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EAN : 9782350872612
152 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (13/03/2014)
3.64/5   45 notes
Résumé :
Printemps 1918, Claude-Emma Debussy, affectueusement appelée Chouchou, a douze ans. Elle entreprend de restituer son quotidien dans un journal intime, posant un regard drôle et tendre, parfois critique, sur le monde et la mort, à une époque marquée par la guerre. Au fil des pages, on la voit grandir, passant de l'innocence de l'enfance aux préoccupations de l'adolescence. Elle raconte, avec une poésie empreinte de candeur, la fin de la Première Guerre, son idylle av... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre, c'est l'histoire de Chouchou, une jeune fille de douze ans. Pas n'importe quelle jeune fille, attention. Chouchou est la fille de Claude Debussy. A travers son journal, nous apprenons à la connaître intimement à partir de la mort de son père. Un an à peu près, un an où celle-ci va devoir apprendre à vivre sans lui. Pour lui rendre hommage, pour le faire démourir et le garder un peu plus près d'elle, elle entreprend d'étudier un de ses morceaux par semaine. C'est une souffrance douce et étouffante, une absence impossible à combler. A travers elle c'est le compositeur qu'on entrevoit, ses influences, ses souvenirs. Chouchou est son reflet, sa mélancolie et sa tristesse constante.

Mais c'est aussi une jeune fille comme les autres. Une jeune fille qui rêve d'ailleurs, qui rêve d'amour, de voyages.. d'avenir.


Ce roman est un véritable poème. Chaque phrase sonne juste, chaque phrase sonne.. beau. C'est un texte doux et mélancolique, la ballade d'un au revoir.

Tout commence avec la mort de Debussy, ce père au caractère étrange qui aura une telle influence sur Chouchou. C'est la perte d'un repère et d'une présence indispensable. On la sent presque anesthésiée, perdue, ne sachant comment trop réagir à ce tragique évènement. Sa mère s'éloigne, devenant presque une étrangère. Sa demi-soeur Dolly n'est qu'une demi-soeur, incapable de comprendre ce qu'elle peut ressentir. Elle croise de temps en temps un artiste qui, le temps d'un instant, la fera penser à autre chose. Lui rappellera les doux moments du passé.

Et il y a Marius, son ami particulier. Celui qui la fait voyager à travers ses lettres, celui grâce à qui elle rêve d'un amer lointain. C'est un amour enfantin et d'autant plus touchant, tellement naïf et tellement plein d'espoir. Elle a besoin d'ailleurs, besoin de s'imaginer partir loin et d'être heureuse, tout simplement.

"Le voilier de Marius sillonne tous mes rêves. Un jour, nous mettrons le cap vers cet horizon qui n'existe pas. Nous naviguerons sur la Mer de papa. Nous ferons le point sur un amer lointain, et sur nous-même. Et la vie sera tout entière sous le signe de l'eau et de l'air. Nous renoncerons une fois pour toutes aux deux autres éléments. La terre et le feu n'ont rien donné de bon aux hommes. La terre, c'est l'élément des tranchées, des cimetières. Il n'y a que l'arbre qui ait su en tirer quelque chose. le feu, c'est l'élément des canons et de la poudre. Il faut être un soleil pour apprivoiser le feu. Marius et moi, nous apprivoiserons les risées et seront les bergers des moutons qui courent dans les grands prés maritimes."

Et plus on avance et plus on est touché par Chouchou. Par son caractère si particulier, qui la fait passer d'une euphorie entraînante à un état dépressif, on ne peut que s'attacher à ces fêlures, à ses blessures.

"Je ressemble à papa. Je me demandais toujours à quoi il pouvait bien penser, quand il restait des heures assis sur le canapé, les yeux dans rien. Maintenant je sais: il ne pensait pas d'un fil, il faisait la planche sur sa tristesse, pour ne pas couler."

Mais au final, je pense que ce que je retiendrai surtout - et ce malgré mon plaisir à faire sa connaissance - c'est bien l'écriture de Damien Luce. Une écriture magnifique qui m'a poussée à noter des extraits, encore et encore, époustouflée par des phrases douces et aériennes, comme une note de musique. Ca vous touche au coeur et ça vous émerveille les yeux. J'ai été emportée et je me suis laissée bercée par des mots qui m'ont parlé, à moi qui ait pourtant perdu mon père au même âge que Chouchou. Ce qui me fait d'autant plus admirer la justesse avec laquelle l'auteur décrit les sentiments de cette petite fille.

