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EAN : 9782205082876
140 pages
Dargaud (22/11/2019)
4.05/5   143 notes
Résumé :
Alexandre Dumas, qui se disait « frère des peintres », raconte les souvenirs qui ont marqué son amitié avec Eugène Delacroix. D'une anecdote à l'autre, les tempéraments de l'immense artiste et du grand romancier se révèlent, un portrait de leur époque se dresse, les combats au nom de l'art surgissent.

Catherine Meurisse s'invite dans cet hommage et en offre une adaptation toute personnelle. Le but espéré de cette causerie ? Que la fougue de Delacroix... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Catherine Meurisse s'est emparée du récit qu'Alexandre Dumas a fait de son ami et peintre Eugène Delacroix, récit auquel elle rajoute quelques espiègleries, ce qui donne une histoire graphique à la fois drôle et érudite.

Chaque épisode, chaque toile du peintre est commentée par son ami écrivain Alexandre Dumas et cette vie qui défile sous nos yeux nous permet de mieux connaitre l'oeuvre de Delacroix.
De cette biographie, Catherine Meurisse façonne, pour notre plus grand plaisir, une épopée fantastique et malicieuse avec quelques trouvailles comme ces remarques anachroniques glissées dans ses dessins.
Cela fourmille d'anecdotes et, sous la plume de Dumas, on comprend mieux le génie du peintre.

« Il découvrit donc, plusieurs années avant monsieur Chevreul, la loi du contraste simultané des couleurs. Sa théorie, claire en sortant de sa bouche, le devient beaucoup moins en sortant de la mienne. »

Mais pour ce qui est le la couleur, Catherine Meurisse nous en met plein les mirettes en reproduisant avec sa patte les grandes oeuvres de Delacroix et elle le fait sur une, voire deux pages pour retrouver la sensation des oeuvres immenses du peintre. Et c'est époustouflant.
Ainsi « La mort de Sarnadapale » qui décrit le suicide du roi d'Assyrie et qui sera vivement critiqué par l'Académie, Ingres en tête, lors du salon de 1827.

La verve de Dumas met de la couleur dans la vie de Delacroix, souvent critiqué de son vivant, parfois oublié, mais dont les toiles se sont arrachées après sa mort. C'était un coloriste exceptionnel et précurseur, préférant la recherche de la couleur, la lumière à la précision du trait.
Le texte de Dumas nous plonge dans une époque où les artistes se côtoyaient, s'entraidaient ou bien se détestaient. Il sait, d'un trait rapide, peindre le caractère de son ami et peintre.

« J'ai simplement voulu, par quelques anecdotes, en grande parti inconnues, je crois, vous faire connaitre l'individualité de l'homme plus que le talent de l'artiste. »

Cet album, qui nous fait découvrir à la fois un grand écrivain et un grand peintre du XIXe siècle, éclate de couleurs et de fantaisie, et c'est très plaisant à lire comme à regarder.

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Cette bande dessinée très originale à l'humour ironique et bravache, retrace le parcours atypique d'Eugène Delacroix, peintre scandaleux, artiste engagé malgré lui, chef de file du romantisme, qui met en exergue les sentiments comme les couleurs.

Je découvre avec joie dans une composition intelligente combinant textes plein d'esprit et superbes reproductions de ses toiles, ce peintre controversé qui a suscité le fanatisme aussi bien que des critiques acerbes du milieu de l'art.

Delacroix n'était pas un peintre régulier, il ne rentrait dans aucune case et en réalité était plus un coloriste qu'un dessinateur.
Delacroix mettait à mal les conventions de la peinture, préférant appuyer l'intensité des couleurs, les contrastes de la lumière, plutôt que le sujet.

On n'en retrouve l'influence d'aucun maître, sa peinture c'est lui, unique !
Son génie se ressent dans l'harmonie des tons, dans la vérité des mouvements, dans l'originalité de la pose.

Ces tableaux sont étincelants de couleurs et profonds de sentiments.
Son oeuvre est étrange et magique et donne le vertige de la couleur.

La bande dessinée invente sans cesse de nouvelles façons de narrer des histoires. Alexandre Dumas et Catherine Meurisse, grâce à leurs styles très personnels et audacieux nous enchantent avec anecdotes, histoire et patrimoine.

La forme raconte le fond et offre une expérience de lecture unique, intense et sensible.

