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EAN : 9782226254351
160 pages
Albin Michel (29/01/2014)
3.32/5   77 notes
Résumé :
Au XVIIIe siècle, dans le petit village de La Besseyre-Sainte-Marie, en Gévaudan, on a moins peur des loups, que l'on sait traquer depuis longtemps, que du Diable. Seul le père Chastel sait le tenir à distance avec ses potions et ses amulettes. On respecte, on craint cet homme qui détient tant de « secrets ». Mais lorsque la région devient la proie d'un animal aussi sanguinaire qu'insaisissable, comme vomi par l'enfer, le sorcier reste impuissant. La perte de ses po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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sur 77 notes
Sur les terres désolées de Lozère hantées par les loups, le diable et
les superstitions, une bête inconnue s'attaque aux femmes et aux enfants. Délaissant les troupeaux, elle fait des victimes par dizaines. Traqué par les Dragons et les Louvetiers du roi, le monstre semble se volatiliser après chaque crime. Furieux, Louis XV envoie Antoine de Beauterne, le grand louvetier du royaume. En vain. Les rumeurs enflent.
En revisitant le mythe sanguinaire de la bête de Gévaudan, Catherine Hermary-Vieille imagine la bête tueuse sous la domination d'un homme que la vie aurait cruellement meurtri.

Dans ce pays hostile endormi une bonne moitié de l'année par la neige, le silence et le froid, Il fallait casser la glace pour avoir de l'eau, on ne sortait que pour chercher du bois et donner à manger au bétail.
Le jeune Antoine ne tenait debout, sous la domination d'un père un peu sorcier, qu'en nourrissant des rêves que personne ne pouvait concevoir.
Et un jour Antoine est parti sur un grand bateau avec des espoirs de rencontres et d'une vie meilleure.
Le destin cruel en décida autrement et le transforma en fauve.
L'écriture est précise, brutale, lyrique parfois dans les descriptions de la nature.
Le texte, envoûtant, explore les méandres de l'âme humaine et plonge dans les profondeurs du mal absolu en suivant l'enchaînement des évènements qui font basculer un être vers la folie.


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La bête du Gévaudan continue de faire couler beaucoup d'encre...
Catherine Hermary-Vieille, nous conte sa version des faits avec une très belle plume.
Par contre, âme sensible s'abstenir car ce roman est vraiment glauque. Scène de violence, de viol et j'en passe s'enchaînent dans ces pages. Antoine, le personnage principal du roman est tout sauf un tendre.

C'est un court roman qui se lit très vite, j'ai presque envie de dire que je l'ai dévoré, mais vu le contexte, il faut peut-être que je m'abstienne.

Le contexte historique est intéressant, on voit comment on évolue dans la campagne, car on parle toujours habituellement de Versailles. On sent la révolution, pointer le bout de son nez dans certains passages.

Pas de coup de coeur mais une belle découverte.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Version exotique de la Bête du Gevaudan .

Nous sommes bien dans le pays du Gevaudan, quelques années après les sinistres exploits de la Bête mais si les loups sont devenus moins nombreux, ils ont été tellement chassés , la mentalité des habitants évolue peu et la peur demeure .

Jacques Chastel, le guérisseur, vit à l'écart du village , ne le dit-on pas un peu sorcier , avec ses deux fils .

Le cadet , Antoine, rêve d'une autre vie et de rivages plus souriants et part à l'aventure vers le Sud détroussant au passage quelques bergères innocentes.

Mais la chance ne sourit pas toujours aux audacieux et les pirates qui capturent le bateau sur lequel il s'était embarqué vendent le jeune homme comme esclave à Alger dans un palais où il est en charge des soins aux animaux sauvages, bien loin de ses rêves de splendeur et de richesse .

Revenu dans son pays natal avec comme seule richesse ,une hyène qu'il a élevée, il reprend sa vie de forestier mais marqué par les échecs et par la mutilation qu'il a subi en Algérie , il emmène sa bête tuer bergères et enfants, un besoin irrépressible de sang et de violence .

