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EAN : 9782259230407
216 pages
Plon (21/10/2015)
3.75/5   26 notes
Résumé :
Après les attentats de janvier 2015, 4 millions de Français ont défilé sous le slogan " Nous sommes la France ". Mais qui sont ce " nous " et cette France ? Il est essentiel d'affirmer ce qui nous rassemble, au-delà des diversités, à travers la France et la République, pour ne pas voir les fractures se creuser et les plaies s'infecter.
" Plus rien ne sera comme avant. C'est ce qu'ont proclamé des politiques, des journalistes...
Et puis, certains se so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Natacha Polony cherche ici à aborder sous plusieurs angles différents le sujet central que sont les attentats qui ont récemment touché la France. Cette société qui doit être remise en question, c'est bien la société française : elle a été touchée en son sein, par des individus qui y sont nés et qui y ont bénéficié d'une éducation censée être "nationale". C'est là le point de départ d'une réflexion qui prend en compte nos choix politiques, notre culture, notre histoire ... et notre destin commun.
Vaste programme donc, qui demande un esprit de synthèse particulièrement efficace. Natacha Polony est tout à fait crédible dans cette capacité à lier les éléments entre eux et à placer son propos là où il faut dans la complexité du problème. Sur un sujet aussi délicat, Natacha Polony a su placer le curseur au bon endroit : parler vrai, dire les choses telles qu'elles sont, et nuancer (là où certains se laisseraient aller à l'émotion).

Constat, explications, que faire ? C'est globalement le cheminement du livre.
La suite de mon propos va concerner l'argumentation, j'assume ici ma subjectivité.

Natacha Polony prend soin de tout relativiser. Ceci est d'autant plus important que les médias nous assènent (en cas de crise) de paroles "d'intellectuels" dont ils prennent soin, avec l'aide des politiques, de placer dans des cases. le camp du bien / le camp du mal. Et nous nous sentons forcés de choisir. Mais le réel, c'est la complexité. Tout en ayant un avis tranché, il faut se refuser de penser par "lots", par "paquets". Ainsi Natacha Polony analyse les discours d'Edwy Plenel, de Tariq Ramadan, d'Emmanuel Todd, et les met face à leurs contradictions.

Les hommes politiques, et les médias avec eux, ont fait et font encore l'énorme erreur de laisser des thèmes fondamentaux entre les mains du Front National. Comment peut-on en vouloir à ce parti d'être opportuniste ? Il est plus que temps de rappeler à tout le monde et avec vigueur que l'identité et la laïcité sont des mots qui ne doivent être confisqués ni par la droite ni par la gauche. L'assimilation n'est ni de droite ni de gauche. le souverainisme n'est, de la même manière, pas propre à un camp politique déterminé. La souveraineté est tout simplement le droit pour un Etat de décider de la politique qui sera menée. Les dirigeants de cet Etat étant censés être élus par le peuple, la souveraineté est donc nécessaire à une démocratie. Or aujourd'hui, où est la souveraineté de la France ? Notre monnaie et nos limites territoriales ne nous appartiennent plus, nos lois et notre budget sont soumis aux directives européennes. Ce n'est qu'un constat, pas une opinion ! Et pourtant, quiconque oserait ne serait-ce qu'exprimer ce constat serait taxé d'extrémiste, de populiste. Et c'est précisément cela qui "fait le jeu du FN". C'est un point que je voulais personnellement développer mais ce n'est pas l'objet principal du livre.

Une idée défendue dans ce livre : la France est certes multiethnique, mais pas multiculturelle. (Il serait totalement malvenu de considérer que ceci est une idée de droite, ou extrémiste, ou que sais-je encore ... Toujours des cases ! ) La France a une culture propre, forgée par son histoire. Elle est la complexe synthèse (et non addition) de différents héritages. Ceci implique que la culture française est à la fois forte et changeante dans une certaine mesure. le multiculturalisme "fonctionne" aux Etats-Unis car ce pays s'est construit de telle sorte que des cultures diverses s'unissent autour d'un patriotisme particulier. La France n'a jamais été multiculturelle, et ce malgré les différentes "vagues" de migrations. La France doit perpétuer sa culture et ses valeurs : valeurs des Lumières, valeurs de la République, toutes ces valeurs issues de son histoire. Ces valeurs doivent absolument être transmises à tous, car elles forment l'identité française. Je ne vais pas réécrire le livre : Natacha Polony nous donne les arguments nécessaires pour nous prouver à quel point ceci est important.
L'éducation est aujourd'hui le principal (le seul ? ) élément qui peut permettre cette assimilation. Natacha Polony nous en parle très bien.

