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EAN : 9782070130306
176 pages
Gallimard (26/09/2010)
2.88/5   17 notes
Résumé :
Beau Rivage est un petit hôtel de montagne, comme il y en a des milliers, quelque part, pas très loin de la frontière, au bord d'un lac. S'y retrouvent par hasard deux couples et un homme seul. Il s'appelle Serge (ou il dit s'appeler Serge). C'est le moment où l'été montagnard bascule dans l'automne.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La narratrice et Frank, son mari, vont passer le mois de septembre à l'hôtel Beau Rivage, en montagne, près d'un lac. Frank voudrait terminer sa thèse au calme. Seul un couple plus âgé est présent à l'hôtel : les Vasseur, un homme d'affaires et son épouse ancienne ballerine, dépressive. le personnel est très réduit autour de la patronne : le cuisinier et la femme de chambre, serveuse du restaurant.
Arrive Serge, un nouveau pensionnaire. Il se dit diplomate, en attente d'une nouvelle affectation.
Une sourde animosité s'installe entre Frank et Serge.
Beau Rivage est un court roman, dans lequel l'atmosphère l'emporte sur l'action.
Autrice découverte grâce au challenge Solidaire.
Merci à Gwen21.
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Un hôtel dans la montagne, au bord d'un lac, près de la frontière, hors saison.
Une pension de famille un peu vieillotte où se côtoient quelques rares vacanciers, bon gré mal gré.Ils sont cinq exactement, sans compter la patronne et la femme à tout faire. Deux couples et un homme seul, il s'appelle Serge, c'est du moins ce qu'il affirme.
On se croirait dans un huis clos un peu forcé, quoique choisi, une pièce de théâtre où forcément il va se passer quelque chose, quelque chose de grave. Les soupçons pèsent, lourds, la tension est palpable.
Chacun épie l'autre sans vraiment le vouloir, les distractions sont rares, l'attention se fixe sur le voisin, de table, de chambre, comme pour en percer les mystères. Tous un peu voyeurs, à l'affût d'un geste, d'une parole échangée, d'un reflet dans la vitre.
Mais que font-ils tous là, réfugiés dans cet hôtel, alors que la saison est bel et bien terminée et que déjà l'automne, presque l'hiver - tout va si vite dans la région - fait son apparition, bourrasques, pluie et neiges mêlées ?
Bien des années se sont passées, près d'une dizaine, avant que la narratrice de cette étrange histoire ne prenne le temps et le risque peut-être de se la raconter à elle-même ou au lecteur.
Les images affluent nettes, précises :
«Je revois la voiture, comme elle nous était apparue ce soir-là, en cette fin de soirée plutôt où il commençait à faire nuit.»
Tout est précis, clair, mais non moins dénué de mystère. Récit «après coup» qui ajoute encore au sentiment pesant que quelque chose est en suspens, ne manquera pas d'arriver. Récit en abyme où se réfléchissent les sentiments présents, ceux de la narration et ceux du passé.
Le lac omniprésent (et pas seulement parce qu'il justifie, ironiquement le nom de l'hôtel) est comme un immense miroir, convexe, auquel personne ne peut échapper, pas plus qu'à l'immense verrière du salon, qui le soir reflète, ingénument les quelques veilleurs.
Reflets menaçants parfois..
«Oui, la surface du lac ouverte de tous les côtés. Nos reflets enfoncés à l'envers, la tête en bas, nos têtes touchant le limon froid, la pâle lentille du ciel clair»
Jusqu'aux bruits qui semblent s'y réfléchir, et les aboiements du chien :
«- C'est ce chien, avais-je dit. le chien de l'ancien abattoir. Il aboie sans arrêt. On dirait que le bruit vient du lac.»
Huis clos forcément, et le malheur même s'il sourd d'un peu partout et surtout de tout le monde, ne semble attendre que son heure pour foncer sur sa proie.

«Tout le monde est triste, me dit Franck. Plus ou moins triste. Quand on se rend compte.»

Un très beau roman, envoûtant, inquiétant, une histoire transcrite d'une plume élégante, une histoire où le suspens tendu comme un fil prêt à se rompre n'a d'égal que la beauté, et l'apparente tranquillité des paysages, comme aux aguets.
