AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782213629612
319 pages
Fayard (30/08/2006)
3.26/5   31 notes
Résumé :
Avant même sa naissance, le destin d'Ana d'Autriche, fille de Don Juan, demi-frère de Philippe II, roi d'Espagne, est fixé : elle sera recluse dans un couvent. A l'âge de six ans, sa tutrice la conduit au monastère de Madrigal. Pourtant, à la veille de sa profession solennelle, Ana de Jésus se révolte, refuse d'abdiquer sa liberté. Elle devra s'incliner, mais un homme qui dit s'appeler Gabriel de Espinosa arrive à Madrigal. On prétend qu'il s'agit de Don Sebastien, ... >Voir plus
Que lire après La religieuse de MadrigalVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"La religieuse de Madrigal" est un roman historique prenant de par son côté terrible, révoltant bouleversant et angoissant. Ana fille du demi-frère du roi d'Espagne Philippe II est enfermée dans un couvent des l'âge de 6 ans. Enfant illégitime, elle sera cachée de tous et devra se plier aux ordres et à l'ordre social. C' est également un livre surprenant de par sa forme, forme qui m'a complètement séduite.
C'est mon premier livre de Michel del Castillo mais une chose est sûre c'est que j'en lirai d'autres. J'ai beaucoup apprécié sa façon d'écrire et la construction de ce roman. le fait qu'il fasse un parallèle entre la vie d'Ana d'Autriche et la sienne renforce l'intérêt que j'ai eu à découvrir son écriture. Par ailleurs ses réflexions sur les romans historiques m'ont interpellées car elle rejoignent mes propres interrogations.
Le fait que ce roman se situe en Espagne et qu'il y ait de nombreuses références à ses villes, Madrid, Séville, Burgos, Tolede... est également un plus pour moi.
D'autres titres de Michel del Castillo sont d'ores et déjà dans mon pense bête.
Commenter  J’apprécie          402
Au XVIème siècle, l'histoire d'Ana d'Autriche, fille bâtarde de Don Juan, le demi-frère du roi d'Espagne Philippe II.
La petite Anna est enfermée dès sa sixième année au couvent de Madrigal où elle grandit cachée de tous.
Adolescente, elle s'enivre des faits héroïques de Don Sébastien, le téméraire roi du Portugal, disparu sans laisser de traces.
A la veille de prendre définitivement le voile, Ana se cabre, refuse le destin qu'on lui impose malgré elle, proteste, plaide pour sa liberté bafouée, rédigeant même une lettre au Saint-Père dans laquelle elle invoque les droits de sa personne.
Mais aucune voix ne s'élèvera pour la défendre. Enfant illégitime, elle doit être cachée et n'a pas d'autre choix que de se soumettre à l'ordre social.
Une brève éclaircie vient pourtant éclairer sa jeune vie. Un homme mystérieux se présente un jour à la porte du monastère ; il dit s'appeler Gabriel de Espinosa. Nul ne sait d'où il vient mais son allure, son maintien, son élocution trahissent une haute naissance. On prétend même qu'il serait en réalité Don Sébastien, le roi disparu du Portugal, celui-là même dont Ana rêvait lorsqu'elle était enfant.
Entre eux naît une passion aussi soudaine que dévorante.
Mais en ce siècle de convenances, un couple osant s'aimer dans l'enceinte d'un couvent, brave aussi le courroux de l'opinion publique…

C'est une bien jolie histoire que nous conte ici Michel del Castillo.
L'originalité de cette oeuvre intense, portée par une écriture volontairement dépouillée et subtilement poétique, vient de la façon qu'a l'auteur de se démarquer du roman historique traditionnel pour introduire sa propre histoire dans le récit et tenter de saisir la jeune Ana d'Autriche à travers le prisme de ses propres expériences, car lui aussi a connu le sentiment d'abandon et la solitude.
Une fraternité se crée alors avec la jeune fille mise à l'écart, non désirée; fraternité d'orphelin qui partage sa détresse mais aussi sa réclusion forcée. Il parvient ainsi à nous faire approcher leur enfance à tous deux.
De la sorte, c'est sur une partie de sa propre vie qu'il projette la lumière.
Cette dimension autobiographique donne une force particulière au roman qui possède de surcroît un caractère symbolique puisqu'il révèle, dans une société fondée sur les castes, la situation des oubliés de l'Histoire et notamment les femmes.
L'interrogation sur l'identité, thème qui traverse toutes les oeuvres de l'auteur, est ici aussi effective, ainsi que les blessures d'enfance et la soif de liberté.

