John Fowles était un auteur trop rare .
Il a écrit quatre grands
romans, « La maîtresse du Lieutenant Français », «
Daniel Martin », «
Le mage » et «
La créature ».
Ce dernier est sans doute le meilleur de sa production.
Il n'y a pas grand chose à ajouter à l'excellente critique de Moertzombreur ci-dessous.
Il ne s'agit pas en effet d'un roman historique.
Cependant le cadre est irréprochable, contrairement à 99% des
romans historiques qui multiplient les erreurs.
Je dirais que c'est un hommage au roman anglais du 18ème siècle, une re-création. L'auteur fait un peu pour le 18ème ce que
Charles Palliser fait pour le 19ème.
Il utilise certains procédés littéraires de l'époque, en s'adressent directement au lecteur, comme l'ont fait
Henry Fielding et
Laurence Sterne ; mais il alterne aussi le récit, les interrogatoires, les fac-similés de journaux de l'époque, fictifs bien sûr.
L'ouvrage est admirablement écrit (ce qui veut dire aussi qu'il a été bien traduit).
Quant à l'intrigue, elle n'est pas racontable ; le résumé de l'éditeur n'est pas le pire qu'on puisse faire, mais il est un peu indigent.
Je dirai seulement que les protagonistes cherchent la clé d'un mystère qui n'est pas révélé à la fin ; au lecteur de conclure.
C'est d'autant plus difficile que la seule conclusion possible apparaît bien improbable- à moins d'adopter les codes d'un autre genre littéraire. Mais chut !
Pour conclure, je vais citer approximativement un bon spécialiste des énigmes : comme l'a dit
Sherlock Holmes, lorsqu'on a éliminé toutes les explications envisageables sauf une, cette dernière, aussi improbable soit-elle, est nécessairement la bonne. Alors..