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Ambiance feutrée, charme désuet, poétique de l'attente, fuite du temps, tant de mots qui pourraient définir Beau Rivage sans parfaitement le décrire... Dans cette fin d'été indien, où les personnages semblent pris à jamais dans leur routine mélancolique, le mauvais temps s'installe peu à peu, comme un mauvais présage, mais si vite écarté par l'apparente tranquillité de l'hôtel ; la narratrice observe longuement les mille et un détails de la nature, coulant des jours paisibles, et elle attend, tout comme le lecteur attend le moment où tout va basculer, où l'une des deux femmes va peut-être céder au charme puissant de Serge, à ses paroles, à son audace, où l'un des deux hommes va peut-être intervenir pour contrer le manège évident du "diplomate". Mais Dominique Barbéris semble prendre plaisir à retarder sans cesse cet instant, jouant avec ses personnages comme avec le lecteur, et distille à chaque page un peu de cette frustration, provoquée peut-être par l'isolement, l'oisiveté, la saison qui invitent à la fuite ou à la faute. Tout dans ce roman semble étrange : les personnages, somme toute assez communs, possèdent chacun leur part d'ombre, l'atmosphère surannée, le temps comme suspendu, l'hôtel perdu au fin fond des montagnes, l'endroit si difficile à identifier qu'il en devient imaginaire... Avec des réflexions sur la nature, le temps qui passe et amène l'inéluctable mort de ce qui fut et ne sera plus jamais, et, finalement, sur la banalité de ces choses, on pense parfois à Proust, à Thomas Mann aussi, notamment dans La Mort à Venise, mais tout cela en plus léger, comme si cela, finalement, avait peu d'importance, comme si même la fin, où pourtant se produit l'impensable, ne parvenait pas à combler cette nostalgie et cette attente... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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La montagne tragique.
Il y a d'abord et surtout la montagne, la nature, la pluie, la roche, les sapins noirs, la nuit. Tout un univers automnal qui encercle de manière quasi hitchcockienne la petite pension « Beau Rivage » au bord d'un lac, au bout de la route, à la frontière. Au loin les sommets que l'on imagine volontiers dans les alpes suisses ou autrichiennes, et en bas dans la vallée, la ville de « V » très station chic old fashionned de montagne, avec un château des colonnades, des thermes. Deux couples se retrouvent dans cet hôtel isolé, tenu par une veuve qui écoute les valses viennoises et tient sa pension avec une bonne inquiétante et obscure. Arrive un « diplomate » Serge, et tous les protagonistes sont réunis pour un huis-clos dont l'issue n'est que doutes ou certitudes rassérénées par les souvenirs très précis de l'héroïne.
Un roman haletant, tout en impressions, en suggestions au sens psychanalytique. On ne peut s'empêcher de penser à la montagne magique de Thomas Mann, à « Vingt quatre heures de la vie d'une femme » de Zweig ou encore à "Loin de Chandigarh" de Tarun Tejpal. La montagne, la maison-pension, sont les lieux isolés du monde, où sans doute s'expriment drames et tensions à la mesure de la nature qui leur sert de référence.
Un roman très puissant que l'on ne lâche pas une fois ouvert.
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Peu de souvenir de ce livre deux mois plus tard...Impression assez grise et évanescente de ce roman.
Fin de l'été, septembre en altitude, près d'un ancien sanatorium. Silence, absence.
Franck et sa compagne se sont réfugiés dans un hôtel de montagne au bord du lac, l' « Hôtel beau rivage ». Il veut terminer sa thèse. Les personnages vivent là, paresseusement, dans un milieu ouaté: la patronne, une ancienne ballerine dépressive, un séduisant étranger, Serge, voyageur professionnel car diplomate.
Il y a quelque chose de la Montagne magique. Froid, neige, mélancolie, souvenirs, douceur et tristesse. Jusqu'au jour où disparaissent et la danseuse et l'étranger.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je levai les yeux : comme la verrière était éteinte (elle avait été éteinte particulièrement tôt ce jour-là en raison des faibles mouvements à l'hôtel), on voyait bien la Voie lactée - une poussière blanche, une fine granulation. (...) Je me souvenais qu'autrefois quelqu'un, je ne savais plus qui, m'avait montré les étoiles. Je me souvenais du doigt qui dessinait leurs formes dans le ciel. (...) Je savais si peu de chose du monde, me disais-je, en regardant le ciel briller, le poudroiement du ciel nocturne au-dessus de l'Altefrau, au-dessus des sapins, des pierriers, au-dessus des pentes vertigineuses, de ce que Serge avait appelé "la noire forêt du rêve", les kilomètres de bois ininterrompus, la muette population des sapins - leurs branches comme des bras ballants - mais il avait dit aussi "la sanglante forêt du rêve", je ne pouvais pas l'oublier.
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La verrière éclairée au milieu de la nuit ressemblait à une île (le feu brûlant ailleurs, au milieu de la sombre forêt), une île où nous aurions été perdus,où nous aurions été une poignée d’hommes, des survivants. Je pensais en regardant le feu dans la vitre à ces contes où des voyageurs égarés aperçoivent une lumière au fond de la forêt. On croit qu’ils sont sauvés, qu’ils viennent de trouver un abri, mais c’est la maison des brigands ou d’un ogre, d’un chasseur attablé à manger le coeur chaud d’une biche
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Tout le monde est triste, me dit Franck. Plus ou moins triste. Quand on se rend compte.
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Vidéo de Dominique Barbéris
Dominique Barbéris a reçu le Grand Prix du roman de l'Académie française pour son 11e roman "Une façon d'aimer", paru chez Gallimard. L'autrice embarque les lecteurs dans la France coloniale des années 50 et déroule l'histoire à travers les souvenirs reconstitués de Madeleine, jeune femme simple et sans histoire jusqu'à ce que....
Photos, coupons de journaux, vêtements, la narratrice remonte le fil de cette vie à la fois discrète et mélancolique. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
#littérature #souvenir #memoire
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