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Méto, tome 2 : L'île

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - La révolte fomentée par Méto et ses amis au sein de la Maison se solde par un violent combat contre les Monstres-soldats, qui entraînera la mort ou la capture de nombreux enfants. Méto, Marcus, Octavius et quelques autres ont survécu et sont recueillis par la communauté des Oreilles coupées. Ces anciens Serviteurs de la Maison se sont organisés en une société de castes aux rites barbares et violents. Loin de trouver la liberté les enfants vont subir le joug d'une organisation archaïque et autoritaire. Mais notre jeune héros parvient à se lier avec des personnages singuliers ; ils lui livreront des informations qui feront progresser sa réflexion : Qui sont les enfants et pourquoi sont-ils retenus sur l'île ? Quel est leur destin ? Quels sont les liens entre les différentes communautés de l'île ? Peu à peu, un monde extérieur se dessine... le rythme s'accélère dans ce second tome, et l'on suit au plus près les découvertes de Méto. L'auteur se recentre sur son narrateur, en constante action et réflexion, mais sait aussi faire exister autour de lui des figures intéressantes - monstre-soldat repenti, chaman... Il poursuit son propos en décrivant ici un modèle d'organisation sociale à la bestialité effrayante, et à la moralité incertaine... Les éléments narratifs se mettent en place, et le suspens est parfaitement maîtrisé. On attend avec impatience le dernier tome. ?Hélène Sagnet
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Un soir, j'ai divorcé de mes parents

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Comment survivre au divorce de ses parents ? C'est l'épreuve que traverse le narrateur, jeune adolescent. Il assiste, impuissant aux affrontements et aux déchirements de ceux qu'il aime. Alors que son père et sa mère se reconstruisent, chacun de leur côté, il décide de s'en éloigner pour ne pas sombrer dans le désespoir. En secret, chaque week-end, il s'installe dans une minuscule chambre de bonne appartenant à son grand-père. Confronté à la solitude et à l'inconfort, il surmonte ses épreuves en dialoguant avec lui-même et acquiert ainsi une maturité intellectuelle et affective. En assumant sa solitude, « il apprend à être ». Il se donne des règles de vie, fréquente les musées et les bibliothèques et fait des rencontres qui l'ouvrent aux autres. En « divorçant de ses parents », il rencontre aussi l'amour et comprend que leur séparation n'a pas détruit ce qui les unissait. Il faut apprendre à devenir adulte. Ce petit livre, facile à lire, aborde de façon originale la question du divorce. L'auteur prend un plaisir évident à jouer avec les mots, les pronoms, les rythmes, les assonances, conférant au récit le charme subtil d'un poème en prose. ?Colette Broutin
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De chaque côté des cimes

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Dahoé et Namkha sont deux jeunes filles vivant au Zanskar, région située dans l'Himalaya et surnommée le petit Tibet. Seules enfants du village nées pendant l'hiver, elles deviennent les meilleures amies du monde et se promettent de ne jamais se séparer. Mais secrètement Dahoé rêve d'une autre vie. Elle veut s'instruire, quitter le village, être libre. Claire Mazard, dans un style simple mais pas simpliste, nous propose un roman complètement dépaysant à rapprocher du Journal de Ma Yan (Gallimard Jeunesse, 2003, LJ n° 105). Elle présente le parcours de deux filles, de l'enfance à l'âge adulte. L'identification au personnage de Dahoé, la narratrice, est immédiate. Ses préoccupations sont touchantes ; elle veut découvrir ce qui se passe au-delà des montagnes, qu'elle a pour seul horizon. Elle va devoir se battre contre le poids des traditions. Car son avenir est tout tracé ; le mariage avec un mari qu'elle n'aura pas choisi ou le couvent. Mais elle a d'autres aspirations et va tout faire pour les réaliser. Un roman sensible, dépaysant et passionnant, qui pose de belles questions sur la vie. Sébastien Féranec
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La vieille Chéchette