"Les Ballades de Chopin sont trop belles pour que j'y mette les doigts. La musique de Claude Debussy est sûrement aussi belle, mais puisque j'avais le droit de caresser sa barbe, je peux bien caresser sa musique. "

Peut-on faire démourir quelqu'un? J'aime à penser que c'est ce qui se passe avec ce genre de roman. Chouchou a repris vie pour moi, pendant quelques instants.

"On est délicieusement seul dans la cohue d'une ville. La vraie solitude ne se trouve pas dans le désert, où la moindre rencontre et une foule. Même un serpent, même un puits, est une compagnie. À la ville, on marche dans la multitude et l'on ne rencontre jamais personne."


En sortant de cette lecture, j'avais des questions, beaucoup de questions. Des questions auxquelles l'auteur de ce joli roman a gentiment accepté de répondre et que j'ai voulu partager avec vous.

- Vous avez écrit un spectacle sur Claude Debussy et un roman sur sa fille, Chouchou. Quel est votre lien avec les Debussy? Pourquoi eux? Que représentent-ils pour vous?

À vrai dire, la question ne s'est pas posée de cette manière... L'écriture de la Fille de Debussy et la création du spectacle Monsieur Debussy n'émanent pas d'une réflexion, ni d'un projet cohérent pensé en amont. C'est avant tout le fruit du hasard. Alors que je flânais entre les rayons d'une librairie, je suis tombé sur le pavé de la correspondance de Claude Debussy (publiée chez Gallimard il y a quelques années), un pavé qui doit bien peser une dizaine de livres... Cet ouvrage a orné mon chevet pendant plusieurs mois. J'y découvrais les pensées intimes de Claude Debussy : toutes les biographies du monde ne valent pas une lettre, dans laquelle un être se confie, pensant n'être lu que par son destinataire. C'est ainsi que j'ai eu l'idée d'un spectacle, dont le texte serait entièrement puisé dans l'encre de ces lettres, et qui permettrait aux spectateurs de rencontrer Debussy. (Debussy "par lui-même", en quelque sorte.) Monsieur Debussy était né. Mais voilà : je n'étais pas seul à battre ce pavé... Ça et là, j'y croisais Chouchou, à travers des lettres que son père lui écrivait, ou des lettres dans lesquelles Debussy évoquait sa fille. J'y découvrais une petite fille joyeuse et exubérante, encline aux taquineries, un peu délurée, et dont les chansons et les jeux rythmaient le quotidien de son compositeur de père. Certaines phrases, aussi, résonnaient étrangement en moi : "Si je n'avais pas ma petite Chouchou, je me ferais sauter le cervelle." Chouchou semblait être la raison de vivre de son père, et sa mort quelques mois après lui prenait tout à coup un sens nouveau. J'en ai été touché, et j'ai souhaité faire revivre cette petite fille, en imaginant son journal intime entre la mort de son père et la sienne.
Certes, je suis sensible à la musique de Debussy (je l'ai beaucoup jouée au piano), mais Chouchou aurait aussi bien pu être la fille de Ravel ou de Mozart. le mot important du titre n'est pas "Debussy", mais "fille"... le fait que Chouchou soit la fille de Debussy est circonstanciel.


- Comment se met-on dans la peau d'une jeune fille et comment décrit-on aussi bien ses sentiments?

C'était ma plus grande peur, celle d'entendre mes lectrices me dire : "Vous n'avez rien compris aux petites filles!" Mon travail a d'abord consisté à cerner tout ce qu'il y avait de commun entre une petite fille et un petit garçon (en l'occurrence, le petit garçon que j'étais). Il ne s'agit pas de se mettre dans la peau d'un personnage, mais de trouver en soi ce qui ressemble à ce personnage, et de révéler nos substances communes (c'est d'ailleurs également ma vision du travail de comédien). C'est ainsi que j'ai prêté à Chouchou ma passion enfantine pour l'astronomie, une certaine tristesse qui était la mienne... Je lui ai "infligé" ce que j'ai vécu : "respirer" un être, allumer une bougie la nuit en quête d'un "signe", crier devant un chien mort en espérant le réveiller (pour moi c'était un chat.) Je pense qu'au bout du compte, une petite fille ressemble beaucoup à un petit garçon. Je parle de ce qui les définit au plus profond, et qui se soucie peu de nos chromosomes. Ce que j'essaie de dépeindre, c'est ce que j'appelle "l'esprit d'enfance". L'esprit d'enfance, à mon sens, n'a pas de sexe. Il souffle dans les voiles de chacun. Qu'importe la forme de la voile? C'est une sorte d'idéalisme, de ferveur, un mélange de fantaisie et de gravité inhérent à tout être humain, et qu'il faut entretenir. Je me suis contenté d'insuffler mon esprit d'enfance à Chouchou, et d'en gonfler ses voiles.


