Il y a un jeune maraîcher près de chez moi qui a appelé son lieu de travail « le jardin de Deux'Main ». Belle allusion à ce livre album pour enfants qui incite à se servir de ses mains pour contribuer à préserver la terre.
Une asso s'est même montée pour aider les enfants à connaître le vivant en mettant les mains à la pâte. Elle s'appelle « les graines de Deux'main ».
Tout un programme d'éducation à l'environnement, des activités de pleine nature chaque mercredi matin, en lien avec la biodiversité qui vit dans ce jardin.
Cerise sur le gâteau, un Tiers-Lieu a vu le jour, il s'appelle « l'Arbre ».
il y a des endroits où
demain est aujourd'hui, maintenant.
Penser globalement et agir localement, la machine est en marche, les graines sont semées, elles ont germé, les jeunes pousses suivent la croissance des plantes qui se retrouvent dans leurs assiettes.
Un circuit court, qui enrichit le sol et fertilise les âmes.
Tel est le message de la rencontre entre
Pierre Rabhi et
Cyril Dion.
Le petit colibri a fait des émules, chacun est capable de participer, à sa façon, avec ses moyens, à sa mesure. C'est l'esprit coopératif qui permet la transformation pour construire l'avenir des générations futures.
Il est encore temps,
demain est entre toutes les mains, maintenant.
Et pourtant...
L'être humain est la seule espèce vivante qui ne recycle pas spontanément ses déchets, alors que sa présence sur la Terre ne représente que deux minutes sur vingt-quatre heures.
« Un humain sur dix boit de l'eau si sale qu'on ne laverait même pas nos voitures avec. »
Par contre, nous utilisons de l'eau purifiée et buvable pour évacuer nos excréments dans les toilettes !
Humaniser, c'est rendre quelque chose plus humain, plus supportable à l'« homme ».
Autre considération :
« Toutes les communications et tous les écrits depuis l'aube des temps jusqu'à 2003 représentent l'équivalent de cinq milliards de gigabits ; aujourd'hui, nous produisons cette masse de données en deux jours. »
Stanislas Deprez, dans « Plaidoyer pour une démaîtrise ».
Nous devenons les esclaves de nos possessions et de nos comportements.
« Un pêcheur vient de finir son travail, sa barque est amarrée à côté de lui sur le bord d'une plage, son filet est étendu dessus et , il se repose.
Passe un homme sérieux, qui regarde la barque :
- Monsieur, vous devriez être en mer à cette heure-ci !
- Pourquoi ?
- Enfin, pour gagner votre vie, vous n'arriverez jamais à rien en restant là à faire la sieste. Elle est à vous, cette barque ?
- Oui.
- Oh, mais elle est petite…
- Oui, elle l'est…
- Vous pourriez en avoir une plus grande…
- Et après ?
- Ben, après, vous pêcherez beaucoup plus de poissons !
- Et après ?
- Vous aurez gagné tellement d'argent que vous pourrez acheter un bateau encore plus grand !
- Et après ?
- Vous embaucherez des gens pour faire le travail à votre place…
- Et après ?
- Vous vous reposerez !
- Eh bien, c'est ce que je suis en train de faire... »
Vous l'aurez compris, les auteurs de cet album plaident pour la sobriété et pour le mieux vivre ensemble.
32 artistes de l'agence « Costume trois pièces » ont participé à rendre les écrits vivants et saisissants en illustrant les pages de ce récit.
L'exemple d'un marteau dont le manche est planté de clous pour témoigner du travail et de la consommation.
L'histoire du pêcheur nous ramène au but de l'existence.
Il est heureux dans sa sobriété parce qu'il a la place de vivre dans la nature.
Cette situation est-elle compatible avec bientôt dix milliards d'humains sur la planète Terre ?
L'Amazonie et la Papouasie ne sont plus que des îlots de « paradis terrestre ». Peut-on encore construire l'avenir dont nous rêvons en augmentant notre population et en réduisant notre espace vital ?
Depuis que cet album est paru en 2017, seulement six années, le climat a plus changé que lors des dix-huit premières années de ce nouveau siècle.
Canicule, sécheresse, incendies, tempêtes et montée des eaux sont devenus notre quotidien.
Les humains vont devoir vivre en apprenant à s'entraider davantage.
Personnellement, l'évolution des cinquante dernières années me laissent à penser que l'être humain est plus voltairien que rousseauiste.
Mais nous n'avons pas le droit de tout laisser tomber. Il est encore temps de changer nos comportements. Pour nos enfants, avec eux, c'est l'espoir qui fait vivre !
Cet album a été réalisé aussi pour mettre en pratique les 4 « R » : Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler.
Le chantier est colossal, mais nous avons chacun.e deux mains pour y contribuer. Deux mains pour maintenant, car
demain est déjà aujourd'hui.
Pour cela,
« Nous pouvons choisir entre l'amour et la peur, entre le bonheur et le malheur, entre le partage et l'égoïsme, entre réaliser nos rêves et faire comme tout le monde. »