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - La vieille Chéchette, on l'a toujours connue ainsi : vieille, folle et sauvage, à l'image de ces mauvaises herbes qui, échappant à la main de l'homme, résistent au temps et aux intempéries. Au village, on s'est fait à sa présence. Certains lui font la charité quand d'autres s'en moquent. Seule Madeleine Germain perçoit chez cette créature un semblant d'humanité. Et bien lui en prend, car lorsque le petit théâtre prend feu par la faute d'un de ses enfants, la vieille Chéchette se sacrifie pour sauver le malheureux, pris dans les flammes. Paru en 1884 dans un recueil intitulé Contes et légendes, l'histoire de la Vieille Chéchette, écrit dans un style désuet, se veut avant tout un conte moralisateur. C'est donc davantage le travail graphique réalisé par l'illustrateur qui retiendra notre attention. En utilisant trois couleurs - le blanc, le noir et le vert, qu'il s'amuse à permuter, - Stéphane Blanquet génère des ombres et des reliefs, dotant ainsi la vieille femme d'une silhouette « monstrueuse ». La couleur orange de couverture, présente tout au long de l'album sous forme de liseré, fait office d'avertissement. C'est cette même couleur que prendront les flammes qui attaqueront la maison de Madeleine, anéantissant le petit théâtre antique. Sur la dernière double page, les villageois, jusqu'ici représentés de profil, encerclent en lui faisant face le corps calciné de la vieille Chéchette. Outre une certaine cruauté du conte qui ne les laissera pas indifférents, les adolescents apprécieront les silhouettes des personnages, aux allures de petits lutins dignes d'un roman Fantasy. Élise Hoël
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Pic

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Voici un roman d'aventures qui séduira les jeunes lecteurs en quête de sensations fortes ! Pic ? Quel drôle de prénom pour un garçon de presque 14 ans ! Pas tant que cela... L'adolescent, fils du célèbre alpiniste Joshua Wood, est arrêté par la police new-yorkaise pour avoir escaladé les buildings de la Grosse Pomme. Pour lui éviter de purger sa peine, le père de Pic, que ce dernier n'a pas vu depuis des années, propose de l'emmener avec lui en Thaïlande pour une ascension de l'Everest. Mais ce geste, qui aurait pu passer pour un élan d'affection paternel inattendu, se révèle très intéressé : Josh veut en réalité que Pic franchisse le sommet de l'Everest avant ses 14 ans, pour qu'il devienne le plus jeune alpiniste à avoir réalisé cet exploit... le roman met tout en place pour tenir le lecteur en haleine : aux belles descriptions des sommets se mêlent le récit des conditions de vie des grimpeurs dans les différents camps, ainsi que celui des sensations physiques et mentales de l'adolescent qui se surpasse pour accomplir cette ascension. Mais Pic est plus qu'un simple récit d'aventures : il met aussi en scène la difficulté des relations père/fils en campant un père égoïste et complètement obnubilé par l'exploit sportif. On apprécie en outre la belle amitié qui naît entre le jeune Américain et son compagnon de route népalais, Sun-jo, mais aussi la description des relations politiques complexes entre le Tibet et la Chine. En résumé, un très bon roman d'aventures qui, même si son style n'est pas toujours excellent, se lit très facilement ! Marianne Joly
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Nodame Cantabile, tome 1

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Chiaki, jeune pianiste, est l'élève le plus doué de l'université de musique de Momogaoka. Seulement, son voeu le plus cher n'est pas d'être un musicien reconnu, mais de devenir chef d'orchestre comme son mentor Sevastiao Viera et de partir pour l'Europe. Mais il lui est impossible d'accomplir son rêve ; à son grand désespoir, il a la phobie des moyens de transport. Il est bloqué au Japon, incapable d'approcher un avion ou un bateau. Après une violente dispute avec son professeur de piano, il s'autorise une déprime bien arrosée, broie du noir et envisage d'abandonner la musique définitivement. C'est alors qu'il fait la connaissance de Nodame, sa voisine musicienne... Cet énorme succès au Japon qui se poursuit avec plus de 22 volumes nous arrive dans une édition fidèle à l'originale. Malgré un trait simplifié à l'extrême, qui pourra rebuter certains lecteurs, cette intrigue vaut le détour. Les thèmes abordés sortent de l'ordinaire. Rares sont les mangas qui traitent de musique classique. La force de l'histoire réside également dans la relation très piquante des deux héros. Lui est un musicien rigoureux et perfectionniste, tandis que Nodame est excentrique et désordonnée... Cette opposition de caractère donne lieu à des situations très savoureuses et souvent hilarantes. Sébastien Féranec
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Soul Eater, tome 1

