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EAN : 9782818021248
240 pages
P.O.L. (31/12/2014)
2.9/5   54 notes
Résumé :
L'été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio. Il se met à chanter. Son chant brille comme une énigme devant lui. Encouragé par ses professeurs au Conservatoire et guidé par son intuition, Gil quitte un instrument, le piano, pour un autre, la voix, qui se confond avec lui-même. On suit la formation du jeune ténor, on pénètre avec lui dans les coulisses du monde de l'opéra. Au plus près des corps et des visages. Apprentis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai bien aimé « tout un monde lointain » de Célia Houdart, alors quand elle est venue en parler à la bibliothèque, j'ai acheté « Gil » pour connaître une autre facette de l'auteure et comme la musique est omniprésente dans mon existence, je n'ai pas hésité.

Gil étudie le piano depuis l'enfance, et travaille d'arrache-pied pour préparer le concours d'entrée au Conservatoire qu'il réussit brillamment, ce qui lui permet d'accéder aux cours du prestigieux Vlado Blasko. Et un jour, il prend conscience de la qualité de sa voix, et se tourne vers le chant.

Il n'est pas né dans une famille de musiciens ; il habitait, jusque-là, avec son père, d'origine portugaise, qui travaille à la Poste, alors que sa mère, après un épisode délirant est hospitalisée dans un établissement psychiatrique en Suisse. Il règne une atmosphère particulière dans cet appartement, où depuis l'enfance Gil écoute un disque particulier, un vieux trente-trois tours de fado sur la pochette duquel « on voyait Manuel de Almeida, le chanteur, en costume, cravate noire sur chemise blanche, posant devant la tour de Belem. » P 20

Ce disque, cadeau de son oncle, qu'il écoute quasiment en boucle va avoir une importance très importante dans sa vie :

« Gil ignorait pourquoi ce disque avait produit tant d'effet sur lui. Dès les premiers accords de guitare – quel âge avait-il ? cinq ou six ans ? – il avait senti monter en lui une étrange chaleur, un brusque afflux de sang. » P 20

Il va réussir dans le chant, comme il aurait pu le faire avec le piano, tant le don est puissant, se produisant sur toutes les grandes scènes internationales.

Célia Houdart décrit bien l'importance du travail, des répétitions, l'échauffement ; apprendre à respirer, à relâcher la mâchoire, car le don ne suffit pas, il faut aussi la discipline. Elle nous entraîne dans le monde de la musique, à travers un répertoire que je connaissais mal, voire pas du tout, comme par exemple « Toloméa » de Francesco Amati, ou « Deucalion » en vogue au XVIIe siècle : on croise aussi Benjamin Lumley, Daubray…

En fait, je me suis sentie un peu perdue, pourtant la musique baroque me plaît…

On note au passage des éléments étranges dans ce roman, tels des coups tambourinés à la porte de Gil, alors que personne d'autre les entend, ou des rencontres bizarres, dont l'auteure ne nous donnera pas d'explication, alors flirte-on avec le domaine psy ? on s'interroge parfois.

Un roman qui se lit avec plaisir, dans un style très musical, rythmé comme une partition et qui laisse une sensation étrange, car on a du mal à percevoir les émotions de Gil, si tant est qu'il en éprouve.

