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EAN : 9782330104146
192 pages
Actes Sud (02/05/2018)
3.43/5   63 notes
Résumé :
Comment Jean Harlow, premier sex-symbol du cinéma, a-t-elle pu être assassinée par un homme qui s'était suicidé cinq ans auparavant ? Comment a-t-elle pu achever le tournage de son dernier film, Saratoga, avec Clark Gable, puisqu'elle était déjà morte et enterrée ? Et, surtout, qui était cette fille rongée par la lumière des projecteurs et par la maladie, définie par la seule beauté de ses seins ? A ces questions et quelques autres, Platine tente de répondre. En réi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Platine n'est pas une oeuvre de cinéphile pour cinéphile mais plutôt la biographie romancée de Jean Harlow, premier sex-symbol du cinéma . Jolie étoile filante, connue à seize ans, morte à vingt-six, "Baby Jean" a plus marqué les esprits pour sa beauté , sa blondeur et sa poitrine que pour ses talents d'actrice assez contestés à l'époque.
Régine Detambel s'attachera moins à nous parler de ses films (à part le dernier) qu' à nous raconter sa vie , et quelle vie ! Des vies de stars comme on en fait plus … Oubliée par son père après le divorce de ses parents, découverte dans la rue par Howard Hughes, exploitée par sa mère et son beau père , qui vivaient à ses crochets, battue par son deuxième mari , mais si belle, si belle … Si blonde, si blonde …
Platine.
On achève bien les chevaux, Hollywood la fera tourner jusqu'à son dernier souffle… Régine Detambel avec une extraordinaire empathie décrit les maux avec ses mots à elle. Sa plume s'accapare l'actrice, la fait sienne. Les mots passent devant la vie. La littérature , la poésie prennent le devant de la scène, les projecteurs. L'auteur s'approprie la biographie, elle ne raconte pas la naissance, le travail , la mort , dans cet ordre et avec des témoignages et des photos. Régine Detambel nous parle très peu des films . Est ce important ? Je crois n'avoir jamais vu cette actrice dans aucun film et pourtant je connais son nom. Désormais , je connais sa vie . Sa pauvre vie , si courte, gâchée par la violence d'un homme, la médiocrité des médecins et la bêtise d'une mère (" Mama Jean", adepte de la Science Chrétienne ).
" Il est impossible que le corps soit malade, puisque le corps n' existe pas. Les maladies n'existent pas. Les médecins ne font que les fabriquer de toutes pièces."
Régine Detambel a trouvé sa muse, Platine est sa création. Plus qu'une biographie, l'auteur nous parle de la femme derrière l'actrice, de l' être humain, d'une toute jeune fille broyée par d'autres .
Elle nous parle d'Harlean Carpenter, dite Jean Harlow ,à Hollywood mais très peu de cinéma , trop peu des films ...
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Courte biographie romancée de Harlean Carpenter, plus connue sous le nom de Jean Harlow, qui traversa le ciel d'Hollywood telle une étoile filante. Première blonde platine de l'histoire du cinéma, elle fit tourner les têtes et inspira des générations de starlettes. Mais Régine Detambel dépeint ici l'envers du décor, le rêve qui tourne au cauchemar, celui d'une adolescente qui voulait devenir actrice et finit prisonnière de son miroir.
Je n'ai jamais vu de films avec Jean Harlow, je ne la trouve pas spécialement belle, mais j'ai été touchée par ce récit. Detambel dresse par petites touches le portrait d'une jeune femme avide de liberté, pleine de vie et plutôt intelligente, mais malchanceuse avec les hommes et dotée d'une mère monstrueuse ; une pure tragédie hollywoodienne ! Elle décrit également l'implacable machinerie des studios, les balbutiements du cinéma parlant, et les fêtes endiablées autour des piscines tandis que sévit la Grande Dépression.
C'est une lecture un peu étrange qui s'évanouit comme un rêve, une image qui se dilue dans la chaleur, un lointain écho qui résonne dans la nuit californienne, en laissant une petite marque au coeur : "Frêle idole blonde jetée dans la gueule du monde", chantait Arthur H dans "Marilyn Kaddish" ; ce livre aurait aussi bien pu s'appeler "Harlean Kaddish".
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Les portraits en studio ont figé pour l'éternité les traits des stars d'Hollywood au regard lointain, dont pas une mèche ne s'échappe de coiffures alambiquées . Leur teint parfait, les cils rallongés , le vêtement satiné, les éclairages savants évoquent un cinéma d'une autre époque, où l'on tournait rarement en extérieur.

Cette biographie romancée d'une jeune actrice morte à 26 ans, par défauts de soins, sur un tournage, a le parfum suranné des films en noir et blanc , smokings et robes du soir des années 30 , le début du parlant, le changement de génération.

