magnifique ! positif, simple mais profond : un vrai bonheur !!
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Il n’y a pas d’exceptions. Tous les gens malheureux qu’il m’a été donné de rencontrer, ne pensent qu’à eux, ne parlent que d’eux ; ils ressassent à satiété leurs chagrins, leurs rancunes, leurs inquiétudes. Vous qui souffrez, vous qui êtes obsédé par des peines obsédantes, sachez que vous vous en tirerez pas à moins de sortir de votre moi-moi-moi, de vous vouer à quelqu’un, ou à quelque chose qui ne soit pas vous.
Vieillir ou être vieux, c’est douter de la vie, se complaire dans les regrets ou renoncer à la lutte… Ce sont toujours les mêmes qui sont vieux, ce sont toujours les mêmes qui sont jeunes. Adaptez-vous joyeusement à toutes conditions nouvelles, et vous resterez jeunes : la routine, l’encroûtement, voilà l’ennemi. Là encore, le corps obéit à l’esprit.
Et il s’agit toujours de ne pas avoir peur. Avoir peur de vieillir, c’est déjà être vieux. Paul Claudel a écrit : « l’automne aussi est quelque chose qui commence. »
Et puis la sagesse est de quitter les choses avant qu’elles ne nous quittent… Non : pour celui qui sait vivre, la vieillesse elle même n’est pas une déchéance, mais un accomplissement.
A tout instant, vous avez l’occasion de vous perfectionner dans cet art du bonheur : vous savez que l’essentiel est de modifier progressivement nos conceptions fausses. La pensée crée, il nous importe donc de penser heureusement.
Les obstacles que vous créez entre le bonheur quotidien et vous sont faits souvent de toutes petites choses qu’il vous est facile de dominer.
Commencez par éliminer l’énervement. Exerçons nous donc à la patience dans les petites circonstances comme dans les grandes.
Tant que nous sommes en vie, nous avons à parfaire notre caractère, à vaincre nos craintes, nos doutes de nous-même, à exalter nos qualités afin de les employer pour le plus grand bien de tous, à faire de notre espoir un moteur puissant. Apprenez à agir de bon cœur, c’est-à-dire à agir de l’intérieur vers l’extérieur, et non pas en rechignant, c’est-à-dire en subissant une corvée imposée de l’extérieur.
Il ne tient qu’à vous d’en changer, vous devez même en changer, au fur et à mesure au travers de l’existence, si vous voulez demeurer un être vraiment vivant… Le caractère n’est immuable que chez les bêtes… Mais l’être humain ? Pour lui, la stagnation, qu’elle soit physique, morale, intellectuelle ou spirituelle est la mort, ou cette forme de mort qu’est l’enlisement dans la médiocrité et le malheur.
Vous êtes un être humain, donc conscient, donc libre. Vous vous insurgez contre certaines servitudes sociales et vous admettriez le pire des esclavages, celui de vos mauvaises habitudes, celui de votre pensée erronée ? Vous soumettez ainsi de gaieté de cœur, votre Moi supérieur à votre personnalité inférieure, vous vous bouchez les oreilles pour ne pas entendre les conseils de votre guide intérieur… Cela n’est pas sérieux, ou, plus exactement, cela n’est pas drôle, car il en résulte tous les ennuis qui vous accablent dans la vie.
Marcelle Auclair sur
Jean Prévost et Antoine de Saint-Exupéry
Marcelle AUCLAIR évoque avec
Jean-François NOEL l'
amitié de
Jean PREVOST et d'Antoine de
SAINT-EXUPERY, la première nouvelle de ce dernier "L'aviateur " parue dans la revue "Le
navire d'argent" grace à l'aide de
Jean PREVOST, leur mort quasi simultanée.