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EAN : 9782260021421
288 pages
Julliard (02/01/2015)
3.54/5   137 notes
Résumé :
Vous me demandez ce que Susanne a de plus que vous, je vais vous le dire : Susanne est en paix avec les hommes, elle ne leur veut aucun mal, elle n'ambitionne pas de me posséder et de m'asservir, elle aime au contraire me savoir libre et vivant pour que je continue d'être heureux et de lui faire l'amour. Longtemps, longtemps. Vous comprenez, ou il faut encore que je vous explique ?
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 137 notes
Husum, cette ville en Allemagne du Nord l'a tant bouleversé lorsqu'il a découvert le roman de Siegfried Lenz, "La leçon d'allemand" qu'Augustin, écrivain torturé en mal d'inspiration et en pleine rupture avec sa femme et la mère de ses deux enfants, décide de s'y rendre pour la seconde fois. Mais, cette fois-ci, il ira seul. Il tient à habiter cette ville, la découvrir plus intensément mais surtout, il veut trouver la maison aux quatre cents fenêtres du grand peintre Emil Nolde qui, au temps de l'Allemagne nazie, fut empêché de peindre et dont les toiles furent réquisitionnées. Dès son arrivée, étrangement, Augustin se remet à écrire. Il part sur les traces d'Emil Nolde...

A l'instar d'Augustin qui ne sait pas finalement où son voyage va le conduire, le lecteur, au début du roman, reste dans l'expectative. Ensuite, tout s'enchaîne. de "La leçon d'allemand" à Møgeltønder, au Danemark, où se situe la dernière maison du peintre Emil Nolde, en passant par la maison aux quatre cents fenêtres, l'on suit pas à pas le voyage inattendu d'Augustin. En chemin, bien des rencontres présentes et passées. Lionel Duroy, de sa propre histoire, nous offre un roman intimiste dans lequel il entremêle habilement sa quête, son passé et celui du peintre. Malgré des débuts quelque peu laborieux, le voyage fut fort agréable et l'on se passionne finalement aussi bien pour le narrateur qu'Emil Nolde. L'auteur parle admirablement du travail de l'écriture et de son envie, presque un besoin, d'habiter les pages du livre qui l'a tant ému, mais aussi de sa vie. Porté par une écriture sincère et riche, ce roman ne peut que nous inciter à aller (re)voir les oeuvres du peintre allemand.
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A la suite de la lecture d'un livre, Augustin part en Allemagne puis au Danemark sur les traces du peintre Emil Nodle.
Et bien pour une fois, je sors mitigé d'un livre de Lionel Duroy.
Pourtant, on retrouve ce double littéraire de l'auteur « Augustin », qui m'avait touché, ému dans ces précédents, mais là j'ai éprouvé moins d'empathie pour cet homme qui ressasse ces déboires familiaux et sentimentaux. il m'a semblé qu'il se donnait par moment le beau rôle (une sorte de Casanova irrésistible), et même si cela lui offre une fin surprenante, cela m'a fait sortir du livre par instant.
Mais malgré ce bémol, l'écriture fine, intelligente est toujours bien présente et certains passages sont vraiment passionnants. Rien de grave, vous en conviendrez, même si on est en deçà du « Chagrin ». 3/5
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Augustin, écrivain en mal d'écriture retourne à Husum dans le nord de l'Allemagne, pour tenter de trouver le lieu exact et tout l'environnement où Siegfried Lenz a situé son roman « La leçon d'allemand »
« J'ai tellement aimé ce livre que j'aimerais habiter dedans, y entrer et ne plus en sortir. Est-ce que vous pouvez comprendre une telle chose ? »
Oh oui, on le comprends. Et c'est pourquoi j'ai eu envie de lire « Echapper », alors que je n'avais rien lu de Lionel Duroy, simplement attirée par cette quête de l'auteur sur les lieux où est censé se dérouler le magnifique livre de Siegfried Lenz « La leçon d'allemand » dont la lecture m'avait moi-aussi envoutée.

Toutefois, si Augustin tente dans un premier temps de faire coller à tout prix la réalité qu'il découvre avec celle du livre qui l'avait enthousiasmé, il doit se rendre à l'évidence, il ne fera pas se rejoindre ce qu'il a vécu à travers « La leçon d'allemand » et ce qu'il vit au cours de son voyage.
En échappant à « La Leçon d'allemand », il échappe aussi au souvenir douloureux de sa séparation avec Esther sa seconde femme dont il a deux enfants, qu'il a profondément aimé mais avec laquelle il a fini par se sentir étouffé.
« — Les gens censés nous aimer sont souvent ceux qui tentent de nous empêcher de vivre… » constate-t-il, que ce soit une femme, des parents, des enfants.

