de résignation face à l'imperfection du système judiciaire. Cela l'amène – lorsqu'il le faut – à s'arranger avec la justice, la loi, les juges et les textes…

Car parfois, il se retrouve bien impuissant face à une affaire qui lui échappe pour tomber dans les mains d'un juge pressé, des médias impatients, d'une foule avide…

Au profit d'une soirée chez les Pardon, alors que son ami le médecin se désole de son impuissance, Maigret se confie
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... C'était pourtant un faible, son histoire le prouvait abondamment, et ce n'était pas moins visible sur son visage, dans ses attitudes.

- "Je me répétais :

Pourquoi moi ?

"J'avais l'impression d'être la victime d'un traquenard. J'ai été jusqu'à soupçonner Annette d'avoir averti son père et de l'avoir fait venir à Paris pour provoquer une scène qui me mettrait au pied du mur ...

" A d'autres moments, c'était à Christine que je m'en prenais ... On prétendra que c'est à elle que je dois mon succès et que je suis devenu un personnage assez important ... C'est peut-être vrai ... Il est impossible de savoir quelle aurait été autrement ma carrière ...

"Mais c'est elle aussi qui m'a plongé dans un monde qui n'était pas le mien, où je ne me suis jamais senti à mon aise ... Au bureau, seulement, je ..."

Il secouait la tête.

- "Quand je serai moins fatigué, j'essaierai de mettre tout ça tout à bout ... Christine m'a beaucoup appris ... Il y a en elle du meilleur et du pire ... Elle n'est pas heureuse et ne l'a jamais été ... J'allais ajouter qu'elle ne le sera jamais ... Vous voyez que je ne parviens pas à me convaincre de sa mort ... N'est-ce pas une preuve que je n'y suis pour rien ? ..."

Ce n'en était pas une, d'autres expériences l'avaient prouvé à Maigret. ... [...]
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[...] ... - "Revenons-en à vos débuts à Paris ... Combien de temps s'est-il écoulé avant que vous fassiez la connaissance de celle qui allait devenir votre femme ?

- Environ un an ... J'avais vingt-cinq ans et je travaillais dans une pharmacie anglaise du faubourg Saint-Honoré lorsque je l'ai rencontrée ...

- C'était une cliente ?

- Oui.

- Son nom de jeune fille ?

- Fontane ... Christine Fontane ... Cependant, elle portait encore le nom de son premier mari, mort quelques mois plus tôt ... Lowell ... De la famille des brasseurs anglais ... Vous avez vu ce nom-là sur des bouteilles ...

- Donc, elle était veuve depuis quelques mois et âgée de ... ?

- Vingt-neuf ans.

- Pas d'enfant ?

- Non.

- Riche ?

- Certainement. C'était une des meilleures clientes des magasins de luxe du faubourg Saint-Honoré ...

- Vous êtes devenu son amant ?

- Elle menait une vie fort libre.

- Du temps de son mari aussi ?

- J'ai tout lieu de le supposer.

- De quel milieu sortait-elle ?

- D'un milieu bourgeois ... Pas fortuné mais à l'aise ... Elle a passé son enfance dans le XVIème arrondissement et son père présidait plusieurs conseils d'administration.

- Vous en êtes tombé amoureux ?

- Très vite, oui.

- Vous aviez déjà rompu vos relations avec votre ami de Montpellier ?

- Depuis plusieurs mois.

- Entre Christine Lowell et vous, il a tout de suite été question de mariage ?"

Il n'hésita qu'un instant.

- "Non." ... [...]
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Maigret y avait pensé. L’idée lui était venue, dès le début, de se renseigner sur la vie privée de la victime et sur son entourage.

Jusqu’ici, il s’était heurté à un mur. Et c’était encore, comme dans le cas de Corneliau, une question de classe, voire de caste.

Christine Josset évoluait dans un monde plus limité que le magistrat, une poignée de personnalités dont on lit le nom dans les journaux, dont on relate les faits et gestes, au sujet desquelles on publie des échos fantaisistes, mais sur qui, en réalité, le grand public ignore presque tout.
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quand il se mit à pleuvoir, le soleil, déjà rouge au-dessus des toits, ne se cacha pas, le fond du ciel resta incandescent, des fenêtres, par-ci par-là, continuèrent à lancer des flammes tandis qu’un seul nuage gris perle, le centre à peine plus sombre, les bords lumineux, passait au-dessus du quartier avec la légèreté d’un ballon.
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la réponse d’un témoin, d’une concierge, d’un chauffeur de taxi, d’un voisin, d’un homme qui passait dans la rue, peut avoir plus de poids, aux assises, que les dénégations et les serments d’un accusé.
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Vidéo de Georges Simenon
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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