Donc, un peu déçue car je m'attendais à retrouver les sensations éprouvées à la lecture de « Tout un monde lointain »… et cela va certainement se ressentir dans ma critique… La couverture de l'édition poche est splendide!
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Célia Houdart, née en 1970 à Boulogne-Billancourt, est un auteur français. Après des études de lettres et de philosophie, et dix années dédiées à la mise en scène de théâtre expérimental, Célia Houdart se consacre à l'écriture. Elle est l'auteur de romans, d'un essai et de textes pour le théâtre, la danse et l'opéra. Depuis 2008, elle compose en duo avec Sébastien Roux des pièces diffusées in situ - parcours sonores et installations. Son roman, Gil, sorti l'an dernier vient d'être réédité en poche.
Gil, jeune homme épris de musique, prend des cours de piano. Puis c'est le Conservatoire à Paris jusqu'à ce qu'il se découvre un talent certain pour le chant. Petit à petit, de ce talent il va faire un métier, le ténor devient vedette internationale, représentations à Covent Garden à Londres, enregistrements discographiques au Japon.
Certains livres sont comme certaines gens, on les trouve sympathiques ou antipathiques dès les premiers instants, sans raison objective apparente. Ce fut le cas pour moi avec ce roman, d'emblée il m'a séduit sans que je sache trop bien pourquoi, même une fois refermé.
Roman initiatique, nous suivons le parcours guère semé d'embûches – il faut le reconnaitre -du jeune Gil issu d'une famille très modeste d'origine portugaise. Il y a le père, Jorge, qui travaille à la poste et la mère Lucile, placée en résidence psychiatrique. La progression musicale de Gil passera par l'enseignement de maîtres de plus en plus talentueux, de la professeure de piano de quartier aux cours du Conservatoire dont il sortira primé puis le changement d'orientation, abandonnant l'instrument pour se consacrer à l'art lyrique. De-ci, de-là, Gil se fait de rares ami(e)s, à voile ou à vapeur, avant de se fixer.
J'ai bien aimé ce bouquin, mais comme je l'ai déjà dit, je ne sais pas trop pourquoi. Essayons d'en lister les points positifs : il est très court et la lecture en est accélérée par le parti pris de chapitres de deux ou trois pages, faits de phrases très étriquées donnant du rythme. La minceur du texte n'interdit pas les surprises, des descriptions ou des points de détail inattendus, ou bien ces faux rebondissements vaguement inquiétants qui resteront sans suite (Quelqu'un qui tambourine à la porte de Gil en pleine nuit, est-ce rêvé ? Ce rassemblement de motards mutiques près du musée Guimet qui semblent fixer Gil ? Ce faux technicien non identifié qui modifie l'éclairage de scène de Gil, pourquoi ?) L'écriture est très fraiche et plaisante à lire et l'auteure connait bien le monde de la musique et de ses techniques. le ton général est optimiste, le lecteur ne ressent pas les souffrances ou les sacrifices qu'impliquent ce métier, quant au personnage de la mère, il est traité de manière poétique ou nostalgique sans pleurnicheries.
Peut-être étais-je dans d'exceptionnelles bonnes conditions quand je l'ai lu, mais j'ai apprécié la fraicheur et la modestie de ce roman qui se lit d'une traite.
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Un livre écrit pour des mélomanes ,pour qui la musique est un univers qui doit sans doute prendre le pas sur le reste.

Ce livre de Célia Houdart raconte la vie de Gil pianiste puis chanteur lyrique .
Il passera entre les mains des meilleurs maîtres dans toutes les disciplines musicales .
Les oeuvres travaillées sont sorties des répertoires ce sont des oeuvres souvent oubliées , difficiles , rarement jouées .
On est à des années lumières de the voice .

l'Opéra qui va le rendre célèbre est le
Deucalione de Francesco Amati.