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Les Meisters sont de puissants combattants qui ont pour mission de récolter des âmes corrompues. Pour accéder au vénéré rang de « Death Scythe », un Meister se doit de manger 99 âmes humaines et une âme de sorcière. C'est cette dernière âme qui manque au palmarès de nos deux protagonistes : Soul et Maka. Ils pourchassent alors une créature nommée Blair mais s'aperçoivent rapidement qu'attraper une âme de sorcière n'est pas chose aisée. À la fin d'un éprouvant combat, leur cible, se révèle être... un chat ! Et tout est à refaire pour le duo. Les éditions Kurokawa lancent l'une des séries les plus attendues par les fans de shônen. Les dessins sont séduisants et diffèrent du graphisme calibré de mangas comme Naruto ou One Piece. L'ambiance particulière et le style du décor nous plongent dans un univers très noir, proche de celui de Tim Burton. L'humour est également omniprésent. Une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres se présentent au lecteur, au fil des pages. Ainsi le personnage de Death, un Meister angoissé par tout ce qui n'est pas symétrique, sombre dans de terribles dépressions (hilarantes). Enfin, les affrontements, qui sont la base des shônen, sont parfaitement réussis grâce au dynamisme des découpages. Ce manga, mêlant habilement graphismes originaux, humour débridé et combats, fera bientôt partie des classiques du genre. Sébastien Féranec
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Bob Dylan revisited

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Voici treize chansons de Bob Dylan adaptées en bande dessinée. L'oeuvre du poète de la folk music américaine, vue par 13 dessinateurs dont Bézian, Alfred, François Avril, Jean-Claud Götting, Lorenzo Mattotti, etc. Cette « playlist » graphique est des plus pertinentes. Certains artistes proposent une interprétation littérale, tandis que d'autres offrent une vision très personnelle des paroles et de la musique de Dylan, en s'éloignant radicalement du morceau original. Les dessinateurs inspirés captent l'attention du lecteur. « Les temps changent » disait Dylan, dans l'une de ses chansons les plus emblématiques. Il résumait ainsi la contestation adolescente : absolue et éphémère. le contexte historique et politique à l'époque de Dylan servit d'écrin et de détonateur à sa poésie. le monde évolue mais l'univers de Dylan est intemporel. Tout comme Rimbaud, qu'admirait le compositeur américain, Dylan reste une personnalité qui ne peut que s'imposer et inspirer la jeune génération. Marie Cambolieu
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L'art par 1001 mains

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Les deux auteurs de ce riche documentaire sont au point sur la question : peintre et graveur, Sophie Curtil a, entre autres, participé à la création de l'atelier des enfants du Centre Pompidou et de la collection « l'art en jeu » éditée par le musée Dapper ; peintre et sculpteur, Milos Cvach enseigne, quant à lui, dans différentes écoles d'art. Ces deux paires d'yeux expérimentés donnent un éclairage nouveau et original sur les oeuvres proposées dans ce très bel ouvrage dont le fil conducteur est le trait. Un trait qui se déplie, se délie et se promène au fil de trois grands chapitres (« dessiner, peindre, écrire »), un trait qui slalome entre oeuvres modernes (Cy Twombly, Pierre Alechinsky) et oeuvres anciennes (encres chinoises, écoles indiennes ou encore pages du Coran). Cet entremêlement anachronique crée de jolies confrontations sur les doubles pages, comme celle où, un dessin de Matisse jouxte une encre d'un artiste indien du XVIIIe siècle. C'est un livre à la mise en page aérée, dans lequel il fait bon se perdre, s'attarder sur un dessin, scruter l'arrière-plan d'une gravure, trouver des connexions entre les peintures, rêver, prendre le temps d'observer et de découvrir des reproductions méconnues. En fin d'ouvrage, un glossaire et une belle carte ancienne de Jacques-Nicolas Bellin viennent compléter cet ensemble très documenté et dont la qualité des images est à souligner. Reste la question de l'âge du lectorat : difficile de dire à qui le livre est destiné... Mais peut-être est-ce là aussi un atout : on peut l'apprécier à tout âge ! Marianne Joly
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Fernand Léger : La parade des couleurs