Qui est vraiment la Bête ? la question ne se pose même pas ...

La fin a été d'autant plus incompréhensible pour moi et je n'ai pas vraiment apprécié ce roman : manque de crédibilité et de souffle lyrique par rapport à ce que j'avais déjà pu lire de Catherine Hermary-Vieille .
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Une lecture brute, sauvage, violente et forte, comme cette Bête qui hante la forêt de la Besseyre-Saint-Mary en Gévaudan. le début du livre décrit la nature telle que je l'aime : indomptable, lumineuse, renaissante, généreuse, douce, revigorante, foisonnante, habitée.... La suite parle de la transformation de l'homme - à qui on a pris toute sa dignité - à la bête qui cherche à assouvir ses besoins primaires. Les limites entre l'humanité et la bestialité sont franchies. Tout ce qui compte désormais, c'est de tuer et d'assoir sa suprématie en semant la terreur, sans émotions, sans sentiments.
C'est cru. Glauque. Glacial.
Je referme ce livre et je sors de l'enfer...
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Fin du 18e siècle, tandis que Louis XV occupe Versailles, Antoine décide de quitter la ferme familiale pour conquérir le monde. Malheureusement, il est fait prisonnier par des pirates qui l'emmènent à Alger où il s'occupera de la ménagerie du Dey. Après quelques années et de nombreux tourments, il parvient à s'enfuir avec une hyène qu'il a domestiquée et revient dans son Gévaudan natal. Meurtri dans sa chair et dans son âme, il n'a plus qu'une idée en tête: se venger des hommes.

Reprenant la légende de la bête du Gévaudan, l'autrice prend le temps de construire le caractère de son personnage principal de l'autre côté de la Méditerranée. Entre roman noir et thriller, la tension dans ce court roman est assez intense. Les scènes violentes sont nombreuses mais généralement esquissées, laissant l'imagination du lecteur faire le reste.
L'ensemble tient assez bien la route, les décors sont suffisamment bien décrits pour qu'on imagine très vite les loups, la neige, l'abri de fortune d'Antoine, les battues...
J'ai par contre regretté un réel manque d'ancrage historique qui aurait sans conteste apporté un plus à l'intrigue.
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Nul au village n'ignore que l'automne est proche. La lumière et les feuilles se font rousses, aux pâturages les troupeaux attendent de regagner les étables. Dès la fin du mois d'octobre on rentre boeufs, moutons et porcs, on calfeutre portes et fenêtres, on amoncelle le bois dans les bûchers, on compte et recompte les tonneaux de viande salée, de lard, les sacs de pois et de haricots secs. L'hiver s'impose vite en Gévaudan avec ses vents aigres, son froid mordant, ses nuages lourds annonciateurs de neige, le hurlement des loups qui se regroupent.
Pour confectionner les balles des fusils de chasse, les hommes fondent du plomb et enferment la poudre dans des carrés de papier. Les enfants cueillent des baies, des simples, des herbes curatives qui sécheront au coin de l'âtre, les femmes sarclent choux et raves dans les potagers. Pendant cinq mois il faudra vivre en autarcie, même quand la nécessité forcera quelques téméraires à s'aventurer sur les layons forestiers, les sentiers traversant les landes où le silence glace le sang. Le plus grand péril n'est pas les loups, on est en leur compagnie depuis la nuit des temps, on sait quand la faim les pousse à rôder près des villages ; on n'ignore pas non plus qu'un bâton, un chien de berger les font fuir. En cette fin du XVIIIe siècle, chassés, traqués, ils ne constituent plus comme autrefois de bandes imposantes. Dans les pâturages, les loups n'en veulent pas aux bergères mais à leurs moutons, leurs gorets, leurs veaux, dont ils détectent la présence à plus d'une lieue alentour. Non, ce que craignent les paysans, c'est le Diable, les esprits mauvais, les hôtes des ténèbres.
Même au coeur de l'hiver, les habitants de La Besseyre-Saint-Mary et des environs se glissent dans l'antre du père Chastel pour acheter ses amulettes protectrices, les malades pour en obtenir des herbes curatives, les estropiés pour qu'il remette en place une épaule ou un genou démis, pose une attelle sur un membre brisé. On le respecte, il fait peur aussi. Parce qu'il cause peu, ne demande jamais de service à personne, on l'appelle le Masque. Ses deux fils lui ressemblent. Depuis la mort de leur mère, le cadet, Antoine, devenu garde forestier, se fait de plus en plus sauvage. Au cabaret il avale sans dire mot un gobelet ou deux d'eau-de-vie ; sa barbe, ses cheveux hirsutes tiennent les autres à distance. L'aîné, Pierre, cultive les terres du père. Plus civil, il bavarde parfois avec les garçons de son âge. On le voit même échanger quelques mots avec des filles. Ni sorcier comme Jean ni farouche comme Antoine, il est cependant différent. Son regard, le ton de sa voix peut-être, l'impression qu'il donne de garder des secrets.
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Derrière eux la centaine de paysans réquisitionnés ressemble à une armée de fantômes. Ils sont las, ils ont peur des loups-garous qui peuvent surgir du brouillard, des meneurs de loups capables de lancer contre eux leur meute d’un claquement de langue. Le silence est leur domaine, l’obscurité de la nuit ou l’opacité du brouillard leurs alliés. Qui sont-ils ? Des hommes sauvages qui ont su soumettre les fauves, des charmeurs d’animaux, sorciers à leurs heures, qui maîtrisent les forces obscures de la violence et du mal. Loin de les arrêter, le froid, la neige sont à leur service. Loups transformés en hommes ? Humains transformés en loups ? Il n’y a point de veillée où l’on n’évoque ces monstres qui courent les landes et les forêts, attaquent les voyageurs. Debout sur leurs jambes ou à quatre pattes, ils dévorent leurs proies et hurlent à la lune. Aucune arme à feu ne peut les tuer si les balles n’ont pas été bénites auparavant par un prêtre.