On entre avec tendresse dans l'univers musical le plus pur .
Mais c'est aussi l'arme qui va permettre à Gil de communiquer avec sa mère malade , une façon de rendre hommage à la magie de la musique
Techniquement parfait , .
Il faut se laisser prendre au jeu de cette discipline pour toucher la grâce de ce que peuvent éprouver de tels artistes .
Merci à Julia Houdart ne nous avoir fait pénétrer en douceur dans cet univers
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Clélia Houdart réussit l'impossible : mettre des mots sur la magie de la voix. Cette évocation de la carrière d'un chanteur d'opéra, depuis la découverte de son don jusqu'à son apogée en passant par son apprentissage et ses doutes est narrée avec beaucoup de simplicité, à tel point que l'on croirait presque au surnaturel. Mais la voix n'est-ce pas cela ? Quelque chose de surnaturel. On penserait presque être dans un roman de Marie Ndiaye. On reprochera simplement une certaine platitude au récit par moment, heureusement contrebalancée par un style précis. Comme à l'opéra, tout est question d'équilibre.
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Est-ce un roman ? Une biographie ? La narration d'une expérience personnelle ? Très peu d'action, très peu de personnages, juste un discours linéaire parti de Thomery (Seine et Marne) et qui nous entraîne à travers la terre entière, Comme Marc, jeune homme qui étudie le piano, la route, au début étroite comme un sentier s'ouvre, puis s'enrichit, devient chemin, avenue, boulevard,

De simple apprenti pianiste, Marc devient élève du prestigieux Conservatoire de musique de Paris où il découvre le plaisir de chanter, C'est en écoutant les Smithsonians dans la voiture de son ami qu'il se surprend à chanter, avec plaisir, Lui, le jeune homme un peu réservé, replié sur lui – même au propre comme au figuré va s'ouvrir, poumons, gorge, larynx, diaphragme : le corps tout entier devient instrument, Et Marc est repéré par des artistes toujours plus prestigieux, jusqu'à devenir lui – même une célébrité dont la voix un peu atypique séduit, fascine, emporte,

Il nous conte le dur apprentissage de concertiste d'abord, de chanteur lyrique ensuite, les rencontres, la vie d'artiste, les contraintes les bonheurs, l'ouverture totale du corps, de l'esprit et de l'âme, le partage avec les spectateurs,

Il y a pourtant des zones d'ombre dans ce roman : sa mère, Lucile, qui, elle, est restée enfermée dans sa folie douce mais viendra tout de même l'entendre et y trouvera une sorte de fascination,
Douglas, le chanteur astrologue qui avait lu dans les astres qu'un grand changement viendrait bouleverser sa carrière d'artiste, Junichi, le Japonais qui a le mal du pays.
Et ces étranges pages sur des événements obscurs, telle la présence à Cologne d'abord, au Japon ensuite, de cet homme dont Marc nous fait un portrait digne de l'identité judiciaire, inquiétant et incongru, Un fan qui le suit ? Un danger obscur ?
Et puis ce rassemblement de bikers silencieux devant le musée Guimet, qui par centaines semblent le regarder avant de remettre leurs moteurs en marche et de s'éloigner : quelle explication ? Marc devient -il paranoïaque ?

Écrit au rythme de chapitres courts et d'un style très fluide, ce court roman ne manque ni de charme ni d'intérêt,
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critiques presse (6)
Culturebox
04 mai 2015
D'une justesse rare.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Bibliobs
10 avril 2015
Le premier roman de Célia Houdart s’intitulait «les Merveilles du monde ». «Gil» en est une.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
03 février 2015
Avec "Gil", Célia Houdart nous offre un petit roman léger et poétique comme une sonate. Elle y parle de musique, un sujet rarement abordé dans le roman. On y suit le destin et la carrière brillante d’un jeune ténor qui découvre par hasard la beauté de sa voix.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
27 janvier 2015
Soignant le rythme général de la narration, entre scènes de répétitions inévitables et ellipses inattendues, Célia Houdart n'oublie pas pour autant de peaufiner les personnages secondaires, dans une langue particulièrement chaloupée.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
07 janvier 2015
De la gloire de Gil, le roman donne à sentir la fragilité permanente, en même temps que la sûreté : aucun autre parcours n'était possible pour cet être hors du commun, aussi transparent qu'incandescent. Loin de lui, dans un angle mort sur lequel Célia Houdart braque des feux orangés, chaleureux, vivotent ses parents. La beauté de ce roman vient aussi de son attention à ces êtres de silence, reclus dans une solitude presque beckettienne, essentielle et féerique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
05 janvier 2015
L’histoire avance paisiblement, bien équilibrée entre les paysages à l’imparfait et les informations au passé simple, qui sont parfois des épiphanies sans importance. [...] Contrairement aux romans de la rentrée littéraire de septembre, qui tricotaient de la fiction avec de vrais noms fameux, pur réel, Gil repose sur des stars inventées.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Gil se rapprocha du piano et joua un do. La note se décrocha du silence. Gil tâcha de conserver en lui le son.

