Au coeur de la Sologne, un patriarche, Gabriel larcher , ancienne gloire de la formule 1qui vieillit mal,égoïste et orgueilleux , tyrannise ses trois enfants et son épouse "presque parfaite" Albane.
Il rapporte tout à lui et ne fait pas confiance à Dan, son fils aîné qui s'occupe d'un circuit de voitures ,sa fille Valentine
embrasse aussi la course automobile .Nicolas, l'autre fils est médecin de campagne, passionné par son métier et la nature environnante, il passe ses loisirs à entreprendre de grandes balades dans la forêt avec son chien........
Gabriel les empêche de s'épanouir mais ils vont chercher chacun à leur manière comment s'émanciper .
Un secret de famille fera voler en éclats l'harmonie de la fratrie.
Liaisons tenues secrètes, ruptures, trajectoires contrariées, amour fraternel et filial, amour de la nature, place du pére dans la famille .
Bref,comment commenter un ouvrage aussi simple et facile à lire, sans prise de tête et prévisible , sentimental ?
Un univers romanesque à souhait , un roman vite lu, vite oublié, j'ai bien aimé la première de couverture , puéril de ma part, sans doute ?
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Un roman sentimental dans le milieu du sport automobile, et de la chasse, tout ce que je déteste ! Le bilan carbone de ce bouquin pétaradant et puant le gasoil s'annonce plutôt mal à la veille de la COP21 ! de plus je suis du côté du gibier contre les fusils...ce livre cumule les handicaps, mais c'est très personnel ces arguments .
On goûte à tout dans cette opération masse critique, pour laquelle j'apprécie la confiance de Babelio et des éditions Belfond!
Dans ce milieu de notables en Sologne, où il est assez classique de caser des bluettes bucoliques, il est question d'amour, de rupture, de liaisons tenues secrètes, de la confiance perdue, bref, ça batifole et ça se déchire à tous les étages de cette famille dominée par un patriarche aigri, et autocentré. Les ingrédients habituels, en somme, et ça manque de saveur.
Une trame narrative un peu semblable à la Promesse de l'océan, sans surprise. Je comprends que c'est une littérature rassurante, pas compliquée, distrayante, mais je ne suis définitivement pas conquise. J'arrête lâ les expériences désagréables, il est inutile de se faire mal !
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Dan regarda sans les voir les trophées alignés sur les étagères de la vitrine. Il les avait trop souvent détaillés pour y être encore sensible. Toute la carrière de son père s’affichait là, bien en évidence, proclamant la gloire d’un champion.
Un ancien champion, ce qui rendait la chose à peine plus supportable. Durant près de dix ans, Gabriel Larcher s’était illustré sur les circuits, se mesurant avec succès aux plus grands pilotes de l’époque. Certains disaient qu’il avait eu la chance de trouver l’écurie providentielle et les bons sponsors, d’autres murmuraient qu’il avait eu de la chance tout court car il s’était parfois comporté comme une tête brûlée.
Dan soupira et se détourna. Être une tête brûlée lui semblait un terme assez flatteur. Certes, à l’époque de son père, courir en Formule 1 était encore plus dangereux qu’aujourd’hui, les règles strictes de sécurité ne s’étant peu à peu mises en place qu’au fil des accidents mortels. Gabriel était connu pour prendre des risques et en infliger aux autres. En se faisant un nom, il s’était fait des ennemis. Cependant, à tort ou à raison, il demeurait un grand vainqueur et les gens se souvenaient de lui. Dan avait voulu suivre ses traces, marcher dans ses pas, hélas il n’y était pas parvenu et il ne se remettait pas de cet échec.
Pourtant, qu’avait-il à se reprocher ? De n’avoir pas été assez fou, assez doué ? Il s’était donné à fond, parfois même surpassé, mais ça n’avait pas suffi. Était-ce donc si difficile de réussir ? Pouvait-on accuser le mauvais sort, la pluie, les mécaniciens, les pneus ? Le pilote n’était qu’une partie d’un tout. Néanmoins, quelques-uns parvenaient à se distinguer, y compris au volant d’une voiture médiocre. Parfois, une ascension fulgurante prouvait que, malgré tout, l’homme comptait autant que la machine, quoi qu’en pensent les ingénieurs.