Michel del Castillo, grand écrivain à la production littéraire immense et souvent primée (Prix Méditerranée 2006 pour « le Dictionnaire amoureux de l'Espagne ») est, comme il se plait à le souligner, « un enfant des mots » ; un homme dont l'histoire est aussi intense que les fictions qu'il nous donne à lire, un être abandonné qui aurait pu mal tourner s'il n'avait rencontré la littérature et le pouvoir des livres et des mots. Sa vie a été dure et il revient de loin. Son enfance, difficile, est digne d'un roman à rebondissements : chaos de la guerre, franquisme, abandon de la mère, misère des camps d'internement et maison de redressement…Et c'est dans cet enfer qu'il découvre la littérature qui va le sauver de l'indigence.
C'est certainement pour cela que ses oeuvres portent en elles une écriture vraie, sincère, en butte contre toutes les idéologies qui enferment les êtres dans les geôles étroites de leur conscience, et révèlent les sentiments authentiques de l'homme qui a connu la souffrance et aspire à un profond besoin de liberté.
En se gardant de toute érudition inutile, l'auteur offre ainsi avec « La religieuse de Madrigal » un beau roman, inspiré et humain.
Commenter  J’apprécie          250
Quatrième de couverture prometteuse et quelle déception une vraie punition pour en arriver au bout. Belle histoire polluée par une narration déplaisante et d incessants points d interrogations tout le long de l ouvrage. Une belle romance entre Ana d Autriche nièce du roi d Espagne et Don Sebastien roi disparu du Portugal racontée de façon insipide, quel dommage !
Commenter  J’apprécie          90
Au 16e siècle, Ana de Jésus, fille de Maria de Mendoza et du fils naturel de Charles Quint, Don Juan d'Autriche, est élevée au monastère de Madrigal. Elle refuse de prononcer ses voeux comme le veut son oncle Philippe II et s'engage dans une lutte pour obtenir une liberté qui lui sera toujours refusée.

Son confesseur portugais l'aide alors à recevoir son frère, Francisco, travesti en fille et surtout un noble lusitanien, Gabriel de Espinosa, personnage énigmatique dont la rumeur dit qu'il ne serait autre que Sébastian, roi du Portugal disparu des années plus tôt. Celui-ci est dénoncé et arrêté par un juge de Valladolid qui le fait condamner pour crime de lèse-majesté et le condamne à être écartelé.

Elle, passera trois ans de cachot à Avila puis sera réhabilitée à la mort de Philippe II et nommée abbesse de Las Huelgas ; enfin, elle finira par s'enfuir et on perd alors sa trace.


Dans ce roman, où l'on retrouve tous les thèmes chers à Michel del Castillo : l'enfance bafouée, les manipulations du pouvoir, la passion farouche de la liberté, la chimère et l'illusion de toute vie, se dessine en creux l'image de l'auteur, un enfant abandonné qui souffre encore soixante ans plus tard.
Commenter  J’apprécie          10
C'est une jolie fable que nous conte ici Michel del Castillo. Sous la forme d'un roman historique, c'est une oeuvre originale et forte qui nous est offerte.

On retrouve ici les thèmes de prédilection de l'auteur tels que l'abandon, le pouvoir, la soif de liberté, ce qui confère à ce roman une force particulière, sous une écriture sensible, sobre et sincère.

Un ouvrage qui tient ses promesses
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On croit que les enfants n'entendent rien aux propos des grandes personnes. Je sais d'expérience que s'ils ne comprennent rien ou presque aux arguments, ils comprennent tout aux sentiments cachés derrière les paroles, flairant avec une acuité terrible qui ment, qui trompe, qui aime ou déteste.
Commenter  J’apprécie          130
Il arrive qu'une vie bascule en quelques minutes. (...) On regarde le monde extérieur; on observe le mouvement de la rue; on ne reconnaît plus rien. Personne ne s'aperçoit que vous êtes changé. Ce n'est là qu'une image, car, en vérité, nos vies ne cessent de se désagréger.
Commenter  J’apprécie          100
Nous naissons, nous vivons entourés d'ombres de fantômes. Nous croyons ne vivre que notre existence alors que nous répétons celle des générations.
Commenter  J’apprécie          180
Au XVIe siècle, en Castille, ce n'était pas seulement le désir qui était sauvagement réprimé : le corps était également occulté, nié. Une personne ne se voyait jamais nue : un seul bain par an, à la veille du dimanche de Pâques, qu'on prenait dans un énorme baquet après avoir enfilé une longue chemise. On ne se lavait que les mains,la figure, et, pour cacher les odeurs, on s'inondait de parfums violents, à base de musc et d'oeillet;
L'un des crimes que les chrétiens imputaient à l'Islam était l'existence, partout, de bains publics où, chuchotait-on avec horreur, femmes et hommes se mêlaient, s'adonnant à la pire débauche.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai souvent parcouru ces routes, contemplé les paysages de la terre à blé, marché dans ces villages altiers ; j'ai visité les monastères et les abbayes,les châteaux et les palais. J'ai respiré cet air tranchant, écouté le craquement des épis froissés par le vent. Je connais cet orgueil à chair vive, cette dureté engendrée par des siècles de batailles, cette ambition démente et cette folie. Autant que celle d'Ana d'Autriche et du mystérieux Gabriel de Espinosa, cette histoire est celle d'une Castille aujourd'hui disparue.
Tout le drame s'est déroulé dans un espace réduit entre Valladolid, l'Escurial et Tolède, jusqu'à Avila, coeur de ce royaume issu d'une guerre séculaire.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Michel del Castillo (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel del Castillo
Michel del Castillo vous présente son ouvrage "Mamita" aux éditions Fayard.
autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}