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J’étais toujours debout. Mes larmes coulaient au fond de mon verre de lait. Il a imbibé un mouchoir en tissu avec un parfum nommé « Rêve d’Ossian » et me l’a fait respirer. J’ai continué à pleurer comme si les vannes avaient lâché, mais les larmes que j’ai versées m’ont fait du bien. Elles m’ont vidée de vilaines choses, comme de la mauvaise transpiration, comme des toxines empoisonnées qui sortaient de moi. Je croyais que j’avais déjà tout pleuré, mais il en restait encore. Il restait les larmes sales, les boueuses. Comme de l’eau croupie, celle qui stagne au fond d’un trou après qu’il a cessé de pleuvoir depuis longtemps.
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" C'est pas parce que tu crevais de faim que t'as tué ce poisson-là, se dit-il. Ni pour le vendre. Tu l'as tué par orgueil. Tu l'as tué parce que t'es né pêcheur. Ce poisson-là tu l'aimais quand il était en vie, et tu l'as aimé aussi après. Si tu l'aimes, c'est pas un péché de l'avoir tué. Ou c'est-y encore plus mal ? "
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p. 72 :

« En revanche, la relation avec la petite n'est pas réparable. Elles cohabitent, se rendent à la messe ensemble. La mère coud la robe de la fille. La fille dessine une carte pour la fête des mères. Les apparences sont respectées. Mais l'amour, la confiance, la tendresse, tout le gros de la fonction maternelle ne se fabrique pas, de se reprise pas. »
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L’homme (Kornelius) qui ne sait pas parler à celles qu’il aime. L’homme des salles de force, qui bouscule la vie des autres comme ses maudites pierres de cent kilos. Celui qui fredonne sans cesse le Krummavísur, la lugubre complainte des corbeaux morts de faim.

(page 56)
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p. 15-16

« Faire bonne figure fut le mot d'ordre de notre enfance. Le sens de la marche n'était jamais prononcé à voix haute. Mais tout dans l'attitude de Madeleine et, le plus souvent, dans celle de Jean, nous guidait, ma sœur et moi, vers ce triste précepte : les apparences doivent à tout prix être sauvegardées.

Robe à smocks, médaille de baptême autour du cou, impeccablement coiffées comme le veut la tradition familiale, Nine et moi, Fleur, étions deux petites filles modèles de 7 et 9 ans. Nous faisions montre de manière irréprochable en société. Nous souriions de toutes nos dents sur les photos. Une véritable réclame pour la famille Cyrillus, la perfection dont Madeleine rêvait. Elle montrait l'exemple en la matière, donnait le change en public, affichait un air neutre de mère réglementaire. Modèle de femme au foyer garchoise, jupe en tartan aux genoux, chemisier en soie blanc, escarpins raisonnablement hauts, blonde juste ce qu'il faut, quelques bijoux discrets, jamais rien de voyant pour être plus sûre, Madeleine se fondait dans le lot. Avec la fantaisie modérée de celles qui veulent bien faire. »
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Et des flammes, partout, crépitant d’envie de ronger la terre pourrie pour la purifier, faire de l’espace pour que quelque chose de suffisamment digne puisse à nouveau y pousser.
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Le fond de l’océan sablonneux avait la douceur d’un oreiller. Je m’y suis blottie, et j’ai dormi.
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Selon Sigmund Freud, le travail vise à satisfaire nos besoins, mais aussi et surtout à occuper, distraire et faire barrage à cette part pulsionnelle des hommes, cette part sauvage, irrationnelle et prête à bondir sur le premier cul qui s'amène, laquelle, sans ce recours tombé du ciel, sans ce frein miraculeux, sans ce bâton dans la roue des tentations libidineuses qui nous assaillent, nous obsèdent, et avouons-le, nous tyrannisent, risquerait de détruire l'ensemble merveilleusement stable et merveilleusement harmonieux de notre merveilleuse société.

Le travail, se résout-il, est une calamité, mais une calamité fondatrice et une souffrance nécessaire puisqu'elle constitue un obstacle puissant à l'enthousiasme, sinon à la frénésie de nos pulsions génésiques en assurant leur décapitation ou, moins radicalement, leur sublimation.

Ces pratiques rébarbatives sont la condition sine qu'à non à la survie de notre civilisation dont les principes et les vertus ont conquis par leur grandeur et leur beauté, paraît-il, le monde entier.