Dan s’éloigna de la vitrine, agacé d’être resté planté là. Personne n’aurait compris qu’il expédie toutes ces coupes au fond d’un placard, pourtant il en mourait d’envie. Son père aurait pu les conserver chez lui, toutefois les exposer ici avait un intérêt commercial. En les découvrant, les clients restaient bouche bée ou bien hochaient la tête d’un air entendu. Le nom de Larcher était un sésame chez les mordus d’automobile. Dan songea avec amertume que sa propre sœur contribuait au prestige de la famille puisqu’elle parvenait à gagner des rallyes. Sa petite sœur ! Heureusement, son frère, Nicolas, avait fait d’autres choix, la vitesse et le bruit des moteurs ne l’ayant jamais intéressé.
Il quitta le hall d’accueil et gagna le parking balayé par un vent glacial. Alors qu’il rejoignait sa voiture, Valentine arriva au volant de la sienne.
— Dan, Dan ! hurla-t-elle, agitant un bras par la fenêtre.
À peine arrêtée, elle se rua sur lui.
— Tu n’as pas vu ma course d’hier ? Je t’ai envoyé la vidéo, tu ne vas pas en croire tes yeux !
— Je l’ai regardée en arrivant ce matin.
— Alors ?
— Tu as été brillante…
— C’est tout ? Papa m’a téléphoné pendant un quart d’heure, il avait plein de choses à me dire. Pas toujours gentilles, mais tu le connais.
— Bien sûr, soupira-t-il.
Puis, devant l’air déçu de sa sœur, il s’empressa d’ajouter :
— Bravo, ma puce. Je le pense sincèrement. Et ton copilote est formidable, ne t’en sépare jamais.
— Hors de question, on s’entend trop bien. Tu déjeunes avec moi ? Je t’invite pour fêter ça ! J’ai appelé Nick, il est d’accord, alors pour une fois on sera tous les trois ensemble.
L’enthousiasme de Valentine était communicatif, comme son sourire.
Sous ses semelles, le tapis de feuilles était trop humide pour craquer et il progressait en silence, attentif aux autres bruits de la forêt. Combien de petits animaux étaient en train de s'immobiliser ou de se terrer à son approche ? Les oiseaux chantaient déjà moins fort avec l'arrivée du crépuscule, et à présent le brouillard s'étendait partout entre les arbres. Au loin, une détonation retentit soudain et le son se répercuta, porté par l'eau des étangs. Un chasseur solitaire à cette heure tardive ? Nicolas s'arrêta, essayant d'estimer la distance qui les séparait. Par prudence, il se signala en rappelant Aramis d'une voix forte. Il perçut faiblement une réponse et se remit en marche, rassuré.
Elle ouvrit la bouche, la referma, frappée par une évidence qu’elle venait seulement de réaliser. Sa fille avait failli mourir parce qu’elle avait un amant. Sans cette liaison, pas Luc, pas d’Antoine, et donc pas d’accident, volontaire ou non.
- Mon Dieu, murmura-t-elle, qu’avons-nous fait ?...
Protéger sa petite soeur lui semblait aussi normal que protéger sa mère. Il espérait que l'accusation de Valentine n'était pas fondée et qu'il n'avait pas de contentieux refoulé avec son père. Lorsqu'il ouvrit la porte donnant sur la rue, aucune autre mauvaise surprise ne l'attendait mais il fut cerné par un vent glacial qui charriait du grésil. Le mois de décembre commençait mal, et la perspective de Noël n'y changerait rien.
Devait-elle faire confiance au hasard ? Non, elle préférait compter sur sa détermination. Elle savait exactement ce qu'elle voulait, et elle mettait tout en œuvre pour l'obtenir.
Françoise Bourdin présente son nouveau roman, « Un si bel horizon » !