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Annie Saumont (Traducteur)
EAN : 9782253054801
592 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.73/5   40 notes
Résumé :
Avril 1736. Cinq voyageurs ont passé la dernière nuit du mois à l'auberge de C..., une lointaine ville provinciale du sud-ouest de l'Angleterre. L'aubergiste, Puddicombe, raconte que les deux gentlemen du groupe se sont présentés comme l'oncle et le neveu. Ils voyagent avec leurs deux domestiques et une servante qu'ils veulent placer auprès d'une riche parente vivant dans la région. Quelque temps après, on découvre Dick, le valet sourd-muet du plus jeune de ces deux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Roman étrange car hybride. Récit historique bien documenté, ancré dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, c'est aussi une enquête policière autour de faits mystérieux que l'on découvre au fil des interrogatoires des différents protagonistes de cette histoire étrange. Enfin, cela se termine comme une fable fantastique où les frontières du temps semblent abolies et où l'on perd un peu son latin ! Une lecture agréable, des personnages attachants, en particulier la figure féminine en révolte contre cette société d'ordres, par la mystique.
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A maggot
Ce n'est pas un roman historique, il se déroule dans l'Angleterre de l'année 1736, dans le sud-ouest pour être, relativement, précis. Nous suivons cinq voyageurs, à leur arrivée dans l'auberge d'un petit village on comprend peu à peu que quelque chose cloche, plus tard on retrouvera un homme pendu. La narration est interrompue une première fois par la reproduction en fac-similé d'une "Historical Chronical" datée d'avril 1736, - je vous invite à la lire avec beaucoup d'attention (non je déconne) -, l'article de la gazette est traduit page suivante, on passe ensuite à un premier interrogatoire mené par Henry Ayscourgh, avocat, où alternent questions et réponses. Les versions divergent, de l'explication banale, une simple fugue, jusqu'à l'évocation de recherches scientifiques occultes concernant la connaissance de l'avenir. Certains protagonistes parlent d'une grotte, d'un rituel satanique où Satan en personne commet un viol, on évoque aussi a contrario l'invite d'une noble dame à monter dans un engin volant comparable à une "mouche". Tout est écrit dans un langage d'époque, mais un lecteur d'aujourd'hui jette une lumière tout autre sur l'affaire dont on
suit l'enquête. La narration est là pour nous perdre, cette alternance entre un récit romanesque, contredit par un entretien "réel", est vraiment stimulante pour la lecture, notre curiosité est aiguisée avec un raffinement peu commun. Une lutte de pouvoir autour de la falsification du discours est en jeu, le mysticisme, le subjectif affronte l'analyse objective. Que dire de plus, c'est un roman incroyable, un ovni littéraire, je trouve que John Fowles est trop peu connu en France, un grand merci aux éditeurs qui le suivent encore dans leur catalogue, c'est un des plus grand écrivain
anglais du XXème siècle.
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John Fowles comparait son travail à celui de Thomas Hardy, qu'il aimait beaucoup.
Après m'avoir enchantée avec son roman "Le Mage", John Fowles, l'auteur du célèbre "Sarah et le Lieutenant français" (adapté au cinéma par Harold Pinter avec Meryl Streep et Jeremy Irons) m'a emmenée dans le Devon, en 1936.
Une étrange équipée s'arrête dans une auberge pour y passer la nuit : apparemment deux hommes d'âges différents, qui se présentent comme un oncle et son neveu, un valet sourd-muet, un autre trop bavard et une servante aux regards dénués d'ambiguïté.
Le lendemain matin, un valet a disparu et l'autre est retrouvé pendu, un bouquet de violettes enfoncé dans la bouche...
Quelque temps plus tard, un juge est chargé par le père de "l'oncle", lui aussi porté disparu, de mener l'enquête en interrogeant les témoins et protagonistes.