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Ce Delacroix attire l'oeil par sa belle couverture aux couleurs rouge sang, blanc lumineux, verts profonds. Il s'agit là d'une libre interprétation du tableau d'Eugène Delacroix, Combat du Giaour et du Pacha, par Catherine Meurisse.
C'est que la peinture et Catherine Meurisse, c'est une histoire d'amour qui ne date pas d'hier car bien avant le Pont des Arts, Moderne Olympia, La légèreté et, récemment, La jeune femme et la mer, Causerie sur Delacroix fut son premier album, en 2005.
Delacroix est donc une édition augmentée et enrichie de Causerie sur Delacroix.
Entre littérature - puisque Catherine Meurisse reproduit le texte d'Alexandre Dumas (pas dans son intégralité, il était bavard !) intitulé Causerie sur Eugène et ses oeuvres, écrit en 1864 à l'occasion de l'exposition consacrée à son grand ami disparu l'année précédente - bande dessinée, quand Catherine Meurisse illustre le texte par ses dessins vifs et drôles - et livre d'art quand elle nous offre près de 40 peintures inspirées de Delacroix mais aussi de Grandville, Géricault, Ingres et Gros.
Les tableaux de Catherine Meurisse surprennent par rapport à ce qu'elle nous donne à voir habituellement et démontrent son talent de peintre et de coloriste.
En pleine page ou en double page, sans cadrage, les peintures de Catherine Meurisse explosent par leur beauté et leurs couleurs (j'aime particulièrement ses interprétations de l'Autoportrait de Delacroix, de la tête de lion rugissant, de la mort de Sardanapale et de L'étude pour l'empereur Justinien). Des notes bien utiles complètent ce superbe album.
Si Dumas se disait "frère des peintres", Catherine Meurisse peut bien maintenant se targuer d'être leur petite soeur !
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Il y a des bulles, il y a des planches de dessins, des crobars… c'est donc une bande dessinée. Mais encore ??

D'abord, c'est Alexandre Dumas qui cause, car oui, c'est une causerie, c'était courant à son époque, une époque où les artistes, peintres, sculpteurs, musiciens, écrivains, poètes…. se rencontraient, échangeaient….
Ça se passe en décembre 1864, à paris, une exposition est organisée, présentant quelques trois cents toiles de Delacroix mort un an auparavant. Alexandre Dumas, qui, même si leurs relations n'étaient pas particulièrement étroites, l'a bien connu et l'admirait depuis sa toute première oeuvre («Dante traversant l'Achéron».), y est convié à prononcer un discours en son hommage.

Et Dumas raconte. L'enfance « accidentée » de l'artiste, les souvenirs qu'il en garde… il enchaîne les anecdotes, tragiques ou dérisoires, il parle de l'homme libre qu'il était, sa fièvre de travail, ses petits travers de rien du tout, tel son côté économe, mais aussi le fulgurant coloriste qu'il était, sa virtuosité et sa perspicacité qui le fit par exemple découvrir, bien avant Chevreul, la loi du contraste simultané des couleurs.

En même temps c'est l'atmosphère d'une époque qui surgit, historique, artistique et littéraire, une époque dans laquelle les débats, nombreux, passionnés pour ne pas dire enragés foisonnent et dont la « Liberté guidant le Peuple », oeuvre devenue icône de l'artiste, ne manquera pas de faire les frais.

Tout en lui rendant hommage, Dumas fait revivre son ami, son époque, et l'originalité de son oeuvre ; Quant à sa porte-parole Catherine Meurisse, tout imprégnée de la passion picturale qui l'anime , on la sent toute vibrante encore du traumatisme Charlie et, si je n'avais pas aimé (ou pas compris sa « Moderne Olympia », j'ai trouvé ici plus évident avec ce recueil là, que le 9ème art a bien sa place pleine et entière dans l'art, mais combien aussi celui-ci doit rencontrer de difficultés pour s'imposer.

La fin du discours n'est pas en reste car il en arrive nécessairement à la fin de Delacroix dont la modestie des funérailles choqua, pour ne pas dire mortifia, tous ceux qui le considéraient parmi les grands de son monde qui peu de temps avant encore s'épuisait sur la chapelle des Saints-Anges en l'église Saint-Sulpice à Paris. L'hommage ici est émouvant.

Cette lecture a été pour moi un moment très plaisant, c'est léger, drôle, et plus… (j'ai même éclaté littéralement de rire sur un petit crobar dérisoire mais excellent, dommage qu'il ne soit pas possible ici de poser des images….)

S'il y avait un bémol à mettre sur cet ouvrage, ce serait peut-être que le lecteur qui aborde cette bd sans rien connaître de Delacroix (ou de Dumas) devra peut-être faire un petit effort de recherche pour apprécier tous les clins d'oeil et facéties de l'auteur, mais c'est un petit effort oh !combien vite récompensé !

Ici Dumas rend hommage à Delacroix qui en son temps rendait hommage à ses pairs anciens, Raphaël, Michel-Ange, Titien, Rubens, Poussin….Catherine Meurisse nous livre à son tour son admiration et moi je lui offre modestement la mienne pour ce bel hommage, son talent, son humour, et ses audaces dignes de Delacroix.