Régine Detambel part à la recherche de cette première blonde platine qui en inspira plein d'autres et s'interroge entre envolées lyriques, paroles rapportées et style factuel aussi sec que dans Wikipedia, sur la tragédie que fut sa courte vie.

Sous les paillettes, Harlean Carpenter dite Jean Harlow était loin d'être une femme libre. Sous l'emprise de sa mère, avec un physique de rêve torturé par l'industrie cosmétique pour avoir ce blond et ce teint sous les projecteurs, elle a filé tel un météore, broyée par les studios, et une vie personnelle chaotique.

L'usine à rêve n'était pas un paradis, surtout pour les femmes. Les arrêts sur image du dernier chapitre, avec l'agonie de Jean Harlow lors du tournage de Saratoga disent son courage et son martyre.

Ce petit texte féministe, réhabilite les blondes sulfureuses, les bad girls d'Hollywood de cette époque, dont le côté pétillant mettait un peu de sel dans des films soumis à un code moral plus que rigide. Jean Harlow est morte sur scène comme Molière, peut-être plus piégée par un contrat et des interdits religieux que par sa vocation artistique.

C'était un défi de mon club lecture que ce sujet inhabituel pour moi ! finalement ce livre triste mais éclairant sur une page de l'histoire du cinéma était assez intéressant.
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Platine de Regine Detambel est un roman de type exofiction (biographie romancée) inspirée de la vie de Harlean Carpenter plus connue sous le nom de Jean Harlow. Actrice américaine, véritable icône de l'âge d'or du cinéma de l'entre-deux-guerres, qui à l'époque est produit par des majors telles que la Paramount, la Century Fox et la Warner, Jean Harlow marque l'époque des premiers films parlants (1927).
Qui se cache derrière la blonde sulfureuse que l'on surnomme tour à tour "The blond platine" ou "baby Jean" ?
C'est là que réside tout le paradoxe, qui n'est pas sans nous rappeler le destin tout aussi tragique d'une autre icône, Marilyn Monroe, qui prendra la relève une décennie plus tard. Car oui, le désastre (le mot est faible), de la vie privée de Jean Harlow contraste avec le succès qu'elle rencontre dans sa carrière d'actrice.
Elle fait partie de ces actrices qui ont cédé leurs corps et leurs vies aux studios de cinéma. Jean Harlow, triste poupée de chiffon au corps façonnable à volonté qui sera fauchée par la maladie en pleine gloire à seulement 26 ans.
Régine Detambel nous dresse un portrait caustique, acéré de la femme qu'elle a été (si peu elle n'en aura pas eu le temps), avalée toute crue par l'impitoyable machine à faire des films qu'était (qu'est encore) Hollywood, qui n'hésitait pas à contrôler à l'extrême l'image de ses actrices dans leurs vies comme à l'écran puisqu'elles devaient incarner obligatoirement les valeurs et le mode de vie Hollywoodien aux yeux de leur public.
J'ai apprécié la lecture de ce roman mais je n'ai pas été non plus transcendée, l'auteure utilise pour son récit une narration omnisciente qui m'a un peu perturbée, elle passe du "elle" au "je" et alterne les points de vue sur l'histoire en y ajoutant des éléments non fictifs ce qui fait qu'à un moment donné je me suis questionnée quant à savoir où se situait la frontière entre les faits avérés et les faits imaginés par l'auteure.
Voilà, j'avais prévu de terminer avec une conclusion un peu pompeuse qui laisserait apparaître le point de vue un brin féministe de Regine Detambel mais j'ai pensé que cela serait plus sympa de finir en musique avec une chanson de Renaud "Ma blonde", qui finalement aurait pu être écrite pour Jean Harlow ou Marilyn Monroe...

Commencent à me bassiner sérieux
Toutes ces histoires sur les blondes
Comme s'il était tellement mieux
D'être brune comme la Joconde

Toutes ces vannes qui volent bas
Ne viennent bien sûr que des mecs
Qu'ils aillent, avec leurs cheveux gras
Se faire voir chez les Grecs

J'aime une blonde, et alors
J'aime ses cheveux d'or
Comme un soleil
Je vous laisse vos brunasses
Vos rouquines un peu fadasses
Qui m'indiffèrent...

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C'est lors d'une scène dans un film de Laurel et Hardy, dans laquelle sa robe longue se coince dans la portière d'une voiture, déchirant sa robe et dévoilant ses jambes, qu'Harlean Carpenter, plus connue sous le nom de Jean Harlow se fait remarquer par Howard Hughes. La jeune fille blond platine, fait son entrée au moment où le muet brille de ses derniers feux et le cinéma parlant évince les actrices dont la voix est trop désagréable ou l'accent trop marqué. La jeune Jean Harlow, poussée par sa mère qui y voit une carrière par procuration, la cornaque et organise avec son second mari, un homme avide d'argent, affidé supposé de la mafia, les choix de films désormais sous la houlette de Louis B. Mayer.
Avec une carrière fulgurante de seulement sept ans (de 1931 à 1937) Jean Harlow, avec sa grâce, sa chevelure platine et son jeu tantôt ingénu, tantôt femme fatale va révolutionner l'image de la femme au cinéma, imposant la blonde pulpeuse, dont s'inspireront d'autres actrices, Marilyn Monroe en autre. Rien ne lui est épargné, entre mariages ratés, violences conjugales, alcoolisme et stérilité, elle est une des premières à payer au prix fort la célébrité et la main mise des producteurs de cinémas sur leur écurie d'acteurs, s'immiscant même dans leur vie privée.

