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EAN : 9782070132942
224 pages
Gallimard (10/03/2011)
3.89/5   49 notes
Résumé :
Frédéric, journaliste, se retrouve coincé quelques jours dans une oasis à la frontière entre l’Ethiopie et la Somalie, où se déroulent des combats. Là, il partage quelque temps la vie des bédouins et des soldats, en attendant de pouvoir rejoindre Addis-Abeba.
Frédéric, passionné des port, va faire dans ce désert secoué par les tirs d’obus la connaissance d’Ayanleh Makeda, une légende vivante de la course à pied. Marathonien surdoué, enrôlé dans une équipe d’a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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« Tu connais la définition du marathon, l'art de maitriser puis de sublimer sa souffrance à courir. Eh bien, lui, il ne maitrisait rien ni ne sublimait rien, il ne souffrait pas. Il courait comme il l'avait fait gamin, il accomplissait un geste naturel, sauf qu'il le perpétuait à un niveau...plus spirituel. »

Lui, c'est le grand champion éthiopien Ayanleh Makeda, double médaillé d'or olympique du marathon.

Se balader en Ethiopie, être séduit par l'ambiance de la terrasse d'un café à Harar ou à Jijiga.
Se laisser éblouir par les hauts plateaux de l'Ogaden.
Ecouter les chameaux blatérer dans la chaleur brulante à la lisière du désert.
Tomber sous le charme de la délicieuse et prévenante Tirunesh, la compagne d'Ayanleh.
Ecouter au loin les tirs incessants de la guerre sans fin entre l'Ethiopie et la Somalie.
Partir à Karlovy-Vary, splendide station thermale de Bohème rencontrer Hannah la belle ostéopathe de velours pour essayer de comprendre pourquoi Ayanleh s'est retrouvé fragile soldat dans des tranchées où les obus martèlent le désastre de sa fin de carrière de marathonien et sifflent l'abandon de son coach et de toutes les instances de l'olympisme.

Accompagner Fréderic, le journaliste reporter de guerre dans cette quête est ce que propose Jean Hatzfeld dans ce roman dépaysant et émouvant qui m'a aussi enseigné les arcanes du marathon, ses souffrances et ses bonheurs, son mysticisme et sa beauté :
« le marathon aime l'austérité, une sobriété de métronome et, à la fois, beaucoup d'élasticité pour préserver le corps des à-coups du macadam. Les pieds d'un marathonien, c'est son lien avec la terre, la source de sa sensualité, d'une sorte de spiritualité de la course, c'est plus que de simples muscles. »

Quel pied !

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Moi j'ai adoré. Parce que l'auteur a énormément de talent, une écriture simple, fluide, limpide. Parce que c'est un livre sur l'amour du sport et l'amour de la course, sur ce dépassement entre tous qu'est le marathon, sur l'effort et ses limites ou plutôt ses non-limites. Parce qu'on retrouve au fil des pages ces immenses champions, Gebreselassié, Derartu Tulu, Bikila, d'autres encore. Parce que l'auteur, avec un peu de facilité certes, mais qui va s'en plaindre ? nous entraîne dans un périple marqué par L Histoire, les guerres, les révolutions. Et parce que son héros est terriblement attachant alors même qu'il ne fait que subir, la gloire, la déchéance, l'éloignement. La guerre, les blessures, avec une sorte de résignation, mais n'est-ce que cela ou plutôt une capacité de détachement qui nous dépasse. A chaque page on attend le coup de tonnerre, le rebondissement qui ne viendra pas, et d'ailleurs on comprend très vite que l'auteur n'a aucune intention de le mettre en scène, ce rebondissement, car il ne correspond pas à son héros, et plus qu'un coup de tonnerre c'est une belle leçon que le lecteur subit.
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Un roman très intéressant qui nous plonge dans les coulisses du monde sportif, notamment de l'athlétisme! le monde de la célébrité qui parfois demande un prix trop fort pour rester dans la course! Un monde où une chute vertigineuse peut survenir sans crier gare...
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Jean Hatzfeld nous conte la vie et le destin d'Ayanleh Makeda, pauvre et jeune berger des hauts plateaux d'Ethiopie, doué pour la course à pied qui sera double champion olympique de marathon, avant d'être dopé à son insu et d'être déchu.
C'est Frédéric, un correspondant de guerre français, qui retrouve la trace d'Ayanleh, soldat des guerres de la Corne d'Afrique, blessé dans les tranchées et un temps disparu dans la région de Jijiga dans les déserts du sud.
Frédéric se passionne pour cette histoire. Il recherche et retrouve Tirunesh, la brillante épouse de Ayanleh, Hanna, son ancienne ostéopathe, Nathan Ossipovnitch, un homme d'affaires Kazakh, qui l'avait recruté dans son équipe.
Jean Hatzfeld a une plume brillante qui nous transporte dans des oasis du désert de l'Ogaden, dans le quartier huppé et les hôtels haut de gamme d'Addis-Abeba et aussi en Tchéquie, à Karlovy Vary. Il allie un réel fondé sur une remarquable documentation à un romanesque souvent voluptueux, à des descriptions subtiles de paysages, de personnalités, d'ambiances.
Sa connaissance du sport et des milieux sportifs est profonde, impressionnante.
Jean Hatzfeld nous montre la pauvreté, la dignité de ces peuples d'Ethiopie. Ayanleh et sa femme connaissent la gloire, la richesse mais font face à l'injustice, non pas avec résignation mais avec un fatalisme, un relativisme, une élégance qui étonnent et fascinent.
Tirunesh qui parle français par sa grand-mère proche de Djibouti, jouit de son long séjour à Paris, avec ses enfants : « Elle lisait des romans les uns après les autres. Elle dévora à la file tous ceux de Patrick Modiano, à qui elle ne pouvait s'empêcher de sourire, de plaisir, lorsqu'elle le reconnaissait en descendant la rue Bonaparte, ou à la poste du quartier ».
Un livre magnifique qui m'incite à lire tous ceux qu'a écrits Jean Hatzfeld.

