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EAN : 9782266203746
288 pages
Pocket (23/05/2013)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Saint-John Perse, Henri Michaux, Francis Ponge, René Char : ces quatre auteurs comptent parmi les plus grandes figures de la poésie du XXe siècle.

À peu de chose près contemporains, ils ont suivi chacun une trajectoire indépendante. Sur certains points, ces quatre chemins divergent.

Or, c'est là ce qui m'a conduit à les rapprocher : ils manifestent une diversité de parti pris et de formes caractéristique des entreprises poétiques du X... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'admiration que j'ai pour "Une histoire de bleu" et pour d'autres poèmes, m'a fait lire cet essai au titre bien trouvé. Il sera très utile à ceux qui veulent s'initier facilement à la poésie du XX°s, difficile d'accès et de lecture. Jean-Michel Maulpoix sait parler clairement, avec compétence et justesse, des quatre poètes majeurs de cette période, et éclaire de citations les oeuvres de ces poètes. Toutefois ... connaissant l'auteur, je m'attendais à un essai moins sage, moins scolaire, moins utile, somme toute plus surprenant. J'en suis pour mes frais, mais je reconnais à ce court livre une grande valeur initiatrice et pédagogique.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le poète (Saint-John Perse) répète comme une exhortation ou une injonction : "S'en aller ! s'en aller ! Parole de vivant !" Il fait l'éloge d'une pure dépense d'énergies libres : "S'en aller ! s'en aller ! Parole du Prodigue." Son apologie du départ fait songer à Rimbaud célébrant dans "L'éternité" : "la mer allée avec le soleil". Mais là où Rimbaud va chercher son or vers le Sud, il s'agit plutôt ici d'un mouvement vers l'Ouest qui est par excellence celui de la conquête : des Européens porteurs d'une vieille culture se trouvent face à l'inconnu, au primitif, à l'élémentaire et à l'archaïque. A certains égards, ce mouvement rappelle par analogie les grandes traversées initiatiques : Odyssée, Enéide, Divine Comédie. Ainsi conserve-t-il une dimension épique.

p. 59-60
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Pour Ponge, le terme de rhétorique n'est donc en rien péjoratif. Il désigne à ses yeux l'acceptation de certaines règles : "c'est une contrainte libératrice." De même, loin d'enfermer l'objet, la rhétorique doit lui permettre "de poursuivre en dehors de nous son existence particulière, de résister à l'esprit." Ponge conçoit ses textes comme de petits appareils, des machines verbales à tropes et à topoï dont le "mécanisme d'horlogerie" permet de régler la puissance propre et d'échapper à la mainmise de la subjectivité.

La rhétorique à laquelle Victor Hugo avait déclaré la guerre se voit ainsi introduite comme substitut (théorique) de la poésie, consécutivement au retrait du sujet, à l'affirmation d'une écriture impersonnelle, à l'accent mis sur le travail formel, ses systèmes, ses dispositifs.

p. 168
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A l'épreuve des hallucinogènes.
"Les drogues nous ennuient avec leur paradis. Qu'elles nous donnent plutôt un peu de savoir. Nous ne sommes pas un siècle à paradis."
(Henri MIchaux, Connaissance par les gouffres.)
Henri Michaux a poursuivi l'exploration de ce primordial dénuement en systématisant, à partir de 1956, ses expériences d'aliénation mentale provoquée par l'usage d'hallucinogènes. Il les prolongea un certain temps, puisque le dernier grand ouvrage qu'il consacre aux drogues, "Misérable miracle", date de 1972. Elles ont pris un temps l'allure d'une enquête systématique (avec l'usage de drogues différentes, dosées variablement) rapportée dans "Connaissance par les gouffres" (1961) et dans "Les grandes épreuves de l'esprit" (1966).

pp. 114-115
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Michaux ne veut rien prouver, rien enseigner, mais il observe, il scrute, il interroge, il nous apprend à mieux ouvrir les yeux. S'il voyage, peint, écrit, compose, essaie des drogues, c'est afin de rendre "le problème d'être" plus crucial, plus visible, plus spectaculaire, plus saisissant. Il s'y établit à demeure, puisqu'en fin de compte c'est ce "problème" même qui est notre véritable propriété. C'est même notre inaptitude à connaître quoi que ce soit, et d'abord nous-mêmes, autrement que dans l'instance d'une crise et d'un vertige, qu'il découpe des "tranches de savoir".

p. 113
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Le poème lui-même est un objet résistant : il se maintient à travers le temps, il peut être relativement obscur, et s'enroule parfois en énigme, car il fait le difficile : il dit ce qui est difficile, à vivre, à faire, à écrire. En lui quelque chose résiste qui s'appelle peut-être sens ou espoir.

(Dernier §, p. 231)
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Vidéo de Jean-Michel Maulpoix
Jean-Michel MAULPOIX – En son for intérieur (France Culture, 1996) L’émission « Poètes en pied », série d’été de « For intérieur », par Olivier Germain-Thomas, diffusée le 3 août 1996. Invité : le poète en personne. Mise en ligne par Arthur Yasmine, poète vivant, dans l'unique objet de perpétuer la Poésie française.
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