- Quelles ont été vos sources à propos d'un personnage si peu connu et au "pouvoir" pourtant si grand?

Comme indiqué plus haut, tout ce qui concerne Chouchou a été extirpé de la correspondance de Debussy. Mon imagination a comblé les interstice.


- Avez-vous d'autres projets d'écriture?

Je viens de terminer deux courtes pièces de théâtre, qui seront créées par les élèves de mes ateliers : le Marchand de sable et le Crime du professeur Fraccillion. J'ai également un projet de roman, mais chut...


- Et enfin.. Quel est votre oeuvre préférée de Debussy? :-)

Cloche à travers les feuilles (Images, 2ème livre).
Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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Je ne sais plus exactement dans quelle émission de télévision j'ai découvert ce livre mais en tout cas, ça m'a donné super envie de le lire ! A tel point que je suis allée directement le commander d'occasion chez Gibert. Presque aussitôt reçu, aussitôt lu ! En plus, la couverture est vraiment très jolie, je la trouve pleine de romantisme et de délicatesse.

Printemps 1918, Claude-Emma Debussy, affectueusement appelée Chouchou, a douze ans. Elle entreprend de restituer son quotidien dans un journal intime, posant un regard drôle et tendre, parfois critique, sur le monde et la mort, à une époque marquée par la guerre. Au fil des pages, on la voit grandir, passant de l'innocence de l'enfance aux préoccupations de l'adolescence. Elle raconte, avec une poésie empreinte de candeur, la fin de la Première Guerre, son idylle avec Marius, ses escapades nocturnes et son amitié avec la jeune Gabrielle. le piano surtout, sa manière à elle de faire son deuil en déchiffrant les partitions de son père (disparu cette année-là), loin des gammes qu'on lui impose. Badine, malicieuse et rêveuse, elle nous entraine ainsi dans l'univers romantique d'une jeune fille du début du XXe siècle pas tout à fait comme les autres.

Je suis novice en matière de musique classique, j'en écoute très (trop ?) peu. Pour moi, Claude Debussy c'est plutôt le nom d'un des collèges de ma ville natale. Oui, j'ai honte mais j'ose l'avouer. du coup, j'étais très contente de découvrir ce bouquin même si Debussy meurt dans les premières pages (je ne spoile rien, c'est dans les premières pages.

Damien Luce nous propose un récit sous forme de journal (il est fictif) et j'ai trouvé l'idée vraiment chouette. Ca nous permet de mieux connaitre Chouchou, cette jeune fille qui vient de perdre son père et qui ne sait pas trop comment appréhender cette peine. Je l'ai trouvé très touchante cette gamine qui essaie de continuer à faire vivre son célèbre père à travers sa musique. On assiste à tout son apprentissage de la vie et même à ses premiers émois amoureux. C'est extrêmement plaisant.

J'ai été séduite par la plume de l'auteur. Elle est très fluide, très agréable à lire et à vrai dire, elle a même un côté hyper poétique. Ca se lit hyper bien, j'ai mis à peine deux jours pour en venir à bout (bon d'accord, il n'est pas très épais non plus). J'ai adoré l'atmosphère qui se dégage de ce livre, on se sent vraiment à fond dans la première décennie des années 1900 et on s'y sent bien.

Ca permet aussi au lecteur de mieux connaitre la musique de Debussy puisque de nombreux titres nous sont proposés, en plus Chouchou a été en quelque sorte la muse de son père puisqu'il lui a consacré plusieurs morceaux. Ca a tellement marché sur moi que je suis même allée chercher sur internet pour écouter les morceaux proposés.

Une lecture agréable que je vous conseille fortement ...
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Un aperçu d'une vie d'adolescente en deuil aux lendemains de la Première Guerre Mondiale

Claude- Emma, ou plutôt Chouchou comme on la surnomme, avant d'être la "Fille de" est en fait et surtout une adolescente d'un milieu plutôt aisé qui commence sa vie d'adolescente aux lendemains de la Grande Guerre. Ce qui veut dire qu'elle a connu la peur tout en étant protégée mais elle a aussi connu certaines privations (quoique légères). Elle va dans une institution de jeunes filles où elle ne rencontre que des camarades de son rang et où elle suit une bonne éducation. Elle entretient un rapport particulier avec la correspondance. Correspondance qu'elle tient avec un jeune homme dénommé Marius qui est un amour de vacances et avec un compositeur. Ayant des secrets avec une amie, il est donc naturel qu'elle entame un journal intime, que nous découvrons grâce à l'auteur, Damien Luce.