Il revint à sa place. Posa les mains sur ses côtes et respira un moment par le ventre.

Il fixa un point sur un mur en face de lui pour se concentrer.

Il inspira. L’air comprimait ses poumons. La sensation était celle qu’il éprouvait lorsqu’il bloquait sa respiration pour chasser un hoquet. Il effectua une première série de vocalises. Il trouva les sons trop volatils ou trop durs.

Gil s’arrêta à un la, très voilé, presque blanc, avec le sentiment qu’il s’agissait pour lui d’un cap infranchissable.
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P62 : A la fin de la Sonate, Gil resta immobile, avec ses yeux liquides, comme étales, Après un tel effort de concentration, ils semblaient se vider,

P 86 : Un matin, en se rendant au cours de solfège, Gil fut saisi devant l'étal d'une poissonnerie, par l'étrange vision de homards, s'aidant de leurs pinces bleu-sombre, mates, et comme piquetées de rouille, leur extrémité bloquée par des élastiques, qui bougeaient lentement, se soulevaient , en crisser les parois de leur caisse en polystyrène, Comme des fossile tâchant de s'extraire, [,,,] il rentra chez lui et s'allongea. Il se demandait comment il allait s'y prendre pour expliquer les choses à Vlado Basko,
Il revoyait le corps lourds des homards et leurs efforts pour se dégager,
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Lucile , la mère de Gil , suivit tous ses gestes , la moindre expression de son visage , elle était médusée.
Les premières notes que gil chanta produisirent sur elle un choc auquel rien ne l'avait préparée.
La jeune aide soignante , mesurant son trouble la surveillait du coin de l’œil.
Lucile voyait son fils ... l'intimidait et la fascinait, elle aurait pu se lever . mais non .
Ne broncha pas , le spectacle fit simplement venir à ses yeux des larmes qu'elle n'essuya pas .
P226
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Sous sa courte barbe brune, il sentait une tension. Mais dans tout le reste de son corps il éprouvait plutôt l'inverse, une sorte de dissolution. D'étranges pressions déplaçaient des masses et des liquides. C'était comme une réorganisation de ses organes. La sensation était étrange mais au fond pas désagréable. Cependant très vite le malaise grandit. Les notes sur la partition avaient pris la forme de petits poignards et de herses griffantes". 
p152
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Olivier n’en était pas revenu. Il s’était tourné vers Gil, très troublé, comme pour vérifier que c’était bien lui qui chantait. Gil d’ordinaire si réservé. Si blotti en lui-même. Qui parlait toujours bas. Que l’on faisait répéter tout le temps. (…) Gil, lui-même un peu surpris, alla au bout de la chanson qu’il savait par cœur, couplets et refrain. Il reconnaissait sa voix, son timbre et sa hauteur. Mais quelque chose en elle avait changé. Il ne savait pas dire quoi. (…) Gil passa la main dans ses cheveux avec un sourire vaguement gêné. Olivier presque choqué dut faire un effort pour se concentrer sur la route. Le chant de Gil constitua immédiatement pour eux deux un grand mystère.
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Videos de Célia Houdart (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Célia Houdart
Célia Houdart Les Fleurs sauvages - éditions P.O.L - où Célia Houdart tente de dire de quoi et comment est composé son nouveau livre "Les Fleurs sauvages" à l'occasion de sa parution en janvier 2024 aux éditions P.O.L, à Paris le 11 décembre 2023.
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