Lettre ouverte à ma main gauche

Pur plaisir! Alertées par la grâce de certains sons, harmonies ou modulations, nos oreilles se dressent comme les animaux, dans la forêt du mythe, qui répondaient à la lyre d’Orphée par une écoute instinctive et joyeuse. Jouer du piano, mais oui. Enfin. Céder à la tentation. Entre la pulpe de nos doigts et les touches de ce clavier, rien n’est indifférent, rien n’est banal, rien n’est bruit. Tout est musique ou silence, caresse ou percussion, douceur, magie, méditation…, écoute! Faire l’expérience de ce toucher nuancé qui insuffle aux notes de n’importe quelle gamme une vie nouvelle. Et qui fait vibrer les auditeurs, leur donne envie de sourire ou de pleurer, envie surtout d’entendre la suite, que le rêve continue, et que la joie demeure ! Il y a ce moment de bascule où la musique fuse, s’embrase et roule ses galets, quand le toucher, la vue et l’ouïe se retrouvent solidaires, entrelacés, indiscernables.