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Où en es la nuit est l'histoire romancée d'Ayanleh Makeda, éthiopien et coureur de fond des hauts plateaux d'Afrique de l'est. Encouragé par le prêtre du village, il rafle les compétitions nationales et s'envole vers les plus grands marathons internationaux. Mais il ne court pas pour la rage de vaincre, il court pour courir, pour traverser les espaces, il a la culture de la course, tel ses ancêtres. Au sommet de son art, il va être reconnu positif lors d'un contrôle anti-dopage. C'est l'histoire de la chute de ce mythe que va tenter de dénouer un reporter du nom de Frédéric, l'autre personnage central de ce roman. Il va se passionner pour ce coureur, qu'il rencontre à la frontière de la Somalie et de l'Ethiopie en guerre.

A l'image des qualités d'endurance plus que de vitesse que requiert la course de fond, Jean Hatzfeld prend le temps de dérouler son récit, et c'est là la grande qualité de ce roman. Il donne la parole aux différentes personnes et fait voyager le reporter aux quatre coins du monde pour reconstituer la trajectoire dramatique du héros.
Il parvient à donner à ses descriptions, notamment des courses à pieds et du coureur, une certaine puissance dramaturgique qui est à l'image de la perception qu'a le personnage de son sport : une quête d'absolu, une recherche de spiritualité, quelque chose de l'ordre du mystique. Les références données sont d'ailleurs davantage religieuses que sportives, à l'image du titre, tiré d'un passage de l'ancien testament. Rien d'étonnant que le personnage finit par accepter son destin d'athlète déchu. C'est d'ailleurs lui qui parle le moins de ses exploits.
Ce roman est également une découverte de l'Afrique par autre chose que la guerre et les camps de réfugiés : des ruelles où les gens adorent flâner en mâchant du khat, les déserts, les dunes, les montagnes rouges ou noires, les gens très nobles, amoureux de la vie, solidaires…
Mais à travers cette découverte de l'Afrique, Jean H. confronte le sud et le nord, la découverte du nord par Ayanleh et la fascination des gens du nord pour le sud. Seulement, cette confrontation débouche sur une impossible compréhension, à l'image de la raison du contrôle antidopage positif et du retour inexorable d'Ayanleh vers son pays d'origine (et malheureusement vers la guerre), sa condition, et enfin vers l'oubli.
Un roman très fort et très humain.
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critiques presse (1)
Lhumanite
02 juillet 2011
Une enquête passionnante sur les mystères de la déchéance d'un grand sportif.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Les pieds d’un marathonien, c’est son lien avec la terre, la source de sa sensualité, d’une sorte de spiritualité de la course, c’est plus que de simples muscles.
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La doctrine de la fédé éthiopienne est pour le moins sommaire : “Un de perdu, dix de trouvés.” Trop de coureurs dans le pays se bousculent au portillon pour qu’on prenne des risques. Si l’un d’eux se révèle à problèmes, on limite la casse, on le remplace par un coureur sans problèmes.
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C’est une manière d’être, courir est un moment propice à l’imagination. Il y a du mysticisme chez lui. Parfois, on se demande s’il n’est pas déçu d’apercevoir une ligne d’arrivée, même au bout de quarante-deux kilomètres avec une meute d’adversaires à ses trousses.
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 Enfants, oubliez désormais ce que signifie marcher. Courez, fendez l’air. Activez vos jambes jusqu’à leur épuisement. Vivez essoufflés, tôt dans le jour ou tard dans la nuit. Courez chaque fois que vous devez aller, c’est seulement ainsi que vous y arriverez. 
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Ayanleh n’est pas de ceux-là, il court pour le plaisir de traverser l’espace. Il ne part pas d’ici pour arriver là, atteindre ceci, il aime plus que tout courir et parcourir et perpétuer un geste ancestral. Il désire la victoire mais ne la sacralise pas.
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Videos de Jean Hatzfeld (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Hatzfeld
Jean Hatzfeld vous présente son ouvrage "Tu la retrouveras" aux éditions Gallimard. Rentrée littéraire 2023
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2880501/jean-hatzfeld-tu-la-retrouveras Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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