Chapitre 6
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La Besseyre-Saint-Mary ne compte qu'une centaine d'habitants, tous cultivateurs ou éleveurs à l'exception du cabaretier, du sabotier, du curé. Des hommes et des femmes durs à la peine et au mal, peu causeurs, aux colères brutales et aux rancoeurs tenaces.
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Ni Pierre ni lui ne participaient à ces massacres, mais Antoine entendait les hurlements des bêtes martyrisées, le crépitement des flammes qui les dévoraient, voyait couler leur sang. Jean Chastel respectait les chats. Même s’ils pouvaient être les auxiliaires des sorcières avec leur regard d’un vert ou or profonds, ils étaient aussi porteurs de singuliers présages. Qu’un chat saute sur le lit de son maître ou de sa maîtresse malades annonçait que ceux-ci allaient bientôt mourir. Qu’on enduise ses pattes de saindoux le jour d’une naissance, et le nourrisson jouirait d’une bonne santé. Le sang coulant de la plaie laissée par la queue sectionnée d’un chat aidait les membres brisés à se ressouder. Pour le Masque, le chat était un allié, certainement capable d’évoquer les pouvoirs des ténèbres, mais point lui-même maléfique.
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Les vieilles légendes transmises par les ancêtres au coin de l'âtre lors des veillées construisent un monde fantastique qui envoûte les petits enfants leur vie durant. Au monde du soleil s'oppose celui de la lune, au royaume de Dieu celui du Diable, au visible, au palpable l'invisible, le nébuleux.
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Vidéo de Catherine Hermary-Vieille
Extrait du livre audio "Les Exilés de Byzance" de Catherine Hermary-Vieille lu par Rafaèle Moutier. Parution CD et numérique le 6 juillet 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/les-exiles-de-byzance-9791035407674/
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