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Nicolas Guichard (Traducteur)
EAN : 9782743619985
286 pages
Payot et Rivages (02/09/2009)
4.18/5   36 notes
Résumé :
Du country blues du Deep South à la naissance du rock du côté de Memphis, des champs de coton aux studios Chess de Chicago, Peter Guralnick a rencontré, parfois peu de temps avant leur disparition, ces illustres pionniers (Muddy Waters, Howlin' Wolf, Jerry Lee Lewis) et ces perdants magnifiques (Skip James, Robert Pete Williams, Charlie Rich) qui ont écrit quelques-unes des plus belles pages de la musique populaire américaine.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Peter Guralnick a fait le bon choix, il n'a pas voulu écrire une énième histoire du blues.
Il a choisi de donner la parole aux pionniers du blues et du rock'n'roll et de raconter l'age d'or des labels Chess et Sun records.

Des légendes tels que Muddy Waters, Howlin'Wolf, Skip James , Robert Pete Williams, Charlie Rich et Jerry Lee Lewis, racontent leur destin incroyable.
Dans les interviews, les bluesman parlent du vieux sud, du racisme, de leurs rencontres musicales, de leur amitié et rivalité .

On apprend que le blues parle des femmes, de l'alcool mais rarement des conditions sociales et de la politique. le blues est avant tout une émotion, Howlin' Wolf avec sa voix expressive suggérait la menace, Elmore James était au bord de l'hystérie.

La partie dédiée aux prestigieux labels est passionnante. On est loin de l'univers des grandes maisons de disques.
A la recherche des talents originaires du sud, les frères Chess allaient dénicher les luesmen des années 50 dans les tavernes où les blancs n'osaient pas s'aventurer. le label Chess signe des grands noms du blues comme Howlin' Wolf, Muddy Waters, LIttle Walter et Sonny Boy Williamson, Willie Dixon.
Quant au label Sun Records à Menphis, le label jaune vif avec ses onze rayons de soleil, il signe des artistes rock'n'roll et country comme Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, johnny Cash et bien sûr Elvis Presley. Mais également des loosers magnifiques comme Charlie Rich qui avait le talent pour rivaliser avec Elvis (un chapitre lui est dédié). le son Sun, c'est celui de l'ingénieur du son, Sam Philipps.

Peter Guralnick a l'étoffe d'un grand critique musical comme Lester Bangs, Greil Marcus ou Nick Tosches.
Le livre est bien documenté, les anecdotes nombreuses et le style est bluesy like a rolling stone.

Pépite sur la galette, le site de l'éditeur fournit des extraits de blues.

ps : le blues n'est qu'un un sale frisson convulsif (parole traduite d'une chanson du bluesman Son House).
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Peter Guralnick livre avec "Feel like going home" un document passionnant sur tout un pan de la musique populaire américaine.

Bien qu'étant un historien musical de renom, Guralnick évite de produire une histoire du blues, maintes fois racontée. Il choisit de nous faire vivre la musique en proposant des portraits et en nous emmenant à la rencontre de grandes figures du blues et du rock'n'roll.

Les chapitres consacrés aux légendaires labels Chess et Sun sont très intéressants et mettent en lumière que le milieu de l'industrie du disque a bien changé. Mais je confesse une préférence pour les chapitres-portraits de ces hommes qui ont souvent eu des existences dures et qui ont rarement été reconnus à leur juste valeur.

On rencontre donc des artistes aux personnalités différentes mais toujours fortes et émouvantes. Même ceux qui sont sûrs de leur talent, comme Skip James, cachent des failles, des fêlures.
On est ému par les destins brisés de certains (Robert Pete Williams). On est amusé par la personnalité fantasque d'autres, comme Jerry Lee Lewis, gamin turbulent et arrogant.
Tous sont attachants et aller à la rencontre de ces hommes qui ne vivaient que par et pour la musique offre de très belles émotions, à l'image de ce passage bouleversant où l'auteur évoque un Walter Horton jouant avec toute son âme pour une salle vide.

