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EAN : 9782742788033
107 pages
Actes Sud (06/01/2010)
3.56/5   54 notes
Résumé :
Décoré à son insu pour une importante découverte qu’il a oubliée depuis longtemps, un scientifique à la retraite voit soudain son salon envahi d’admirateurs et de journalistes venus le féliciter, mettant à mal son intime désordre. Sa femme de ménage, ultime rempart contre l’impudeur du monde, lui cuisine des lentilles.

Et tandis qu’irrémédiablement l’heure des honneurs se rapproche, le passé fait de même. D’une visite impromptue (et ratée) à un vieil ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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on parle souvent de rencontre avec des livres ; que ce sont les livres qui nous choisissent et non l'inverse etc… certes. mais là, ma rencontre avec « mon couronnement » tient du petit miracle …
je vous raconte ? je vous raconte.
ce lundi matin là, j'arrive de ma lointaine province ariégeoise en train de nuit à 6h40 à la Gare d'Austerlitz. la réunion à laquelle je dois participer commencera au mieux à 9h30 (ah ! ces parisiens !). j'ai donc près de 3 heures à tuer. a paris. un lundi matin. je traîne un peu dans la gare que je n'avais pas fréquentée si tôt depuis des mois. et là face aux voies ferrées , au fond d'une salle d'attente entièrement rénovée et équipée de fauteuils confortables, je découvre des rayonnages pleins de livres d'occasion . une boîte à livres géante !!parisienne. en fait , beaucoup de livres récents issus de bibliothèques .je commence à m'approcher .les livres sont mélangés, sans ordre , dans tous les sens. un vrai capharnaüm. je commence à les ranger et tombe littéralement sur « mon couronnement » petit opuscule qui m'attire par son dessin de couverture : un homme contemplant l'horizon du sommet d'une montagne où il est assis.
je ne connais pas l'auteure.

je suis mon rituel habituel dans ces cas là :
phase 1 > je lis les premières lignes pour voir le style : « Les gens ont tout de même fini par s'en aller et je me suis retrouvé seul dans l'appartement avec Mme Ambrunaz qui faisait cuire des lentilles à la cuisine, j'entendais le cliquetis des lentilles qu'elle remuait en les rinçant, je pensais que ces lentilles du Puy, celle que je prends au supermarché, ne se rincent pas et que de surcroît je ne les mangerais certainement pas ce soir » Intéressant (j'adore les lentilles !) ; style travaillé qui ne doit rien à l'improvisation ; périphrases et césures savantes … hum hum
phase 2 > je lis la quatrième de couverture qui commence par un assez rare « point de vue des éditeurs » j'y picore au hasard (?) quelques mots « décoré à son insu » (…). « salon envahi d'admirateurs » (…)  « son intime désordre » (…) « étranges phénomènes gazeux » (…) « humour légèrement amer » (…) « tendresse étonnée » (…) « logique du désespoir » … Je suis conquis !
J'emporte le livre qui m'a choisit.
Dans les jours qui suivront, j'en dégusterai lentement chacune des 108 pages , chacune des phrases ciselées, des mots parfois précieux ou désuets. L'histoire correspond au résumé que vous en lirez partout mais la richesse de l'ouvrage est ailleurs ; elle est intrinsèque à sa composition. une pépite … une forme de « couronnement » pour une époque et des personnages qui nous côtoient mais que nous ne voyons que trop rarement tant ils sont discrets … comme ces ‘vieux' de Brel que l'on voit « traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin »… Mais rien de mièvre ou pitoyable dans l'écriture des personnages de Véronique Bizot. Ils se rendent finalement maîtres de leur destin … Une belle leçon de vie baignée d'humour et de tendresse
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Gilbert, scientifique émérite retraité, vit seul rue Saint Lazare avec Mme Ambrumaz fidèle dame de compagnie/femme de ménage. Il s'apprête à être consacré pour des travaux anciens et semble d'ailleurs surpris de cette reconnaissance.

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Si je devais donner une teinte à ce roman je dirais qu'il est gris, sans couleur, brumeux. Au début on y voit le scientifique et sa fidèle Mme Ambrumaz qui veille sur lui. Cela semble monotone.
Puis le roman se parsème de couleurs, de choses qui font sourire à grand renfort d'anecdotes familiales. IL faut dire que le scientifique a tiré le gros lot avec sa famille et son épouse....Entre une soeur qui veut s'inviter alors qu'il ne souhaite pas la voir et une autre soeur qu'il souhaiterait voir alors qu'elle a disparu, il est bien mal loti. Disparaître n'est pas le mot adéquat...
Voilà qui égaye poncutellement le roman. Et puis Mme Ambrumaz pense à tout et veille pour tout. Heureusement qu'elle est là.