Or nous, nous proposons, Messieurs, une vision autrement séduisante. Nous proposons de laisser libre en nous cette part érotique qui vous effare et que vous calomniez parce qu'elle porte en elle une puissance de création qui vous inquiète, nous proposons de la laisser paresser en liberté de sorte que chacun puisse la convertir et la transfigurer en d'imprévisibles œuvres. Nous tenons très fort au mot œuvre bien qu'il ait été abusivement adultéré par le mot travail. Peut-on dire de Faulkner, de Woolf, de Modigliani, de Colette, d'un artisan amoureux de son métier, ou d'untel s'adonnant éperdument, impérieusement, irrésistiblement et sans relâche à la passion qui le porte, peut-on dire qu'ils travaillent, avec ce que ce mot trimballe de négativité ? (p. 124-126).
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(** vers le début 1941)



À la même date, à cinquante- sept ans, mon père était un monsieur sérieux. Sinologue, professeur au Collège de France, membre de l'institut.À part son épée d'académicien, il n'avait pas d'arme.
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Le Potala. en 1767, ayant atteint l'âge de soixante ans, l'Impératrice Douairière elle-même, entra dans ses quatre-vingts ans, Ch'ien Lun ordonna la construction du Potala, sur le modèle du monastère de Lhassa, en même temps résidence du Dalaï Lama, que le cinquième Grand Pontife Tibétain avait fait, au XVIIe siècle, construire en sa capitale.
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Je suis persuadée que chacun de nous a une moitié. Il y a une sorte de connexion qui doit se créer instantanément lorsque les deux moitiés se rencontrent. Le plus difficile est de repérer la personne qui nous est destinée pour activer cette connexion.
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En Exergue-- Les Abeilles



Et je sais qu'il y en a qui disent: ils sont morts pour peu de chose.Un simple renseignement

( pas toujours précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin ( parfois assez mal composé).

À ceux-là il faut répondre : "C'est qu'ils étaient du côté de la vie.C'est qu'ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu'une chanson, un claquement de doigts, un sourire.Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu'à ce qu'elle étouffe. Elle n'étouffera pas sans t'avoir piqué. C'est peu de chose, dis-tu.Oui, c'est peu de chose.Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus d'abeilles.



Jean Paulhan

" L' Abeille", texte signé " Juste", paru dans " Les Cahiers de Libération ", en février 1944
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Il faut se faire confiance et croire en ses capacités.
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" Une étoile fend le firmament, brûlante déchirure d'espoir et d'amour sur le fond noir du ciel. Comme une réponse à sa prière solitaire. Elle semble dire qu'il y' a dans la vie de l'espoir, des rêves, de la bonté. "
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" Si d'avoir ce chien à nos côtès nous offre de renaitre aux contes, encore et toujours, alors marchons dans les forêts magiques jusqu'à n'en plus revenir. "
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Notre système nerveux n'est pas conçu pour vivre avec l'omniprésence des images, des bruits, des sons, des lumières bleues. Nous ne sommes pas outillés pour soutenir une telle frénésie numérique à long terme.
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Willy, Jeune informaticien installé à Seignosse, sombre dans les eaux du lac après avoir plongé du pont d'Hossegor. D'importants moyens sont mis en oeuvre pour retrouver le corps du jeune homme, mais sans succès. Dans ce coin pourtant réputé tranquille des Landes , quelques jours plus tard, une jeune femme disparait à son tour dans des circonstances mystérieuses.

Les forces de l'ordre, par ailleurs mobilisées pour un sommet du G7 qui débute prochainement à Biarritz, redoutent d'être tournées en ridicule alors que tous les projecteurs sont braqués sur la côte basque.

Quand les premiers indices semblent relier ces disparitions à la légende de la sorcière de l'Etang Noir, l'enquête prend une tournure surprenante ! Une chose est sûre, les gendarmes de Seignosse ne sont pas au bout de leurs surprises...
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-Je l'ai toujours su. L'amour et le boulot ne font pas bon ménage. L'amour, ça te ramollit le cerveaux, ça te bouffe les neurones, en un mot, ça rend con.

[...]

-L'amour, c'est génial aussi ! Et tu sais pourquoi ? Parce que c'est le seul sentiment que l'on ne peut pas contrôler. Et je pense que c'est ça que tu ne supportes pas.
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Je faisais anglais renforcé, une perte de temps, et je devais lire des livres. Cependant, y en a quelques-uns que j'ai finis sans m'en rendre compte. […] Pareil pour le bouquin de Charles Dickens, un type hyper vieux, mort depuis un bail et étranger en plus de ça, mais putain, il les connaissait, les gamins et les orphelins qui se faisaient entuber et dont personne avait rien à branler. T'aurais cru qu'il était d'ici.

(p.419)
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Découvrir qu'on ne peut pas faire confiance aux gens sur lesquels on comptait est ravageur. C'est comme découvrir que ce qu'on a pris pour la terre ferme n'est en réalité qu'un trou rempli d'araignées sous nos pieds. Céla en fut secouée jusqu'au plus profond de son être.
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