Il va lui être offert autre chose que ce qu'il croyait être venu chercher. Ne trouvant pas autour de Husum en Allemagne la maison du peintre Emil Nolde, qui a inspiré Siegfried Lenz, il retourne alors à Møgeltønder au Danemark où se trouve, dans la dernière maison occupée par le peintre, le musée à sa mémoire. Il finit par s' installer pour six mois dans une maison qu'il trouve à louer où il se sent bien, enfin chez lui, libre : « Je m'entends murmurer quelque chose d'inaudible, qui pourrait être un remerciement au Ciel, si je croyais encore en Dieu, pour la grâce de cet instant : pour le son de la grêle sur la marquise, pour le spectacle du jardin clôturé d'une haie d'aulnes, rempart contre le vent, comme on le fait ici, pour l'ivresse qui me gagne à penser que je vais pouvoir me tenir là, sur le seuil de la cuisine, chaque jour, et autant d'heures que je le voudrai, guettant le passage des nuages, celui des oies sauvages, les variations de la lumière, dans quelques semaines les premiers signes du printemps, assis sur une chaise aussi bien et un livre entre les mains, puisque l'architecte a eu la bonne idée d'établir cet espace pavé protégé de la grêle et de la pluie par cet auvent de verre. »

Il se laisse porter par ses découvertes sur la vie de Nolde à travers des photos anciennes et la correspondance du peintre alors âgé de 80 ans avec Jolanthe, une jeune femme de 26 ans qui deviendra sa seconde épouse mais aussi par les rencontres pour lesquelles il se sent ouvert.
S'ensuit une belle et libre relation amoureuse avec Suzanne, peintre elle-aussi, dont il fait connaissance au musée où elle est employée. Augustin est apaisé, accepte désormais sans trembler ce qui s'offre à lui.
Ce livre m'a plu mais, si les retours sur lui-même d' Augustin s'intègrent bien au récit ils m'ont aussi parfois agacée.
Reste que je ne regrette pas ma lecture en particulier pour la belle évocation de ces régions, où l'eau, le ciel et la terre se confondent, et de leurs habitants.
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Toujours écorché et introspectif, Lionel Duroy nous invite au voyage...

Refaisant solitaire une escapade allemande, déjà découverte avec sa dernière compagne, en ultime tentative de sauvetage d'un couple en dérive, il prend note en vrac de tout ce qui s'égrène sous ses yeux, tissant peu à peu un ouvrage hybride de fiction, de biographie et d'enquête.

C'est un livre d'ambiance en plat pays de vent, de pluie et de mer, fait de rencontres, de descriptions, comme un carnet de voyage. Lionel Duroy se laisse porter par les chapitres, raconte et se raconte sans fil conducteur, si ce n'est cette recherche de lieux et personnes idéalisés dans le livre d'un autre auteur. C'est un obsessionnel chercheur du sentiment amoureux et un séducteur impénitent! C'est insolite, confidentiel et imaginatif. Ça s'oubliera aussi vite que lu mais c'est diablement bien écrit. Et ça a eu le mérite de me faire m'intéresser au peintre Emil Nolde.

Comme souvent, l'auteur m'accroche d'emblée, décortiquant ses névroses et ses obsessions, livrant ses angoisses avec une acuité surprenante. Il fait ici une déclaration d'amour à la littérature. Il sait aussi admirablement parler de lui, de ses amours, de son travail, de son besoin d'écriture, de son désir de s'affranchir de la réalité impitoyable du monde par la création de fiction, comme une sorte de réconfort. En tant que lectrice, c'est exactement ce que je ressens aussi.
Le discours est sans auto-complaisance mais reste léger, factuel, et cette façon de se couper les cheveux en quatre me ravit à chaque lecture. Je le rejoins dans un bon nombre de ressentis. Comme par exemple être captivé par un livre au point de décider d'en voir les lieux, s'en approprier la réalité géographique... Ça s'arrive régulièrement, comme une mise en orbite sur une autre dimension.

Plus apaisé, Lionel Duroy?
Pas certain... On le découvre libre au fil des pages, mais ressassant toujours colère, rancune et susceptibilité. Et il fait cela si bien!
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Pour fuir une vie qui ne le satisfait pas, un écrivain s'immerge dans le roman de Siegfried Lenz, La leçon d'allemand. Il est tellement obsédé par cette oeuvre que pour en écrire une suite, il part sur les traces du héros, l'expressionniste Emil Nolde. Après l'Allemagne où la maison du peintre a disparu, il se rend au Danemark où il découvre le musée qui lui est consacré. Là, une jeune femme va l'aider à traduire la correspondance de Nolde et devenir son amie et sa maîtresse. C'est le renouveau amoureux que cherchait cet homme, le double littéraire de Lionel Duroy, hanté comme lui par l'échec de ses deux mariages.