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Mon avis : les passages empreints d'humour au sujet de sa famille sont drôles, j'ai été émue par la fin à laquelle je ne m'attendais pas du tout et pourtant je me suis globalement ennuyée sûrement parce que ce roman est trop court (106 pages). Ce n'est pas la première fois qu'un roman bref ne me satisfait pas parce qu'il me manque de la consistance, de la matière.
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J'ai aimé retrouver l'univers et surtout le ton original de Véronique Bizot, déjà repérée avec Un avenir. Dans Mon couronnement, un scientifique âgé est recherché par des journalistes qui veulent recueillir son avis sur un prix qu'il vient de recevoir. Gilbert Kaplan reste imperméable à ces honneurs, n'a plus qu'un souvenir assez vague de la découverte qui lui a valu ce prix. Il est un peu perdu, et le lecteur suit avec plaisir ses égarements, heureusement quelque peu cadrés par Madame Ambrunaz, la dame qui s'occupe de son quotidien.
C'est un petit livre plein d'humour et de délicatesse, mêlés parfois de touches incongrues, sur le vieillissement et les souvenirs, sur la famille et les sentiments, et qui me donne envie de lire rapidement le dernier roman de l'auteur : Ame qui vive.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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J'ai lu ce récit avec le sourire aux lèvres. J'adore le style de l'autrice, ce rebondissement de détails en détails est un ravissement. de petits jeux de mots irrésistibles :
« Il y a longtemps que je ne l'avais pas vu, Je le connais mal, mais je l'ai parfaitement reconnu … ».
Même si les thèmes abordés sont graves, la vieillesse et la solitude, il y a beaucoup d'apesanteur et de grâce dans ce court roman et j'aime beaucoup.
J'ai moi -même ressenti cet état de transparence dont parle l'auteur, mais ici en tant que femme quand mes cheveux sont devenus grisâtres.
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« Mon couronnement » est un petit chef d'oeuvre. Un livre rare, sur un sujet traité avec une extrême délicatesse : la très grande vieillesse.
L'auteure nous permet de comprendre la logique d'un vieil homme. Si vieux, qu'il a perdu le sens d'une certaine logique, ce qui ne l'empêche pas d'être sûr de ses sentiments.

Il a une grande affection pour sa gouvernante Madame Ambrunaz, mais déteste sa soeur Alice qui veut faire du ménage à « l'alsacienne » chez lui.

Il n'a qu'un vague souvenir de la découverte qu'il a pu faire dans sa jeunesse et qui lui vaut la récompense et toutes ses soudaines visites. On remonte le fil de sa vie au gré de sa mémoire fluctuante, c'est souvent triste, le portrait de sa première femme est poignant. L'auteure n'évite le tragique que grâce au filtre des années qui rend le malheur plus distant.

C'est la même distance qui donne tout son charme aux descriptions des paysages contemporains. Nous les voyons tous les jours sans nous rendre compte de leur laideur.

Évidemment, nous ne connaîtrons pas la découverte de Gilbert Kaplan , malgré moi (car tout le roman veut montrer l'inanité de presque toutes les conduites humaines) j'aurais bien aimé savoir ce qu'il avait découvert.
Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Je ne peux que constater au supermarché où je vais sur ordre de Mme Ambrunaz acheter mes lentilles, cette comédie des paniers remplis de camemberts rustiques et de confitures cuites au chaudron, celui-ci d'un saucisson artisanal, celui-là de crèmes battues par la laitière de Vermeer, tout ce qui en somme porte la marque d'une nostalgie passée au lecteur de codes-barres et me paraît chaque fois témoigner de cet anxieux désarroi collectif qui trouverait son factice apaisement dans les choses d'un passé qu'opportunément on exhume. Car ce que j’entends aujourd’hui, en fait de modernité, c’est bien la rumeur des milliards qui s’échangent sans relâche d’un bout à l’autre de la planète, circulant d’un ordinateur à l’autre, invisibles et impalpables, et qu’il soit question de poulets ou de réacteurs nucléaires, la même cacophonie en multiplex de coûts induits et de flux tendus, et la nuit, la même insomnie pour tout le monde, car ce que l’on perçoit encore en prêtant l’oreille au silence de la nuit, c’est la vibration de l’argent qui ne dort jamais
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La plupart du temps, au terme d'hypothèses cent fois hasardées et d'observations cent fois répétées, tout ce que nous parvenions à comprendre c'est comment ça ne marchait pas.
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Mais après tout la plupart des gens âgés ne savent absolument pas téléphoner, sinon pour appeler au secours, et mon téléphone se trouve au fond du couloir, chevillé au mur, si bien qu'il me faut rester debout et dans une demi-pénombre tout le temps que dure une conversation. A l'un de ceux qui m'appelait, un certain Paul Cabri, ancien paléontologue ayant passé l'essentiel de son existence au sous-sol du Muséum et marié à une spécialiste des araignées, j'ai tout de même demandé comment j’étais sur les photos ; mais Paul Cabri est encore plus âgé que moi et il avait déjà raccroché.
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Les gens les plus propres et l'argent le plus sale , tel est le paradoxe de la Suisse.



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Cependant la perspective d'une réception en mon honneur me rend nerveux, je me prends à envisager de mourir avant la date prévue pour que cette réception, quoiqu'il ne soit pas si facile de mourir, comme j'ai aussi fini par le comprendre.
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Video de Véronique Bizot (1) Voir plusAjouter une vidéo

Mon couronnement
Dans un salon du Collège Franco-Britannique à la Cité Internationale Universitaire de Paris, Olivier BARROT présente le livre de Véronique BIZOT "Mon couronnement" paru aux éditions Actes Sud. Interview de l'auteure par Olivier BARROT.
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