Le livre a beau être écrit dans un style de journalisme à la première personne, Peter Guralnick a l'humilité de ne pas se mettre en scène. Il s'efface complètement derrière son sujet, de sorte que le lecteur a l'impression que c'est directement à lui que s'adressent les artistes, directement à lui qu'ils livrent confidences et anecdotes.
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Enfin traduit, ce livre de 1971 est un incontournable de la critique musicale. Guralnick, grand admirateur de la musique américaine des racines, celle du blues, du folk, de la country, celle qui se mêle forcément à l'histoire des Etats-Unis, de ces flux migratoires et de son histoire pas toujours glorieuse, va aller à la rencontre des musiciens avant qui ne passent l'arme à gauche, comme l'aurait fait des années plus tôt Alan Lomax. Ce travail de collectage dresse un portrait intime et ô combien riche sur ce qui se passe réellement dans la tête d'une légende du blues, qui pour la plupart n'obtiendront ce status qu'après leur mort. Un excellent complément aux oeuvres de la collection Martin Scorsese présente le blues. Un document exceptionnel qui se lit presque comme un roman.
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Une série de portrait très directs et efficaces de quelques légendes du Blues : Muddy Waters, Johnny Shines, Skip Jame, Robert Pete Williams, Howlin Wolf, Jerry Lee lewis.
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Un livre passionnant, recueil de témoignages précieux.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Chapitre 6
Robert Pete Williams
"Free Again"

« Un homme de Deham Spings que je n’avais jamais vu, M Easrtley, est venu me trouver. Il ne m’avait jamais vu, jusqu’à ce qu’Harry Oster entre et me demande de composer un blues triste sur ma famille. Eh bien, je lui ai dit que je ne savais pas, mais il m’a donné une guitare à douze cordes pour que je joue et j’ai composé un blues parlé sur ma famille. Vous l’avez peut-être entendu. C’était « Prisonner’s Talking Blues ». Je ne savais pas ce que j’allais dire. Mais j’étais triste, tu sais. Certains prisonniers, ils ne pouvaient pas supporter d’entendre ça, et j’ai dû arrêter. Tous les prisonniers se tenaient autour, ils pleuraient en pensant à leurs foyers. Ils m’ont demandé d’arrêter de chanter. »

« Sometimes I feel like I never see
My little ol’ kids anymore
But if I don’t never see ‘em no more
Leave ‘em in the hands of God
You know, my sister
She’s like a mother to me
She do all in the world that she can
She went all the way along with me in this trouble
‘til the end
In a way
I was glad my poor mother had ‘ceased
Because she suffered with heart trouble
And trouble behind me
Sure woulda went hard with her
But if she were livin’
I could call on her sometime
But my ol’ father dead too
That’d make me
Me motherless and fatherless
It’s six of us sisters, three boys
Family done got small now
Looks like they’re dyin’ out fast
I don’t know
But God been good to us in a way
‘Cause ol’ death have stayed away a long time… »

Sur le disque, sa voix est entrecoupée. On se demande si c'est un sanglot. Il y a le gazouillis des oiseaux et l'accompagnement assourdi de la guitare douze cordes en fond sonore. Dans l'intimité de votre chambre, sur votre chaîne, vous entendez la souffrance nue d'un homme.
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Une fois, à Saint Louis, on a interprété une des chansons que Robert Johnson aimait parfois jouer accompagné, "Come On In My Kitchen". Il jouait très doucement et avec passion.
Quand on a fini, j'ai remarqué que personne ne bronchait. Je me suis alors rendu compte que le public pleurait, les femmes comme les hommes.

Johnny Shines
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Le blues m'a captivé immédiatement par la spontanéité de son impact. Jusque-là, je n'avais jamais rencontré une façon aussi fulgurante d'exprimer des sentiments. « Le blues est un sale frisson convulsif². »

². « The blues is a low-down shaking chill. » : paroles d'une chanson de Son House reprenant et adaptant le « Walking Blues », de Robert Johnson.
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Au fond, la musique seule compte. Si ce livre vous pousse à en écouter, s'il vous persuade de rendre cet hommage minimum à l’œuvre de chaque artiste, alors il aura servi un dessein authentique. Sinon, il ne s'agira que de rhétorique stérile, et tout le monde sait que nous n'en manquons pas.
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Cette musique n'est pas morte.
Il suffit d'écouter Buddy Guy, détendu, chanter pour son propre peuple d'une manière largement supérieure aux innombrables fois où je l'avais vu jouer pour un public blanc...
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