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Ce documentaire nous introduit très habilement dans l'univers étrange de Fernand Léger et nous donne des clefs pour aborder ses tableaux. On découvre un peintre féru de mécanique qui pose un regard admiratif sur les travailleurs. Dans son oeuvre transparaît la passion avec laquelle il les observe dans leurs attitudes et leur quotidien à l'heure du progrès industriel. Ses peintures laissent également entrevoir l'espoir qui refait surface après les désastres de la guerre. Céline Delavaux nous familiarise au travail de Fernand Léger et rend son oeuvre accessible aux plus jeunes. le travail éditorial sur la maquette et la couleur est une véritable « mise en bouche », il aiguise la curiosité du lecteur qui a envie d'en savoir plus sur un peintre injustement délaissé. Ce bel ouvrage, porté par l'enthousiasme de l'auteur, permet de sensibiliser les adolescents à l'art de façon ludique et intelligente. Michelle Brillatz
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130 Recettes spécial cuisine ados

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Ce manuel de cuisine s'adresse aux adolescents qui souhaitent apprendre à cuisiner en toute simplicité. Classées par ordre alphabétique, de « A » comme « Aubergine » à « V » comme « Vinaigrette », les recettes sont courtes, bien expliquées, réalisées avec des aliments accessibles et peu coûteux. Des conseils annexes exhortent les jeunes cuisiniers à la prudence (attention au « B » comme « Brûlure » !) L'auteur nous donne également des astuces pratiques. Ainsi le lecteur apprend à faire fonctionner une cocotte-minute ou à dresser correctement une table. La gastronomie est un plaisir qui se partage et ce petit guide invite les adolescents à pratiquer la cuisine en toute convivialité. le format et la présentation de l'ouvrage sont agréables, seule la couverture reste peu attrayante. Cécile Robin-Lapeyre
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La botte secrète

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - L'auteur de ces douze nouvelles raconte avec humour les frasques qu'il a commises avec ses copains lorsqu'ils étaient plus jeunes. Ces récits, rédigés du point de vue de l'adulte qu'il est devenu, évoquent l'inconscience de ces adolescents qui s'amusaient en transgressant les règles, mettant parfois leur vie et celle des autres en danger. Et le narrateur avait de l'imagination : regarder de pauvres gens patiner sur une flaque d'huile, fumer des lianes, élaborer une bombe artisanale ou animer à sa façon les réunions de famille. Il n'a pas raté une occasion de s'amuser ou de prendre des risques. le rythme de la narration ménage le suspense, prend le temps d'évoquer le contexte, esquisse les portraits des copains et des malheureuses victimes. On déguste les nouvelles avec plaisir car, au fond, ces jeunes cherchent seulement des sensations fortes et font preuve d'une grande ingéniosité dans le choix de leurs coups qui, heureusement, n'ont causé aucune victime. le lecteur devient d'autant plus facilement complice de ces mauvais tours qu'ils ridiculisent ceux qui incarnent une autorité stupide ou malveillante. Douze coups pendables. Douze mauvaises farces que l'auteur a faites dans sa jeunesse et que le lecteur savoure avec délice. Colette Broutin
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Au bon beurre ou Dix ans de la vie d'un crémier