Avec Platine, Régine Detambel fait revivre le destin fulgurant et tragique d'une jeune femme prise dans un tourbillon et surtout dans l'industrie du cinéma d'Hollywood, qui encense puis peut broyer les destins. Jean Harlow fait partir de ses icônes qui ont marqué le septième art, au sortir du muet, et, à sa mort à seulement vingt-six ans, a scellé l'image de la star adulée, la première actrice à devenir un sex-symbol.
Une biographie très incisive et féministe qui m'a donné l'envie d'explorer les vidéos disponibles pour voir évoluer cette actrice trop tôt disparue.
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critiques presse (2)
LeMonde
25 mai 2018
Roman bref, tout entier tendu vers sa cible, Platine file comme une flèche dont le trajet dépend uniquement de la confiance que l’archer est capable de mettre dans un geste mêlant science et instinct.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
22 mai 2018
Dans un très beau roman, empathique et percutant, Régine Detambel brosse le portrait du premier sex-symbol du cinéma, femme battue, brûlée de l’intérieur.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
On lui rappela le code d’honneur des stars de la MGM. Toutes ses apparitions privées étaient sous contrôle professionnel. Ses vêtements étaient choisis pour correspondre à l’image que les studios voulaient donner d’elle. Elle ne devait pas ouvrir les lettres qu’elle recevait. Pas non plus y répondre. Une secrétaire lui était assignée, répondant ”personnellement” aux fans et dédicaçant ses photos. Dans l’intérêt des deux parties, il convenait de se plier aux règles du studio. Notamment ne pas boire un public. Et bien entendu, les comédiennes célibataires devaient prendre un cavalier choisi par le studio, pour toutes leurs sorties publiques.
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Il y a
des seins pleins d'action
Il y a des seins pleins de passion
Il y a des seins pleins de scandale
Il y a des seins pleins de calamités boursières
Il y a des seins pleins de morphine
Il y a des seins pleins d'Oscars
Il y a des seins pleins de maris
Il y a des seins pleins de box-office
Il y a des seins pleins d'enquêtes policières
Il y a des seins fortiches en spéculations
immobilières
Il y a des seins qui représentent à eux seuls toute
l'économie du cinema
Il y a tant de seins
à Hollywood
la partie du corps féminin la plus proche de
l'argent, c'est les seins

Il y a
les seins de Katharine Hepburn
(des seins de polo sans manches,
des seins de double mixte)
et puis les seins de Jean Harlow...
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Les jolis seins de Jean Harlow n'affirment rien, ils ne battent aucun record, simplement ils affirment qu'il reste des choses belles et possibles encore en ce monde, qui peuvent s'ouvrir un chemin jusqu'à nous, et c'est déjà un bien-être que d'y penser. Et puis sa façon d'avancer les lèvres et de poser sa langue derrière ses mignonnes incisives cela fait rêver, cela apaise les muscles noués par les soucis, et on peut enfin se détendre dans les fauteuils chauds. Peut-être y a-t-il aussi dans la blondeur d'Harlow quelque chose de notre courte enfance, quelque chose du bonheur perdu dont on n'a parfois même pas gardé de photographie sépia, un grand-père près d'un lac, exhibant un poisson énorme, une mère qui faisait des gâteaux, c'est cela dont parle Harlow, sans emphase, mais légèrement, dans son murmure un peu gouailleur quelquefois.
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notre seule raison de vivre est bien de surmonter la vie, de traverser la vallée implacable qu'est la peur de cette vie, et de l'écrire pour l'exprimer, l'écrire ou la jouer, la calligraphier ou la filmer, c'est du pareil au même, je ne vois vraiment pas la différence, résoudre, résoudre des questions, des problèmes, afin de nous résoudre nous-mêmes, en lumière ou en poussière, en pellicule ou en caractères.
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- Ma chérie, ce que tu met dans ton shampoing va te boulotter le cerveau.
- Je mets rien du tout , madame, c'est juste le soleil.
Quelques mois plus tard, toutes les Américaines imiteraient la blondeur de Jean Harlow. Chaque Etat fonderait son Club Blonde Platine. Ça en ferait des litres d'eau oxygénée.
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**Lire pour relier. La bibliothérapie à pleine voix**, un essai de Régine Detambel en librairie le 6 septembre 2023.
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