Après des débuts énigmatiques, l'auteur choisit de nous livrer les éléments de l'intrigue via les compte rendus des auditions. Interrogeant avec habileté d'abord les personnages les plus extérieurs à l'affaire, l'étau de l'enquêteur va se resserrer jusqu'à reconstitution quasi complète de cette fameuse nuit et de ce qui l'a précédée. Je dis bien quasi car si les éléments de l'intrigue sont habilement distillés de par les mensonges de certains témoins et autres interprétations fantaisistes, l'auteur nous livre justement une fantaisie, "a maggot" en anglais (titre en VO), et, loin de nous fournir des éléments d'explication rationnelle, s'ingénie à mêler sciences occultes et religions (paganisme et christianisme), à montrer des êtres étranges à la sexualité malsaine se livrant à des rituels satanistes sur les pierres de Stonehenge... sans nous donner toutes les clés.
Si j'ai adoré la construction du récit et l'univers, j'avoue avoir été déroutée par la fin, très très mystique...
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John Fowles était un auteur trop rare .
Il a écrit quatre grands romans, « La maîtresse du Lieutenant Français », « Daniel Martin », «Le mage » et « La créature ».
Ce dernier est sans doute le meilleur de sa production.
Il n'y a pas grand chose à ajouter à l'excellente critique de Moertzombreur ci-dessous.
Il ne s'agit pas en effet d'un roman historique.
Cependant le cadre est irréprochable, contrairement à 99% des romans historiques qui multiplient les erreurs.

Je dirais que c'est un hommage au roman anglais du 18ème siècle, une re-création. L'auteur fait un peu pour le 18ème ce que Charles Palliser fait pour le 19ème.
Il utilise certains procédés littéraires de l'époque, en s'adressent directement au lecteur, comme l'ont fait Henry Fielding et Laurence Sterne ; mais il alterne aussi le récit, les interrogatoires, les fac-similés de journaux de l'époque, fictifs bien sûr.
L'ouvrage est admirablement écrit (ce qui veut dire aussi qu'il a été bien traduit).
Quant à l'intrigue, elle n'est pas racontable ; le résumé de l'éditeur n'est pas le pire qu'on puisse faire, mais il est un peu indigent.
Je dirai seulement que les protagonistes cherchent la clé d'un mystère qui n'est pas révélé à la fin ; au lecteur de conclure.
C'est d'autant plus difficile que la seule conclusion possible apparaît bien improbable- à moins d'adopter les codes d'un autre genre littéraire. Mais chut !
Pour conclure, je vais citer approximativement un bon spécialiste des énigmes : comme l'a dit Sherlock Holmes, lorsqu'on a éliminé toutes les explications envisageables sauf une, cette dernière, aussi improbable soit-elle, est nécessairement la bonne. Alors..
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Une histoire passionnante, une intrigue habilement dévoilée, des rebondissements nombreux, des personnages hauts en couleurs mais tout en clair obscur, des apports historiques précis et trés intéressants sur les us et coutumes de l'Angleterre de XVeme siècle.... excellent livre me direz vous et bien non, un dénouement sur fond ésotérique religieux fantastique qui m'a totalement gâché les 100 dernières pages. Vraiment dommage
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle commence à se déshabiller, enlevant d’abord le tablier qu’elle suspend à une des patères de bois à coté de la fenêtre, puis la robe verte doublée de jaune, qui laisse voir en dessous un jupon de calamanco (une jupe dans le vocabulaire moderne, la partie inférieure de la robe s’ouvrant sur elle), de couleur prune, aux curieuses luisances car du satin a été tissé avec la laine.
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Next the yellow-lined green gown, which reveals a quilted calamanco petticoat (a skirt in modern terms, the lower part of the dress opens upon it) ... It is of a plum colour, and strangely glazed, for satin is woven in its worsted cloth.
Page 30
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Elle a terminé sa couronne de mai. Elle se tenait là parmi ce vert, aussi innocente qu'un seau de lait. Ma foi, elle aurait ébloui un aveugle, comme on dit.

(p.276)
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