Malgré l'évocation documentée de la vie du grand peintre Emil Nolde et une réflexion intéressante sur les rapports amoureux, le récit autofictionnel de Lionel Duroy a du mal à décoller. Les vieux démons de l'auteur, ceux de ses déboires conjugaux sont une fois de plus au centre de ce roman, certes bien écrit, mais où il aurait été préférable que Duroy s'efface un peu au profit de son sujet. Je retiendrais quand même cette phrase citée dans la belle critique de nadejda : Les gens censés nous aimer sont souvent ceux qui tentent de nous empêcher de vivre.
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critiques presse (11)
Lexpress
18 mars 2015
Un roman comme une vraie rencontre.
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Lexpress
17 mars 2015
Une échappée belle.
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Lexpress
17 mars 2015
Une vision quasi cinématographique de la quête de soi.
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Lexpress
17 mars 2015
Profond et intense, parcouru par une réflexion magnifique sur la capacité des livres à nous délivrer du chaos et celle de l'écrivain à se sentir vivant.
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Lexpress
16 mars 2015
Une quête naïve et nostalgique.
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Lexpress
16 mars 2015
Un roman remarquablement écrit.
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Lexpress
09 mars 2015
Un réel talent de bâtisseur littéraire difficile à nier.
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Bibliobs
18 février 2015
Contrairement à ce que prétend son éditeur, l’écrivain ne s’est pas libéré de ses obsessions, de ses dépressions, de ses paniques, des malheurs qu’il a subis ou provoqués, il les a seulement fait voyager.
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Telerama
11 février 2015
Augustin/Duroy écrivant sous nos yeux un beau livre introspectif, sensible et âpre, dont le titre est une promesse de liberté, de légèreté : Echapper.
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LesEchos
14 janvier 2015
Au cours de ce semestre sur les bords de la Baltique, l'auteur de « Vertiges » marche sur les digues battues par les vents, fait du vélo et l'amour, aménage une maison, fume sous la véranda. Il revient sur les sujets qui hantent tous ses romans, culpabilité, fidélité, jalousie, sensualité, paternité. L'échappée belle finit par une embardée. Mais le roman est écrit. C'est l'essentie
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Lexpress
12 janvier 2015
Beau roman qui, bizarrement, aussi sombre que soit son contexte, recèle une énergie, une vitalité, voire, osons le mot, une légèreté étonnantes.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Jolanthe (26 ans) écrit au peintre Emil Nolde (80 ans) qu’elle épousera : « Moi aussi, vous regardant peindre, je me sens aussitôt bien meilleure que je ne suis, comme si grâce à vous je m'élevais pour accéder à une conversation avec les choses les plus mystérieuses du monde. Vous savez donner de la puissance, de l'esprit à ce que nous autres nous observons stupidement : que ce soit le ciel, le vent, l'aube ou le crépuscule, ou encore la mer et les fleurs qui vous sont si chères. Sous votre œil, les éléments qui composent notre monde nous remplissent soudain de reconnaissance ou de peur, comme si votre peinture nous rapprochait de Dieu, éclairant les secrets de sa création.
« Comment pourrais-je revenir à ma vie d'avant, à mon aveuglement d'avant, après vous avoir rencontré ? Je le voudrais, ne serait-ce que pour vous obéir, que je n'y arriverais pas. Qui a côtoyé le Ciel ne retourne pas volontiers à la lourde terre. Il est trop tard, maintenant, tout me semble affreusement terne, affreusement ennuyeux au regard de ce que vous portez et me donnez malgré vous. »
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J'essaie de me remémorer comment je tombe sur le livre de Siegfried Lenz. En traînant chez Gibert, naturellement. Là-bas, aucun vendeur ne vient jamais vous demander s'il peut vous aider, et c'est bien pourquoi j'y retourne. Je ne veux pas qu'on m'aide à choisir un livre, ou alors qu'on m'aide aussi à choisir ma femme. Un livre, c'est tout à fait semblable, il faut pouvoir le regarder silencieusement la première fois sans être vu, lui tourner autour, essayer de se projeter en sa présence une fois chez soi, la porte refermée. 
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Je suis obsédé par cette idée que si nous nous réfugions dans les livres avec tant de hâte et de soulagement, c'est que la vie y est épurée de tout ce qui fait de nous des êtres plutôt pitoyables, intéressés et calculateurs, profondément égoïstes, très rarement courageux, globalement dénués de grandeur et la plupart du temps avançant à tatons comme des chiens perdus.
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Pourquoi écririons-nous si la vie réelle nous satisfaisait? La vie réelle est affreusement contrariante...elle ne serait pas supportable sans les livres, ceux que nous lisons et ceux que nous écrivons.
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Je ne sais pas quelle aurait été ma vie sans les livres, dit-il. J'y ai toujours trouvé l'espace nécessaire pour rêver et reprendre des forces.
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Videos de Lionel Duroy (66) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lionel Duroy
Dans "Sommes-nous devenus des criminels", Lionel Duroy se demande si un militaire doit servir et obéir à n'importe quel prix, faisant ainsi référence aux crimes de guerre. Pour cela, il se glisse dans la tête du général Paulus, commandant de la 6ème armée allemande nommé par Hitler, qui a conduit l'offensive de Stalingrad dès 1942 sous les ordres impossibles du dictateur, jusqu'au jour où il a désobéi. L'auteur fait le parallèle avec la guerre entre l'Ukraine et la Russie, dans laquelle des officiers généraux russes, parce qu'ils obéissent au dictateur, "sont en train de commettre des crimes de guerre".
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