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - « Quoi qu'elle fît, Julie Poissonard fleurait toujours le brie-coulommiers : elle était crémière. » Dès l'incipit, le ton est donné : cruelles et jubilatoires, ces scènes de la vie sous l'occupation allemande dressent un portrait féroce des B.O.F. (beurre, oeufs, fromages). Jean Dutourd avoue sans ambages qu'Au Bon Beurre, publié en 1952, répondait autant à un désir de vengeance - « une vengeance d'homme de lettres, [qui se mange] froide à souhait à cause du recul romanesque » - qu'à une ambition littéraire : écrire un roman réaliste à la manière De Balzac autour d'un type nouveau, le commerçant enrichi par le marché noir. Verve et noirceur s'allient pour retracer l'ascension des Poissonard, crémiers parisiens, qui ont l'idée géniale d'entasser des stocks en prévision des restrictions à venir. « Des boîtes de jambon Olida, grosses comme des foies de boeuf, servaient de support au lit conjugal ; des sacs de riz et de lentilles tapissaient les murs. Les sardines avaient pris possession de la « bibliothèque [...] « Banania, sur des étagères, alignait des régiments de Sénégalais hilares, qui reluquaient cinq mille Hollandaises de la maison van Houten. » L'instauration des cartes d'alimentation va faire la fortune nos crémiers ; déconcertants de cupidité et de veulerie, ils arnaquent le chaland comme il se doit et rédigent avec volupté des lettres de délation afin que chacun reste « à sa place : les soldats au front, les commerçants dans leur magasin et les prisonniers au stalag ». Pour mettre à la portée des plus jeunes cette indispensable lecture, L'École des Loisirs en édite une version illustrée par un Philippe Dumas inspiré, qui a puisé dans ses souvenirs d'enfance et ponctue d'un trait drôle et cinglant ce grand roman de l'Occupation. Charlotte Plat
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La Solitude des Nombres Premiers

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Alice et Mattia voient leurs vies évoluer en parallèle. Si leurs parcours se croisent parfois, ils ne se rejoindront jamais définitivement. Pourtant, ces deux adolescents se ressemblent étrangement tels des jumeaux. Ils ont connu tous les deux un drame dans leur enfance. Ainsi, Mattia est responsable de la disparition de sa jeune soeur handicapée, tandis qu'Alice victime d'un accident de ski doit assumer une démarche entravée. Inéluctablement, Mattia et Alice s'isolent, souffrent dans leur chair : scarification pour l'un et anorexie pour l'autre. Et le temps d'une fête, ces deux âmes se rencontrent, semblent se comprendre, enfin, d'un seul regard. Paolo Giordano signe ici son premier roman. Il dresse un portrait sombre d'une adolescence qui semble rimer avec solitude et souffrance. Autour de ces deux figures principales, il offre également de beaux portraits de parents, d'amitiés scolaires dans lesquelles se cristallise l'ambiguïté des émotions et des désirs propres à la jeunesse en plein chamboulement. le récit reste empreint de tristesse jusqu'à son dénouement et, à aucun moment, le lecteur ne s'attache à Alice ou à Mattia. En effet, ils se rapprochent plus de figures symboliques d'une adolescence élevée au rang de mythologie. Néanmoins, le roman entraîne le lecteur par son lyrisme et la poésie qui parcourt les pages. Anne Clerc
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Les Lames du Cardinal, tome 1

Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - En 1633, Richelieu demande au capitaine La Fargue de reconstituer, après cinq ans de dispersion, une petite troupe d'élite entièrement dévouée à la France ; les fameuses « lames », utilisées au gré des intérêts du pouvoir. Il lui confie une mission secrète et inévitablement dangereuse, concernant l'Espagne avec laquelle les relations ne sont pas au beau fixe. le contexte international est fort délicat : dans plusieurs pays d'Europe, dont la péninsule ibérique, les dragons ont repris le pouvoir de façon occulte, par le biais de sociétés secrètes. La France résiste encore, mais pour combien de temps ?
Pierre Pevel est passionné de fantasy mais aussi d'Alexandre Dumas et de ses mousquetaires. Il convoque, dans ce récit, les figures de Richelieu, Athos, Rochefort, Tréville etc. Dans Paris et ses environs, scènes d'espionnage, de combats à l'épée, guet-apens, conciliabules en tout genre, poursuites effrénées mais aussi fêtes et banquets se succèdent à un rythme trépidant, sans qu'à aucun moment les évocations ne freinent l'action. Les personnages, jamais manichéens, êtres d'honneur pour les uns, traîtres pour les autres, ou les deux à la fois, sont complexes et attachants. Pevel maîtrise parfaitement une écriture classique, visuelle, parfois teintée d'humour. Les effets de surprise tiennent en haleine le lecteur jusqu'à la dernière ligne de cet excellent roman qui ouvre un nouveau cycle. Marie-Françoise Brihaye
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