Chouchou est pourtant triste et non pas à cause de la Grande Guerre mais surtout parce que son père est mort. Et pourtant, elle fait preuve de beaucoup de forces et de maturité car elle intériorise beaucoup et fait de son mieux pour aider sa mère. Nous voyons ainsi ses pensées graves lorsqu'elle pense à son père mais aussi ses pensées malicieuses et rêveuses lorsqu'elle pense à Marius et à ses promenades en bord de mer. Nous voyons ses pensées rieuses lorsqu'elle est avec son amie Gabrielle. Nous vivons enfin grâce à elle un quotidien léger mais responsable, une vie bien remplie pour une jeune fille. Nous voyons son passage de l'enfance à l'adolescence qui se passe assez naturellement et sans trop de heurts


Cette adolescente en deuil, c'est tout de même la fille de Claude Debussy.

Chouchou, c'est aussi et surtout la fille de Claude Debussy. Ses parents l'ont mises au piano. Elle prend d'ailleurs ses cours avec une vieille dame qui la force à jouer des choses classiques. Pour surmonter son deuil, Chouchou décide de jouer chaque semaine un morceau de son père. Si vous désirez un petit conseil de lecture, afin de mieux vous imprégner de cette ambiance, je vous conseille de charger une playlist et de lire le journal de Claude-Emma au fur et à mesure des titres choisis par elle. Vous lirez ces lignes à fleur de peau, vos sentiments gagnant en intensité.

Enfin, cette adolescente a des idées très arrêtées sur la vie de son père mais aussi sur son oeuvre et sur l'oeuvre des Classique. Damien Luce, l'auteur de ce livre, a réussi ce tour de main, en moins de 200 pages, de vous faire ressentir une quantité d'émotions incroyable. Il a réussi à obtenir ces tournures de phrases d'adolescente, ce rythme propre aux musiciens qui vous baladeront tout au long de son récit.

En bref ? Une lecture musicale qui vous fera découvrir beaucoup de choses sur la vie de la fille de Claude Debussy. Cette vie si brève où la maladie et la guerre sont encore bien présents. Et pourtant, c'est une vie légère et pétillante grâce à l'esprit de Chouchou. Vous revisiterez avec plaisir j'espère la vie et l'oeuvre de ce compositeur, l'observant à travers un regard intime. Mais vous découvrirez aussi la vie de sa fille, une vie courte mais extrêmement riche. Un véritable dialogue entre ces deux personnages disparus et l'auteur de ce livre
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Cette enfant, nommée contre son gré "chouchou" à douze ans lorsque l'histoire commence. Elle a tout d'ordinaire, sauf le lien qui l'unit avec son père. Car en effet, son père est Claude Debussy, qui est un compositeur de piano français, né le 22 août 1862, et décédé le 25 mars 1918 à Paris, c'est d'ailleurs à partir de cette date que nous apprenons à connaître la vie de la fille de Debussy, grâce à son journal intime. Elle a donc décidé, à partir de ce 25 mars, d'apprendre à jouer chaque semaine un des morceaux de musique composés par son père. Mais c'est aussi une jeune fille comme les autres, qui rêve d'aventure, d'amour, de copines et d'un futur.

Ce livre est une véritable inspiration, le thème est mélancolique, emportant. L'histoire commence avec la mort de Debussy, un homme ayant un fort caractère, qui sera tout de même un pilier perdu pour cette jeune enfant, un être cher parti trop tôt à ses yeux. Mais il y a d'autres personnages, tel que la maman, qui supporte très mal le décès de son mari, et qui devient renfermée, comme une... inconnue. Ou même Marius, son ami proche, qui la fait rêver à travers ses mots doux, ses lettres, ses espoirs. Certes c'est un amour ô combien jeune, mais touchant. Damien Luce, l'auteur de ce livre, arrive à faire partager des messages aux lecteurs, on en ressort avec pleins de questions en tête, telles que : pourquoi cette famille en particulier? Ou comment arrive-t-il à faire passer des sentiments que nous-même ne connaissions pas auparavant, telle que la compassion envers cette enfant? cette femme? cette famille qui, par bien des moyens essayent d'être heureuse sans cesse?

Ce livre m'a éclairé, par certaines manières. Comme le fait de lire les deux premiers chapitres, d'arrêter et se dire: "J'ai tellement de chance" car en effet, perdre un être cher n'est pas ce qu'il y a de plus facile, et ça m'a fait comprendre à quel point j'ai de la chance, d'avoir une famille vivante et aimante.