Merci aux éditions Dargaud pour ce bel ouvrage à la couverture délicieusement satinée, et pour son envoi rapide, et merci à Babelio pour ce beau cadeau de Noël.
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À la base, ce n'est juste qu'un texte d'Alexandre Dumas sur Eugène Delacroix, mis en image par Catherine Meurisse, tel un exercice de style de la part de l'adaptatrice, mais cela va beaucoup plus loin.
Le pari est très osé de sa part, de nous faire croire que ses illustrations auraient pu être celles d'Eugène Delacroix, et je dois avouer que de ce point de vue, j'ai été totalement bluffé. Non pas qu'elle joue au faussaire, ni qu'elle ne s'accapare le travail de Delacroix pas plus qu'elle n'étale sa virtuosité, elle reste humble face à ce maître et pourtant c'est bien ses illustrations qui entrent en totale symbiose avec l'esprit d'Eugène Delacroix, dans sa vivacité, sa fougue, sa palette de couleurs, sa manière de prendre des notes graphiques, le trait de plume est brut, l'étalement de la couleur semble le sien, efficace et direct. le récit d'Alexandre Dumas oscille entre récit d'anecdotes et critique de l'oeuvre, c'est passionnant, écrit avec une plume riche et vivante pour ne rien gâcher au plaisir. La bande dessinée se transforme parfois en carnet de croquis, pour revenir à la narration en vignettes, les changements de rythmes s'articulent dans le graphisme et dynamisent encore plus la narration. Je reproche souvent aux bandes dessinées de biographie de peintres de ne parler que de la vie de l'homme sans donner les clés pour apprécier son oeuvre, ici, c'est sa peinture qui est mise en avant, mais bien plus encore, parce qu'elle nous donne vraiment à vivre sa peinture et non la vie de celui qui l'a réalisée. Si dans la conception de la bande dessinée, Eugène Delacroix est absent, cette oeuvre l'incarne totalement. On y sent une immense admiration de Catherine Meurisse pour Eugène Delacroix, et elle nous la fait admirablement partager.
Seul petit bémol, l'écriture est manuscrite, et j'ai mis un peu de temps à entrer dans le texte d'Alexandre Dumas, mais y avait-il une autre solution ?
Cette bande dessinée est sans doute ce qui n'a jamais été écrit de mieux sur Eugène Delacroix, magistral, percutant, et c'est aussi l'adaptation formidable d'une oeuvre non romanesque et totalement romantique d'Alexandre Dumas, ne l'oublions pas. le pari était très osé, mais le résultat est au-delà des espérances.
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critiques presse (1)
BDGest
07 janvier 2020
Drôle et décalé tout en restant immensément sérieux et facile d’accès, Delacroix est une lecture érudite et amusante à recommander à tous les amoureux de la chose artistique.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui m’étonne, disons mieux, ce qui m’attriste, c’est qu’un homme comme Delacroix, qui à soixante-quatre ans avait gardé toute sa coquetterie, toute sa verve, toute son élégance, qui avait vécu à la fois par l’âme et par le cœur, qui avait eu des maîtresses, des mais, des élèves, et dont la réputation, le lendemain de sa mort, allait, à tort ou à raison, dépasser toutes les représentations rivales de son siècle, c’est que cet homme, qui aurait dû avoir, au moment suprême, des élèves plein son antichambre, des amis plein son salon, des soupirs et des sanglots plein sa chambre à coucher, meure seul, meure abandonné, soutenu dans les bras de son vieux valet de chambre, et les mains dans les mains de sa vieille gouvernante.
C’est beau pour le valet de chambre, c’est sublime pour la gouvernante, mais convenons-en c’est triste pour le moribond, et plus triste encore pour l’humanité.
Alexandre Dumas
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Delacroix met relativement moins de temps à exécuter un tableau qu'à préparer sa palette. Son tempérament est fougueux, et il peint avec la rage de son tempérament.
Une fois le pinceau à la main, rien ne le distrait plus. Il devait sortir ? Il sortira demain. Il a faim ? Il mangera plus tard. Son pouls bat cent fois à la minute, tant mieux, son tableau aura la fièvre. Il se tuera à travailler ainsi. Et qu'importe ! pourvu qu'il laisse un tableau de plus.
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Ce qui m’étonne, ce n’est point qu’un homme qui de son vivant vendait ses grands tableaux mille écus, et ses petits tableaux, cinq cents francs –quand il les vendait-, une fois mort, ait vu la foule se ruant à la vente de ses croquis, de ses dessins, de ses esquisses, se disputer ses coups de crayon, ses éclaboussures de plume, et payer ses essuyages de pinceau plus cher que l’on ne payait ses chefs-d’œuvre….
Commenter  J’apprécie          40
J’ai remarqué qu’en général, la critique s’acharne bien moins sur les tableaux vendus que sur les tableaux à vendre.
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– Mon cher Dumas, vous devriez bien, dans notre salle d’exposition, nous faire une causerie sur Delacroix ?
– Rien de plus simple ! Delacroix était mon ami, et les peintres sont mes frères. Je veux bien causer, tant que ma causerie ne lassera pas mes auditeurs. 
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