Je devais lire ce livre pour le travail et franchement 'Cisjordanie', 'Intifada' pas vraiment emballée. Grossière erreur ! C'est dur et drôle à la fois, tout en subtilité. L'Intifada est en toile de fond mais on vit surtout avec ces femmes qui n'ont pas leur langue dans leur poche : tradition, machisme, thé et narguilé. Ce livre est plein de vie !
(Mention spéciale à la la qualité de la couverture de la nouvelle édition chez Elyzad)
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L'histoire se situe à Naplouse, ville sur un territoire très sensible, pendant l'Intifada. Autant vous dire que je ne connaissais rien de tout cela avant cette lecture. L'auteure nous plonge dans le quotidien de femmes très différentes les unes des autres, nous permettant ainsi d'avoir un aperçu (peu reluisant) de la situation de la femme là-bas. Malgré leurs conditions compliquées, elles se serrent les coudes et s'entraident. Nous voyons également la très grande importance de la religion pour le peuple palestinien.
J'ai aimé la façon dont les femmes se retrouvent petit à petit dans cette fameuse maison.
La lecture a été agréable même si j'ai mis un tout petit peu de temps à rentrer dans l'histoire, faute de connaissances sur le sujet. J'ai également été un peu perdue dans la narration et notamment dans le passage du temps : quand a lieu telle scène, combien de temps s'est écoulé etc.
Une mention toute particulière aux éditions Elyzad qui font un travail magnifique ! Je ne peux m'empêcher de me dire haut et fort à chaque fois que j'ai un livre de chez eux, leurs couvertures sont tellement belles et le format agréable ! Félicitations !
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c'était une lecture particulière - très différente de ce dont je peux avoir l'habitude. Je ne me suis pas attachée aux personnages. Je pense que la plume un peu froide, bien que très belle par moment, m'en a empêché. La plume est par moment très poétique (la langue arabe en même temps!) mais par moment, j'avais du mal à comprendre la situation décrite. C'est un récit où il y a beaucoup de réflexion sur la condition des femmes, sur la Palestine mais assez peu d'actions au final. Normalement, cela m'ennuierait. Ici, j'étais comme envoûtée par la plume, par l'ambiance décrite.
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le soleil rougeoyait au dessus des oliviers. Les paysannes apeurées rejoignirent leurs sacs... Nouzha regardait les jeunes sauter de partout, attaquer d'un côté, bondir de l'autre, courir, s'élancer d'un rocher à un autre... Quelques minutes plus tard un premier jeune trébucha.
Il arrive qu'on se relâche et qu'on se mette à méditer, on perd alors la tête et l'on devient comme un animal blessé. Qu'avons-nous obtenu ? Qu'avons-nous perdu ? Où étions-nous et où sommes-nous maintenant ? Jusqu'où irons-nous ? Y aura-t-il une fin, un espoir ? Assez de divagation ! Tout cela n'est que divagations et jeux de l'esprit. Le doute, l'ennui, la solitude, nous n'avons pas de temps pour ces futilités. Galope, fuis, cogne, avertis, appelle, siffle, grave des mots d'ordre, prévois, expédie des messages, enterre, creuse, subis, supporte, ris, ris encore au plus haut de ton chagrin, tu es le bâtisseur et le destructeur, tu es l monde et l'immortalité du monde.
Dépiuille-toi de ton corps comme d'un vêtement, lui avait dit Samih. Seul ton corps est en prison, ton esprit ne peut être prisonnier, on ne peut pas attraper le vent.
Les collines de Zawata, le mont Rubeen, les vallées qui s’inclinaient pour accueillir le soleil, et l’amour d’une fille dont les yeux sont les ailes du crépuscule, un plumage d’hirondelle, l’or des épis. La femme était l’image et le symbole de la terre, ou plutôt c’est la terre qui était la femme.
Dans cet amour-là, la tendresse de mêlait aux étincelles de la tête et aux frissons du corps. Le soleil en était devenu plus éclatant, la terre plus somptueuse et la vieille ville un enchantement.