Nous aurions pu attendre d'une journaliste plus de preuves chiffrées et d'arguments factuels. Je considère que c'est le principal bémol.
Dans une société de plus en plus déshumanisée et livrée au marché, Natacha Polony apporte ici une once d'espoir sur notre avenir. Certains considéreront au final que tout cela est utopique, mais l'espoir est un moteur de progrès (le vrai progrès, pas le progrès matériel et consumériste).
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Personne ne commentera ce livre ? Eh bien, je me lance. Pour en dire du bien : voilà en effet un excellent essai, qui remet les pendules à l'heure... de la laïcité. Les propositions de l'auteur pour que la République se fasse enfin respecter et soit réellement laïque sont claires comme de l'eau de roche. Sans doute trop claires pour les hommes (et femmes) de pouvoir qui préfèrent les mauvais compromis. Natacha Polony se montre parfaitement gaullienne, raison pour laquelle je lui octroie le maximum. Reste à savoir dans quelle mesure les politiciens tiendront compte de ses recommandations ; sur ce plan, je demeure sceptique.
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Parlons Rwanda

Rien de particulier ne m'attache à Natacha Polony, je crois qu'elle est la patronne de Marianne maintenant, et je ne lis pas plus son journal, mais qu'il m'est facile de dire que je la soutiens dans le procès qui lui est fait d'avoir ouvert le débat sur le génocide rwandais à travers une phrase alambiquée entre le tutsies et les hutus car tout simplement son intention en tant que snipper de Ruquier n'était pas de relativiser la responsabilité des méchants hutus, mais de tenter de savoir comment est née cette rivalité ethnique aboutissant à un tel carnage humain contemporain. Tout simplement pour essayer de comprendre, mais peut-être est-ce une attention coupable de ne pas s'interroger davantage sur une chose qui échappe à notre entendement dans nos conforts douillets !

Perso, ce qui m'a gêné à l'époque c'est que tous les intellectuels français qui avait la plume facile pour d'autres génocides n'ont pas levé le petit doigt pour s'indigner que un million de tutsies avaient été décapités, occis à la machette par les hutus en deux coups, trois mouvements. Ce n'est que deux après qu'ils ont commencé à sortir de leur conscience endormie, il y en a même qui se sont contorsionnés pour dire qu'ils l'avaient dit. Et évidemment ceux-là viendront vous dire aujourd'hui qu'ils ont été les premiers lanceurs d'alerte ..

A ce moment-là pour quand le procès de ces intellectuels qui font un distinguo dans les génocides selon objectivement la couleur de peau des belligérants et que parce que c'est africain, ce serait une cause de second ordre ?

Je dis ça à défaut de tout le reste bien entendu
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critiques presse (1)
LePoint
10 novembre 2015
Le livre le plus rassembleur de tous depuis les attentats de janvier 2015.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ce dont on peut se réjouir, jusqu’au moment où, en fait d’émancipation, il ne s’agit plus que de livrer à des puissances marchandes des consommateurs dociles, débarrassés de tous les attachements qui pourraient limiter leurs besoins en produits inutiles. La famille, même, dernier noyau de transmission, est à l’agonie, victime d’un double mouvement : la fragilisation des liens par l’émergence d’un individualisme hédoniste valorisant les attachements affectifs, et donc éphémères, et le culte démocratique remettant en cause toute forme de hiérarchie, y compris entre parents et enfants.
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Un écrivain n’a pas plus de légitimité que quiconque à analyser à chaud les drames qui laissent la société sidérée […]. Il peut en revanche s’intéresser au sens des mots qui prétendent dire les événements. “Islamophobie” est de ceux-là, il paraît que c’est un grand péché. Un peu de philologie élémentaire est peut-être utile. Phobos, en grec, veut dire “crainte”, pas “haine” (misos). Si ce mot a un sens, ce n’est donc pas celui de “haine des musulmans”, qui serait déplorable en effet, mais celui de “crainte de l’islam”. Alors, ce serait une grande faute d’avoir peur de l’islam ? J’aimerais qu’on m’explique pourquoi. Au nom de “nos valeurs”, justement.
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L’intensité d’un événement saturant l’espace médiatique est désormais inversement proportionnelle à la durée de la réflexion qui permettrait de penser les phénomènes. Marcel Gauchet, dans une interview au journal L’Opinion le 17 avril 2015, déclarait : « […] Ce qui me frappe, c’est la résignation de notre société à ne pas comprendre. »
Alors, osons tout d’abord cette description brute de la réalité : les pays occidentaux sont confrontés à des attaques violentes de la part de jeunes gens nés sur le sol européen, élevés dans les écoles où ils étaient censés apprendre ce que sont les valeurs de l’Occident, faites de tolérance, de respect de la liberté de conscience et de prééminence du savoir sur la foi.
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Il existe en France des discriminations, des injustices. On peut ajouter que la destruction de l’école constitue la plus immense des injustices puisqu’elle pénalise en premier lieu ceux dont elle était le seul bien, les enfants de milieu défavorisé, et parmi eux, plus encore, ceux dont les parents ne parlent pas le français.
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L'égalité homme-femme fait partie des valeurs non négociables d'une société qui a développé, plus que toute autre en Europe, le travail des femmes, leur liberté à mener de front vie professionnelle et vie familiale. Tout cela, nous le disions, articulé autour d'un "commerce apaisé" entre les sexes, une capacité à réguler le désir par le langage. Le voile, qu'on le veuille ou non, est la négation symbolique de tout cela. Il est la transformation d'un verset du Coran prescrivant de masquer les atours (leur "gorge", selon une traduction qui fait à peu près consensus) des femmes pour les protéger des agressions et une volonté obsessionnelle de cacher tout ce qui pourrait susciter la concupiscence. La réalité est là : le voile signifie que les femmes doivent se cacher parce que les hommes seraient incapables de contenir leurs désirs, et qu'elles-mêmes, créatures faibles et impures, risqueraient d'y succomber.
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Vidéo de Natacha Polony
Clash Christine Angot / Natacha Polony - On n'est pas couché 22 mars 2014 #ONPC #shorts
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