J'ai d'ailleurs, après ce livre cherché d'autres oeuvres, écrite par Damien Luce pour savoir si c'était cette oeuvre, ce sujet ou son style d'écriture qui avait réussi à m'emporter.

Et vous, pensez-vous être emporté? Chacun mérite de savoir si ce livre vaut la peine ou non, pour ma part je pourrais le relire deux fois sans hésiter.

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Damien Luce écrit le journal imaginaire de la fille de Debussy de mars 1918 à juillet 1919.

C'est le journal d'une jeune fille de 12-13 ans, vive, espiègle, rêveuse, sans doute un peu rebelle et aussi fantasque que son père.

Ce journal est rédigé à partir de la mort de son père.

1918, fin de la guerre, mort du père, la période n'est pas propice à une jeune fille, cependant l'appétit de vivre de cette enfant semble vaincre tous les obstacles.

Elle nous prend par la main pour nous emmener découvrir son monde.

Son père lui a fait découvrir la musique, la poésie et notamment celle de Rimbaud, de Baudelaire,

Le piano de papa est sa cabane, sa professeur de piano, par elle surnommée la vieille loutre, l'agace quand elle voudrait jouer d'instinct.

A la mort de son père son imagination, ses rêveries la sauvent d'un quotidien trop austère.
Et surtout sa résolution, son pacte de jouer chaque semaine un morceau de son père, résolution qui lui permet de se remémorer son père en douceur, à travers les notes qu'il a écrites et notamment celles qui étaient dédiées à cette enfant chérie.

Aussi je vous conseille vivement de préparer votre lecture, sélectionnez les oeuvres de Debussy pour les réécouter.

C'est en effet une douce manière de redécouvrir cet artiste que de suivre les propos, les rêveries mélancoliques de cette enfant polissonne à qui Damien Luce donne vie.

J'ai pris beaucoup de plaisirs à cette lecture.

Le premier a été cette lecture du journal d'une jeune enfant espiègle et rêveuse qui nous attendrit.

Le second a été cette redécouverte de monsieur Debussy et de sa musique.

Le troisième et dernier et non le moindre fut la découverte de l'écriture, du travail de Damien Luce.
Ce fut un régal et je compte bien prolonger cette découverte.

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critiques presse (1)
Lexpress
26 mai 2014
Dans son livre La Fille de Debussy, l'auteur Damien Luce imagine le journal intime de la fille cadette du compositeur après la mort de ce dernier. Une résurrection captivante.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mon professeur de piano me faisait jouer du Ravel. Un Prélude. Papa n'était pas tendre avec Ravel. Je crois surtout qu'il était un peu jaloux. Il le traitait de fakir. Il lui reprochait de vouloir "épater son monde". Il disait : "Qu'est-ce que c'est ce que ce compositeur qui n'écrit qu'un seul prélude, une seule fugue, une seule sonatine ? Moi, quand j'écrivais des préludes, j'en écrit vingt-quatre." Mais il admirait les Jeux d'eau et les jouait en cachette quand il se croyait seul. Le Prélude est une petite chose toute fragile, une boîte à musique qu'on a peur de casser en jouant trop fort. C'est très différent de papa et pourtant ça lui ressemble. Comme deux peintres qui dessineraient le même paysage, l'un à la gouache (papa), l'autre au crayon (Ravel).
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Cloches à travers les feuilles est peut-être ce que papa a écrit de plus beau. Ca caresse et ça tinte à la fois. C'est tout le robinier de Notre-dame. Papa avait raison: les arbres sont beaux. Les hommes ne comprennent pas toute la patience qu'il faut un arbre pour sortir de la terre, les sacrifices qu'il doit faire pour se rapprocher du soleil. Et leur manière de mourir chaque année... Si les hommes en faisaient autant, ils trouveraient peut-être d'autres passes-temps que de se faire la guerre.
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Papa avait raison : les arbres sont beaux. Les hommes ne comprennent pas toute la patience qu’il faut à un arbre pour sortir de la terre, les sacrifices qu’il doit faire pour se rapprocher du soleil. Et leur manière de faire semblant de mourir chaque année…
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Un lit, ça doit être assez petit pour qu'on puisse passer facilement d'un bord à l'autre, quand nos rêvent changent de cap.
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Morceau de la semaine : le Menuet de la Suite bergamasque. Le piano est décidément n instrument impossible. Au début, c’était facile: on avait toujours les mêmes doigts sur les même touches, et il suffisait d’appuyer sur la bonne. C’était une sorte de jeu
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